Partons à cheval sur le vin / Pour un ciel féérique et divin ! [Côme Baudelaire]

Rentrer ... Rentrer ...
Je ne peux pas m'empêcher de glousser comme un con. Ma tête est embrumée, ça fait mal, mais pas trop. C'est agréable. Je ne fais que rire et tituber. Heureusement, il me retient. Ou je le retiens. Je ne sais pas trop. Je m'en fiche. Je suis bourré et je suis bien. Mais il faut quand même que je rentre à ma chambre. La fête est finie. Les pions vont nous engueuler. Et je suis fatigué.

- Côôôôôme ... chui fatigué, Côme.

J'ai son bras autour de mes épaules et le mien autour des siennes. Je ne sais pas par quel miracle on est arrivés devant notre piaule, mais on y est enfin. J'ouvre rapidement et nous traîne à l'intérieur. J'adore notre chambre. Toujours à la bonne température, toujours bien éclairée, toujours agréable et douce.

Je me prends un peu les pieds dans le tapis, alors je me raccroche à Côme. Je l'aime bien Côme. Il est gentil. Il est beau. Il est intelligent. Il y a vingt minutes je me suis mis à genoux devant lui pour lui demander de m'épouser. J'ai pas entendu sa réponse, j'étais pas sérieux de toutes façons, il le sait.

Je prends un peu plus conscience de ce qui m'entoure, et je sais que je ne vais pas vomir, alors je le prends par l'épaule et je m'effondre sur le lit le plus proche. Je couine un peu en me tapant les genoux par terre, et je me hisse sur la couette. Je suis content. Je glousse encore un peu.

- Pardon mec, j'ai glissé.

Je rigole et m'installe sur le lit, allongé sur le ventre. Il est confortable, ce lit. J'ai envie d'y dormir. Je sais pas comment va Côme, mais il n'a pas bu beaucoup plus que moi. C'est que lui non plus, il tient pas.

Ca ne le dérange pas que je me sois vautré sur son lit. Tant mieux. Je n'ai pas envie de bouger. Je crois que je vais dormir ici, avec lui. Personne ne nous dérangera demain matin, on est samedi. Saturday Night Fever. Hihi. Et puis même si on me trouvait avec lui, je m'en fichais. Je l'aime bien Côme. C'est un bon.

- Ouiii, c'était génial ... Mais ... La musique était trop forte. Avais mal à la tête. Tu m'en veux pas ?

J'ai faim, mais il faudrait me tuer pour que j'accepte de me lever. Je suis trop bien. Manger attendra ... Peut-être jusqu'à demain. Vraiment, je veux juste me reposer et profiter du calme de la pièce, de l'absence de basses qui me fracassait le crâne et de proximité avec les gens que je connais pas ... Là je suis juste avec mon pote et ça me va.

Il est assis, je lève les yeux pour croiser son regard. J'aime bien l'air qu'il a sur son visage, comme s'il me trouvait quelque chose et qu'il ne pouvait pas s'empêcher de me dévisager. Je lui souris. Je me tourne sur le dos en baissant mon t-shirt pour pas avoir froid au ventre. Avoir froid au bidou. l'idée me fait glousser, je sais pas pourquoi. Je suis toujours un peu ivre.

- Eh bien quoi ? Tu me trouves beau ? Je te chaaaarme ?

Je ris encore, et je me souviens subitement d'un truc. Bon, c'est très con, il a sans doute pas entendu la première fois. Mais j'ai envie de l'embêter. Je lui pique gentiment les côtes avec la main, comme pour le chatouiller. En me rendant compte qu'il est trop loin, je m'assieds comme lui et me met à lui gratouiller les flancs. J'aime le taquiner.

- Songerais-tu à accepter ma demande en mariage, mon chaton ?

Bon, c'est un peu vicieux de lui parler en français, mais il sait bien que je rigole.