you should be stronger than me (jean)

T'élançais ton corps au rythme de la musique, tu la laissais t'ennivrer et te porter. Tu bougeais au rythme des basses, retenant tes cheveux pour cause d'extrême chaleur. L'alcool emplissait ton corps et guidait tes gestes. Et puis problème de musique, d'un coup. Mauvais DJ ou problème technique, le son s'arrête pour quelques secondes, juste le temps de te faire revenir à la réalité. T'observes ce qu'il se passe autour de toi. Tu tournes la tête et vois une jeune blonde avec qui tu avais un peu parlé durant la soirée totalement affalée sur un canapé, l'air à moitié morte. Tu te diriges vers elle dans un sourire, la tire par le bras pour l'emmener danser avec toi mais rien à faire, l'alcool a pris le dessus sur son corps. Tu t'assoies alors à côté d'elle et tente de la réveiller calmement, dans un élan de gentillesse. Elle émet de légers bruits inaudibles, elle te fait rire et tu te sens d'humeur bonne samaritaine. Tu la tires de toutes tes forces, elle se réveille un peu. Tu lui souris et lui adresse quelques mots.
— Panique pas je suis pas un psychopathe. Je te ramène dans ma chambre pour dormir, t'occupes trop de place sur le canapé.
Vu son état, elle ne saisira sûrement pas tes taquineries mais tant pis. Tu traverses la salle puis le couloir en direction de ta chambre. Tu la retiens un peu pour qu'elle ne tombe pas et défie tes capacités physiques en tentant d'ouvrir la porte de ta chambre tout en ne la laissant pas s'effrondrer. Une fois la porte ouverte, tu souffles de soulagement et l'allonges sur ton lit. T'hésites presque à la laisser là puis retourner danser mais tu te dis que vu son état, ça ne serait pas la chose la plus raisonnable à faire. Alors tu la regardes, elle, à moitié endormie sur ton lit.
— Tu t'appelles comment au fait?
Tu te mets à l'aise, tu retires ton t-shirt et ton bas. Vu son état, ce n'est sûrement pas elle qui va te le reprocher. Tu te dis que tu devrais peut être t'occuper un peu d'elle, comme on est censés faire avec les gens ivres morts, mais bon.

Jean le reconnaissait elle buvait comme pas possible et ce depuis son plus jeune âge et pourtant, très rares étaient les fois où la jeune femme était saoule au point de dégueuler ou de perdre à moitié conscience. A croire que son métabolisme s'était habituée à l'alcool qui fluait dans ses veines. C'est à se demander ce qui avait pu se passer, à cette soirée Mather à laquelle elle s'était incrustée comme elle en avait l'habitude, pour que Jean se retrouve ivre morte, écroulée sur un canapé manquant de se faire écraser par les gens qui en perdant l'équilibre s'écrasait sur le sofa. Enfin Jean savait ce qui s'était passée, elle le savait très bien. Un peu plus tôt dans la journée elle avait appris des choses qu'elle n'aurait préféré ne jamais connaître et l'appel téléphonique qu'elle avait surpris lui résonner dans la tête comme un écho qui s'intensifiait toujours plus. Alors Jean avait fait la fête encore plus sauvagement que d'habitude pour faire taire l'écho et avait dû épuiser un stock de bouteilles énorme à elle seule. Et alors que la tête plane complètement, que son cœur bat au ralenti avant de s'accélérer en cadence et qu'elle sombre peu à peu, la musique s'arrête et le monde extérieur semble s'arrêter de tourner. Jean se risqua à ouvrir les yeux et fit la grimace comme si l'obscurité l'avait éblouie. Une jeune fille, son hôte si elle se rappelait bien, s'était approchée d'elle et l'avait tiré hors du canapé. Jean se laissa traîner à travers le couloir et ricana comme une ivrogne à la remarque de la fille. Arrivées à la chambre, après une traversé de l'appart qui avait semblé être une épreuve olympique, la fille laissa Jean s'écrouler sur le lit aussi puante de vodka et de transpiration soit elle. Alors qu'elle semblait en chemin pour regagner le cœur battant de la fête, le problème de son semblant s'être résolu, elle sembla se raviser et se rapprocha de Jean qui elle planait totalement. "Moi c'est Jean..." Réponse des plus simples à la question la plus complexe qu'elle serait certainement en mesure de capter ce soir. Brandissant son index en l'air vers la fille, à la manière d'ET, elle lui demanda en retour la voix tremblante : "Et toi ? Tu serais pas Beyoncé par hasard ?" A croire que l'alcool n'avait pas débarrassé Jean de son humour un peu nul. Voyant que la fille se déshabillait, pas d'une manière des plus sexys certes, mais un strip-tease quand même, Jean ne put s'empêcher de faire une remarque lascive bien que beaucoup moins enjôleuse, trouée comme elle était : "Pardonne moi de pas être en état, sinon je te jure que tu n'aurais pas oublié cette nuit." A cause de cette soudaine effusion de sexiness ou cette position allongée nouvelle, Jean sentit ce sentiment d'acide qui lui remontait soudainement à la gorge. OUPS ! Sans crier gare, la jeune femme dégueula sur le drap tout propre, il y avait définitivement dû y avoir un verre de trop ! "Sexy !" dit-elle en hoquetant après s'être essuyée la bouche avec sa manche.