ORNELLA HILTON ► alexis ren

maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, sur vous.

ça fait quatre ans, ça va faire quatre ans. janvier 2013, décembre 2013. comme si cette année avait décidé de te l'a mettre à l'envers. jusqu'au bout. à vouloir commencer et terminer par leurs morts. les deux seuls hommes que t'ai jamais aimé. lui et Oliver. ouais, t'as aimé deux hommes dans ta vie et aujourd'hui, ils ne sont plus. le premier est mort devant tes yeux, pour te sauver la peau. le second est mort pour une idée, pour les états-unis. ça fait quatre ans, ça va faire quatre ans. et en apparences, tu sembles t'en être totalement remise. tu reviens ici après tout ce temps, ton joli sourire aux lèvres et ton nouvel amant aux bras. mais y'a cette étincelle dans ton regard. cette étincelle qui s'est éteinte il y a quatre ans et qui ne s'était plus jamais rallumé. la vérité c'est que tu t'en es pas remise et que tu demandes si ça sera bien possible un jour. est-il possible de se remettre d'un truc pareil ?

en une année, t'avais pratiquement tout perdu. l'amour de ta vie, ton frère et ton futur. les deux premiers étaient morts et le dernier... tu semblais vouloir le tuer de tes propres mains. en 2014, t'avais complètement détruis ta réputation. et papa Hilton ne s'est plus montré aussi absent après tes dernières frasques et ton renvoi d'Harvard. pour la première fois de sa vie, il a joué son rôle de père et a agis en conséquence. il t'a mise dans un avion et t'as exilé quelques temps, direction la France. histoire que tu te fasses oublier, histoire que tu te reprennes et que tu redeviennes la douce Ornella. la discrète Ornella. sauf qu'elle était morte cette fille là. elle n'avait pas terminé 2013.

tu t'es donc barrée en France, sans te retourner. sans jamais donner de nouvelles, à qui que ce soit. et tu te faisais oublier, comme ton père le souhaitait. t'as donc recommencé à zéro. cure de désintoxication, retour à la fac. retour à la vie normale ou du moins, à un semblant de normalité. mais l'avantage c'est que t'aurai pu tomber sur une ville plus pourrie que Paris. toi qui adorais la culture française depuis toujours. il y avait pire pour une nouvelle vie. et tu te faisais plus ou moins à cette nouvelle vie qui n'en étais pas vraiment une. tu poursuivais ton cursus dans une autre grande faculté de ce monde, tu t'adaptais à ta vie de parisienne et te reconstruisais une réputation ici. d'ailleurs la réputation des Hilton, en France, ne s'était jamais aussi bien portée.

et puis tu l'as rencontré lui. tu ne pouvais pas l'aimer et il le savait. mais ça ne l'empêchait pas de vouloir se retrouver à tes côtés. et sa présence te faisait plus de bien que tu ne voulais l'avouer. une relation nait entre ses draps, nait de nuits à tenter d'oublier la réalité et être un peu moins seuls. il ne t'aimait pas lui non plus. il n'a jamais prononcé ces mots et ne les prononcera jamais pour toi. mais toi non plus. tu ne les prononcera jamais pour lui. et ça vous va très bien ainsi. juste d'être là, l'un pour l'autre. de s'accompagner dans cette vie si solitaire. et puis il a fallu que la réalité s'emmêle. en un seul coup de fil, tu savais que ta nouvelle vie parisienne venait de prendre fin et qu'il allait falloir que tu retrouves l'ancienne, l'américaine. parce qu'elle était morte. parce que cette fois si, elle avait finalement réussi à se tuer. et que ton père l'avait décidé ainsi, tu devais rentrer aux états-unis, le plus vite possible. jusqu'au bout, elle avait réussi à te pourrir la vie. et après quelques semaines de préparation, quelques semaines à repousser l'échéance sans réussir, te voilà de retour à Harvard. obligée de faire face à ton passé. putain, la vie parisienne te manquait déjà.