every little shadows need a bright light ( ashleigh )

Ce n’était pas souvent qu’il rendait visite à Ashleigh dans son appartement. Au contraire. Il la voyait tellement souvent sur le campus qu’il n’avait pas besoin d’aller la voir en plus chez elle. Mais là, il devait lui dire la vérité. La jeune femme était une de ses meilleures amies. Elle comptait énormément pour lui, et ils s’étaient énormément rapprochés depuis qu’ils avaient couché ensemble. Cet épisode n’avait rien changé à leur relation, bien au contraire. Ils n’ont jamais été aussi proches l’un de l’autre. Mais, il ne lui disait pas tout. Sa maladie, sa condition, son traitement. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il ne fumait plus, pourquoi il sortait moins, pourquoi il avait un coquart pendant une semaine. Beaucoup de choses n’était pas dite à Ashleigh et la raison est simple. Il ne voulait pas la mêler au tourment qu’était sa vie depuis peu. A la tempête Amare qui ravageait tout sur son passage. Alors il gardait tout, il ne disait rien. Mais il était temps. Elle s’inquiétait et lui avait sommé de venir chez elle afin qu’ils puissent se retrouver un peu. Déjà, il se sentait mieux depuis que le traitement était arrêté. Ses examens de contrôle se sont fait dans la matinée et il aurait les résultats demain si tout allait bien. Avec le peu d’espoir qu’il avait, il allait avoir une bonne nouvelle à son réveil. Sonnant à la porte de la blonde, il attendit sur le pas de la porte à peine deux secondes avant de se faire envahir par une tornade blonde aux jambes interminables. « Ashleigh, tu vas m’étouffer tu sais. » dit-il en riant légèrement. Il la serra pourtant dans ses bras, comme si cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vu. Mais cela semblait comme tel. « Bon, tu me lâches ou j’appelle la police. En plus, j’ai la dalle et j’ai bien besoin de boire une bière qui soit bien brassée avec les pieds sur la table. » qu’il continue en se séparant d’elle. En entrant dans l’appartement, il fit comme chez lui et se dirigea directement vers la chambre d’Ash. Pas besoin de faire dans les détails, il connaît les lieux. « Bon, déjà, dis moi ce qui se passe entre toi et ce Denys. Vous êtes coloc, doit bien y avoir de la baise furtive dans les douches parfois tard dans la nuit. Non ? »

Amare devait venir te voir à l'appart. C'était pas une première mais c'était tout de même rare, alors tu avais vérifié que tout soit rangé. T'es pas une maniaque mais tu voulais bien l'accueillir tout de même. Tu avais sorti quelques gâteaux même puis des bières. Des bières évidement. C'était toujours votre truc ça. Même si dernièrement il buvait beaucoup moins. T'étais pas dupe, tu avais vu tous les changements chez lui. Moins de clopes, moins d'alcools, moins de sorties. Un teint plus blanc et pour un métisse ça passe pas inaperçu. Une mine plus fatiguée. Tu t'étais questionnée et tu l'avais questionné, mais il ne voulait pas dire, disant que ça allait, juste de la fatigue et quelques soucis. Tu respectais son choix et tu ne cherchais pas plus. S'il voulait t'en parler il le ferait de lui même. Bien sûr tu restais tout de même inquiète et tu faisais attention à lui limite telle une mère. Ainsi, quand tu entendis la sonnerie de l'appart retentir, tu partis aussitôt vers l'entrée, le sourire aux lèvres, sautant au cou du mather. T'es contente de le voir. T'as bien besoin de sa présence, parce que toi ça va pas très fort cette semaine. Le moral dans les chaussettes et cela par ta faute. Tu rigoles quand il te taquine car tu le sers. Puis il en rajoute en voulant appeler la police si tu te défais pas de lui. C'est comme ça qu'on est content de me voir ? lui dis-tu presque avec une mine boudeuse, plus pour l'amadouer qu'autre chose. Tu le laisse rentrer et tu le suis jusqu'à ta chambre, attrapant les gâteaux sur la table de la cuisine et les deux bières. Mais quand tu entends le prénom de Denys et de potentiels parties de jambes en l'air, ton sourire s'efface légèrement. Non, même pas. Même si ça a failli récemment. C'est mon... meilleur ami expliques-tu hésitante. Ou c'était ton meilleur ami. Tu sais plus trop vu que ça fait des jours que vous ne vous êtes pas adressé un mot et qu'il t'évite. Si je te fais une blague comme quoi je suis en crush sur toi pendant plusieurs jours, que tu y crois, puis que je te dis que c'était une taquinerie. Tu le prends mal ou t'es soulagé de savoir que notre amitié ne va pas être entachée ni changer ? Tu le questionnes pour savoir si t'as vraiment déconné ou si Denys le prend trop à coeur. Un autre avis ne te fera pas de mal et l'avis d'un mec, plutôt que tes deux meilleures amies. Et toi alors ? Autant parler de lui, tu préfères. Puis tu lui tends une bière et des gâteaux. A moins qu'il préfère des chips, ce qui n'est pas impossible avec lui.

Elle lui manquait. Vraiment. La petite blonde qui ne tient pas en place, qui a toujours quelque chose à dire. Ashleigh lui manquait. Alors sur le pas de sa porte, avec des mauvaises et des bonnes nouvelles à lui annoncer, il avait un peu la boule au ventre. Lui, Amare. La nervosité n’était pas quelque chose qu’il connaissait. Au contraire. Il a toujours été sur de lui, assez confiant en ses capacités. Jusqu’à ce qu’il tombe malade. Mais quand elle ouvre la porte, un grand sourire prend place sur son visage. Il est heureux de la voir. Même si la semaine dernière, ils se sont vu. Même s’ils se croisent assez souvent dans les couloirs de la MH. Mais ils n’ont pas eut une vraie soirée à eux depuis des lustres, depuis qu’ils ont couchés ensemble en fait, et ça lui manque. «  Ecoute, je suis content de te voir, pas de mourir étouffé. » qu’il répond avec un air désinvolte. Ouais, il a repris du poil de la bête. Il a fini son traitement, il sent qu’il va mieux, que ce sont de bonnes nouvelles qu’on va lui annoncer demain, mais il doit lui dire la vérité. Il a évité de parler de son état de santé à Ashleigh. Elle a ses propres soucis, alors l’accabler des siens, ce n’était pas son but. Il va dans sa chambre, s’installe tranquillement et lui demande de ses nouvelles. Par exemple, Denys qui partage son appartement avec d’autres joyeux lurons. «  Je croyais que c’était moi ton meilleur ami. Je suis outré. » Il blague un peu, mais voir bien qu’elle est un peu nerveuse à propos du jeune homme. «  Hum, ça dépend. T’es vraiment en crush sur lui ou pas du tout ? Tu l’as fait pour t’amuser ou pour un défis ? Il est en crush sur toi ou pas ? T’as l’habitude de lui faire ce genre de blague ou pas ? Beaucoup de facteurs, beaucoup de réponses. » Il ne l’a pas trop aidé mais c’est comme ça qu’il résonne. Question – réponse. «  Mais concrètement, je ne pense pas que je le prendrais mal à part si moi même je suis en crush sur toi. Là, je me dirais clairement que tu te fous royalement de ma gueule. » C’est un mec, il agit de manière réfléchis en général, à part quand il s’agit d’affaire de coeur. Y’a qu’à voir l’oeil au beurre noir qu’il s’est pris parce qu’il n’a pas aimé comment Abel pelottait Agathe. «  Et bien, maintenant ça va mieux. Mais j’ai des choses à te dire. » dit-il en prenant la bière qu’elle lui tendait et les gâteaux. «  J’ai un cancer. » Il lança ça, comme ça, comme une bombe. Sans même la prévenir. Il ne voulait pas passer par quatre chemins, ça ne servait à rien et en plus ça ne ferait que retarder l’échéance. «  Mais je suis en traitement et j’aurais les résultats de l’évolution de la maladie demain ou dans la semaine. »

Toujours heureuse de passer du temps avec Amare, ça te fait encore plus plaisir de le voir vu que la dernière fois où vous vous êtes vraiment posés, que tous les deux, ça remonte. Tu lui sautes donc dans les bras, contente, et il en profite pour te taquiner. Mais après ça, sans même qu'il sache, il s'aventure sur un terrain, un sujet, qui pour une fois, ne te rend pas très à l'aise. Denys. Si jusqu'à présent parler de lui n'a jamais été un problème, au contraire, à l'heure actuelle c'était différent. Entre vous rien n'allez plus et tu pouvais t'en prendre qu'à toi. Malgré que tu savais que tu avais déconné, une part de toi ne comprenait pas la réaction du jeune homme qui aurait dû être soulagé et non te faire la gueule. Amare allait pouvoir t'aider, tu l'espérais et tu lui expliquais la situation indirectement en un résumé rapide. Tu t'attends à un oui ou un non, mais évidement ça serait bien trop simple. Plusieurs questions te sont adressées. Plusieurs facteurs qui peuvent faire que la réaction sera différente d'une personne à une autre. Non je suis pas en crush, c'était une plaisanterie, il a l'habitude que je lui fasse des coups comme ça sauf que généralement je fais pas traîner la chose sur plusieurs jours... C'était peut être là où tu avais vraiment merdé, à lui faire croire que c'était vrai pendant des jours. Quant à sa conclusion que la seule raison pour laquelle lui il le prendrait mal c'est car il serait en crush, tu secoues la tête négativement. Non, il est même pas en crush sur moi, on est meilleurs potes et il est encore accro comme pas possible à son ex. C'était surtout le facteur Gabrielle qui faisait que c'était pas possible cette option. T'es pas dupe, tu sais que des amis, même meilleurs amis peuvent tomber amoureux de l'autre. A partir du moment où c'est un gars et une fille, y a toujours cette part de risque, même après dix ans d'amitié. Un dérapage ça arrive vite. Sauf que là tu savais combien il est entiché de l'eliot donc impossible que ce soit ça. Tu viens alors à lui demander comment LUI il va. Changement de sujet et car tu t'y intéresses, c'est une bombe soudaine qu'il te lance. Un... cancer ? T'as dû mal entendre. Quoi ? Mais comment ça ? Depuis quand ? Des tas de questions se bousculent dans ta tête, sans compter les émotions qui te submergent. La surprise, la peur, l'incompréhension, la tristesse. Tu vois le pire venir. A quel degré ? Grave ou non ? Avait-il des chances de le vaincre et de s'en sortir ? Et lui qui osait se plaindre que tu l'avais étouffé en l'accueillant, il risquait de subir le double, voire le triple désormais. Puis d'un geste instinctif, ta main alla prendre la sienne, la pressant légèrement. Signe que tu es là et qu'il peut compter sur toi.

L’avoir dans ses bras, sentir qu’il lui a manqué. Ça n’a pas de prix. Amare est heureux de revoir Ashleigh après l’avoir presque évité durant des mois du à son foutu cancer. C’est ainsi qu’il agissait. Evitant tout le monde pour éviter de répondre à des questions embarassantes concernant son physique plus maigre qu’à l’accoutumé. Il n’a jamais été très épais, mais il n’avait plus que de la peau sur les os durant son traitement. A présent, il est en meilleure forme même s’il aurait pu être en meilleure état quand même. Alors oui, revoir Ashleigh lui met du baume au coeur. Pour une fois, il est content d’avoir des amis qui se soucient de lui. Lui, si solitaire et casanier, se rend compte au fils du temps que l’amitié n’a pas de prix et les bras d’Ash autours de son cou le prouve un million de fois. Prenant de ses nouvelles, il apprend que la relation entre elle et Denys est quelque peu tendue depuis une petite farce de la blonnde. « T’es sur que t’es pas en crush sur lui ou un autre truc du genre ? Parce que bon, on se connaît depuis un petit moment quand même et Denys aussi, donc s’il s’est énervé c’est pour une bonne raison non ? » Il est franc, ne passe pas par quatre chemins, c’est du Amare tout craché revenu d’entre les morts. Pas besoin d’être subtil quand on a une idée claire en tête. Non ? « Peut-être que c’est ce qu’il veut faire croire. J’ai voulu croire que j’étais encore totalement amoureux de Romy jusqu’à ce que je rencontre Lola, puis Agathe. » Et c’est toujours flou dans sa tête, mais il sait bien qu’avec Lola et Agathe, le compliqué sera au rendez-vous. Il en a conscience mais néanmoins, le frisson de l’interdit et de la tentation l’attire plus qu’il ne veut l’admettre. Viens alors l’annonce qu’il est venu lui faire. Son cancer. Il ne sait pas encore s’il est totalement tiré d’affaires mais la dernière conversation avec son médecin était plus que favorable. Il a été un patient plus qu’exemplaire durant toute la durée de la chimiothérapie, a vomi tripes et boyaux presque tous les jours qui sont passés, alors oui, il a confiance. Il sait dans son coeur et dans ses tripes qu’il va mieux. Il se sent mieux. « Je l’ai appris en Novembre donc quand on a couché ensemble, je le savais. Et c’est un cancer des poumons, premier stade. » Il voit bien qu’elle est paniquée. Ashleigh a toujours été très protectrice envers lui malgré tout. Elle a toujours eut cet œil bienveillant sur le jeune métisse. C’est presque rassurant de voir qu’elle s’inquiète autant, touchant même. « Ne t’inquiète pas, je vais beaucoup mieux. J’ai les résultats définitifs demain j’te dis. Et mes médecins sont plus que confiants sur ma convalenscence. J’ai même le droit de partir au Spring Break. » Et ouais, il n’allait certainement pas raté l’évènement de l’année pour sa première année de fac. Alors surement pas. La main d’Ashleigh dans la sienne le fit sourire doucement. « Mère poule va. Tu te rends compte que t’as un cancéreux dans ta liste de mec avec qui t’as baisé et que même au pire de ma forme je reste un de tes meilleurs coups. » Grand sourire à la Amare en prime.