(LUMOS MAXIMA / FB) high school sweethearts.

Lennox se plaisait en Russie. Partir sur un coup de tête l'année dernière d'Angleterre lui semblait plus que jamais avoir été la meilleure idée de sa vie; il retrouvait ici en Russie tout ce qui lui avait manqué à Londres : la liberté. Quand bien même il avait été on ne peut plus libre là-bas, ici, il sentait une réelle affirmation de soi-même, dans ce nouveau lycée, dans cet éternel rôle du mec populaire, riche, joueur de basket, et évidemment fantasmé par la plupart des jeunes lycéennes qui croisaient son chemin, bien que pourtant déjà en couple avec une des filles les plus populaires de l'école. Cliché ? Pas qu'un peu. Mais Lennox était un fan des clichés, sa vie de A à Z semblait rentrer dans la case "cliché du gosse de riche de la vieille femme stricte et ménopausée", pourquoi s'arrêter là ? Il aimait mener une telle vie, il aimait traverser les couloirs de son lycée en ayant cette impression nette de posséder l'école, la ville, le monde. Depuis sa tendre enfance, il s'était découvert un tantinet arrogant et supérieur aux autres, mais combien même certains avaient beau le critiquer - la jalousie, ce n'était clairement pas eux qui avaient la chance d'appeler la cadette Petrova, fille d'un des politiciens russes le plus célèbre, sa petite-amie. Petite-amie qu'il rejoignait actuellement pour la fin des cours, vers son casier.   « Salut, toi. » Lança-t-il une fois qu'il l'atteignit, cet éternel sourire charmeur, à la limite de la perversion, collé sur les lèvres. S'il vous plaît, si votre petite-amie était aussi bien montée que Ludmila et que vous étiez un adolescent en pleine puberté, vous lanceriez ce même sourire. Et vous l'embrasseriez aussi, possessivement. Comme Lennox le faisait actuellement, comme à chaque fois qu'il la croisait dans les couloirs, histoire de faire comprendre à n'importe quel abruti qu'elle était à lui, et personne d'autre.  « Tes cours se sont bien passés ? » Et vous jouerez la carte du parfait petit-ami également, histoire de garder cette parfaite petite-amie à votre bras, le plus longtemps possible.

La fac, Harvard, ce n'était plus que dans un an, maintenant et même moins. Ludmila était autant excitée à cette idée que perplexe. Elle qui était si bien en Russie, elle qui avait sa famille, ses amis, ici, comment envisager de tout quitter pour recommencer à zéro ?  Sa vie était parfaite, c'était le cas de le dire alors pourquoi en voudrait-elle une nouvelle ? La Petrova devenait toujours meilleure en danse, au fil du temps, même si encore loin d'égaler le talent de sa mère, en plus d'être une excellente élève. Et à côté de ça, elle appartenait à l'une des familles les plus influentes de Russie et sortait avec le nouveau à l'accent anglais so sexy. Rien que ça. Alors oui, pour être honnête, la demoiselle préférait profiter de l'instant présent sans trop se soucier de ce qui l'attendait pour la suite. D'ailleurs en voyant Lennox la rejoindre, un large sourire vint illuminer son visage tandis qu'elle venait entourer de ses bras la nuque du jeune homme pour lui rendre ses baisers. Qu'est-ce qu'il était beau, voilà ce qu'elle disait à chaque fois. Avec son petit air charmeur au coin des lèvres, ça la faisait toujours autant craquer. "Plutôt oui... En particulier le cours d'anglais où j'ai pu montrer à cet abruti qu'il y avait meilleur prof que lui..." Comprendre par là Lennox, bien entendu. La Petrova était loin d'être mauvaise dans les langues, particulièrement l'anglais d'ailleurs mais puisque son enseignant avait une dent contre elle, la blonde voulait lui prouver par tous les moyens qu'elle n'avait pas besoin de lui pour apprendre et finir l'année en étant première de classe. "Toujours partant pour ce soir ?" Puisque les Petrova étaient de sortie, les plus jeunes avaient la maison - ou plutôt le manoir - rien que pour eux. Alors évidement Ludmila avait négocié avec sa soeur pour que celle-ci ne les laisse tranquilles. Et en prime, le salon leur était en quelque sorte réservé, l'avantage d'être une très bonne négociatrice. Donc Lennox n'avait pas à intérêt à annuler à la dernière minute, même avec la meilleure raison valable qui puisse être.