LENNY ► if you go again, I kill you !

La température est relativement douce ce soir. J'ai emporté un panier d'osier plein de victuailles pour moi et Lennox, car nous nous sommes entendus de fêter son retour comme il se doit. Alors pour ce fait, je l'ai invité à une soirée pique-nique dans le parc. L'ingrédient qui fera toute la différence est présent évidemment. De l'huile de massage, parce que je l'ai promis de lui en faire un. Je décide de prendre de l'avance et m'en vais tranquillement jusqu'au lieu de rendez-vous. La lune est haute, mais tellement brillante qu'elle éclaire le lieu et rend cette soirée encore plus belle. Il voulait un accueil de prince, il allait en être servi. Ce n'est pas tous les jours que je mets la main à la pâte pour préparer de bonnes choses. Mes spécialités sont les sandwichs et les gratins alors. Anyway, je nous trouve une place parfaite histoire que nous puissions profiter du beau paysage et j'installe le drap ainsi que toutes les bonnes choses à manger. Histoire de tuer le temps et l'attente, je me mets à fredonner avec une justesse douteuse une mélodie que je n'arrive pas à me sortir de la tête. Je ne sais pas d'où ça vient, mais elle revient sans cesse dans mon esprit. J'évite surtout de penser à toutes ces choses qui me prennent la tête, car je veux passer une excellente soirée en compagnie d'un ami que je retrouve, et je ferais en sorte qu'aucun désagrément n'arrive pour que nous passions une bonne soirée tous les deux.

Lucky lui avait donné rendez-vous au parc, dans la soirée, et il ne savait pas à quoi s'attendre. Mais contrairement à ses habitudes, pour une fois, Lennox avait été à l'heure - preuve sincère de son ravissement à l'idée de passer la soirée avec la jeune femme, qu'il avait hâte de retrouver, honnêtement. Lorsqu'il débarqua au parc, il mit quelques minutes avant de la retrouver, et l'avait repéré d'une façon assez non-ordinaire : à une mélodie qu'elle fredonnait et résonnait quelques mètres plus loin. Les sourcils froncés, il s'était avancé vers elle, s'interrogeant de plus en plus sur ce qu'elle avait préparé, car un peu plus et il se serait pensé dans un Disney avec la Belle au bois dormant fredonnant une mélodie pour attirer les animaux sauvages autour de soi. Clairement, ce n'était pas ça, mais - enfin, il espérait. Il vit enfin Lucky de dos, assise, occupée à trifouiller quelque chose dans un panier pique-nique (et sans animaux sauvages autour d'elle), et instantanément, Lennox fronça les sourcils, encore une fois. « Est-ce que mes yeux me font défauts ou tu m'as préparé un repas de Prince ? » Amorça-t-il pour signaler sa présence, reprenant précisément les mots que Lucky avait utilisé dans son sms pour lui demander s'il était réellement de retour. Lennox sourit, s'avança et constata avec joie qu'en effet, un panier pique-nique avec des repas avait été préparé. Le cadre était paisible et ils étaient tranquilles. « C'est pour moi m'avoir dans ton panier à toi, c'est ça ? Magnifique plan, ça fonctionne à merveille ! » Une fois à sa hauteur, il se baissa, s'assit à côté d'elle et lui fit la bise avant de la prendre dans ses bras. Du coin de l'oeil, il zieuta le contenu du panier et constata autre chose que de la nourriture. D'un geste habile, il attrapa la boîte dans le panier et leva un sourcil lorsqu'il lit l'intitulé de celui-ci. De l'huile de massage. « En plus de ça, tu veux me déshabiller. En pleine forêt. Je ne regrette pas du tout d'être venu ! » Lança-t-il, un sourire en coin aux lèvres. Il semblait réellement ravi d'être ici, avec Lucky, qui lui avait concocté la parfaite soirée de retrouvailles, comme il lui avait demandé, en rigolant. Mais elle, ne rigolait pas. Et c'est pour ça qu'il l'appréciait.

C'est que la nuit est vraiment fraîche, et il faut croire qu'on est dans un coin un peu humide, l'herbe sous nos pieds étant déjà mouillée. Un frisson me parcourt et je croise les bras pour me réchauffer. Je ne vais pas tarder à sortir mon écharpe, on dirait. Un bruit un peu plus proche se fait entendre. Des bandits ? J'empoigne ma poêle à frire, prête à me défendre. Mais ce n'est rien de tout ça, juste Lennox qui venait de se pointer et je ne m'y attendais pas du tout parce que dans le genre retardataire, c'était le roi. Anyway, je repose mon arme de fortune et le laisse s'installer près de moi pour m'offrir à son tour, un câlin de princesse. Non mais c'était Lennox guys, il ne me lassait pas en placer une. Une vraie pipelette, ce gars. Je fronce les sourcils à ses remarques et lorsque monsieur termina de parler enfin, j'éclatais de rire. « Mais t'es pire qu'une gonzesse lorsque tu t'mets à parler mec ! » En tout cas, il a réussi à me faire rire, c'est déjà plein de points qu'il marque le petit Lenn. « Tu doutais de mes capacités à te faire un accueil de prince ? Je n'ai qu'une parole et tu le sais. » Lorsque je promets quelque chose, je ne peux pas ne pas le réaliser. C'est comme ça, je tiens toujours mes promesses. « Dit donc, je ne savais pas que c'était si facile de t'avoir dans le panier, je me demande pourquoi Aria n'y est pas encore arrivée. » Disais-je en riant. Aria, il n'y a pas plus compliqué que cette nana, voilà pourquoi elle n'a pas encore eu ce qu'elle voulait aka Lennox. J'ai tant fait pour que ces deux-là terminent ensemble, mais rien faire. Peut-être qu'ils ne sont pas faits pour être ensemble. Enfin. Monsieur attrape l'huile de massage et ne peut s'empêcher de lancer une de ses remarques douteuses. « T'es con. » Rétorquais-je avant d'en rire. « En tout cas, heureuse de voir que ton humour douteux n'a pas changé. » Je l'invite ensuite à se servir ce qu'il désire pendant ce temps, je nous sers deux coupes de champagne et lui tends la sienne. « À ton retour ! » Levant mon verre vers lui pour que nous puissions trinquer à son retour qui... Promettait. « Alors ? Raconte-moi ce que tu deviens Lenn. » Rajoutant et terminant par boire une petite gorgée d'alcool.

Peu de personnes étaient enclin à le supporter, Lennox vous voyez, fallait garder les exceptions. et Lucky en était une. Bordel, combien de personnes au monde lui organiserait un pique-nique digne d'un Prince pour "fêter" son retour ? La réponse ? Une. Lucky. Mise à part le fait qu'elle l'avait accueilli avec une poêle à frire, prêt à le pseudo-assassiner, elle était quasi-parfaite la petite Mather - et ne lui répétez surtout pas cette confession.  « Faut croire que tu déteins sur moi, y'a qu'avec toi que je fais ma pipelette. » Elle avait ce don de dire tout ce qui lui passait par la tête aussi, d'être sans filtre. Elle était un peu le bon poto de Lennox, vous voyez ? « J'devrais peut-être partir et revenir plus souvent si tu comptes m'accueillir de la sorte à chaque fois. » Franchement, Lennox était impressionné, même Maxine ne lui avait pas accordé tant de temps pour son retour; un vrai pique-nique, avec un petit panier et tout ce qui s'en suivait. Le paysage, le petit drap, etc. Même s'il faisait un peu frisquet, Lennox pouvait légèrement passer outre la température limite hivernale pour cet aprem. « Ariana ? Je ne connais aucune Ariana. La seule qui peut m'avoir dans son panier, maintenant, c'est toi. » Rétorqua-t-il, un faux sourire charmeur aux lèvres, en essuyant le sujet Ariana d'un geste vif. Elle était la principale raison du rapprochement de Lucky et Lennox, et bordel, ça serait la seule et unique fois qu'il remercierait la blonde pour avoir eu un effet positif sur sa vie. Mais passons. Heureusement, elle ne s'attarda pas sur le sujet, à la place, répondit à ses taquineries sur le pseudo massage, ce qui fit rire l'Eliot et lui proposa une coupe de champagne. « C'est en me rendant saoul que t'as l'intention de me déshabiller dans les bois ? Tu sais, t'as pas besoin de ça, on peut commencer les festivités maintenant. » Toujours dans l'humour douteux, comme elle le disait. Mais c'était agréable de passer un après-midi à jouer sur ce genre d'humour, sans prise de tête. Et à trinquer à son retour qui pour lui n'a pas le mérite d'être fêté, mais soit. Lucky le pensait, Lennox suivait.  « A mon retour, je suppose. T'es bien la seule à trinquer à cet événement ! C'est pour ça que t'es ma préférée. » Lança-t-il, avec un clin d’œil, en faisant écho à ses pensées, tout en buvant le verre de champagne qu'il reposa à ses côtés. «  Et ce que je deviens n'a pas beaucoup changé d'il y a deux mois, paraît que j'suis toujours aussi con. » Répondit-il, un sourire en coin. Mais c'est bien pour ça qu'elle l'adorait, non ? «  Et que j'ai rencontré quelqu'un, et que je me retrouve avec une sœur jumelle à la place d'une cousine. Pas grand chose quoi. Et toi ? » Enchaîna-t-il en trompe, pour un petit effet, laissant à la jeune femme le temps de digérer ces informations. Informations qu'il n'avait jamais partagé avec personne soit-dit en passant. « Est-ce que le parfait Cole Wildingham est toujours aussi parfait ? » L'ironie quand tu nous tiens.

S'ayez, j'étais partie pour broyer du noir avant son retour et le voilà qui trouve les mots pour me faire sourire. Il a un don ce mec ou bien, c'est tout simplement qu'il sait s'y prendre avec moi. Ça faisait quoi ? Presque quatre mois que je n'avais pas rigolé autant ? Eh ben, cette soirée promettait. « Ahhhh Lucky déteint sur tout le monde. C'est sa particularité ! » Que je balance en jouant la maline. Mais ça me faisait super bizarre de parler de ma propre personne à la troisième personne. Anyway, lorsqu'il fit remarquer qu'il devait plus souvent s'en aller pour avoir un accueil de ce genre, je le fusille du regard. « Ah non non la prochaine fois que tu pars, à ton retour, je te tue !. » Et je suis sérieuse, ça suffit les départs de proches que nous aimons et des coeurs qu'ils brisent. Puis lorsque je lui parle d'Ariana, il change totalement d'expression et dévie le sujet. « Mon petit doigt me dit que t'as pas pu sortir cette fille de ta tête. Ceci dit, je ne sais pas du tout si tu peux rentrer dans mon panier. » Je lui tire la langue, mauvaise blague, mais en tout cas, je pense qu'avec Ariana, ce n'est pas totalement fini, même si ça n'a jamais vraiment commencé. Nous trinquons à son retour et Lennox m'avoue être sa préférée. Information qui me rend heureuse parce que ça faisait toujours plaisir de recevoir ce genre de compliment. « C'est bon, tu m'as conquise. On commence quand tu veux les festivités ! » Répondis-je en éclatant de rire. Je plaisantais rhoo. Ceci dit, Lenn est pour moi un bel homme, on ne va pas se mentir. D'ailleurs, monsieur a rencontré quelqu'un ? « Ahhhh là, je suis curieuse, vas-y raconte. T'es amoureux alors ? » Je supposais en tout cas. « Cole ? Je ne connais aucun Cole, la seule personne parfaite à mes yeux ici, c'est toi ! » Petit clin d'œil, j'utilisais la même méthode que lui pour passer le sujet Cole. Et puis vaudrait mieux pas parler de lui et de tout ce qui se passe dans ma vie actuellement.

 « C'est sa particularité aussi de parler d'elle-même à la troisième personne ? Un peu plus d'entraînement et tu pourrais facilement passer pour un petit snob Eliot, dis-moi. Crois-en l'expert ! » Ses amitiés sincères se faisaient rares et il était on ne peut plus content et fier de pouvoir compter Lucky dans ce type de relations. Il avait presque oublié les bons côtés positifs d'Harvard pendant son départ, lui qui n'avait cessé de ressasser que les mauvais côtés, histoire de trouver une bonne raison à son séjour à Londres, en plus de ses histoires de famille. Dorénavant de retour, et grâce à Lucky, surtout cet après-midi, il retrouvait une joie de vivre sur laquelle il n'avait plus compté et une légèreté de conversation et d'ambiance qui le plaisait plus que bien. « Comme si tu oserais me tuer et enlever à ce monde cette beauté parfaite que je suis ! » Susurra-t-il, faussement scandalisé, avant de trinquer avec elle, ignorant parfaitement la réplique sur Ariana. Ou avait tenté, mais il ne pouvait pas laisser Lucky avoir le dernier mot sur la blonde; surtout pas des fausses acclamations telles qu'elle le disait : bien sûr que si, il se l'était sorti de la tête, sinon il ne fréquenterait pas Ruth, non ? « Tu peux aller vérifier à mon appartement, ça ne sera pas Ariana qui m'attendra nue sous les draps mais une autre blonde. Preuve que si, j'ai réussi à me la sortir de la tête ! » Mensonge, mensonge. Mais même lui, au fond, ne savait pas si c'était la vérité ou pas alors est-ce que c'était réellement un mensonge ? Bref, quoi qu'il en soit, il devait se concentrer sur Ruth. Et devait convaincre Lucky. Qui lui posait des questions sur la blonde en question. « Je suis am-quoi ? J'pense pas que t'ais saisi comment fonctionnaient les mecs : on parle pas de ces trucs là, Lucky, on parle juste de comment son fessier est bien proportionné et... pour y répondre, oui, il l'est. » Il s'arrêta, non sans lancer un clin d’œil à la jeune femme. Il n'avait jamais parlé de sentiments, et encore moins ceux envers Ruth donc valait mieux détourner la conversation. Encore une fois.  « J'espère que t'es pas trop déçue que je sois plus sur le marché. » Plaisanta-t-il encore, en lui faisant un autre clin d’œil. Ou du moins 'plaisanter', il fut un temps où il avait été intrigué de savoir où sa relation avec Lucky les emmènerait; donc peut-être qu'il ne plaisantait pas, qu'il était curieux de voir sa réaction vis à vis de la nouvelle. Mais elle paraissait aussi être hantée par un certain Cole que Lennox connaissait un peu trop bien. « Moi, plus parfait que Cole Wildingham ? Mon dieu, serait-ce une déclaration d'amour digne de ce nom, Miss Roseburry ? Ah, non, attends... mon petit doigt me dit que tu trouves Cole un peu plus parfait que moi, je suis vexé. » Il utilisa le même stratagème qu'elle pour soutirer des informations, comme elle l'avait fait elle, quelques minutes plus tôt. C'était un jeu de renvoie de balles et de piques, et Lennox adorait.

« J'pense que chacun de nous a un petit être snob au fond de lui, il ne faut pas juste être Eliot pour l'être. Et je persisterai à dire que t'as rien à faire là-bas. T'es beaucoup trop intelligent pour cette confrérie. » L'homme dont je suis amoureuse se trouve dans cette confrérie, ma meilleure amie ainsi que Lenn et tant d'autres, mais ça ne va pas m'empêcher de penser ce que je pense de cette maison et pour rien au monde, j'y mettrais les pieds. Je préfère encore rester simple étudiante. Soudain, j'éclate de rire suite à une remarque digne de lui. « J'crois que le monde survivra... Mais il se pourrait que moi, je te regrette. » Je fais mine de siffler dans les airs avant de boire une petite gorgée de mon champagne. Sauf que même si je jouais sur la plaisanterie, il n'en restait pas moins que si on perdait Lennox, je le regretterais. Nos moments comme celui-ci me manqueront énormément. « Ummm, je pense que si je ne te connaissais pas assez et que je ne connaissais pas le lien qu'il y a entre Aria et toi, je te croirais, mais là, je ne suis pas dupe. Tu veux vraiment l'oublier ou bien, tu te caches derrière un semblant de relation avec cette blonde ? » Est-ce que je venais de percer le mystère qui tourne autour de cette histoire ? Ou bien mon cher Lennox cherchait vraiment a sortir Ariana de sa tête ? En tout cas, ce serait un bon exemple à suivre de mon côté. « Maintenant, je connais ton style de femme, si jamais ça ne marche pas avec ta blonde actuelle, je te présenterai quelques blondes de mon entourage. » Répondis-je en lui faisant un clin d'œil. Bon, moi je passais à la dégustation et j'invitais mon ami à faire de même. Écoutant son beau discours sur le fessier de sa meuf. Riant de plus belle. « C'est ce que vous dites avant de tomber dans votre propre piège. Et si elle, elle l'était ? » Les mecs ont surtout tendance à ne penser qu'à eux dans toutes ces histoires. « Oh si je suis très déçue, mais c'est la vie, on y peut rien n'est-ce pas ? » Je haussais les épaules adoptant une fausse mine déçue. Honnêtement, je ne pensais pas un jour être le style de Lenn et du coup, ça ne m'avait jamais frôlé l'esprit que je puisse lui plaire. Mais ouai, je suis autant hanté par Cole que lui par Ariana. Et tout ce que nous pouvons faire, c'est essayer de nous les sortir de la tête. « Tu t'absentes quelques mois et t'oublies déjà mon nom ? C'est Burberry. » Je prends un air faussement boudeur attendant qu'il se fasse pardonner. « Cole est tout sauf parfait en ce moment. On s'évite de toute façon. Il aurait trop honte de s'afficher avec moi, enfin, tu vois mather égale déchets pour lui. » Que j'avoue en soupirant. J'y ai cru au moins pendant un court un instant. Enfin, je nageais surtout en pleine illusion, vous voyez.