Have you lost you freakin' mind ? (Carter)

Une nouvelle journée à se cailler les miches pour la bonne cause. Mackenzie adorait se dire ça pour se motiver face à ce froid de canard, il ne fallait pas chercher à comprendre. Mais qui disait froid glacial, disait ressortir la canne d'aveugle au moins dans la rue car il n'était pas question de faire courir le risque à son chien d'attraper froid. Maintenant qu'elle se trouvait à l'intérieur de l'université, bien au chaud, l'américaine replia discrètement cette dernière histoire de ne pas passer pour la pauvre petite chose de service. Fierté un jour, fierté toujours. Là dessus, on ne pouvait pas dire que les chiens faisaient des chats. Elle n'ôta pas tout de suite ses lunettes de soleil en revanche, les gardant un peu sur le nez alors qu'elle essayant de se souvenir du nombre de pas jusqu'aux casiers en partant de l'entrée : trente six si sa mémoire était bonne, en partant sur la droite. Pour le moment, personne ne l'avait bousculée... touchons du bois.

Elle embrassa la joue de sa meilleure amie avant de sortir du duplex que tu occupais avec elle, ce petit bout de femme que tu aimais plus que tout. Tu enroulas une écharpe autour de ton cou avant de prendre la direction de l’université, tu avais pris ta voiture encore et toujours. Tu étais arrivé un peu, trop en avance, une mauvaise habitude que tu avais. Mais tu ne faisais pas réellement attention à l’heure pour être honnête, tu étais un peu trop plonger dans tes pensées sachant que tu devais appeler l’hôpital pour prendre rendez-vous. C’était la seule chose que tu avais en tête parce que c’était le plus important. Tu secouas la tête avant de continuer de marche sachant que tu avais pris ce que tu avais besoin, tu bousculas une personne sans réellement le vouloir. Tu fronças les sourcils reprenant tes affaires, prête à t’excuser avant de voir…de la voir elle. Tu serras les dents avant de lever les yeux au ciel, pourquoi hein ? Tu étais déjà tombée sur Roman, mais elle. A croire que tu n’avais pas de chance. « Tu pourrais faire attention. » D’accord c’était de ta faute, mais il était hors de question que tu assumes une telle chose devant elle.

Le fait de "toucher du bois" n'avait pas suffit car rapidement, Mackenzie sentit une personne la bousculer assez violemment. L'américaine se figea, s'attendant à des excuses, refusant de céder à une quelconque colère qui n'aurait pas eu lieu d'être si et seulement si la personne en question avait eu l'intelligence de simplement s'excuser... mais la belle brune était à des années lumières d'imaginer qu'il s'agissait de Carter Reed, l'âme sœur de Roman, celle là même avec qui il avait rompu. Leur histoire était tellement complexe que même Mackenzie avait tendance à s'y prendre, même lorsque le jeune homme lui en parlait, ce qui n'arrivait pas si souvent heureusement. En tout cas, sa surprise fut plutôt corsée lorsque cette demoiselle eut le culot de lui balancer dans les dents qu'elle aurait pu faire attention. Arquant un sourcil de surprise, étirant ses lèvres en un sourire narquois, elle répondit du tac au tac, sans vraiment y réfléchir : à moins que tu ne sois aveugle, je crois que tu m'es rentrée dedans et non l'inverse. Mon attention était bonne par rapport à la tienne. Elle ne la prenait même pas de haut, elle énonçait une simple vérité universelle. Cette fille n'avait sûrement pas vu sa canne blanche lorsqu'elle était entrée, canne qui se trouvait maintenant dans son sac, donc...

Tu étais clairement une petite conne et encore le mot était faible venant de toi. Tu agissais comme la pire des connasses avec la jeune femme, normalement tu l’aurais aidé enfin tu aurais fais quelque chose qui te ressemble un peu plus que l’attitude que tu avais actuellement. Tu lui en voulais, tu avais l’impression qu’elle était en train de te prendre la seule personne que tu étais capable de réellement aimer alors qu’il avait toutes les raisons du monde de s’éloigner de toi. Mais tu avais du mal, vraiment beaucoup de mal de le voir avec une autre personne, d’accepter qu’il puisse faire sa vie avec un autre personne et surtout avec celle qui était en face de toi. La jalousie était présente dans ton organisme, personne ne pourrait dire l’inverse. « C’est pas pour autant que tu ne pouvais pas faire attention, je pense que tu m’as très bien vu arrivé. Je ne vois pas pourquoi ça serait forcément à moi de me décaler. » Tu savais que ce que tu disais te faisait passer pour la pire des connes, mais tu t’en foutais. « A moins qu’il n’y ait une règle qui dis que les Eliots sont permis de faire ce qu’ils veulent dans le campus ? »