(harrighan) all these little things

T’es claqué. Il n’y a pas d’autre mot pour décrire ton état en cette fin d’après-midi, toi qui sors tout juste d’une intense journée de cours. La reprise des cours n’est que toute récente, pourtant t’as la désespérante impression que cela fait déjà des semaines que tu trimes comme un dégénéré. À ce rythme là, tu ne donnes pas cher de ta peau pour 2017. C’est ainsi le cerveau en bouillie que tu te presses de rentrer dans ton refuge pour avoir enfin la paix et te mettre en mode off. Claquant la porte d’entrée, tu balances ton sac à travers le salon et fonces tout droit vers le coin de la pièce où tu aperçois Rhia déjà assise. Occupée à lire ou à traîner sur son téléphone, tu n’as pas le temps de bien distinguer que déjà tu t’affales à moitié sur le canapé, et sur elle par la même occasion. « Salut, ça va ? » Certain de l’importuner par l’envahissement soudain de son espace vital, tu abuses un peu plus encore en lui déposant un baiser sur la joue avant de te reculer et de te laisser tomber contre les moelleux coussins. « Je suis mort, j’en peux plus des cours. »

La fatigue t’a rattrapé. D’un seul coup. Sans prévenir. Tes membres ne te répondent plus. Ton cerveau submergé par tant d’évènements, tant de rebondissements. Tu ne sais plus où te donner de la tête. Tu repenses à Sloan. A ce qu’il t’a dit. A ce qu’il t’a révélé. Tu ne sais toujours pas quoi faire. T’es perdue. T’as juste envie de te changer les idées. De ne plus rien penser. Juste te laisser aller. Affalée sur le canapé, tu sens tes paupières s’alourdir. Dormir ne te ferait pas de mal. Une heure à peine. Avant même que tu ne prennes finalement ta décision, un invité non désiré s’incruste dans ton espace personnel. Ta première réaction reste de lui lancer un regard noir, lourd de reproches. Accompagné d’un rire sincère. Bordel. T’arrives pas à lui faire la tête. Pas plus de quelques secondes. Philip.  Ce brun au regard mystérieux et à la bouille un peu trop craquante. Surprise de le voir débarquer à cette heure-ci. Mais plutôt heureuse qu’il te tienne compagnie. Jusqu’à ce qu’il s’affale complètement sur toi. « Te gêne pas surtout » tu le réprimandes tout en posant ta tête contre son épaule. « Sois mon nounours pour cette fin de journée. J’ai besoin d’amour et de tendresse aujourd’hui » tu lui confies, déposant tes lèvres sur sa joue, ta main se plaçant sur son torse. Fermant progressivement les yeux.