A. CÔME BAUDELAIRE ► simone nobili

Love you like a love song.

13 Septembre 1993.

Le ventre noué, elle se dirige d'un pas lent et assuré vers le grand escalier, traversant ainsi toute une foule masquée. Elle sait que c'est sa soirée. Certainement, la plus grande de toute sa vie d'ailleurs. Elle sait que si tout ce monde s'est réuni c'est pour assister à son ascension au titre de danseuse étoile, elle qui a sacrifié toute sa vie pour voir enfin ce rêve se concrétiser. La musique s'arrête. La lumière commence à décliné et tout le monde se tourne désormais vers ce mythique grand escalier sur lequel de nombreuses étoiles sont nées bien avant elle. Elle monte les marches et rejoint celui qui lui a permis d'atteindre ce titre. "... Et maintenant, je vous prie d'accueillir celle qui sera notre nouvelle Étoile pour cette saison Anastasia Tchekhov." D'un geste lent, elle retire le masque qui couvre ses yeux et laisse apparaître son visage qui se fait bombarder par les flashs des différents photographe présent dans l'assemblée. Parmi ces derniers, un homme. Il lève les yeux sur elle. Il a l'impression de rêver tant cette apparition lui fait penser à celle d'un ange brun qui serait descendu sur Terre. Et c'est hypnotisé par sa beauté qui part la cueillir alors qu'elle descend les marches. Et après quelques valses, ils le sentent... Cela serait eux contre le monde. Enfin, jusqu'à ta venue au monde.


At the ballet.

15 mars 2007

Elle danse. Elle tourne. Encore et encore. Toujours plus vite, toujours plus haut... Ses pointes martèlent le parquet de la salle de danse. Les yeux rivés sur ta mère, tu vois qu'elle essaie d'extérioriser cette colère qui lentement grandit en elle. Inquiet pour elle, tu commences à la rejoindre dans cette variation du lac des cygnes, mais tel le cygne noir, elle te rejette... Et doucement, elle commence à se calmer, ses tours se font de moins en moins frénétiques. La musique s'arrête et elle sort de la pièce sans t'adresser le moindre mot... Sur le sol, une photo de ton père. Voilà des semaines que toute la presse à scandale ne parle que de la tragique disparition de ton paternel. Et bien que cela te blesse au plus haut point, tu essaies tant bien que mal de faire bonne figure... Au moins pour ta mère... Elle est juste meurtrie. Tu l'as vu à sa façon de danser. Mais tu sais qu'elle finira par s'en sortir... Tu sais qu'elle sera finalement heureuse à nouveau. Tu te diriges vers la photo. Tu la prends entre tes doigts telle une relique qu'il ne faudrait pas briser. Silencieusement, les sanglots te gagnent... C'est toi qui a décroché le téléphone. C'est à toi que le garde de côte a appris que le catamaran de ton père avait été retrouvé vide. C'est toi qui a dû le dire à ta mère... Et depuis ce jour-là, tu ravales tes larmes. Personne ne doit savoir que tu as pleuré.

Kissing Boys In The Street.

17 janvier 2013.

Comme tous les jours, tu fixes l'horloge accrochée au mur de brique et comme à son habitude l'heure ne semble pas être pressée. Tu jettes un bref regard sur tes camarades de classe. Tous semblent être aussi las que toi... Tu n'as jamais aimé le fait de se retrouver enfermé dans cette salle à suivre des cours qui te bassinent plus qu'autre chose. Mais bon, as-tu réellement le choix? Tu jettes un dernier coup d'oeil à l'horloge mural. Plus que quelques minutes à tenir dans ce supplice et sans réellement attendre l'ordre du prof de philosophie, tu commences à ranger toutes tes petites affaires au fond de ton sac... Enfin tes affaires, c'est un grand mot... Tout ton matériel scolaire se résume simplement à un léger cahier et un stylo bic. Et tout en ignorant machinalement le prof qui essaie tant bien que mal de finir son cours, tu envoies un texto à ta meilleure amie lui disant que tu arrives chez elle. La cloche sonne et telle une fusée tu te hisses hors de l'amas de personne qui tente de quitter ce lieu au plus vite. Une fois à l'air libre, tu montes sur ta planche et roules droit vers l'appartement Haussmannien. Depuis que vous êtes entré en seconde, vous vous retrouvez dans le grand appartement de cette dernière et vous passez des heures à déblatéré de votre journée. Arrivé devant la porte de son immeuble, tu pousses la porte et te retrouve nez à nez avec un type d'une vingtaine d'année. Tu souris timidement au charmant jeune homme et tout en étant perturbé tu le laisses passer. Puis, excité par cette agréable rencontre, tu montes les marches quatre à quatre pour retrouver ton amie. Comme a votre habitude, vous passez une bonne partie de votre temps à chiller, le tout sous un épais nuage d'une fumée épaisse. On sonne à la porte. Louison inquiéte se précipite vers la porte d'entrée, timidement, tu choisis de la suivre. Derrière la porte, se tient le garçon que tu as vu un peu plus tôt. « Je suis votre nouveau voisin, je viens juste vous prévenir qu'il y aura une soirée... » Il remonte les escaliers, avant d'ajouter. « Si ça vous dit, vous pouvez toujours venir ! Ca me ferait plaisir d'apprendre à connaître les seuls voisins de moins de quarante ans. » Elle referme la porte et te regarde t'agiter telle une pucelle. Ainsi, vous abandonnez votre petit rituel pour vous préparer. Trois heures plus tard, vous faites face à la porte de bois massif. La porte s'ouvre sur le mystérieux voisin au sourire ravageur. La soirée se déroule bien mieux que tu ne l'espérais... Effectivement, depuis votre arrivée, l'hôte ne t'a pas quitté d'une semelle... Jusqu'à ce que ses lèvres touchent ta joue.

Par la suite, vous vous êtes revu de nombreuses fois, avant de vous mettre ensemble trois mois plus tard.



Exes and oh !
19 novembre 2014

Tu sors en trombe de l'Opéra de Paris. Une fois de plus, tu as été comparé à ta mère. Une fois de plus, on t'a jugé comme étant incompétent. Une fois de plus, tu as dû retenir tes larmes... Mais, cette fois-ci... C'était sûrement la fois de trop. Alors, t'es sortis. Sans demander ton reste. Tu sais qu'on ne te renverrait pas. Ils ont trop besoin de toi. Et puis, le gala de Noël est pour bientôt. Tu regardes l'heure à ta montre. Quatorze heures. T'allumes une clope et montes sur ta planche en balançant ton sac a dos par-dessus ton bras. Tu roules à travers les rues de Paris, essayant de te vider l'esprit. Mais rien n'y fait. Et sans trop savoir pourquoi, tu te retrouves en face de l'immeuble Haussmannien dans lequel vie ton fiancé. Comme un gosse, tu montes les marches quatre à quatre. Et face à la lourde porte en bois massif, ton cœur bat la chamade... Un peu comme à chaque fois d'ailleurs. Tu pousses la porte et appelle ton cher et tendre. L'appartement baigne cependant dans un calme presque inquiétant. Tu te dis qu'il doit certainement faire la sieste. Enfin, c'est ce que tu te dis puisque ses chaussures se trouvent encore dans l'entrée. Avançant droit vers la chambre, tu trouves la porte entre ouverte... Inquiet, tu pousses la porte.. Dans son lit, une femme nue dort. Pris d'effroi. Tu restes là. Immobile. La porte adjacente au lit s'ouvre et dévoile le corps nu et mouillé de ce type que tu pensais être ton copain. A cet instant précis. Tu ne sais plus si tu dois l'insulter ou bien lui demander des explications. Alors, sans attendre quoi que ce soit et sous ses excuses, tu ranges les quelques affaires que tu as laissés chez lui. Et repars sans montrer la moindre émotion...
… And I'm Feeling good.
14 septembre 2015.

Lorsque tu as surpris ton ex avec cette fille, ton sang n'a fait qu'un tour et comme toujours face à tes problèmes... tu as fuis. Tu es juste parti. Te disant que tout ceci serait derrière toi. Qu'il allait enfin sortir de ta vie et cela pour de bon. Quel stupide erreur A peine avais-tu repris tes affaires, que cette traînée avait déjà pries ta place. C'est en décembre que tu t'es dit que tu devais changer de vie. Et après plusieurs semaines, tu as pris la décision de reprendre tes études. En l'espace de quelques jours, tu as obtenu tous les documents nécessaires à ce que tu puisses t'inscrire à Harvard. C'est pour cela que tu es venu ici en juin. En espérant que tu puisses recommencer une vie plus saine et plus stable.