(OKSARIELLE) young and beautiful.

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Gabrielle & Oksanna

J'ai bien failli m'endormir dans le taxi sur le trajet pour aller jusque chez Gabrielle. Il faut dire que ces derniers jours, dernières semaines ont été particulièrement fatigantes pour moi. Après un séjour bien mérité en Russie, au calme, auprès de ma famille, j'ai du reprendre ma vie à Harvard. Et tout ce que cela implique. La présidence de la Eliot House, les drames, le retour de Misha. Rien que ça. Autant dire que j'ai l'impression que mon quotidien n'est rythmé que par des catastrophes, des départs, des retours, des retournements de situation. Je suis complètement exténuée, alors cette petite session manucure chez Gabrielle est plus que la bienvenue. Je sens que j'ai besoin de me confier, de conseils. De me reposer aussi, prendre un peu soin de moi. Dernièrement, j'ai surtout pris soin de mes proches et de ma confrérie. Organiser un voyage, organiser un événement, gérer les petits nouveaux puis les anciens aussi, qui n'en font qu'à leur tête, tout ça demande de l'énergie et du temps que je ne peux donc pas me consacrer. Cette après-midi sera donc bien méritée. Une fois arrivée devant l'immeuble où vit Gabrielle, je remercie et paie le chauffeur du taxis, avant de descendre du véhicule. Je prends quelques secondes pour chercher mon téléphone dans mon sac à main, et appuyer longuement sur la touche veille. Aujourd'hui, pas de communication. Pas de dérangements, de sms pour me prévenir que Cole a encore fait je ne sais quoi. Je prends une pause de mon boulot de présidente de la Eliot House, de membre de ma famille, d'amis de mes amis et je ne sais quoi d'autre. Je ne veux rien savoir. Rester dans l'ignorance, ne fut-ce que quelques heures. Une fois l'appareil à nouveau dans  le fond de mon sac, je marche d'un pas décidé, gravissant les étages à l'aide de l’ascenseur, jusqu'à arriver devant la porte de Gabrielle. Je frappe deux coups et attends patiemment que mon amie ouvre. J'ai bien entendu une bouteille d'un excellent champagne sous le bras. Je ne viens jamais les mains vides, surtout lorsqu'on m'invite pour une manucure.

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Gabrielle & Oksanna

Il y avait de nombreux avantages à avoir Ferguson comme nom de famille, les restaurants complets trouvaient subitement de la place, la vendeuse du magasin de chaussures attendaient avec un verre de champagne, le spa pouvait se retrouver vide à une simple demande et la manucure dégageait son emploi du temps après un simple coup de fil. Il était insensé de ne pas profiter de ces avantages et je devais avouer que je ne me gênais pas pour en abuser. Après avoir demandé à ma manucure attitré de libérer son après-midi pour moi, je trouvai dommage de devoir en profiter seule. Je savais qu’Oksanna avait beaucoup à gérer en ce moment et n’étant pas vraiment à jour concernant les gossip du côté des Eliots, je me doutais que s’occuper de ce petit groupe de rois était loin d’être facile. Je pianotai rapidement sur mon téléphone, l’invitant à passer l’après-midi avec moi avant de m’installer avec un verre de vin et quelques macarons. J’ai toujours eu un faible pour les sucreries. Une petite demi-heure et quelques gorgée de vin plus tard, je me dirigeai vers la porte, en entendant toquer, mon amie était enfin là. Sourire aux lèvres, j’ouvris la porte et ce fut avec un léger froncement de sourcils que je remarquai sa mine fatiguée « ne me dis pas que c’est la gestion de la Eliot qui te donne cette mine affr …» je m’arrêtai net, ne préférant pas continuer, lui épargnant alors mes sarcasmes, les remplaçant par un large un sourire et un câlin « je suis contente de voir Oks’  ». Je m’écartai alors, la laissant entrer dans le vaste salon ou la manucure commençait déjà à installer tout son matériel. «Du vin, des macarons, du champagne, une manucure et … moi », je lui souris, taquine, avant de continuer « tout ce dont tu as besoin pour cet après-midi  ». Je lui débarrassai les mains la laissant se mettre à son aise  « fais comme chez toi, tu connais la maison » lui montrant alors les fauteuils du salon.

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Gabrielle & Oksanna

Gabrielle m'ouvre enfin la porte de chez elle, m'accueillant avec un froncement de sourcils et une remarque sur mon apparence. Je lâche un petit rire nerveux. Elle a raison, j'ai une tête de déterrée. A qui la faute ? Certainement pas la mienne. Bon, peut-être un peu. Peut-être que je prends tout trop à coeur. Le comportement de Cole, le retour de Misha, et j'en passe. Peut-être que je devrais apprendre à prendre du recul sur les choses. Mais il faut admettre que cela m'est presque impossible. Avec moi c'est tout ou rien. Je n'en veux donc pas à Gabrielle de me faire remarquer mon état pitoyable. Je hausse les yeux au ciel dans un soupire. « Tu n'imagines même pas. » je lui réponds, lui donnant à moitié raison. Je ne peux pas non plus mettre entièrement la faute sur la Eliot House. Ma vie n'a pas été de tout repos ces derniers temps, et cela n'est pas uniquement le cas par rapport à mon rôle de présidente de confrérie à Harvard. Elle finit par me sourire en me prenant dans ses bras, heureuse de me voir. « Moi aussi. Cela me fait vraiment plaisir qu'on puisse passer du temps ensemble. » je lui dis dans la plus grande des sincérités. Gabrielle s'est révélée être d'un grand soutien, une alliée face à l'adversité, une de mes amies les plus chères. Nous nous écartons et je la suis à travers le salon de son appartement, où nous attend déjà tout le matériel nécessaire pour notre manucure. Un large sourire vient illuminer mon regard à cette vue, tandis que Gabrielle m'explique le programme. « C'est parfait. Je n'aurais pas rêvé mieux. » je la remercie, avant qu'elle vienne prendre mes affaires, m'invitant à m'installer sur l'un des fauteuils. Je lui laisse mon manteau, mon sac à main et la bouteille de champagne avant d'aller m'asseoir confortablement, piquant furtivement un macaron pour venir croquer dedans. Je prends mes aises. « Ton bon goût fait même preuve à travers ton mobilier. J'aime beaucoup ce que tu as fait de cet appartement. » je la complimente, posant mon regard un peu partout autour de moi. J'ai toujours apprécié les beaux intérieurs, et les personnes qui en sont à l'origine. « Tu vis seule ici ? » je me permets alors de lui demander.

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Gabrielle & Oksanna

C’était que je l’avais connue en meilleure forme ma belle Oksanna et sa mine fatiguée ne m’inspirait qu’une chose, les tourments et les tracas qui composaient notre monde. Contrairement à ce que pouvaient croire les imbéciles aux neurones inexistants, être Eliot n’était pas facile, faire partie de notre monde et le préserver était un travail quotidien, épuisant et constant … et encore plus maintenant, alors que la Eliot et l’image parfaite qu’elle reflétait était en danger. « Tu sais que tu peux compter sur moi, pour boire un verre, pour discuter ou juste quand tu as besoin de râler sur le comportement plus qu’enfantin de certains … ». Oui, derrière nos grands airs, nous … membres de la Eliot pouvions avoir un comportement des plus irresponsables, surement du à notre syndrome d’enfant roi. Je la débarrassai de ses affaires, l’invitant alors à s’installer, à profiter des macarons alors que je pose deux verres devant nous. Je souris légèrement à son compliment « merci, j’apprécie vraiment. » ma mère avait toujours eu énormément de gout et pas des moindres elle savait y mettre le prix quand elle voulait quelque chose comme ce canapé en cuir rouge. Alors la décoration, à la mort de mes parents, je l’avais laissé tel quel. Par déni et parce que j’aimais plus que de raison les jolies choses. « On peut dire que j’ai hérité du bon gout de ma mère » lui dis-je en rigolant. Il valait mieux en rire qu’en pleurer parce que si je commençais à me morfondre, c’était toute notre après-midi qui allait  en pâtir. Je remplissais nos verres de ce vin hors de prix dont j’aimais abuser tout en hochant légèrement la tête à sa question « oui j’y vis seule … Noah y dort de temps à autres mais la plupart du temps j’y suis seule ».  Mon Noah, ce qui était à moi était à lui et les clefs de ma maison il les avait toujours eu, il n’était pas rare que je tombe sur lui en rentrant des cours et ce pour mon plus grand plaisir. « Alors raconte-moi tout … vide ton sac ma belle », lui dis-je en levant mon verre vers elle avec un sourire sur les lèvres « parce qu’il est hors de questions que je te laisse repartir avec cette même tête. » Je bus une gorgée, la regardant de ses yeux pétillants et pleins d’amusements qui me caractérisaient «Tu sais ce qu’on dit … » ou plutôt ce que je disais «il n’y a pas meilleures thérapies que les langues de vipères  » et en l’occurrence, quand il s’agissait de remarque acerbes, de ragots ou juste de défouloir oral … j’y connaissais un rayon.
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Gabrielle & Oksanna

J'apprécie le raffinement et le bon goût quand j'en vois et je peux affirmer que Gabrielle n'en manque pas, quand je vois la façon dont elle a redécoré sa chambre d'hôtel. cette dernière me donnerait presque envie d'y rester et de ne plus en partir. Je serais d'ailleurs presque jalouse et prends notes de certains de ces choix pour les proposer à Alexandra quand je rentrerais chez nous. La colocation avec ma meilleure amie se passe très bien, mais c'est vrai qu'à vingt-sept ans, c'est pas vraiment là où on s'imaginait quelques années plus tôt. Encore il y a un an, je me serais plutôt vue avec Misha. Nous serions toujours dans l'appartement qu'il m'a offert et ... c'est là que je me rends compte de quelque chose. Un simple calcul mental me permet de réaliser que ce mois-ci, j'aurais accouché de notre enfant, si je ne l'avais pas perdu pendant l'attaque du mariage de mon père. Je hoche la tête en silence, le regard perdu dans le vague à ce que me dit Gabrielle à propos de sa mère. J'ai du mal à suivre le fil de la conversation, mais je reprends rapidement mes esprits, embarrassée de ne pas être à l'écoute de mon amie. « Pardon, je suis désolée, je ne t'écoutais pas. J'avais ... quelque chose en tête. Tu disais, Noah vient ici ? » je m'excuse en essayant de me rappeler de ces dernières paroles. Noah. Si j'avais vraiment suivit la conversation, j'aurais certainement laissé échapper un léger haussement de sourcils en entendant ce prénom. Je lui en veut toujours d'être parti lui aussi. De m'avoir abandonnée alors qu'il me savait dans le besoin. Peu après, c'est Misha qui est parti. Et j'ai du me débrouiller presque seule pour remonter la pente. Heureusement que j'avais mes proches pour prendre soin de moi. Lukà, Ludmila, Kalista, elle aussi partie à présent. Gabrielle, Alexandra, Royce. Au final, je me rends compte que je suis plutôt bien entourée. C'est juste que c'est dur de s'en rappeler quand le seul être dont on avait vraiment besoin n'est plus là. « Il va nous falloir plus d'une bouteille de champagne si je vide vraiment mon sac. » je lui lance, d'une voix tintée d'ironie, mêlée à l'amertume. « Mais soit. Pour commencer, je suis à deux doigts d'assassiner Cole. Il m'en veut de l'avoir démit de ses fonctions, il a même menacé de me pourrir la vie. » je commence, jouant nerveusement avec le bas de ma blouse. J'ai toujours soutenu ce sombre idiot, même lorsqu'il devenait fou cet hiver. Mais là il est allé beaucoup trop loin et s'il pense pouvoir me faire peur, il se met un doigt dans l'oeil. « Puis mon ex a fait son grand retour il y a quelques semaines. Je ne sais plus du tout comment gérer cette situation ... » je continue. Ce coup-ci, j'enlève ma casquette de présidente. Parce que ce n'est pas la seule chose qui me caractérise. Je n'ai pas que des problèmes liés à la Eliot House, mais aussi un bon paquet de problèmes personnels et privés, qui ne font pas bon ménage avec les "professionnels" si je puis dire.

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Gabrielle & Oksanna

Nous en venions à parler de la décoration, sujet qui en soi n’avait pas grand intérêt si on prenait en compte le cataclysme qui était en train de se préparer à la Eliot. Oksanna parut distraite l’espace d’un moment et si je m’inquiétais réellement pour elle, il m’était impossible de lire à travers les traits du visage impassible de la jeune femme. J’apprécie ce charisme froid qui se dégage d’elle et qui à mon avis la rend encore plus redoutable. « Est-ce que ça va Oks ? » lui demandai je sincèrement et ce qui suivi me confirma le fait que ce n’était pas la grande forme. Je rigolai légèrement à sa remarque « rassure toi chérie, j’ai de quoi au frigo » répondant alors amusée à sa remarque concernant la possibilité de manquer de champagne. Plaisanteries mises à part, elle entama sur un sujet qui était plus que prévisible. Notre cher VP, emmerdeur de premier, maitre de la mauvaise foi et pourtant ami … j’ai nommé Col. Je poussai un léger soupire à ses mots avant de boire une gorgée. Sérieusement ? Cole s’était permis de la menacer, alors qu’il l’avait mise dans une situation plus que délicate avec toutes ses frasques. J’avais peut être un peu sous-estimé la mauvaise foi de ce monsieur.  Je pris un moment pour réfléchir à tout ça, continuant de l’écoutant sur un autre sujet tout aussi délicat si ce n’était plus. Le retour de son ex qui s’était éclipsé du jour au lendemain. Et après on me demandait pourquoi je refusais de lâcher prise quand cela touchait à l’amour.  Je passai une main dans mes cheveux, me rendant compte qu’elle avait beaucoup à assumer et contrairement à certains elle ne se plaignait presque jamais. «Concernant Cole, je comprends tout à fait ta décision. En tant que Présidente tu ne pouvais pas cautionner et fermer les yeux sur les accusions porté à son encontre ». Je la comprenais Oksanna et je n’avais pas apprécié le comportement de Cole sur le yatch, cependant monsieur Wildingham ne voyait sans doute pas les choses de la même façon. «Là où ça devient plus compliqué c’est que la relation que tu as avec lui, n’est pas liée uniquement à la présidence et il est certain qu’il ne va pas en rester là  » connaissant le personnage il allait surement faire des pieds et des mains pour que les choses se passent comme il le souhaite « cependant, il est parfois plus … avisé, de ne pas aller à l’affrontement cela pourrait mener à une division au sein de la EH qui pourrait lui être fatale. Laisse Cole manigancer il ne pourrait pas s’arrêter de toutes les façons même s’il le voulait et quand tout lui retombera dessus observe et patiente … il viendra vers toi, parce que vu comme s’est parti il va se retrouver de plus en plus isolé ». Je n’aimais pas savoir qu’un de mes amis se tirait une balle dans le pied mais le plus intelligent était de ne pas mettre de laisse à Cole pour le moment … au risque de se faire mordre. Je lui souris ensuite sincèrement pour aborder l’autre sujet «Tu l’as revu alors ? Comment ça s’est passé ? Comment tu te sens ? » en parlant de son ex.
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Gabrielle & Oksanna

C'est vraiment pas mon genre de m’apitoyer sur mon sort, de m'étendre ainsi sur mes problèmes. Ce n'a d'ailleurs jamais été le cas. Mais face à Gabrielle, je me sens en confiance. Puis vulnérable aussi. Je me rends compte que je suis fatiguée, que trop de choses m'oppressent et que je dois me confier auprès de quelqu'un. Cole, Misha, la Eliot House, tout. Tout ça c'est un peu trop pour moi. J'ai les épaules pour ça, mais je sais qu'à un moment, je n'en pourrais plus. Je hoche la tête alors que Gabrielle approuve mon choix de mettre à pied Cole. Ce n'était pas une décision facile. Si Cole a beaucoup d'ennemis, il a aussi beaucoup d'alliés, dont certains ne sont pas forcément ravis de le savoir mis à pieds, quelle qu'en soit la raison. Je dois donc me montrer forte face à Cole, mais aussi face à ceux qui souhaiteraient le défendre. « Merci. » je dis simplement. Même si au final, ça veut dire beaucoup. Son approbation m'est chère. Je n'ai pas de compte à rendre à qui que ce soit, mais c'est toujours bien d'entendre qu'on a pris la bonne décision, de savoir qu'on est soutenu. Je soupire alors qu'elle me dit que Cole ne va pas en rester là. Si seulement il pouvait n'être que mon Vice-Président. Mais non, il est également mon demi-frère par alliance, un membre de ma famille. « Oui, je sais bien. D'ailleurs je pense que sa mise à pied n'a déjà pas plu à tout le monde, mais tu as raison, n'en rajoutons pas plus. De toute façon, je me dis que dans quelques mois, tout ça sera derrière nous. » je réponds. C'est vrai, dans quelques mois, ça sera la fin de l'année scolaire, la fin de ma Présidence et j'en aurais finit avec Cole, Harvard, les manigances et que sais-je. J'ai presque hâte. Après huit années d'études, je mérite de passer à autre chose je pense. J'ai fait mon temps ici et ça se ressent. « Enfin, je dis ça, mais en trois mois, qui sait ce qu'il pourrait faire ? » je rajoute presque immédiatement en riant. C'est vrai. Cole, il lui suffit que de quelques jours pour mettre Harvard sans dessus dessous. On sait tous de quoi il est capable et c'est pourquoi trois mois, équivaut à une vie toute entière. Gabrielle finit par me demander ce que je ressens par rapport à Misha et son retour. « Oui, je l'ai revu plusieurs fois. Il est d'abord passé à mon bureau, comme une fleur pour m'annoncer son retour. J'étais furieuse mais aussi paniquée car je m'y attendais pas. Il m'avait prévenue mais j'y avais pas vraiment cru. Puis je l'ai recroisé dans la rue, il avait l'air vraiment mal alors j'ai eu mal au coeur. Puis au Speed Dating de la Eliot House ... On s'est un peu disputés car je pensais qu'il avait tourné la page, et car mon premier date était Abélard ... » je lui raconte. Que de péripéties. Il y a toujours tant à dire quand il s'agit de Misha. « Je sais pas trop comment je me sens. A la fois, je comprends sa souffrance, on a vécu des choses compliquées. Mais je lui en veux encore beaucoup d'être parti. » je termine. C'est ça, je suis tiraillée, mitigée entre mes émotions.

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Gabrielle & Oksanna

Je n’ai jamais aimé être sur le devant de la scène, dirigé ostensiblement, être celle qui devait rendre des comptes quand cela tournait mal. Je préférais l’ombre à la lumière, j’aimais manigancer, manipuler et faire agir les autres pour moi, mon but étant de garder une image parfaite tout en ayant des agissements qui pouvaient paraitre réprimandables. En regardant Oksanna, j’eus cette confirmation que jamais je ne pourrais faire partie de la présidence de cette maison, pas que je ne l’aimais pas assez mais … je ne voulais pas être celle qui devait gérer les conneries des autres, comme elle le faisait en ce moment. J’aimais trop la liberté pour me retrouver bridée plus que je ne l’étais déjà par mon milieu. Je l’admirais autant que je la plaignais et à vrai dire je ne savais pas ce qui la retenait de tout plaquer et finir son année de façon plus tranquille. J’y aurais pensé à sa place, égoïstement j’aurais considéré le fait de tourner  le dos et  d’aller trouver un terrain de jeux moins contraignant. Je n’étais pas un modèle de loyauté et quand l’ennuie ou la peur  prenait le dessus, je m’en allais tout simplement. Elle avait raison, Cole n’était pas facile à juguler mais c’était un enfant capricieux et comme tout enfant capricieux on le faisait taire en lui donnant exactement ce qu’il voulait. « Peu importe la punition sa réaction aurait été la même de toutes les façons, Cole veut juste faire ce qu’il veut quand il veut et si en plus il a un public pour l’applaudir, il n’est pas près de s’arrêter ». Je haussai légèrement les épaules avant d’ajouter « tu peux te confronter à lui et ce sera fatiguant et surement très agaçant ou tu peux le laisser se lasser de la situation … parce qu’il finira par trouver un autre coup bas à faire à quelqu’un d’autre bientôt  ». Cole n’était pas le seul sujet sensible et si je savais mon amie plutôt réservée sur sa vie personnelle, cela ne m’empêchait pas de m’intéresser à elle et à ce qu’elle vivait. Elle avait revu son ex et à ce qu’elle me disait, cela l’avait pour le moins perturbée, je bus une gorgée avant de hocher doucement la tête. « Je ne le connais pas mais je te connais-toi …  » ma main vint arranger une de ses mèches de cheveux avant de continuer « et je sais que tu n’es pas du genre à accorder autant d’attention à n’importe qui … » un léger sourire vint étirer mes lèvres parce que je devinais tous les sentiments contradictoires qu’elle pouvait ressentir pour les avoir moi-même ressenti et pour avoir fuis ses émotions « Je ne pense pas me tromper en disant que tu n’en as pas fini avec lui. Peut-être même que tu te maudis d’avoir tous ces sentiments ambiguës et contradictoires à son encontre alors qu’en même temps … ton instinct de survie te pousse à t’éloigner le plus possible ». A travers sa situation, c’était peut-être moi que je décrivais par moment, mon illogisme, ma peur, ma passion et mon côté auto destructeur qui apparaissait à chaque fois que je commençais à m’attacher un peu trop « si je devais te conseiller quelque chose, ce serait de … juste lâcher prise. Ça fait mal ? » Je haussai légèrement les épaules avec un brin de désinvolture, adepte du fais ce que je dis mais pas ce que je fais « je crois que ça fait partie du contrat. Fais ce dont tu as envie ma belle et puis tu sais que si jamais le résultat ne te plait pas, toi et moi on pourra toujours fuir loin de tous ces dilemmes ». Un sourire sincère en sa direction avant de remplir à nouveau son verre.
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