(FB) Seul, on va vite. Ensemble, on va loin + Camilo

Je ne comptais plus les heures que j'avais données pour faire du bénévolat. Je venais d'une famille catholique. J'ai donc grandi en apprenant à aider mon prochain. J'avais fait souvent du bénévolat avec ma famille. Maintenant, j'en faisais régulièrement avec Alison. D'ailleurs, c'est elle qui m'avait parlé de cette levée de fond pour une fondation. Je ne savais pas trop de quel fondation il s'agissait parce qu'Alison ne m'avait pas donné beaucoup de détail. Elle m'avait seulement dit qu'elle avait vu l'affiche à la Quincy house et qu'elle était triste de ne pas pouvoir y aller. En bonne copine, j'avais proposé de la remplacer. Comme ça, une partie d'elle serait là. La joie qui avait illuminé son visage, ça valait tout l'or du monde.
Le jour J, je me rendis donc sur place et alla rapidement signer le registre des bénévoles. On m'assigna une place dans un des kiosques où les bénévoles s'occupaient des enfants pendant que les parents pouvaient vagabonder sur le site. J'étais heureuse de me retrouver là. En plus d'aider pour la levée de fond, je me retrouvais avec les enfants. J'étudiais tout de même pour devenir enseignante à la petite école. Alors, c'était parfait pour moi.

Il devait y avoir quelques kiosques, trois ou quatre selon ma mémoire, tous avec un thème différent. Bien évidemment, le thème global de cet évènement était de pouvoir organiser une sorte de "Fun Day" pour les enfants bostoniens, et de pouvoir lever des fonds pour garantir un meilleur avenir à d'autres enfants défavorisés un peu plus au sud, en Amérique latine. Je venais d'arriver, il devait être aux alentours de neuf heures du matin et malgré le fait que j'étais un peu fatigué, j'avais quand même fait l'effort de venir au parc auquel cette fameuse levée de fonds se déroulait. Il fallait quand même que je m'assure du nombre de bénévoles présents, que je les remercie pour leur présence, bref, ce genre de trucs. J'allais kiosque par kiosque, serrait la main des vieux et des adolescents qui étaient venus pour la cause, un grand sourire sur les lèvres. C'était merveilleux de voir tant de gens impliqués et qui cherchait à aider les autres, il était rare de voir des gens comme ça de nos jours. Alors que je serrais la main de chacun en lâchant quelques remerciements et compliments par ci, par là, je m'arrêtais à un kiosque qui avait l'air plus énergétique que les autres. "Bon matin, merci beaucoup d'être venus vous tous," dis-je aux bénévoles de ce kiosque. Je taquinais l'un d'eux, riant légèrement. "Prêt pour une longue journée de travail et de fatigue mademoiselle?

La foule commençait à arriver par petits groupes. Il faut dire qu'il était encore très tôt et que l'événement durait toute la journée. J'étais quand même confiante que ça allait être une bonne journée. La température extérieure était idéale. Pas trop choix mais bien ensoleillé malgré tout. Je discutais avec un autre bénévole lorsqu'un charmant jeune homme se pointa devant nous en nous remerciant pour notre présence. Je compris rapidement qu'il devait faire partie de l'organisation de cette journée. Il se tourna ensuite vers moi en me demandant si j'étais prête pour cette grosse journée. Un sourire s'afficha sur mon visage avant que je ne réponde: "C'est pas la première fois alors j'pense que je devrais m'en sortir." J'en faisais tellement souvent que si je devais l'écrire sur mon curriculum vitae, celui-ci ferait au moins cinq pages. "Sofia." me présentai-je au nouveau venu.

Elle me répondis assez vite, spontanément, voilà qui était une bonne nouvelle. Il nous fallait des gens motivés et qui avait vraiment envie de faire partie du changement dans la communauté bostonienne. Il y avait une légère touche d'ego dans sa voix, mais elle restait assez humble; puis, on ne pouvait pas lui en vouloir, de souvent passer du temps à faire du bénévolat pour aider les autres. Je lui souris légèrement, et vint m'installer à ses côtés. Quelqu'un d'impliqué méritait bien un peu d'attention, puis avec de la chance je pourrai peut-être finir par la convaincre de rejoindre le staff de l'organisation. "Camilo. Ravi de faire ta connaissance." Je souris amicalement, et regardait autour de moi avant d'interpeller la jeune bénévole. "Tu fais ça depuis longtemps? Du bénévolat pour la charité?"

Parfois, je me disais que si j'avais un petit copain, je ne passerais peut-être pas autant de temps à faire du bénévolat. J'adore en faire, oui, vraiment. Mais je ne passerais pas autant d'heures à aider les autres si j'avais qu'un dans ma vie. Aucune idée pourquoi je pensais à cela maintenant. Celui qui était arrivée quelques minutes plus tôt se présenta à son tour. "Enchantée aussi." dis-je avec le sourire. J'étais pas sauvage. Au contraire, j'étais d'ailleur sbien sociale. Il fallait l'être quand on se retrouvait sans cesse dans des événements comme celui-ci. On pouvait croiser plusieurs personnes qu'on voyait souvent mais en temps normal, il y avait toujours des nouveaux qui s'ajoutaient. Par la suite, Camilo s'installa à mes côtés avant de me demander si j'en faisais depuis longtemps. "Depuis que j'ai 3 ou 4 ans, je crois." Assez jeune, oui. Mes parents croyaient beaucoup en ce qui a trait à aider son prochain. On était donc jamais trop jeune ou trop occupé pour venir en aide à quelqu'un. "Mes parents en ont toujours fait beaucoup alors j'ai suivi très jeune." C'était la même chose pour Margot et Kaya mais au final, c'est moi qui avait continué d'avantage.

Elle avait l'air souriante, assez enjouée et dynamique, sans l'être trop, ce qui était un atout en soit. Ça me donnais le sourire moi-même, de voir tant de gens comme elle venir faire du bénévolat et partager leur temps avec des gens qui manquaient de bonheur et de rires dans leur vie. Bref; je me perdais un peu dans mes pensées, et retournais mon regard vers elle. "Ah, trois ans? Tu faisais quoi à trois ans tiens? Juste par pure curiosité." Je me posais sérieusement cette question. Je veux dire, à trois ans la majorité des gens étaient à la garderie, commençait à apprendre à lire, ou bien faisait tout simplement s'amuser. Mais de voir quelqu'un qui aidait les gens dès leur plus jeune âge était non seulement impressionant, mais tout aussi admirable. "Ah, si c'est dans la famille ça explique tout..." dis-je, après avoir entendu sa réponse. Mes parents n'avaient pas vraiment le temps de faire du bénévolat de leur côté, fallait payer le loyer d'une façon ou d'une autre et je ne leur en voulais pas du tout, bien au contraire.

Camilo s'étonna du fait que je faisais du bénévolat depuis que j'avais trois ou quatre ans. Je ne pouvais pas dire j'avais quel âge exactement mais j'allais encore à la garderie. C'est ma mère qui m'avait raconté tout ça quand elle avait vu que je me passionnais pour le bénévolat plus que mes soeurs. "Je crois que je donnais les fourchettes à la cantine des sans abris." C'était une des tâches que ma mère m'avait expliqué. Je n'avais qu'à me tenir au bout de la ligne, sur mon petit banc, et je donnais les ustensiles à ceux qui arrivaient avec leurs repas. J'avais toujours droit à des sourires de leur part. En même temps, je ferais de même si je voyais une petite gamine s'impliquer autant. Je venais d'expliquer à Camilo que ma famille faisait beaucoup de bénévolat auparavant et c'est pour cela que j'avais commencé jeune. "J'imagine que tu dois en faire depuis longtemps aussi pour avoir organisé celle-ci." dis-je en supposant qu'il faisait parti des organisateurs. Après tout, il s'était présenté à nous pour s'assurer que tout se déroulait à merveille.