Alekseï Issaïev - Sergeï Bobrovsky

Que dire de moi ?

Je suis né à Moscou, le 14 novembre 1996. Issu d’une famille aisée, j’ai rapidement pu intégrer des groupes scolaires prestigieux qui ont fait toute mon éducation. A côté de ça, mon père a toujours cultivé la polyvalence. Inconditionnel fan, et ancien joueur amateur, de hockey sur glace, il me transmit rapidement sa passion pour le sport et la compétition. Il n’en négligea pas moins l’aspect intellectuel de mon éducation, exigeant des prestations impeccables de ma part en classe.

A l’âge de 11 ans, j’intégrais pour la première fois le centre de formation du HK CSKA Moscou, grand club de ma ville natale, tout en poursuivant mes études dans une école de bonne réputation de la ville. Mes parents n’ont jamais lésiné sur les moyens lorsqu’il s’agissait de pourvoir à mon éducation sportive et intellectuelle. Pour mon âge, j’étais plutôt calme et réfléchi. J’évoluais alors au poste de gardien de but, qui allait devenir mon rôle définitif dans l’équipe. Pour le reste, j’étais un peu plus introverti, sans toutefois être timide. Je pense que la maturité que j’avais alors m’éloignait un peu de mes camarades de classe.

Durant mon adolescence, je me tournais presque entièrement vers mon sport. Je ne délaissais pas totalement l’école mais mes résultats étaient bien moins bons. En conflit avec mes parents, comme beaucoup de jeunes de mon âge, je faillis rater une de mes années scolaires. Le recadrage fut plutôt rude et mon père me remit rapidement dans les rails. L’année suivante, j’avais de nouveau d’excellents résultats scolaires, mais aussi sportifs.

Selon mes entraineurs de l’époque, si je m’entrainais dur, j’étais capable de devenir un joueur professionnel. Mais la leçon inculquée par mon père finit par me convaincre de poursuivre des études en parallèle de ce rêve de gamin. Je décidais donc de m’entrainer plus que les autres, restant tard dans la patinoire du palais des sports de glace CSKA. Lorsque je rentrais chez moi, je poursuivais la soirée en faisant avec application les travaux que l’on me demandait. Lorsque j’avais le temps, j’essayais même de prendre de l’avance. Ça peut vous paraitre très cliché comme ça, mais j’ai toujours été élevé dans la culture de la gagne, de la performance. Je me complaisais très bien là-dedans d’ailleurs. J’avais un esprit de compétiteur né, et je détestais la défaite. Pourtant, même lorsque nous perdions, je me muais simplement dans ma bulle, en proie à une colère instinctive froide. Je ne participais pratiquement jamais aux bagarres qui éclataient fréquemment sur la glace, préférant séparer les joueurs. Je ne dis pas n’avoir jamais porté un ou deux coups, mais je n’étais surement pas l’un des principaux instigateurs de ces combats. Je continuais donc à progresser de plus en plus grâce à des entrainements fréquents et rigoureux. Je ne voulais rien laisser au hasard.

Mes efforts furent récompensés pour la première fois lorsque j’eus 17 ans. La lettre tomba un matin, puis un coup de fil suivi. J’étais appelé à disputer un match de préparation avec l’équipe réserve de Russie, affrontement précédé d’une semaine de stage de préparation intensif. Même si je n’ai que très peu joué durant le match, laissant la place à un gardien plus âgé que moi, j’ai énormément appris de cette préparation.

Fort de cette expérience, je finis par me conforter dans l’idée que je voulais faire du hockey sur glace mon métier, et si possible intégrer une équipe en NHL. Mes parents m’avaient toujours parlé d’Harvard. Une école avec de prestigieuse influences, et une équipe de hockey très réputée. Je m’étais toujours posé la question et, malgré les évènements qui étaient survenus là-bas, je pris la décision d’essayer d’intégrer l’université, pour ainsi me rapprocher des Etats-Unis et de leur très célèbre Ligue Nationale.

Je validais un an plus tard l’ЕГЭ avec brio, marquant la fin de mes études secondaires. Je décidais alors de monter mon dossier pour obtenir une bourse sportive pour intégrer Harvard. Mes professeurs et mes entraineurs m’aidèrent en écrivant des lettres de recommandation, et, pour le reste, je choisis de laisser mes parents en dehors de ça, préférant me débrouiller seul. Pour patienter je profitais des enseignements dispensés par l’université d’état Lomonossov de Moscou. Inscrit dans la faculté de psychologie, dirigée notamment par Yuri Zinchenko, je suivais également des cours d’anglais tout en continuant de jouer avec la réserve du HK CSKA Moscou. J’eus plusieurs entretiens avec les entraineurs de l’équipe d’Harvard qui semblaient très intéressés par ma venue. Après avoir passé et validé le TOEFL puis les SATS, je dû encore attendre un an avant que mon dossier ne soit finalement accepté, ce qui était la durée moyenne de la validation d’une bourse d’étude. Je profitais de cette période pour continuer d’étudier la psychologie et l’anglais, puis, enfin, je pris l’avion vers les Etats-Unis pour rejoindre la prestigieuse université.
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