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after midnight
— odechiobby
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Être chez Melchior aurait dû être ma joie de la journée, et à la place de ça, je me retrouvais dans un triangle non désiré. La prochaine fois, je serais sans doute plus prévenante, et j’enverrais un message avant de ramener mes fesses sur ce territoire compromis. J’étais drastique, et complètement déconcertée face à cette situation. D’un côté, j’avais ma meilleure amie, dans un état pitoyable que je ne connaissais que trop bien par mes propres expériences, et de l’autre celui que je considérais comme ma moitié et mon frère, qui lui aussi n’était pas dans une sobriété sans faille, mais qui se comportait légèrement mieux. En fait, il était en quelque sorte obligé d’avoir ce maintien de lui, vu qu’une fille mal en point était chez lui pour trouver je ne sais quoi… Ah oui. Un soutient ? Comme si elle n’aurait pas pu venir frapper à ma porte au lieu de venir ici. La voyant dans ses bras suite au fait qu’il l’avait rattrapé pour ne pas qu’elle s’ouvre le crâne contre le sol, j’étais dans la répugnance la plus complète. Mais bon. J’attrapais un gobelet à côté de l’évier et y faisait couler de l’eau avec la plus belle nonchalance possible. « Voilà de l’eau. » Je tendais le verre à Melchior. Les regardant toujours avec ce visage peu trompeur collé à ma peau. Ça me dérangeait. Oui. Et je ne m’en cachais absolument pas. Quand il dit mon prénom, je le regardais. Avec une certaine déception, parce que je pensais qu’on aurait pu se mater un film tranquillement et non s’occuper d’Odessa et de ses débordements. Il passait le bras de la belle brune autour de son cou, et là, ma main droite venait toucher mes lèvres. Il se foutait littéralement de ma gueule. Il ne peut pas lui installer un coussin dans la douche et lui mettre une serviette dessus ? Non. Non, bien sûr que non. Monsieur Sachs allait carrément l’installer dans son lit, dans ses draps, dans ses oreillers. Non mais wallah, ça me rendait folle quand il faisait ça. Que ce soit pour moi, je ne dis pas non, mais pour tout autre être humain du sexe opposé au sien, ce n’était pas possible. Le pire dans tout ça, c’est sans doute qu’il comptait sur M O I pour l’aider à l’emmener jusque là-bas. Elle n’a pas deux jambes d’après lui ? Elle ne peut pas marcher seule ? Bref. Je me pliais à cette demande, mais c’était sûr qu’il allait le regretter et le payer cher. Oui, très cher. Je descendais de l’évier, et venais prendre son bras et son épaule avec mes mains. Hors de question de me coller à ses cheveux, le vomis c’est trop dur à enlever, et je ne vous parle même pas de l’odeur qui s’en dégage. Hors de question. Nous commencions à avancer jusqu’à la dite chambre de l’homme de maison, et je terminais par la lâcher près de la porte. À partir de là, il allait être capable de s’occuper d’elle comme il le voudrait, mais je n’allais pas l’accompagner dans cette comédie. « Bref, je vais dans le salon. » La fille affreuse, l’emmerdeuse, la connasse de service, oui c’était moi. Mais je pouvais pas continuer de voir ça, je ne voulais pas haïr une des filles les plus importantes de ma vie à cause de ce soir. Même si, je savais bien que ça n’allait pas s’arrêter au petit matin. Que j’allais continuer ma crise encore un certain temps. Dans le salon, je m’asseyais dans le divan, prenant un coussin pour l’envoyer contre un mur. « Putaaain. » La rage, pas d’autres excuses… La rage.
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