strange things will happen ( wilhelm )

« Y’a pas de soucis, Grand Mère. Je lui dirais qu’elle doit aller à l’ambassade. Et oui, je vais faire plus d’apparition avec Hadès. » En écoutant sa reine et grand-mère, elle roulait des yeux, agacée par la voix désormais rauque de la vieille femme. « Antonia, essaye de rester à l’écart des journalistes pendant au moins un mois s’il te plait. Ta petite comédie avec ce norvégien n’est toujours pas passé. On a besoin d’un front uni là. » Alexandra déteste lorsqu'on l'appelle Antonia. Son deuxième prénom l'insupporte. « Oui, mamie. » Elizabeth déteste qu’on l’appelle mamie. Mais au vu de l’acceptation sans contrainte de sa petite fille, la reine ne dit rien. « Au revoir jeune fille. » Mais le ton de sa voix voulait tout dire. Raccrochant le téléphone lié directement au palais, elle prend le sien et regarde les messages. Certains d’Oksanna, certains d’Hadès, et d’autres de Wilhelm. Ah, il avait l’air de bien s’amuser la veille en soirée. Souriant en coin, elle était bien décidée à ne pas suivre les règles imposées à la lettre par sa chère mamie. Wilhelm est son ami, malgré que sa famille et la sienne soient « ennemies » alors rien ne l’empêchait d’aller voir le jeune homme, Mather en plus. Prenant son manteau, enfilant sa paire de botte, laissant la responsabilité de Iorek à Oksanna qui révisait et écoutait de la musique tranquillement, elle prit une heure de pause après l’appel de sa reine, et demanda à son chauffeur de la conduire au campus. Pas devant la maison des verts, mais juste à l’entrée du campus. Ses bottes claques sur le sol pavé, les élèves sont à peine réveillés pour certains, d’autres font leur jogging du matin, mais personne ne porte attention à la jeune fille dans son jean noir, son gros pull beige et son manteau en laine noir qui déambule. Sa chevelure blonde est relevée en une queue de cheval et ses mains sont enfoncées dans ses poches. En quelques minutes, elle arrive devant la maison des verts. Elle y est déjà entrée quand Alaska y vivait avant, ou même quand elle était encore proche d’Aaron. Mais là, c’est une nouveauté pour la nouvelle année. Entrant dans l’antre des anticonformistes, elle fait face à un silence pesant. Il n’y a pas trop de personnes présentes, mais sa démarche et ses vêtements griffés ne passent pas inaperçus. Passant outre les regards parfois dédaigneux, elle se rend dans la chambre de Wilhelm. La porte était entrebâillée et en voyant les cheveux blonds du jeune homme éparpillés sur l’oreiller, elle ne put s’empêcher de rire. « Debout marmotte. J’ai besoin de me défouler sur la grand-mère. » dit-elle tout en s’acharnant sur le jeune homme avec un oreiller pour le réveiller. « Allez, hop hop hop. »

La soirée de la veille et bien... elle s'était passée. Je serais incapable de dire exactement ce que nous avons vécu hier soir mais je dirais que ce qui se passe en soirée, reste en soirée. C'était mon moyen à moi de ne pas faire comprendre aux autres que j'avais tellement picolé la veille que j'avais limite un trou noir. Je préférais en premier temps regarder mon portable, fouiller mes poches et interroger mes meilleurs potes. En attendant, je préférais dormir. Je commencerais mon enquête plus tard dans la journée, quand j'aurais récupéré un minimum d'énergie et que mon mal de crâne terrible sera parti. Ce qui voulait dire que je ne comptais pas émerger avant un petit moment et que j'allais certainement être de mauvaise humeur avant de finalement m'endormir à nouveau pour être frais le lendemain. C'était mes plans. Des plans de lendemain de fête qui sont la plupart du temps efficaces. Enfin... Ils le sont seulement si personne ne vient m'emmerder et là, quelqu'un venait d'entrer dans ma piaule pour me frapper avec un oreiller. Encore assez peu éveillé, je me mis à grogner en me tournant sur le dos, les yeux toujours clos. Une nana était en train de me faire chier et je savais très bien laquelle s'était. Ces nanas, toujours aussi chiantes, fallait le dire. J'ouvrais un œil, le refermant aussitôt en voyant l'oreiller s'abattre sur mon visage. Je l’interceptais par la suite, attrapant Windsor par la même occasion pour qu'elle se retrouve allongée sur le lit, totalement bloquée. « T'es trop mignonne, tu es venue me tenir compagnie pour terminer ma nuit. Maintenant, dors! » Parce que pour ma part, je ne comptais pas me réveiller.

des mots doux:

Alexandra chez les Mather, c’était inattendue, surtout depuis qu’Alaska était partie de la confrérie et qu’elle s’était foutue de la tête d’Aaron. Mais elle était là pour quelqu’un qui n’était ni l’une ni l’autre. Elle était là pour faire chier à Wilhelm et parler mal de son horrible grand-mère qui n’a rien d’autre à faire que de vouloir la remettre sur les rails. Sauf qu’Alexandra en a marre de suivre les règles. Elle est déjà fiancée avec un homme dont elle n’est absolument pas amoureuse pour leur beaux yeux, alors franchement, qu’on la laisse tranquille un peu avec la monarchie, la royauté et tout le bordel qui va avec tout ça. En arrivant dans la chambre du jeune homme, elle le vit directement torché, en train de reprendre une certaine contenance certainement perdue la veille au fond d’un verre, en étant allongé comme une carpette dans son lit. Elle ne perdit pas une seule seconde et commença à le tabasser à coup d’oreillers à plumes. Mais Wil avait beau être remplis d’alcool des orteils à la pointe de ses cheveux, il avait tout de même assez de force pour la faire basculer sur le lit et pour qu’elle s’y retrouve allongée sans même comprendre comment elle s’était retrouvée là. « Te tenir compagnie pour finir ta nuit ? » dit-elle en ouvrant les yeux. « Wil, tu viens enfin de m’avouer que tu aurais aimé qu’on soit plus que des amis ? Ah, je m’en doutais. » continua-t-elle en feintant une certaine surprise et riant sous cape. « Je dors pas. Je veux me plaindre. T’es chiant. Réveille toi là. » Franchement, pour une fois qu’elle avait envie de se plaindre, il fallait que son partenaire soit au bout de sa vie après une nuit trop mouvementée.

Elles sont chiantes les filles, elles ont toujours besoin d'emmerder le monde quand le monde dort. On serait en pleine nuit, à trois heures du matin une veille d'examen, elle me ferait le même coup. Là, j'avais juste envie de dormir paisiblement et de récupérer ma nuit pour enfin me mettre dans mes révisions, c'est trop demandé ? Apparemment. Alexandra était là à jacasser et à me donner des coups d'oreiller alors que je n'avais rien demandé à personne. Elle n'a pas d'amis cette nana ? Elle ne devait pas, parce que pour venir m'emmerder MOI, un mather alors qu'elle était une eliot pure souche... Doux Jésus, ne dites jamais à personne qu'elle est venue dans la piaule ce matin là. J'en avais tellement marre de l'entendre parler que j'l'avais finalement attrapé pour qu'elle s'allonge avec moi. Sois belle et tais toi my dear. Elle avait l'habitude, ça devait être le dicton préféré de sa grand-mère. Mais bien sûr, l'allonger dans un lit, ça ne la faisait pas s'arrêter de parler hein. Je plains les mecs qui ont réussi à la toucher celle-là. « Te tenir compagnie pour finir ta nuit ? Wil, tu viens enfin de m’avouer que tu aurais aimé qu’on soit plus que des amis ? Ah, je m’en doutais. » Je lâchais un soupir avant de mettre l'oreiller sur ma tête, hors de question que j'ouvre les yeux. « Je dors pas. Je veux me plaindre. T’es chiant. Réveille toi là. » - « De toi à moi, on sait tous les deux qu'il ne pourra jamais rien se passer entre nous, par conséquent, il y a bien longtemps que j'ai abandonné l'idée de me glisser entre tes cuisses pour faire chier ta vieille... » Soyons clair, autant elle était désirable, autant il préférait éviter les problèmes. « Tu as cinq minutes... »

La palme d’or de la meuf qui fait chier le monde revient à Alexandra Windsor. Même quand elle est de mauvaise humeur, elle est chiante. En fait, c’est surtout quand elle est de mauvaise humeur qu’elle est chiante. Chiante au point d’entrer chez les Mather, d’aller dans la chambre de Wil et de le réveiller alors qu’il n’a rien demander à personne à part de pouvoir dormir paisiblement dans sa propre chambre qu’il paye. Mais non, la princesse était là et elle n’allait certainement pas passer à côté de lui faire chier encore et encore jusqu’à ce que mort s’en suivre. Entre bataille d’oreiller en solo et bavardage intempestif, il avait dû céder et se lever un minimum pour la plaquer sur le lit. Bien entendu, ça ne fit pas taire Alexandra, bien au contraire et c’est en le charriant gentiment qu’elle se prit une petite claque quand il lui dit les mots suivants. « Te glisser entre mes cuisses ? Tu peux pas dire baiser comme tout le monde. » Elle est une princesse, pas une prude frigide. Mais bon, au moins, il lui accordait cinq minutes pour qu’elle puisse jacasser sans interruption. Et elle n’allait certainement pas cracher dessus. « Alors, déjà la mégère veut que le mariage ait lieu dans les trois mois qui viennent. Je viens de me rapprocher d’un mec adorable et elle veut me marier alors qu’on en est à peine au deuxième rendez vous. Ensuite, ce con de Milo de mes deux princes de son pays glacial me revient toujours dans la tête. Enfin, surtout mes rêves parce que bon dieu que c’était bien de coucher avec lui. Une explosion de sensation. Réellement, rien que pour ça, je serais remontée en selle. Et puis, Hadès me fatigue. Depuis que cette satanée blonde de Lisa-Rose est partie dans une contrée lointaine, il est de plus en plus odieux. A croire qu’elle est partie avec sa gentillesse. Mais il n’a jamais été aussi déterminé à rompre notre union par contre, et ça c’est bien. Mais ma grand-mère m’énerve car elle veut aussi que je rentre finir mes études en Angleterre. Bref, ma vie pue. » qu’elle finit en croisant les bras, regardant Wilhelm avec des yeux froncés et une envie de pleurer tellement elle était frustrée par son existence.

Je ne comptais pas me réveiller totalement pour elle et sa grand-mère tyrannique. Il était hors de question que j'ouvre les yeux et que je me choppe un mal de crane terrible à cause de la lumière. Je n'avais pas totalement décuvé. Peut-être que je suis dans la phase terminale, mais ça restait tout de même une phase très importante afin que le reste de ma journée se déroule au mieux. Limite, elle aurait pu m'envoyer une sms et nous nous serions vu le soir, sans problème. Enfin, caché quand même parce que si on me voyait avec une eliot, on m'aurait certainement demandé le pourquoi du comment ? En fait, je m'en foutais. Bref, j'avais une belle plante dans mon lit, mais elle était aussi terriblement agaçante. « Te glisser entre mes cuisses ? Tu peux pas dire baiser comme tout le monde. » Un léger sourire s'affichait sur mes lèvres alors que mes yeux étaient toujours clos. « Je ne voudrais pas te choquer princesse ». Mais bon, il s'amusait simplement parce qu'il n'était pas certain qu'Alexandra soit vraiment chaste. Elle ne devait pas avoir froid aux yeux la blonde. Après un long soupir, il lui accorda cinq minutes pour discuter et... elle les prenait. Elle me parlait mariage et d'autres mecs. Pour être franc, je n'avais pas tout suivi. « Vingt-sept ans et tu n'es pas capable d'envoyer bouler ta grand mère ? » que je lui demandais en riant après un long silence. Ma famille était telle qu'elle était, mais au moins, j'avais pas tant d'embrouilles.

HJ: Désolé pour le retard babe