(melchior) ▲ superhero

That's how a superhero learns to fly.

feat. melchior & oswald

Je m’écroule sans la moindre grâce sur le canapé de la salle de repos, un soupire de bien-être s’échappant d’entre mes lèvres. J’ignore comment mes jambes parviennent à me maintenir debout alors que je suis exténuée. J’ai réussi à garder les yeux ouverts et à rester concentrée durant toute la matinée alors que je pouvais entendre mon lit m’appeler, me dire de venir dormir et d’oublier ma garde. J’ai lutté contre la fatigue jusqu’à l’heure du déjeuner où, n’ayant pas faim, je me suis surtout laissée tomber sur le fauteuil dans la salle encore vide où je profite du calme autant que je le peux. L’idée d’aller à la cafétéria ne m’a pas tenté. Voir tout le monde se bousculer, parler aussi fort que possible pour se faire attendre par-dessus le brouhaha, très peu pour moi, j’ai besoin de calme … de me remettre les idées en place. C’est assez difficile avec tous les flashs de la soirée de la veille qui se bousculent dans ma tête et m’empêchent de penser convenablement. Je grogne la tête entre les mains puis je me redresse et laisse celle-ci tomber en arrière contre le mur derrière le canapé. Impossible de regretter même si ça ne m’empêche pas de me demander si j’ai bien fais, si nous avons bien fait de nous aventurer sur cette voie. Tout mon corps – bien qu’il soit monstrueusement douloureux – me hurle que oui, ma raison ne se prononce pas. Le bruit des urgences brise ma bulle et j’ouvre les yeux pour voir Melchior entrer dans la pièce. La porte se referme derrière lui et à nouveau le calme reprend sa place dans la salle. « Tu manges plus vite que ton ombre ou tu cherchais aussi un coin tranquille ? » Je lui demande en me redressant sur le canapé. Il va être le moyen de me distraire, de penser à autre chose. Parfois j’ai encore du mal à réaliser que le hasard a voulu que lui et moi nous nous retrouvions à Harvard pour étudier la même chose. Notre première rencontre remonte à des années, à une période de ma vie que j’essaye d’oublier quand bien même certaines choses me restent précieuses comme le début atypique de notre amitié alors que nous étions que des gamins.

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« Très bien madame, je crois que j’ai tout ce qu’il me faut… » « Vraiment ? Non attendez encore un peu. Je ne vous ai pas raconté ce qu’il s’est passé quand … » Et là voilà repartie… La vieille dame, une sexagénaire originaire du Wisconsin, qui s'est blessée en cuisinant alors qu'elle était, continuait son récit comme si de rien n’était, alors qu’il avait commencé à se diriger vers la porte pour montrer avec insistance qu’il en avait fini avec son recueil de donnée. Mais ce n’était pas dans les intentions de celle-ci de finir la conversation apparemment, et puis elle ne lui avait pas encore parler de ses petites-filles. Le jeune homme soupira, persuadé qu’elle ne le verrait pas quand bien même il n’avait pas été discret. Il se força a afficher un sourire hypocrite, un peu crispé, mais quand bien même il n'avait pas la patience -encore moins en ce moment- il n’avait pas le courage d’être rude avec une personne âgée. Attentif au moindre moment opportun pour s’en aller, il fut surpris par la sonnerie de son téléphone. Sauvé ! Il arrêta un instant la sexagénaire prétextant prendre un appel important, ce à quoi elle lui répondit avec la plus grande gentillesse. Il s’éloigna alors de quelques mètres, répondit à Kobby pour lui dire que si elle ne trouvait pas le lait, c'était sûrement parce qu'il n'y en avait plus, puis revint vers la patiente, s'excusant auprès d'elle car on venait de l'appeler pour voir un autre patient en urgence. « Hey Sachs ! Tu n'as rien à faire ? J'ai encore le box 3A et 4B à ... » Mais le jeune Quincy ne prit même pas la peine d'arrêter sa course et se contenta de taper de son index sa montre pour lui faire comprendre qu'il était l'heure de sa pause. Il était le premier à donner un coup de main mais là, il avait grandement besoin de souffler avant de reprendre le boulot, parce qu'aux urgences, ça ne désemplissait jamais vraiment. Il pousse la porte de la salle de repos et la referme derrière lui. Enfin le calme. Une voix vint déchirer le silence un instant et il remarque qu'Oswald est là, assise sur le canapé. Quand il repensait à leur rencontre des années plus tôt, cela le faisait doucement sourire. « Je suis aussi en quête d'un havre de paix, ou quelque chose qui s'en approcherait le plus dans cet hôpital. Tu me fais une place ? » Il se dirige vers le canapé et se laisse littéralement tomber sur le divan, avant de tourner la tête vers la brune. « Alors pourquoi Ozzie a besoin d'un coin tranquille ? Les patients t'embêtent ? »

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J’étends mes jambes devant moi pour les étirer. J’ignore vraiment comment je vais pouvoir tenir toute la journée voire même toute la soirée alors que j’ai juste envie de dormir. Je pourrais faire une micro sieste mais je sais que je serais capable de m’endormir profondément et de me réveiller demain matin à la fin de ma garde ce qui n’est pas du tout conseillé. Il y a aussi l’option café, transformer mon sang en caféine à force d’enfiler les gobelets mais là je serais insupportable. En fait, la seule chose que je peux faire c’est prendre mon mal en patience et attendre que les heures passent. Par chance j’ai rarement à le faire seule et j’apprécie d’autant plus l’arrivée de Melchior dans la salle de repos. « Je suis aussi en quête d'un havre de paix, ou quelque chose qui s'en approcherait le plus dans cet hôpital. Tu me fais une place ? » A cette demande, je me décale sur le canapé pour lui laisser une place. Il s’y affale aussi gracieusement que j’ai pu le faire quelques minutes auparavant ce qui me fait sourire. Je me tourne sur le côté pour pouvoir mieux le regarder. « Alors pourquoi Ozzie a besoin d'un coin tranquille ? Les patients t'embêtent ? » Je lève les yeux au ciel. Je crois pouvoir assurer qu’il est le seul à m’appeler comme ça et à en avoir l’autorisation et encore … il l’a principalement parce que je crains un peu le chantage qu’il pourrait me faire – même si, en toute honnêteté, ce surnom ne me dérange pas. « Si seulement c’était ça ! » Je réponds dans un soupire. « En revanche vu ta tête quand tu es entré ici, je parie que toi ce sont les patients qui t’ont poussé à venir ici. » Je lui adresse un sourire légèrement moqueur avant de reprendre mon sérieux. « Je suis crevée, je voulais pouvoir faire une sorte de micro sieste ici vu que tout le monde est la cafétéria mais tu viens de briser ce rêve. » Je hausse les épaules. Je le taquine, évidemment, mais ça m’amuse de le faire, surtout avec lui.

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Ce n'était pas son genre de faire chanter les personnes, mais il était bienveillant à l'égard d'Oswald. Bien que tout n'avait pas été simple entre eux au départ, il n'avait aucun doutes sur leur amitié. La brunette comptait déjà énormément pour lui et comme tout bon ami, il avait fait ce choix difficile de se donner ce mal pour le bien de la jeune femme. C'était la balance bénéfice/risque. Aujourd'hui encore, il entretient ce jeu quand bien même il ne pense pas trahir un jour son amie, même s'il la laisse penser le contraire, ou du moins la laisser dans le doute. Et puis, elle n'avait pas l'air de retomber dans ses vieilles habitudes depuis qu'il avait su qu'elle était à Harvard désormais, et qui plus est en médecine ! Une évolution comme on en a rarement vu pensait Melchior. Maintenant, elle avait des soucis d'un autre genre, comme les tourments qu'apporte le milieu hospitalier. « Les patients oui, et puis même les collègues ! Tu ne peux même pas rendre un service qu'ils t'en demandent toujours plus. Tu leur donne la main, ils te prennent le bras ! Certains abusent ! » s'énerve-t-il pour lui même, envoyant ses mains valser dans les airs pour appuyer ses propos, comme si ca le soulageait d'une certaine frustration. Puis il se laissa enfoncer dans le moelleux du canapé un peu plus. Il sourit, puis fronça légèrement les sourcils, affrontant du regard la jeune femme. « Je brise ton rêve carrément ! » fit-il d'une voix offusquée. « Non mais je comprend, tu préférais peut être voir quelqu'un d'autre. » il lui adresse un clin d'oeil bien lourd, histoire de lui faire comprendre de qui il parlait. Les nouvelles allaient vite dans l'hopital, et même sans connaître ni Oswald, ni Arthur, les réguliers ne manquaient pas de se souvenir de ces deux là au détour d'un couloir. Qui l'aurait cru hein ? Sans doute pas Melchior, mais il était ravi de voir le changement radical dans la vie de son amie. Il l'a préférait se prendre plus ou moins la tête avec Arthur que de se demander si elle aurait un toit pour la nuit. « La rebelle aurait-elle trouvé son prince ? » rajoute-t-il histoire d'en faire bien trop comme il le fallait pour taquiner la jeune Quincy.

Je viens de tilter que tu as mis du the Script dans le tiiiitre hanwii

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« Je brise ton rêve carrément ! » Je secoue vivement la tête. Oui, carrément, il brise mon rêve de dormir en paix dans cette pièce … c’est parfaitement ironique bien sûr. Même si je sais qu’à cette heure de la journée, la salle de repos est généralement vide, elle subit tout de même pas mal d’allers-retours qui m’auraient de toute manière empêché de dormir. En fait, je préfère éviter de poser ma tête sur un oreiller au risque de m’endormir pour le reste de la journée. Je cherchais simplement un peu de calme et de quoi penser un peu trop en tranquillité. « Je plaisante ! » J’ajoute enfin en lui donnant un petit coup d’épaule. Je ne suis pas contre sa présence, elle me fait du bien en réalité et elle est le moyen parfait pour ne pas trop me torturer l’esprit, chose pour laquelle je suis très douée, vraiment. « Non mais je comprends, tu préférais peut-être voir quelqu'un d'autre. » J’arque un sourcil en essayant de deviner où il veut en venir. Je me creuse les méninges pour trouver de qui il veut parler. Aussi sociable que je puisse être, je ne parle pas avec tout l’hôpital, j’ai quelques personnes avec qui je m’entends bien – dont Melchior – mais ça s’arrête là. Bien sûr il y a eu la fois où Nate m’a embrassé mais en plus de lui avoir fait comprendre que je n’avais pas envie d’aller plus loin, il a changé de filière suite à son amnésie. « La rebelle aurait-elle trouvé son prince ? » Mon corps réagit plus rapidement que mon cerveau. Le feu me monte aux joues bien avant que je ne comprenne son sous-entendu. « Je ne vois pas de quoi tu parles ! » J’affirme un peu trop vite. Arthur et moi c’est … compliqué. Je ne sais même pas comment qualifier notre relation, c’est quelque chose que nous vivons caché aux yeux de tous à cause de la presse – et de ma peur – et je pensais que notre rapprochement avait été plus discret que ça, visiblement non. « C’est mon patient, ça serait contre l’éthique. On est juste amis … » Je me suis connue plus convaincante. J’ai envie de m’enfoncer le plus possible dans le canapé pour disparaitre. Plus rien ne va.

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Il arque un sourcil, soutenant son regard, pour lui signifier qu'elle ne l'aurait pas avec cette belle parole et qu'il en fallait bien plus pour le leurrer. Aussi, heureusement qu'il connaissait aussi bien Arthur, sinon, il est vrai qu'il lui aurait été plus difficile d'être certain sur ce qui se tramait entre eux, et il y avait définitivement quelque chose. Mais jusque là, il s'était bien gardé d'en parlé, préférant de loin les laisser mener leur barque seuls comme des grands, mais se souciant de ces deux-là, il fallait aussi qu'il sache où ça en était depuis ! Surtout du côté d'Oswald. Depuis leur rencontre à New York, il s'était juré de protéger la Quincy de retomber dans son ancienne vie et de l'aider à la porter vers ce qu'il a y a de mieux. Elle avait beaucoup trop souffert pour qu'il l'a laisse tomber, même si Oswald s'en sortait pas trop mal toute seule. Il roula des yeux non sans discrétion alors qu'elle se décompose quand il lui parle d'Arthur. « C’est mon patient, ça serait contre l’éthique. On est juste amis … » Oui en effet, il l'avait connu plus convaincante. Il secoue la tête doucement, toujours le regard sur la jeune femme, lui faisant comprendre qu'il ne tombait pas dans le panneau. « Oh allez s'il te plait Oswald, tu ne crois même pas à ce que tu dis. » la nargue-t-il. Il voit bien qu'elle n'est pas bien, mais pour une des rares fois où ils prennent un peu de temps pour discuter depuis longtemps, il n'allait pas la lacher en si bon chemin. « En revanche tu marques un point en ce qui concerne l'éthique mais... Allez, moi je ne dirais rien. Et puis j'ai checké pas pu le voir à ses séances de rééducation mais j'ai checké son dossier et c'est plutôt bon signe non ? D'ici quelques semaines, avec beaucoup d'optimisme, il sera sur pieds, moins souvent à l'hopital, vous pourrez enfin vous faire des rendez-vous où il n'aura pas à te voir en blouse blanche. » dit-t-il le plus sérieusement du monde, agitant ses mains au gré de son argumentation, tel un politicien.

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« Je t’interdis de lever les yeux, Sachs ! » C’est lui qui a lancé le sujet Arthur, je ne fais que me défendre comme je le peux même si c’est particulièrement minable. En même temps je ne m’attendais pas être prise sur le fait comme ça et souvent j’en oublie à quel point Melchior peut me connaitre. Il a appris de quelle manière je fonctionne alors que nous n’étions que des enfants et si parfois il s’en sert contre moi, je sais que c’est avant tout pour me protéger. Sauf là. Là il me cherche un point c’est tout et j’essaye de lui tenir tête même si je n’y arrive pas. « Oh allez s'il te plait Oswald, tu ne crois même pas à ce que tu dis. » Je grogne et m’enfonce un peu plus dans le canapé. Non, il est clair que je ne crois pas du tout ce que je dis mais j’aurais vraiment apprécié que lui tombe dans le panneau parce que je le connais assez pour savoir qu’il ne va pas me lâcher avec ça. « En revanche tu marques un point en ce qui concerne l'éthique mais... Allez, moi je ne dirais rien (…) D'ici quelques semaines, avec beaucoup d'optimisme, il sera sur pieds, moins souvent à l'hôpital, vous pourrez enfin vous faire des rendez-vous où il n'aura pas à te voir en blouse blanche. » Je plisse légèrement les yeux et pince mes lèvres un instant. « T’es en train de me dire que tu fouilles dans le dossier des patients là ? » Je demande en changement volontairement de sujet même si je sais que c’est inutile, surtout en voyant le regard qu’il me lance. « D’accord ! T’as gagné ! Il se passe quelque chose entre lui et moi, mais je saurais pas te dire où ça va mener. C’est supposé rester entre nous mais faut que tu sois trop perspicace, vraiment t’es agaçant des fois. » Je croise les bras contre ma poitrine et boude. « Honnêtement, je ne sais pas si des rendez-vous seront possibles un jour, je déteste assez les médias pour ne pas vouloir que ça devienne officiel. » Je hausse les épaules. C’est triste mais c’est la vérité. Je me fiche d’avoir à mes protéger des rumeurs, mais je ne tiens pas à ce que ma fille soit une cible et rien que pour ça notre relation doit rester secrète.

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Oui, il a remarqué qu'il se trame quelque chose entre ces deux-là et comme il les apprécie tous les deux, il s'est bien gardé d'y mettre son nez pour laisser le temps et le destin faire leurs boulots. Bien trop de temps pour qu'il reste une minute de plus dans le secret, il veut savoir. Il a beau apprécier les deux jeunes gens, il doit avouer qu'il était bien loin de s'imaginer que ces deux-là finiraient ensembles ! « T’es en train de me dire que tu fouilles dans le dossier des patients là ? » Loin de se défiler, Melchior s'efforce de ne pas se laisser démonté par sa remarque, même si elle n'a en soi pas tort. Il sait qu'elle tente de dériver le sujet mais il n'y a rien à faire. Quand bien même il est vrai qu'il n'est pas terrible de regarder dans les dossiers des patients qui ne sont pas à sa charge, les infos qu'il a pu avoir, il les garde pour lui, mais peut les partager avec Oswald puisqu'elle s'en occupe principalement. Pas besoin de dire autre chose que cette dernière finit par céder, et ça a le mérite de lui arracher un sourire en coin, quelque peu victorieux au détriment de la jeune femme, qui semble alors vexée d'avoir abdiquer devant Melchior. « Oui je comprend. Tu n'as pas jeter ton dévolu sur le gars le plus simple. » il sourit, parce qu'il a entendu les échos du « calvaire » qu'Arthur fait vivre à sa collègue. C'est vrai, quand on y pense, Oswald qui tente de se faire discrète, surtout avec la vie qu'elle a pu mener avant. Il a promis de garder le secret et il continuerait de le faire, mais il faut dire que la jeune femme prend beaucoup de risque de ce côté là. « Et puis les médias oui... Tu sais que si votre histoire finit par se faire savoir, ils vont en avoir aussi après toi et ils sont prêts à tout, capable de dénicher la moindre information, sur toi, ton passé... » Il énumère lentement, regardant Oswald dans les yeux, sérieusement, pour lui faire comprendre que tout peut remonter à la surface.

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Le regard acéré, les yeux légèrement plissés, je ne détourne pas mon attention de sur Melchior en espérant sincèrement que ma tentative de détourner la conversation fonctionne. Échec cuisant ! Je le savais avant même de lui céder. Je connais Melchior depuis des années maintenant. Il a connu mes galères et, involontairement, je l’ai traîné dans quelques-unes des miennes. C’est pourtant ce qui nous a le plus rapproché lorsque nous étions enfants, ce qui nous a permis de nous connaître. Je le sais têtu, borné, tenter de le faire démordre ne sert à rien. Mais je le suis également, raison pour laquelle je devais au moins essayer. Il gagne cette manche pourtant. « Oui je comprends. Tu n'as pas jeté ton dévolu sur le gars le plus simple. » Un nouveau soupire s’échappe d’entre mes lèvres. Une fois encore, il a tellement raison, s’en est presque agaçant. « Ça c’est peu dire ! Enfin, une fois qu’il arrête de tout rejeter en bloc et de faire la gueule pour un oui ou pour un non, il est attachant. » J’avoue en laissant une fois de plus ma tête tomber en arrière contre le mur, le regard rivé sur le plafond de la salle de repos. « Et puis les médias oui... Tu sais que si votre histoire finit par se faire savoir, ils vont en avoir aussi après toi et ils sont prêts à tout, capable de dénicher la moindre information, sur toi, ton passé... » Par automatisme, je serre les dents en l’écoutant me dire ce que je sais déjà. C’est aussi pour ça que je n’ai pas envie que notre relation soit connue. Je veux protéger James, elle sera toujours ma priorité, mais j’ai un passé, un de ceux que j’ai envie de garder secret. « Je sais … » Je ferme les yeux et pince mes lèvres en essayant de ne pas paniquer à l’idée que tout se sache. « Mon père a réussi à enterrer certaines choses mais y a forcément des détails qui lui ont échappé. » Je me redresse et plante mon regard dans celui de Melchior sans cacher la peur qui me ronge. « À vrai dire que le monde apprenne mon passé je crois que je m’y ferais, je n’en suis pas fière mais j’ai tout fait pour survivre. J’ai peur que lui l’apprenne. » Ce qui me semble complètement idiot. C’est ma vie, ce qui a fait de moi qui je suis maintenant, s’il tient à moi il devra bien s’y faire et pourtant j’ai peur que ça ne soit pas le cas. « Y a des fois où j’aimerais retrouver cette gamine à New York et lui permettre de ne pas faire les mêmes erreurs. » Chose impossible, je le sais, mais j’aurais aimé quelqu’un protège l’adolescente que j’étais à cette époque.

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