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Suprématie
L'année est terminée, plus jamais 2016. J'ai détesté cette année, je la vomis, je la gerbe, je la cris. 2017 a l'air froid, mais plus sincère. Je ne prends pas de résolutions, on n'a pas besoin de résolutions quand il nous suffit de soudoyer le diable. Ce que je veux faire, c'est le mea culpa. Général peut-être, ciblé surtout. Les quelques personnes auxquelles je n'ai toujours pas parlé. Oksanna en fait partie. Dans ma tête, c'est le bordel, j'sais pas où on en est avec Lara, j'sais même pas où on va. J'suis complètement paumé, j'ai envie de trouver une bonne excuse de ne plus jamais lui parler, tout foutre en l'air, être triste pour de bon, et basta. Mais j'y arrive pas. Alors pour occuper mon esprit, j'essaye de me concentrer sur d'autres tâches. Comme l'Eliot House. Elle a réouvert, si j'veux respecter le règlement au pied de la lettre, j'suis censé lâcher l'appartement avec Sloan et venir récupérer ma chambre ici. Sauf que ça fait plus de deux mois maintenant que j'suis en période de bizutage. Que ça n'a pas l'air prêt de se terminer. J'dois voir Oksanna, lui demander un délai, un peu plus de temps pour réaliser mes derniers défis. Et j'dois dire que j'appréhende. Son attitude vis à vis de moi pendant le bal avec les Quincy m'a clairement fait sentir qu'elle n'était pas prête de m'pardonner. Et ça me fait chier. Parce qu'Oksanna, je l'admire. Et vu la tournure qu'ont pris les évènements, la manière brutal dont l'Eliot semble se décomposer, j'crois qu'il est grand temps qu'on se mette tous côte à côte, qu'on arrête les guerres fratricide, les conflits inter-Eliots, et qu'on fasse en sorte d'arranger les choses. Parce que j'en ai assez de passer pour un guignol. J'admire les nouvelles couleurs de la maison, ses nouveaux meubles, nouvel agencement, quand j'entre dans la confrérie. Je salue rapidement les camarades présents avant de disparaitre dans les escaliers, les couloirs, à la recherche du bureau présidentiel. Il est seize heures, je sais qu'Oksanna y est, j'me suis renseigné pour être sure de la coincer. Éviter qu'elle m'évite. Sans frapper, je pousse la porte et entre dans la pièce, princier, hautain : "Il faut qu'on parle Petrova."
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