MEGAN I. ATKINS ► shelley hennig

J'ai vu le jour un 14 février, au grand dam de maman qui n'avait envie que d'une seule chose ce jour-là, fêter la Saint Valentin, en amoureux, avec papa. Mais bon que vous voulez-vous, on ne choisi pas le jour de notre naissance, n'est-ce pas ? Maman, actrice, avait rencontré mon père lors d'une représentation dans un théâtre très fréquenté. Papa, quant à lui, était PDG d'une grande entreprise de cosmétique. Enfin ça c'est que maman m'a dit, parce qu'il faut que j'avoue quelque chose : je n'ai jamais connu mon père. Ce dernier est décédé quand je n'avais que deux semaines, dans un accident de voiture. La seule chose que j'ai de lui ? Une photo de lui et moi, quand j'avais deux jours, à la maternité. 

Enfant, je croyais tout ce que me disait maman. Après tout, c'était une grande personne et les grandes personnes ont toujours ne mente jamais, dixit maman. Donc pourquoi est-ce que je n'aurai pas cru maman, quand elle m'a dit que sur cette photo que j'avais trouvé à l'âge de six ans, il y avait mon papa et moi-même ? Je n'avais aucune raison de ne pas la croire. Cette photo, je ne l'ai plus jamais revu ensuite. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue et à vrai dire je n'ai pas cherché à savoir où elle était. Peut-être que c'est maman qui l'avait cachée, parce qu'il était trop difficile pour elle de la voir à chaque fois qu'elle rentrait dans sa chambre et ouvrait le tiroir de sa table de nuit. 

Ce n'est qu'à l'adolescence que j'ai commencé à me poser des questions sur mon père et sur cette fameuse photo. Comment pouvais-je me trouver sur cette photo alors même que mon père était mort à peine deux semaines après ma naissance. Soit maman m'avait menti et cet homme n'était pas mon père, soit elle m'avait menti en me disant qu'il était mort. Dans les deux cas, elle avait trahie ma confiance et en réalisant cela, je dois bien vous avouer que j'ai eu beaucoup de mal à lui pardonner cela. Reste, tout de même, qu'aujourd'hui encore, je ne suis pas certaine qu'il s'agissait de mon père sur cette photo. 

Niveau scolarité, j'ai toujours fait partie des premiers de la classe, mais ce n'est pas pour autant que les autres me considérait comme une intello ou me mettait à part à cause de mes résultats scolaires. Après tout, j'étais une enfant et une adolescente plutôt sociable et je ne passais pas mon temps libre à avoir le nez plongé dans mes bouquins de cours. Bien au contraire même. Vous vous demandez sans doute comment je pouvais avoir de tels résultats scolaires, non ? Tout simplement grâce à ma mémoire. Je suis hypermnésique. C'est à dire que je me souviens de tout et ce, depuis toujours.

Après avoir passé toutes les épreuves pour pouvoir entrer à Harvard, j'ai eu le plaisir de recevoir la lettre d'admission qui allait me permettre d'entrer dans cette grande université. Celle-la même où ma maman et sa sœur jumelle avait fait leurs études quand elles étaient plus jeunes. Lors de ma première année, j'avais dix-huit ans et je n'avais encore jamais dormi ailleurs que chez ma mère. Non pas que je n'en avais pas envie, mais maman était tellement protectrice, qu'elle n'avait jamais voulu me donner son accord pour que j'aille dormir chez des copines pour des soirées pyjamas. Donc autant dire que j'ai mis du temps à me faire à cette 'nouvelle vie'. Dormir hors de chez moi me faisait peur et était excitant à la fois. Habituellement à partir de la deuxième année, on intègre une confrérie, mais moi j'ai préféré attendre cette année pour en intégrer une. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela ne m'intéressait pas auparavant.

Ce qui m'a fait changé d'avis ? La maladie de maman. Celle-ci s'est déclarée il y a quelques mois à peine et se sachant condamnée, elle m'a fait promettre de mener la vie dont je rêvais et de ne laisser personne se mettre entre mes rêves et mes envies. Je lui ai fait cette promesse, mais je lui ai aussi promis que je ferai tout ce qui était en mon pouvoir pour intégrer son ancienne confrérie : la Cabot House. Voilà comment je suis aujourd'hui devenue étudiante d'Harvard et une toute jeune bizut. Je ne vis pour autant plus à l'université, mais à Boston, dans le quartier d'Harbor Area. Comment je paie mon loyer ? C'est maman qui le paie. Elle a tenu à ce que je me consacre à mes études, sans que j'ai à travailler à côté, pour payer celui-ci. D'après elle, passer son temps à étudier c'est déjà bien assez suffisant comme ça. Alors inutile de me surcharger avec un job en plus de mes études. Côté cœur, je suis célibataire et cela me convient très bien pour le moment. Quand je me lasserai de mon célibat, je vous le ferai savoir ne vous inquiétez pas. Ah, vous vous demandez sûrement pourquoi j'ai opté pour des études de théâtre et en langues, non ? Et bien c'est très simple. Depuis que je suis toute petite je veux devenir actrice, alors il faut avouer que suivre ces deux cursus scolaire c'est un bon moyen d'y arriver, vous ne penser pas ?

Vous voulez connaître la suite de mon histoire ? C'est à vous de l'écrire avec moi.