RORY HUDSON-HILL ► gabriella wilde

Veronica est née à Los Angeles. Elle y a vécu la plus grosse partie de son existence. Amoureuse de cette ville où le soleil règne, elle y a habité de sa naissance jusqu’à ses 18 ans sans interruptions. Issue d’une famille modeste de la classe supérieure, elle n’a jamais été dans le besoin. Son père étant le propriétaire d’une des plus célèbre et des plus vieilles librairies de la ville et sa mère, manager d’artistes musicaux, ils ne vivent pas dans le besoin et ont toujours été très à l’aise avec leurs finances. ~ Depuis toujours, on l’appelle Rory. Surnom affectif donné par ses proches, elle se l’est très vite approprié et ne donne plus réellement son prénom d’origine, le détestant au plus haut point. ~ Elle a eu une adolescence plutôt simple et sans réels problèmes. Elle était ce qu’il y a de plus banal. Entourée de ses amis les plus proches, elle se contentait de vivre ses années lycées comme une étudiante modèle, décrochant des notes à la hauteur des espérances de ses géniteurs et profitait de la vie en sortant avec ses proches. Inscrite à plusieurs clubs, elle a fait son maximum depuis toujours pour faire enfler son dossier pour être admise dans l’université de ses rêves : Harvard. ~ passionnée d’astronomie depuis son plus jeune âge, ce qui n’était qu’un passe-temps devint son but ultime. Elle rêvait de découvrir le monde mais aussi l’univers qui l’entoure. Comprendre les étoiles, les planètes et peut-être même ces choses que personne n’a encore été capable d’analyser en détail. C’est pour cette raison qu’elle a fait cette demande de cursus quand elle a été acceptée. ~ A son arrivée, elle n’était rien d’autre qu’une première année qui avait des étoiles pleins les yeux. Son but étant d’exceller partout, elle s’est inscrite à de nombreux clubs, a trouvé les encouragements de plusieurs professeurs et est très vite devenue un exemple ainsi même l’une des préférées de certains. Très à l’écoute et toujours pleine de vie, elle était appréciée de tous. Peu populaire, elle se plaisait dans la simplicité des échanges qu’elle avait avec autrui. ~ Son idéal des études supérieurs bien en tête, il ne manquait qu’une chose pour la combler de bonheur : intégrer une des maisons du campus et plus particulièrement celle des Eliot House. Déjà pour leur réputation et surtout car son père en avait été l’un des présidents à son époque. Sensible à l’idée de perpétrer la tradition familiale, elle postula, très peu sûre de son succès. Mais c’est le fait d’être ‘’l’enfant de’’ qui la hissa en tête de liste. Monsieur Hudson-Hill étant un des présidents les plus influents de son époque, elle trainait derrière elle la réputation de son géniteur. Et son nom se trouva alors sur toutes les bouches. ~ La petite adolescente sans assurance laissa place à une jeune femme appréciée de tous. Chacun voulait une place privilégiée dans le cercle amical de Rory. A la tête de la pyramide de popularité, elle s’est vite laissée submergée par tant d’attention. Son temps devenait précieux et chaque journée était rythmée par les cours et ses fréquentations. D’abord très à l’écoute et dans l’optique de faire plaisir à tout le monde, elle s’est donné corps et âme. Mais plus son temps était donné, moins elle était ouverte aux propositions. ~ Très vite, la jeune Hudson-Hill fragile et insouciante laissa place à l’incarnation de ce qu’il y a de plus détestable. Son statut lui laissait, elle le pensait, le droit sur tout. Elle ne donnait son temps qu’aux gens influents et populaire, les plus méritants à ses yeux. Mettant de côté ses anciennes amitiés, elle passait son temps libre à aller dans les soirées où il fallait être vu, à flirter avec les garçons les plus demandés et à trainer dans les lieux à succès auprès de filles sont personnalités mais qui avaient le mérite d’être à la tête de tout. Son passé s’est éteint et s’embrasait une nouvelle Veronica. Détestable, hautaine, pleine de dédain et de condescendance. Elle était l’exemple même de la fille qui a tout mais qui ne valait rien. Mais ça lui était égale, elle était populaire, enviée et crainte de tous, et plus que tout, il lui suffisait de demander pour avoir, surtout quand il s’agissait des plus beaux garçons. ~ Pression morale. S’il y a une chose qu’elle n’a jamais négligé, ce sont ses études. Soucieuse de ne pas laisser tomber et d’être toujours la meilleure, elle donnait énormément de son temps pour étudier. Elle devait aussi partager ce genre de moment pour s’adonner à ses activités de reine du campus. Elle fut très vite dépassée par les évènements et si en apparence elle semblait tout gérer, à l’intérieur, un volcan grondait, près à exploser. ~ La prise d’otage de Janvier 2015 marqua le début d’une faille en elle qui ébranla sérieusement la stabilité qu’elle avait réussi à imposer au milieu de sa vie qui ressemblait à un champ de batail. Très instable émotionnellement elle se mit à sauter des repas mais bien consciente qu’il ne lui était pas possible d’éviter les longs déjeunés, ces moments où avait lieu les échanges les plus importants sur la vie de l’université et tout ce qui y touche, elle tomba dans le cercle de la boulimie. Soucieuse de rester toujours aussi belle et en forme qu’elle laissait paraitre, elle se faisait vomir juste après la fin de la pause. Feindre qu’elle faisait énormément de sport alors qu’elle n’en avait pas le temps, elle compensait en expulsant tout ce qu’il y avait de mauvais pour son poids et son esprit au travers de la boulimie. ~ C’est fin Avril que tout se dégrada. La stabilité qu’elle s’était efforcée d’instauré a pris un sacré coup quand ses parents lui ont annoncé leur divorce. Enfin d’un foyer aimant et protecteur, sa vision du monde fut totalement altérée et ses angoisses refirent surface, ce besoin d’être entourée, d’être protégée. Elle ne s’est jamais sentit aussi seule qu’à cette période où tout semblait s’écrouler. Ce dérèglement eut un impact sur ses relations. Moins présente, énormément absente même quand son cœur était bien là, on ne la reconnaissait pas. Même ses professeurs se permettaient de lui faire remarquer. Bien trop souvent. Si bien qu’un jour elle ne put retenir la rage contre le monde qui grondait en elle et insulta un professeur après qu’il lui ait avoué être déçu du chemin qu’elle empruntait. ~ Suspendu quelques semaines avant les examens de fin d’année, c’est l’idée la plus stupide qui sembla la séduire et au lieu de rentrer faire le point ou même d’en parler aux peu de personnes qui se préoccupait d’elle, elle alla noyer son chagrin et ses déboires dans les gobelets rouge d’une énième soirée. Verre rempli, esprit chargé, c’est lors d’un jeu d’action ou vérité qu’on la provoqua une fois de trop. ‘’Vérité ? D’accord. Dis moi Veronica. Fais-tu semblant d’avoir énormément d’amis qui te font confiance pour faire gonfler ta popularité et par la même occasion ton égo surdimensionné ou il y a vraiment des gens qui sont assez stupides pour te confier des secrets ?’’ Et c’est à cet instant, sur une table, le gobelet levé en l’air comme pour préparer les troupes à la guerre qu’elle dévoila qu’elle en savait des choses et que malheureusement, elle tenait la réputation d’énormément de personnes entre ses mains. Déballant chaque secret qu’elle avait en sa possession, elle attendit la fin de son monologue pour balancer les plus atroces et particulièrement ceux des membres de sa confrérie, de la Eliot House. Téléphones en mains, la scène a été filmé et reposté de nombreuses fois sur les réseaux sociaux. Tout le monde assistait à son suicide social. Plus encore, à sa descente aux enfers. ~ Les semaines qui suivirent cette soirée furent les plus difficiles. Fuient et persécutée, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Hantée par les mots qu’elle avait prononcés et par les secrets dévoilés et faisant face à cette vidéo qui tournait en boucle partout sur internet, ses crises de boulimie se faisaient de plus en plus présente. Elle n’était plus rien. Elle n’a jamais valu grand-chose et aujourd’hui, tout le monde s’en rendait compte. Elle était chassée de tous les rassemblements auxquels elle avait l’habitude d’aller, lynchée en public, provoqué par les plus téméraires et battue par les mots des plus cruels. La fin d’année ne fut qu’une version condensée de tout ce qu’elle faisait subir aux autres depuis trois ans. Elle se retrouva alors très seule. ~ Obligée de fuir face à tant de cruauté méritée, elle quitta Havard pour retourner à Los Angeles où son coup d’éclat avait fait écho. Parents furieux, choqués, déçus, elle fit la navette entre ses deux parents quand les reproches devenaient trop pesants, trop douloureux. Pendant quelques semaines, on la vit très peu sur les réseaux sociaux, elle qui se donnait tant de mal à rester active chaque minute. Elle répondait à peine son téléphone et s’enferma dans une profonde solitude. ~ Ce n’est qu’un matin qu’elle décida de faire ses valises, de laisser son téléphone, de supprimer tous ses comptes. Elle se rendit à l’aéroport, prit un billet pour la Nouvelle-Orléans. Fréquentant d’abord les plus grandes villes, elle s’est rendu compte que c’était entouré de monde qu’elle se sentait terriblement exclue. Alors elle abandonna les moyens de transports classique et fit du stop, prit le bus, emprunta des vélos. Elle se mit en danger et remit, par la même occasion, toute son existence en question. ~ Pendant presque un an, elle ne vécut qu’au travers de rencontre et se mit à faire des actions totalement désintéressées. Rencontrant des populations ouvertes, pleines d’esprits et généreuses, elle s’engagea dans des actions solidaires et humanitaires. Donnant de sa personne et de son temps, elle se mit à penser à une possible rédemption après tout le mal qu’elle avait causé. ~ Elle est rentrée de son tour de US au début de l’été 2016. Pourtant Havard n’est jamais sorti de son esprit. Son désir d’accomplir ça, de finir ses études, de vouloir continuer l’astronomie et commencer l’astrophysique était bien trop présent. Et c’est avec l’aide de ses parents au travers de mails qu’elle rédigea un essai sur son parcours chaotique, sa descente aux enfers et son besoin de s’oublier pour réapprendre qui elle est. Une leçon de vie qu’elle a étudiée tout au long de son voyage et qui la changea profondément. Et après des jours et des semaines de pour parler, elle eut le soutien de plusieurs anciens professeurs qui croyaient en elle, qui ne jugeait que par le travail elle avait quand même réussit à fournir et son essai fut simplement un coup de pouce pour qu’elle soit réintégrer. Une année d’étude de perdue mais qui lui fit gagner la plus grande des prises de conscience. ~ Aujourd’hui de retour à Harvard, elle a intégré les Quincy. Non pas parce qu’elle souhaite se trouver une nouvelle couverture, ni pour rejoindre les personnes qui seraient le plus indulgent avec elle, mais simplement parce qu’ils se rapprochent simplement de tout ce qu’elle est devenue et de tout ce qu’elle souhaiterait rester. Bien décidée à rester loin de l’Eliot House et de tout ce qui s’en rapproche, elle les fuit et ne souhaite qu’une chose : recommencer à zéro, se faire oublier, se faire pardonner et continuer sa route.