LUKÀ PETROV ► Jamie Dornan

Lukà est né à Moscou en Russie, entouré par une famille aimante et soucieuse de la réussite de la fratrie. Il a été élevé dans un cocoon aisé avec des gouvernantes pour chaque bambin, des professeurs donnant des cours particuliers en grammaire/orthographe, langues étrangères, solfège, piano, violon…etc.). Son éducation fut rythmée par l’assiduité du respect des règles de fonctionnement de la société et de sa réussite scolaire. Son père est un ancien politicien et sa mère est une grande ballerine connue en Russie. Il a très vite compris que pour réussir, il devait être le meilleur. Ses parents en sont l’exemple parfait.
Fils et frère ainé, le rôle de protecteur de la fratrie lui va parfaitement. Cette position s’accompagne de nombreuses responsabilités diverses qu’il n’a jamais manqué d’assumer.

Lukà est un petit garçon tournait vers les autres qui n’hésite pas à aider ou défendre devant ses camarades par exemple, le méchant truand de l’école qui vole le goûter des plus faibles.
Dès son plus jeune âge, Lukà est passionné par le basketball. Il grandit vite et sa taille s’allonge. Il dépasse largement son père en hauteur ce qui lui donne un avantage certain pour le futur. Il ne sera plus le petit gosse de riche de l’école primaire. Il commence débutant mais parvint à monter les échelons sous le regard admiratif de sa mère. Doué et passionné par ce sport, il fut très vite contacté pour les sélections officielles de l’équipe des États-Unis de basketball mais une vilaine entorse à la cheville et un pincement des ligaments le disqualifiera à jamais.  

Eté 2011, je n’étais pas invité à l'anniversaire d'Anna. Mais cela a suffi pour y naitre une attirance et un coup de foudre réciproque. Nous nous sommes surpris à nous aimer.
Je pensais que ça serait simple. Vous savez quand on aime quelqu'un, on croit toujours que rien ni personne ne peut nous séparer. On se dit que les autres ont tort, que nous ça ne sera pas comme ça. Mais c'est faux. On s'aime, on s'aimait à la folie mais parfois la vie décide autrement pour nous. Nos projets étaient différents et cela nous a éloignés et se voir une fois tous les six mois c'est juste invivable.
« Un an ça passe toujours vite pas vrai ? » Elle releva la tête et le regarda. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres. « Oui ! » Elle lui fit à son tour un sourire. « On ne verra pas le temps passé et on sera déjà ensemble ». Elle se rapprocha de lui et enfouie sa tête dans son cou. Ils ne leur restaient plus qu'une dernière soirée ensemble et Lukà ne voulait pas la gâcher en parlant de ça. Pourtant il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Il avait obtenu son affiliation à Harvard et elle celle de Manchester. Le genre de chose qui arrive souvent lorsque nos choix de cœur ne sont pas respectés. Ils avaient pourtant postulé à de nombreuses universités en commun mais aucune ne pouvait les accueillir ensemble, faute de place. Pensant à leurs avenirs, ils avaient décidé de ne pas rater leur scolarité et d’accepter ces deux places éloignées. De plus, ils s’étaient dits que l’année prochaine, ils postuleront ensemble pour  chercher une université susceptible de les accueillir. Ces deux opportunités ne se refusaient donc pas. Lukà avait insisté auprès de Anna pour qu'elle accepte malgré la distance. « Tu me manques ». « Cette situation me tue un peu plus chaque jour Anna » . Elle soupira à l'autre bout du téléphone. Elle n'en pouvait plus non plus. Se voir deux semaines en quatre mois ce n'était plus possible ou gérable. Et pourtant se séparer n'était pas à l'ordre du jour. Ils étaient fous amoureux l'un de l'autre et quand ils étaient ensemble, ils s'amusaient si bien qu'ils n'auraient même pas imaginé vivre l'un sans l'autre. « Je ne sais plus quoi faire Lukà. Je suis perdue. Je vais rentrer et quitter l’université ». Pas de réponses de l'autre côté du téléphone. Ni l'un, ni l'autre ne savait quoi en penser. « Non. On va y arriver, on va tenir, je te le promets. Fini au moins ton année ». Ils n'y étaient pas arrivés. Au départ ils avaient tenu à trouver des créneaux horaires qui correspondaient et puis avec le temps et leurs études respectifs, les appels se firent de plus en plus rares et ils décidèrent de faire une pause de quelques mois voir s’ils se manquaient encore. Elle pensait qu'il voyait quelqu'un et il s'imaginait de son côté pareil. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de penser à elle et de sentir son cœur battre à cent à l'heure quand il recevait un sms de sa part. « Hey ! Tout va bien pour toi ? » Voilà à quoi ressemblait son dernier sms. Il s'était contenté de lui répondre : « Je dois passer à Manchester pour le travail avec un ami. Tu penses que je pourrais venir te voir quelques jours ? » Ils se sont retrouvés comme si la distance avait séparé les doutes de chacun. Mais ils étaient persuadés qu’ils avaient quelqu’un dans leurs vies. Un perpétuel recommencement de doute et de question qui malheureusement sera incompris.

Lukà est admis à Harvard en 2012 et étudie les langues étrangères en lien avec la politique. Il fut membre des Eliots puis à présent des Students. Pourquoi un tel changement ? De nombreux faits et accidents l’ont fait changer. D’une part le décès de sa mère il y a deux ans et les nombreux attentats qu’on subit sa famille ; il n’a plus le courage d’antan et les épaules assez larges pour être dans une confrérie. Lukà a perdu confiance en lui et n’assume plus le rôle de grand frère protecteur qu’il lui collait à la peau. Au cours de ces cinq dernières années, il a été absent de sa propre vie. Il n’était plus acteur mais soumit à sa vie. Il a le sentiment d’avoir loupé un passage important de son existence. Il n’arrive plus à faire face. Il songe même à quitter Harvard car il est fond du gouffre.