Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« Les âmes du purgatoire. » Tate & Annalynne.
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« Les âmes du purgatoire. » Tate & Annalynne.

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Les âmes du purgatoire ▬ Tate.

On est censés, nous pauvres être humains condamnés à survivre, oui, nous sommes censés avoir la capacité de parvenir à nous habituer à tout. D'avoir ce que l'on appelle une adaptation sans pareille, un instinct de survie. Le fait est que je n'avais jamais réalisé à quel point cela peut être faux. Je pensais pouvoir tout gérer, tout arriver à contrôler, vivre et continuer à respirer. Mais j'ai le souffle coupé en permanence, et j'ai l'angoisse qui me démange. Ça me bouffe, ça me dérange. Comme un poids que je porte en permanence. Foutu manque. On ne peut simplement pas, s'accoutumer à des choses comme cela, à cette impression de crever en permanence parce qu'on a tout perdu, parce que le monde continue de tourner alors que l'univers semble s'être arrêté. Clay était … tout ce qui me plaisait, tout ce qui aurait pu me plaire. Et depuis qu'il n'est plus là, je suis à l'envers. Le voir, presque chaque soir, lui déposer Tobias, et le traiter comme un étranger, essayer de rester cordiale parce qu'il est le père de mon fils, parce que je l'aime – que je l'ai aimé -, et tenter d'effacer les faiblesses et douleurs au Nirvana. Vouloir croire qu'un jour, c'est comme ça, ça ira. Le genre de formules que les idiots pensent intensément vraies, le style de choses que beaucoup se perdent à se répéter, en croyant à leurs propres contes de fées. Une connerie, incroyable stupidité.

Rien n'ira, et je n'ai devant moi, pas assez de temps, pas assez d'années à gaspiller pour laisser cet échec me bouffer. Je me refuse à perdre des jours à le souffrir. A me remémorer combien il a pu me trahir. Et lorsque tout me lasse, je délaisse ce bureau dans lequel je peine tout de même à m'y voir à ma place. Contrairement à Omnicom où je me voyais régner, ici, c'est un royaume qui n'est peut-être pas assez doré. Le choc de mes talons aiguilles est assourdit par la musique ambiante, sur la scène principale, c'est – comme prévu – Lucie qui se déhanche. Je traverse l'habitacle, avant de me glisser derrière le bar, prends possession du comptoir. Attrape par habitude, un verre et une bouteille de whisky, ce qui se vend le plus ici, juste avant d'interpeller un homme accoudé mais obnubilé par celle en train de danser. « Si tu veux rester, faut consommer. »

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