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PUT THIS COFFEE POT RIGHT AWAY
— with Lily-Rose.
— with Lily-Rose.
Ça faisait déjà trois bonnes heures qu'on marchait dans les rues de la ville, les fusils d’assauts au poing. Depuis la bombe et les agressions, Boston n'avait de cesse de vouloir la protection de ses habitants. C'était louable, mais putain, ça fait mal aux pattes. « On a 10 minutes de pause, on va se boire un café ? », j'ai machinalement regardé ma montre puis mon binôme pour finalement acquiescer. On s'est dirigés vers la brasserie la plus proche. Il est rentré en premier puisqu'il ne fume pas et moi, j'en avais bien besoin. Il était nouveau, et malgré ses quelques semaines d'ancienneté, le courant était passé facilement. Un bon gars : intelligent, docile et bourré de bonnes volontés. J'ai tiré une dernière fois sur ma cigarette, m'arrêtant à la limite du filtre et je l'ai écrasée sur le petit récipient en métal prévu pour ça. Avant d'entrer, j'ai ouvert ma veste camo pour ne pas crever de chaud une fois à l'intérieur. J'ai aussi passé ma main dans mes cheveux blonds éternellement mal coiffés. Je sais pas pourquoi j'fais tout le temps ça, à croire que c'est devenu un tic.
Il y avait du monde à cette heure-là : sortie de bureau, on va se changer les idées avant de rentrer retrouver ses mioches. Les enfants ? Très peu pour moi. J'ai balayé l'assemblée du regard, cherchant cet uniforme qui mêle le blanc, le marron et le verre, le même que je portais à ce moment-là. Ces tenues sont faites pour se fondre dans un décor mais là, mon collègue me sautait aux yeux. Je suis allé le rejoindre, déposant mon arme la crosse au sol, entre la fenêtre et moi-même. On a échangé quelques mots puis je me suis rendu au comptoir pour passer commande. Un jeune homme a accouru, visiblement débordé par les événements, presque prit de panique. Sur un ton détaché je lui ai demandé « deux cafés » sans autre forme de politesse et il est repartit en dodelinant aussi vite qu'il est venu. Les bras croisés et appuyés sur le bar, mon regard s'était perdu sur les innombrables sachets de thé et je m'étais mit à rêver de Miami, ma ville natale, à ses plages, à ses vagues et à la planche dans mon appartement qui reste malheureusement inutilisable à Boston. Mais j'ai vite été ramené à la réalité par une petite tornade rousse, des verres et des assiettes en équilibre sur ses mains, qui s'était précipitée vers les arrières cuisines. Me tenant horriblement mal, j'ai bien cru qu'elle allait trébucher sur ma botte mais elle avait évité la chute avec élégance. Avec nonchalance, ma main est allée se poser sous mon menton pour soutenir ma tête qui se faisait de plus en plus lourde. Mes yeux étaient toujours posés sur la porte battante lorsque la rouquine la franchit dans l'autre sens. Malgré mes paupières souvent tombantes, mes yeux se sont écarquillés comme si j'avais vu un fantôme. C'était un peu l'cas en fait. « Lily ? » laissais-je échapper en relevant doucement mon visage de ma main. Je n'avais pas eut de nouvelles depuis cet été, depuis notre baiser, depuis notre dispute. La dernière fois que je l'ai vue, elle était en train de me hurler dessus pour une broutille. Ma grande, il fallait pas le boire ce verre si t'étais incapable d'en assumer les conséquences. J't'avais pas forcée à ce que je sache. Mes sourcils se froncèrent à ce souvenir douloureux et nos regards restèrent en suspens un instant. Pas un sourire de ma part, juste les remords de notre relation passée.
Il y avait du monde à cette heure-là : sortie de bureau, on va se changer les idées avant de rentrer retrouver ses mioches. Les enfants ? Très peu pour moi. J'ai balayé l'assemblée du regard, cherchant cet uniforme qui mêle le blanc, le marron et le verre, le même que je portais à ce moment-là. Ces tenues sont faites pour se fondre dans un décor mais là, mon collègue me sautait aux yeux. Je suis allé le rejoindre, déposant mon arme la crosse au sol, entre la fenêtre et moi-même. On a échangé quelques mots puis je me suis rendu au comptoir pour passer commande. Un jeune homme a accouru, visiblement débordé par les événements, presque prit de panique. Sur un ton détaché je lui ai demandé « deux cafés » sans autre forme de politesse et il est repartit en dodelinant aussi vite qu'il est venu. Les bras croisés et appuyés sur le bar, mon regard s'était perdu sur les innombrables sachets de thé et je m'étais mit à rêver de Miami, ma ville natale, à ses plages, à ses vagues et à la planche dans mon appartement qui reste malheureusement inutilisable à Boston. Mais j'ai vite été ramené à la réalité par une petite tornade rousse, des verres et des assiettes en équilibre sur ses mains, qui s'était précipitée vers les arrières cuisines. Me tenant horriblement mal, j'ai bien cru qu'elle allait trébucher sur ma botte mais elle avait évité la chute avec élégance. Avec nonchalance, ma main est allée se poser sous mon menton pour soutenir ma tête qui se faisait de plus en plus lourde. Mes yeux étaient toujours posés sur la porte battante lorsque la rouquine la franchit dans l'autre sens. Malgré mes paupières souvent tombantes, mes yeux se sont écarquillés comme si j'avais vu un fantôme. C'était un peu l'cas en fait. « Lily ? » laissais-je échapper en relevant doucement mon visage de ma main. Je n'avais pas eut de nouvelles depuis cet été, depuis notre baiser, depuis notre dispute. La dernière fois que je l'ai vue, elle était en train de me hurler dessus pour une broutille. Ma grande, il fallait pas le boire ce verre si t'étais incapable d'en assumer les conséquences. J't'avais pas forcée à ce que je sache. Mes sourcils se froncèrent à ce souvenir douloureux et nos regards restèrent en suspens un instant. Pas un sourire de ma part, juste les remords de notre relation passée.
© LOYALS.
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