Adriano S. Cabano ► Marlon Teixeira

Beaucoup de personnes se plaignent que la vie est difficile et qu’elle s’acharne sur eux, alors qu’ils ont tout le confort et l’argent dont-ils ont besoin… Monsieur Cabano faisait partie de ces personnes. Avocat dans la magnifique ville qu’est Madrid, son compte en banque n’est jamais passé dans le rouge, de même que celui de sa femme, qui est Professeur de Français à l’Université. Le cliché total de la petite vie de famille parfaite, un sourire toujours présent lorsqu’ils sortent ensemble ou lorsqu’une soirée est organisé. Dans toutes les villes, des familles tentent de se distinguer en essayant d’être les meilleurs quoi qu’il arrive, de pousser leur popularité à un point inimaginable. Les Cabano font partie de ce genre de famille. Durant plusieurs mois, leurs emplois du temps étaient les mêmes, travailler, se nourrir et parler aux plus de gens possibles. Peu à peu, ils en oubliaient de vivre pour eux et par là-même occasion de s’aimer. La distance commençait à se faire sentir dans la vie du jeune couple et ce n’est que plus tard qu’ils s’en inquiétèrent.
C’est ainsi qu’après quelques années , les époux donnèrent vie à un petit garçon, nommé Adriano. Par chance, leur soif de pouvoir sur la ville était descendu et ils avaient décidé d’un commun accord de se concentrer sur leur vie de famille qui commençait à battre de l’aile. Un enfant né d’un réel amour, d’un besoin de renouveau. Adriano était bien plus que leur enfant, il était leur espoir.

15 ans plus tard, 15 ans de bonheur et de galères, la vie des Cabano n’a pas réellement changé. Deux enfants en plus, deux filles, un et deux ans plus jeune qu‘Adriano. L’entrée d’Adriano au lycée ne fut qu’un passage totalement anodin pour les parents de l’adolescent. Leurs bonnes résolutions étaient passé aux oubliettes dès que le jeune garçon eut 5 ans. Comme avant, ils recommencèrent à travailler plus qu’il ne le fallait et à faire d’Adriano leur petite marionnette, vous savez, ce genre de personne qui font les malins devant les gens mais qui devant leurs parents se taisent et se mettent presque à genoux. Adriano ne connaissaient pas énormément ses parents étant donné qu’il passait plus de temps avec Mme Blackstone, la femme chargé de s’occuper de lui et de ses sœurs, mais il les respectait plus que quiconque cependant. Les choses auraient pu bien se passer, il aurait pu avoir son bac avec succès malgré son comportement, les mauvaises fréquentations et la drogue n’aidant en rien. Seulement, personne n’a une vie parfaite et Cameron à vu disparaitre sa vie en moins d’une nuit. Un vendredi soir, alors qu’il rentrait de soirée avec sa petite amie et Mme Blackstone, ils eurent un accident. C’est devenu tellement banal de nos jours que personnes ou presque n’avait remarqué l’accident sauf peut-être les quelques habitants qui connaissaient Clara, sa petite amie, qui avaient donc eut l’occasion de lire le lendemain dans le journal le cours récit qui racontait sa mort. Triste à en mourir, comme toujours, les journalistes sont doués pour en rajouter, rendant l’article encore plus prenant en y ajoutant une photo qui vous brise presque le cœur. Adriano n’était pas triste, il ne s’en rendait pas compte ou plutôt il n’arrivait pas à être triste. Comment peut-on être triste lorsque l’on a perdu la vie ? Cela a beau être au sens figuré, pour lui la vie n’avait qu’un gout amer, rempli de déception. Les deux personnes qui comptaient le plus dans sa vie venait de disparaitre en quelques heures. Heureusement, la présence de ses sœurs l’avait énormément aidé dans cette période et il réussit donc ses examens de fins d’années avec un certain succès. Il s’est prouvé à lui-même qu’à 18 ans, il était plus fort que certaines personnes.

Plusieurs années passèrent, trois pour être précis. Adrian avait commencé à travailler comme policier depuis maintenant quelques temps, lui qui avait voulu faire des études se retrouva coincé dans un uniforme qu’il détestait pourtant à l’époque où il dealait encore. Ces mauvaises fréquentations et sa période de dépression était loin derrière lui, seule les marques qui habitaient ses bras lui rappelaient cette époque. Il avait retrouvé le gout à la vie grâce à sa meilleure amie, qui était rapidement devenue sa petite amie. Elle n’était pas Clara mais elle avait été là pour lui, nuit et jour et savait le rendre heureux, c’est tout ce que pouvait espérer un homme après tout. Lui qui n’avait pas été très populaire à l’époque du lycée, ne l’était pas plus à désormais, surtout quand les gens savaient qu’il était flic. C’est fou comme faire ce métier peu vous dévaloriser aux yeux des gens, sauf pour quelques uns mais ça reste rare. Finalement, il n’accordait plus d’importance aux gens, sa vie sociale devenant quasi inexistante. Les seules personnes à qui il adressait encore la parole était ses sœurs et sa petite amie, les parents du jeune homme ne comptait plus pour lui, ils ne lui manquaient même pas. Son appartement, sa voiture, son ballon de Football, c’est tout ce qui comptait. Bien entendu, ce n’est pas forcément ce qu’une femme de 20 ans avait envie, vivre avec un mec qui rentrait le soir pour se jeter sur le canapé et boire une bière tranquille, lui adressant presque pas la parole. C’est donc d’un commun accord qu’ils avaient décidé de se séparer, ou plutôt, c’Est-ce qu’avait dit le voisin de palier à Adriano, le jeune espagnol étant bien trop saoul pour se souvenir de la conversation. La seule chose dont il pouvait être sûr, c’était qu’elle était partit loin, emportant avec elle toute ses affaires… Bon débarras ?

Pendant longtemps Adriano resta assis dans son canapé, sa bière à la main et une pizza sur la table du salon alors qu’il regardait le Football sans vraiment s’y intéressait. Presque deux ans que ça durait et peut importe les gens qui venaient le voir pour le faire bouger, rien n’y faisait. C’est donc dans l’incompréhension total qu’un jour, il avait rangé tout son appartement et rendu les clés au propriétaire, s’était rasé, coiffé et refait sa garde robe, une valise bouclé en quelques minutes et direction les USA. Comme ça, sur un coups de tête. Personne ne sait ce qu’il s’est exactement passé dans sa tête ce jour-là mais personne ne s’en était plein, il ne s’était jamais montré aussi heureux. Son emménagement à Cambridge c’était plutôt bien passé, la chose qu’il regrettait le plus était de ne pas avoir été plus attentif au cours d’anglais lorsqu’il était plus jeune, ce qui l’aurait bien aidé. Le jeune homme avait compris qu’il pouvait être qui il voulait dans ce pays qui n’était finalement pas le sien, il se forgea un nouveau caractère pas si different que l’autre. Quand il sut qu’il était accepté à Harvard, lui qui rêvait de faire des études mais qui détestait l’école a du faire un choix, travailler jours et nuits ou profiter. Rapidement, il choisit la deuxième solution, lui qui était avant timide et respecté grâce à ses relations amoureuses sérieuses devint tout le contraire, faisant n’importe quelle connerie, comme danser la macarena en boxer sur le bord de l’autoroute ou kidnapper des filles qu’il ne connaissait pas pour une soirée… Y’a pas à dire, le petit Adriano a bien changé, et il aime ce qu’il est devenu, son passé est derrière lui et personne ne lui y refera penser. Il n’y a qu’une chose à dire: Attention Harvard, Adriano est dans la place !