let's have fun (rogan)

Avec un soupire, Morgan tira sur la manche de son sweat-shirt pour couvrir son bras nu et plus particulièrement le coton couvrant la trace de la piqure qu'on venait de lui faire. Descendant du lit d'hôpital sur lequel on l'avait fait prendre place le temps de sa prise de sang, il reparti s'asseoir dans la salle d'attente le temps que son frère ait fini. Il avait beau être désormais familier à tout cela (les hôpitaux, les prises de sang, la pensée de son frère jumeau malade), il ne parvenait pas à s'y faire. Cet endroit le déprimait profondément et à peine avait-il mit un pied à l'intérieur qu'il crevait toujours d'envie d'en ressortir directement. Il prenait sur lui pour Ronan et le ferait toujours, mais cette situation n'avait définitivement rien d'agréable pour personne. Par dessus tout, Morgan se faisait l'effet d'être parfaitement inutile. Il ne parvenait pas à faire taire la petite voix dans sa tête qui lui sifflait qu'il aurait dut pouvoir faire plus. Il voulait pouvoir faire plus. Il donnait son sang, mais cela demeurait insuffisant à ses yeux. Une fois dans la salle d'attente, il se laissa tomber sans un mot sur une chaise et attrapa son portable pour passer le temps. Il avait besoin de se changer dans les idées dans la mesure du possible et commença à jouer avec une application sans grand entrain, son regard bleu focalisé sur l'écran de son smartphone.

Encore une fois, tu te retrouves dans cette salle pour recevoir le sang de ton frère, fraichement retiré dans la pièce d'à côté. Tu secoues la tête et tu te demandes quand tout cela finirait enfin car tu as de plus en plus de mal à le supporter. Il faut dire aussi que rien dans ta vie ne fonctionne comme tu le voudrais et cette satanée maladie en profite pour t'enfoncer un peu plus chaque jour. Tu grimaces quand l’infirmière retire l'aiguille de ton bras en la remerciant tout de même, puis, tu enfiles ton pull suivi par ton manteau et ton écharpe. Tu es actuellement un peu affaibli et le médecin t'a demandé de prendre tes précautions avec ce froid à tuer un esquimau. Tu lâches un soupir histoire de relâcher la pression avant d'ouvrir la porte pour sortir de la salle et la refermer derrière toi. Tu te redresses et abordes un sourire pour cacher ton état comme à ton habitude. T'aimes pas paraitre abattu devant les autres même si c'est ton jumeau et qu'il t'a déjà vu au plus bas, tu as ta fierté à préserver tout de même. Tu t'approche de ce dernier, occupé à son téléphone. Allez viens, sortons de cette enfer. Tu as juste envie de sortir d'ici et de plus penser à tout ça.