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Hey I just met you and this is crazy.
Ton fils est chez la nounou. T'as pris ta soirée. C'est l'anniversaire de celui que tu aimes, de celui que tu as aimé et que tu aimeras encore lorsque tes cheveux seront gris et que ton visage sera tiré par des rides marquant ton âge. Tu ne veux pas l'oublié. C'est trop dur pour que tu balayes le passé d'un seul revers de main, d'un seul clignement d'yeux alors que votre histoire a duré des années. Toutes ses belles années magnifiques que tu gardes bien vivantes au fond de ta mémoire, de ton coeur. On t'a élevé comme ça, toujours gardé une pensée pour les anges qui ont rejoins les cieux. Tu ne dois surtout pas attendre que la faucheuse arrive vers toi pour te prendre ton souffle de vie pour retrouver cette âme soeur perdue. Tu sais que ce serait un certain signe de faiblesse, préférer la mort à la vie. Tu as un fils, ça serait pas raisonnable. Un acte de faiblesse, de détresse ultime. Te battre, lutter, voilà sur quoi ta vie est basée depuis désormais 2ans. Tu ne sais pas comment tu t'en sortiras mais tu ne baisses pas les bras. Tu es optimiste, comme toujours, même quand les larmes te montent aux yeux et que la douleur qui transperce ton coeur est insupportable. C'est étrange ce sentiment que tu renvois. A la fois une grande fragilité due à cette douleur enfouie au fond de toi et cette force que tu dois à ton adorable fils. Tu es heureuse, surement autant que tu es malheureuse. Une balance assez étrange qui te permets de garder l'équilibre, ne jamais pencher d'un côté ou d'un autre dans la crainte de chavirer et de tomber face au sol. Tu finiras bien par perdre l'équilibre à force de te voiler la face mais qu'importe. Le jour où tu devras tombé, tu tomberas et tu te relèveras, comme tu as toujours fais.
Il est enterré à Cambridge. C'était ton choix, et sa famille s'y est pliée. Tu étais la femme qu'il aimait, à quoi bon tenter d'aller contre ça? Au moins, il serait là, près de sa femme et de son fils. Tu vas souvent le voir, t'asseoir en face de sa tombe et tu lui parles, de tout et de rien. Tu lui dis à quel point tu aimes votre fils, à quel point il est surprenant de voir les efforts et les évolutions qu'il traverse chaque jours. Tu lui dis qu'il serait fier d'être le père d'une merveille telle que lui. Tu ne sais pas si il t'entend, peut-être que si au fond, qu'il t'écoute, qu'il t'observe de là où il est. Aujourd'hui, vêtue d'une petite robe en dentelle tu t'y es rendue. Tu t'es assise au même endroit, sur ce banc de pierres et tu as parlé, encore et encore. Tu n'es pas du genre bavarde d'ordinaire, mais là c'est différent. Il faut bien que quelqu'un face la conversation. Tu lui dis un milliard de fois que tu l'aimes et qu'il te manque avant de lui chanter d'une manière un peu terne " joyeux anniversaire " . Tu déposes un bouquet de roses que tu as apporté, à l'endroit où il repose dans son ultime sommeil. Tu souris et tu lui envois un baiser avant de partir.
Tu déambules dans les rues de Cambridge telle une âme en peine. La nuit est tombée, tu n'as même pas manger. Tu n'as pas la tête à quoi que ce soit, juste à marcher, à te balader. Tu t'es déchaussée et tu te balades pieds nus, contre le bitume frais. Le temps est bon, l'air est légèrement frais. Pour une fois que tu n'étouffes pas. La fin de l'été approche, plus que quelques semaines avant d'oublier la chaleur pesante et le soleil de plomb qui illumine les rues. C'est surement l'été ta saison préférée. Simplement parce que tu ne supportes pas pluie, tu ne supportes pas non plus la neige, le froid et tout le reste. Tu préférerais restée enfermée tout le reste de l'année, une fois la chaleur et le soleil caractéristiques de l'été disparus. Tu regardes le ciel. Pas un nuage. Toutes les étoiles sont parfaitement visibles et puis la lune... La pleine lune, sublime, illumine la rue dans laquelle tu te balades. C'est la rue avec le Lord Hobo. La musique s'entend à des kilomètres à la ronde, mais tu n'y fais pas attention. Tout ce qui compte là, c'est la beauté du ciel. Ce n'est pas tous les jours que tu peux observé ça. Surtout de ta chambre d'étudiante. Perdue dans tes rêveries, tu ne te rends pas compte que quelqu'un est en face de toi et tu lui fonces tout bonnement dessus. Tu tombes, au sol, sur cette personne. Tu te mets à rire, gênée et puis tes joues se teintent. Un rouge pourpre. Mince... Désolée... J'voulais pas... J'vous ai pas vu...
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