AKSEL ▼ i'm fine, don't worry.. please, close your eyes and trust me.

Encore une nouvelle journée après une nuit de travail. Il devait être 13h et j'étais encore dans le coton, emmitouflée dans ma couette bien chaude. Je n'avais pas particulièrement envie de me lever, mais il fallait que je révise pour les partiels qu'il me restait encore à faire. J'avais peur de ne pas réussir le premier semestre avec mon travail et mon manque de motivation. Rien n'avait de sens en ce moment : Austin jouait les absents, Andrew devait sûrement me haïr après avoir appris pour mon travail, Athéna et Emilia aussi et.. J'avais réussi à me battre le soir du nouvel an avec cette idiote de Mather. Plus j'y pensais, plus j'avais envie de retourner chez moi et cette pensée me serrait le cœur. Je m'obligeais à me lever pour aller me doucher et m'habiller histoire de ressembler à quelque chose. Mon appartement n'était pas aussi rangé qu'avant. La seule personne qui venait me voir ne le faisait plus, donc à quoi bon ? Soupirant doucement, je cherchais dans mes placards de quoi grignoter avant de me rendre compte que je n'avais rien à me mettre sous la dent. Sans me poser plus de question, j'attrapais mon téléphone pour commencer une pizza. Même si je n'avais pas faim et que je savais que je n'en mangerais pas plus qu'une part, c'était mieux que rien. Quelques temps plus tard, on sonna à la porte. Heureuse de pouvoir être livrée aussi rapidement pour une fois, j'allais ouvrir sans perdre de temps et là.. « Aksel.. ? » murmurais-je sans y croire. Je me retenais de ne pas fermer la porte aussitôt. Cela faisait un moment que l'on ne s'était pas vu et.. J'avais peur qu'il m'en veuille. Je m'étais éloignée de tout le monde en ce moment et.. Je voyais très bien que c'était une idée stupide. Sauf que c'était plus facile pour moi de rester dans ma carapace. Que personne ne sache que je suis au plus bas. Je n'avais pas envie de la pitié des gens et j'avais peur que mon ami me voit dans un état totalement lamentable..

Tomber nez à nez avec Aksel me déconcertait. Je n'aimais pas que les gens débarquent chez moi sans prévenir.. même si Austin avait eu la fâcheuse tendance de le faire. Quoiqu'il en soit, je ne pouvais plus reculer. J'étais face à lui et le laisser sur le perron signerait la fin de notre amitié. Je ne savais pas trop quoi lui dire et j'avais même du mal à supporter son regard braqué sur moi. Sa voix retentit et semble légèrement cassante. J'aurais aimé l'éviter, mais je prenais sur moi pour sourire et faire comme si de rien n'était. « Bien sûr que tu peux entrer » dis-je calmement en ouvrant la porte en grand, pour le laisser entrer. Je le suivais, fermant la porte avant de le rejoindre dans le salon. « Désolée pour le bordel, je n'ai pas eu le temps de ranger en ce moment » murmurais-je avec douceur en le regardant. « Tu veux quelque chose à boire ou à manger ? » demandais-je poliment. J'avais l'impression que nous étions deux personnes totalement étrangères qui faisaient connaissance. Pourtant, on a eu des délires, des sorties ensemble.. Mais tout ça avait l'air tout à coup tellement loin et ça me rendait triste.

Devoir faire face à Aksel me faisait un peu peur. Pas dans le sens où je le craignais, mais je savais qu'il était venu chercher quelque chose et il n'allait pas partir sans. Malheureusement pour lui, je n'avais pas envie de tout avouer car je n'avais pas envie qu'il s'éloigne de moi, que je le dégoûte. Le laissant entrer en affichant un sourire que j'espérais le plus naturel possible, je présentais mes excuses face au bordel qui régnait dans mon apparemment normalement totalement propre et rangé. Histoire de ne pas laisser de silence trop lourd entre nous, je lui proposais quelque chose à boire. Ses paroles me laissaient quelque peu mal à l'aise. Je le savais assez têtu pour mettre ses paroles en action et j'étais certaine qui pourrait camper dans mon salon et m'interdire de sortir tant que je ne lui aurais pas tout dit. Râlant intérieurement, je hochais la tête avant d'aller lui faire un café. Je revenais avec ainsi qu'un thé pour moi, posant tout sur la table basse avant de m'asseoir sur le canapé à ses côtés. « Je sais que je n'ai pas assuré ces dernières semaines et que l'on s'est beaucoup éloigné mais.. Je suis obligée de tout te dire ? » tentais-je avec douceur pour essayer de gagner du temps et aussi, si possible, de tout lui dire. Je n'avais pas envie de voir de la colère, de la tristesse ou de la pitié dans son regard. Ça me ferait trop mal et je n'avais pas envie de le perdre. Une dispute ne me ferait pas du tout du bien mais je savais qu'avec mes révélations.. Elle serait inévitable. Je ne disais pas qu'il ne comprendrait pas mais.. J'avais bien vu les réactions d'autres personnes et j'étais en droit de redouter le pire..