'till i collapse (jules)

Je sais pas trop quel jour on est, quelle heure il est et où je suis. Quand j'ouvre les yeux, tout tourne autour de moi et je mets plusieurs longues secondes à me reprendre. Assise sur le sol, je pose mes mains sur mes yeux et souffle légèrement. J'ai une haleine à faire fuir les gens à dix kilomètres aux alentours. C'est une catastrophe. Je tousse, ris légèrement et grimace en même temps. Putain que ça fait mal à la tête. Je me lève, enjambe un corps et file vers la salle de bain qui se trouve en face de moi. Je ne sais pas à quelle personne appartient cette chambre mais... merci pour la douche bien chaude. Je reste quelques longues secondes sous l'eau chaude et soupire fortement. Ça fait du bien de se ressourcer comme ça. Il va falloir que je prenne un ibuprofène parce que ma tête va exploser sinon. Je reste un sacré bout de temps sous l'eau. Un temps tellement long que l'eau en est carrément froide et c'est ça qui me fait quitter la cabine de douche. Je me sèche rapidement, renfile mes fringues et je me brosse les dents avec... du dentifrice que je viens de mettre sur mon index. Ouai, c'est juste pour l'haleine. Tout le monde dort encore dans cette chambre et je sors en attrapant mon sac qui traine. We party hard last night. La lumière m'attaque dès que je sors de la chambre et j'entre rapidement en collision avec quelqu'un. " Peux pas faire attention punaise " Grognais-je avant de lever les yeux. Jules. Oh boy. " Jules, ça faisait longtemps... " Lâchais-je avec un sourire. Ouai, depuis la maison hanté à Cape Breton. Putain, ça remonte...

@Jules De Lacroix I did it

Six heures, il était seulement six heures du matin, dimanche en plus et Jules ne dormait pas. Ou plutôt, il n'arrivait pas à dormir. Il se retournait sans cesse dans son lit pour trouver la position la plus confortable et au lieu de ça, tout ce qu'il réussissait à faire, c'était d'avoir trop chaud. Pourtant, c'était l'hiver, très logique me direz-vous. Soufflant longuement, le mather finit par se lever, enfilant un peignoir sur lui avant de descendre dans le salon complètement vide à cette heure-ci. Tant mieux. S'affalant dans un canapé, il sortit une cigarette de sa poche, l'alluma puis la porta à ses lèvres. Voilà ce dont il avait besoin. Avec un peu de chance, ça allait l’apaiser et lui permettre de dormir, enfin. Parce que bon, pour un dernier jour de week-end, ça lui foutait un peu la haine, juste un peu. Prenant son temps, le De Lacroix ne se releva qu'une fois la cigarette consumée entièrement. Il écrasa cette dernière dans un cendrier, alla se chercher un verre d'eau puis remonta tranquillement pour retourner se coucher jusqu'à ce que... une blonde lui rentre dedans en sortant d'il ne savait trop où. Il s'apprêtait à dire quelque chose mais en baissant les yeux, il reconnut aussitôt la jeune femme qui se trouvait devant lui. "Casey ? Qu'est-ce que tu fous là ?" demanda-t-il en fronçant les sourcils, assez surpris de la trouver ici, elle. Et à une pareille en plus. "T'en fais une drôle de tête..." ajouta-t-il d'un air légèrement taquin. Bah ouais, elle avait vu un fantôme ou quoi ? Remarque, ça ne serait pas la première fois

C'est la fiesta dans ma tête. C'est comme s'il y avait une putain de fanfare ambulante qui se trimballait là et me rendait complètement sourde. Je suis usée, fatiguée, à moitié morte mais je n'ai pas envie de rester ici. Il faut que je retrouve mon lit douillet, mon doux matelas tout moelleux en quelque sorte. Je souris en y pensant et ça me fait presque mal de sourire. Du grand n'importe quoi en soit. Je crois que c'était ma pire cuite depuis que je suis arrivée à la mather en novembre dernier. Je devrais peut être réduire. Ou pas. J'aime trop cet état où je suis incapable de penser à quoi que ce soit, à repenser que mon frère doit une somme faramineuse à ses bourreaux parce qu'il joue trop. Ouai, je pense plus à ça quand je suis ivre et à la limite entre le gros méchant délire et le black out total. Rentrer, le croiser. Peut être que je devrais trouver un lit dans le coin, pousser une porte et m'incruster. Ou aller chez Denys. Bordel, ça me ferait presque des noeuds au cerveau et je ne vois pas la personne avec qui j'entre en collision. Je rumine légèrement avant de reconnaître Jules. " Bah... J'ai fais la fête hier et voilà " Lâchais-je avec un petit sourire et de grimacer la seconde suivante. " Sérieusement, vous pouviez pas peindre les murs en noir pour éviter la luminosité le matin ? " Lâchais-je en fermant les yeux. " T'as pas des astuces pour pas avoir une fanfare dans la tête le lendemain de soirée ? Un mois et demi à la Mather House et je passe plus de temps dans le mal qu'autre chose " Soufflais-je en riant légèrement avant de gémir et de poser ma main sur mon front. " Bordel j'vais crever " Gémissais-je légèrement.

Elle avait fait la fête et voilà. C'était tout ? Et bah ouais, c'était cohérent, dans un sens mais bon, s'il s'agissait de la même Casey qu'il avait rencontré au spring break, ça ne pouvait que le surprendre. De traîner ici, déjà et maintenant, qu'elle ne lui annonce ça comme si c'était la chose la plus habituelle, pour elle. Haussant les sourcils, Jules l'écouta parler, souriant d'un air amusé à sa remarque quant à la couleur des murs. Ah bah là c'était sûr que c'était bien la bonne Casey, ça ne faisait aucun doute, y avait qu'elle pour sortir un truc pareil. Et encore, ce n'était pas grand chose comparé à ce qu'il avait déjà pu entendre par le passé... Mais bref, c'est justement pour cette réponse qu'il l'appréciait. "Euh... Fumer un joint ?" Ahah, non mais une astuce bordel... Il était peut-être toujours présent aux soirées mais il était loin d'être le premier à se rendre ivre mort juste pour se vider la tête et s'éclater. Même ces derniers temps, même malgré tous les problèmes qu'il pouvait avoir sur le dos, Jules avait préféré la drogue à l'alcool. Éviter de devenir comme sa mère, c'était tout ce qu'il désirait. "T'aurais mieux fait de rester couchée, c'est mort à cette heure-ci de toute façon." Mais attendez, qu'est-ce qu'elle venait de dire au juste, là ? Un mois et demi à la mather ? Qu'est-ce qu'elle racontait ? Aux dernières nouvelles, elle n'avait pas à se soucier des incendies puisqu'elle n'appartenait à aucune confrérie, non ? Ou bien il avait loupé une étape, ça serait pas étonnant vu tout ce qu'il avait en tête en ce moment. "Attends, depuis quand tu squattes ici toi ?"

Fumer un joint pour arrêter d'avoir l'impression de crever à chacun de mes pas, à chaque fois que je bouge la tête et capte un peu trop de lumière ? C'est pas vraiment la réponse que j'attendais mais alors pas du tout. " J'demandais un truc miracle, pas un truc pour m'assommer encore plus " Ronchonnais-je en soupirant. Ouai, on va pas se mentir, je suis pas sûre que fumer me remette sur pieds. Isaiha allait me tuer. Mais rien que de penser à mon jumeau, voilà que j'avais encore plus envie de mourir. Il va m'assassiner s'il me voit rentrer comme ça. La douche ne m'a pas réveillé. " J'dormais sur le sol j'crois. J'ai mal partout bordel " Ouai au final, je ne pourrais même plus dire de quelle chambre je sortais et tout ce qui va avec. Putain mais quelle merde. Fallait vraiment que j'arrête mes conneries... Ou, comme le petit poucet, que je sème des cailloux sur mon chemin pour m'y retrouver. Je pose mes mains sur mes reins et me masse doucement le dos, complètement cassée que j'étais. " Wow, zen, moins d'énergie, moins de questions, j'ai du mal à tout assimiler là " Soufflais-je en fermant les yeux quelques secondes. " Sérieux on peut pas se crasher quelque part où y a moins de soleil, j'crois que je vais mourir " Mes rétines prennent cher et j'aimerais bien ne pas finir aveugle, on va pas se mentir. " J'ai intégré la MH après  les incendies. J'avais Maxime en bizuteur et... voilà. J'vis pas là mais j'évite de rentrer quand j'suis trop ... hors service. J'voudrais pas que mon frère me pende par les pieds et me demande des comptes " Et si j'fais la fête cinq jours sur sept, rentre ivre les trois quart du temps, c'est pas pour me faire enguirlander par mon frangin. " Surpris du changement ? " Lâchais-je en lui souriant légèrement. Comme quoi il peut s'en passer des choses en très peu de temps...