Athenaïs Molinaro ► Miranda Kerr

je ne saurai par où commencer afin de vous résumer l'histoire de ma vie... s'il y a une chose dont j'ai horreur, c'est d'en parler. je veux dire, vous n'êtes pas psy et puis, même si vous en etiez un, je trouverai cela toujours aussi étrange. c'est de l'exhibitionnisme. on dirait que je vous invite soudainement à entrer dans ma vie alors que vous n'en avez jamais fait réellement partie... mais enfin bref, même en parlant de tout cela, je ne sais toujours pas par où commencer. celle qui résume ma vie entière est ma mère. elle a toujours été là, présente pour moi, de ma naissance à mes 23 ans. elle a dû m'élever seule. enfin, en partie. mon père était là, mais c'est comme s'il ne l'était pas. j'ai envie de dire, quand tu ne reconnais pas ton enfant, que tu dépenses ton argent dans l'alcool, les sorties en boîte de nuit à draguer des minettes qui veulent uniquement que tu leur paies à boire puis que tu ne les approches plus de la nuit... enfin voilà quoi, un père absent et alcoolique. ce qui m'a d'ailleurs toujours fait rire avec son côté alcoolique, c'est qu'il ne l'a jamais assumé. oui, pour lui, un alcoolique est un homme qui passe ses journées à boire, qui vit à la rue et qui est donc bourré du lever au coucher... mais, comment dire ? la seule différence entre sa description des alcooliques et lui, mais vraiment la seule, est qu'il avait un toit au-dessus de la tête. je ne supporte pas les personnes qui n'acceptent pas ce qu'elles sont... au cours de mon existence sur cette terre, j'ai eu l'occasion de voir ma mère plaquée mon père plusieurs fois parce qu'il la trompait. une fois, cela a eu lieu avec la femme de l'immeuble d'à côté. normal ! en grandissant, j'ai appris à détester cet homme... je ne dirai même pas que j'ai appris à le faire d'ailleurs. cela s'est fait tout naturellement. en voyant la façon d'agir de ma mère avec cet homme, je me rendais compte au fil des années que c'était elle en réalité qui m'apprenait beaucoup de choses sur la vie... elle m'avait appris à jeter un homme quand il me faisait du mal pour ne pas finir comme elle. malheureuse. bon, verbalement, elle me disait tout le contraire, et pas seulement au sujet des hommes. elle me donnait toujours, mais toujours ce conseil "il faut apprendre à pardonner. la roue tourne et le mal qu'ils te font se retournera un jour contre eux". j'ai toujours détesté cette partie d'elle. je ne pardonne pas ou alors, vraiment pas facilement. je ne veux pas attendre que la roue tourne. je trouve que cette maudite roue est beaucoup trop lente. je ne suis pas patiente. je déteste cela. je veux tout, tout de suite et je fais absolument tout pour l'obtenir dans les plus brefs délais. mais pour en revenir à ma superbe famille et surtout pour en parler sans entrer plus dans les détails, j'ai un petit frère et une petite soeur. bonne conclusion non ?


il y a tellement de citations qui parlent d'une personne au coeur brisée. si je devais toutes les citer, j'en aurais pour la journée. je préfère donc parler de ma vide et à la fois remplie, vie amoureuse. elle a commencé d'une manière désastreuse et assez interdite par la loi. j'ai tout gardé pour moi jusqu'à maintenant. cela m'a assez brisée intérieurement. alors que cette pourriture de mec vit sa vie tranquillement, paisiblement, tout cela parce que je n'ai jamais osé ouvrir ma bouche. mais en réalité, si je n'ai jamais rien dit à personne, c'est que je n'en voyais pas l'intérêt. lui, que sa vie soit parfaite ou pas, je m'en tape le derrière violemment au sol. je veux que ma vie aille mieux. je veux aller mieux là-haut, dans ma tête. alors qu'il soit derrière les barreaux ou pas, cela ne changera rien à tout ce que j'ai cité avant. il m'arrivera toujours de penser à ces moments où ma mère l'appelait innocemment pour qu'il m'emmène à la danse ou à la gymnastique parce qu'elle ne le pouvait pas, parce qu'elle avait confiance en lui, parce que c'était mon cousin, le neveu de mon père et, qu'il en profitait pour me toucher et aller beaucoup plus loin... on pourrait croire que cette ordure m'a dégoûtée des hommes, de la vie amoureuse, de la vie à deux, mais non, ce n'est pas lui. ce type a juste fait en sorte que j'accorde plus difficilement ma confiance aux hommes.
ceux qui ont vraiment contribué à mon dégoût envers la gente masculine, ce sont les hommes eux-mêmes. ceux qui préfèrent aller pleurer dans les bras d'une autre et de ce fait, coucher avec une autre plutôt que de régler le problème avec toi, toi, sa petite-amie. celui qui te fait croire que tu es sienne après 5 ans de relation, qui te demande ta main et finit par te dire qu'il ne se voit pas dans le futur avec toi, qu'il ne te voit pas mère de ses enfants -d'ailleurs, du coup tu n'as qu'une envie, lui faire avaler sa putain de bague- ou encore ce collègue de travail qui te drague, qui te demande ton numéro et te dit explicitement qu'il veut te prendre dans les vestiaires de votre lieu de travail parce que tes lèvres sont un appel à la fella... est-ce que j'ai vraiment besoin d'aller plus loin pour vous faire comprendre sur quel genre d'hommes je suis tombée tout au long de ma courte existence sur Terre ?


comme dit précédemment, cela fait 3 ans que je suis à Harvard. j'entame ma 4ème année. j'en ai vécue des choses ici. énormément. parlons seulement de ce mois-ci. de janvier. l'anniversaire tragique de cette université où il ne se passe que des atrocités. la perfection quoi ! mais malgré tout cela, je ne regrette pas d'y être. qui pourrait réellement regretter d'avoir été admis à harvard ? je me suis démenée pour y étudier. participant à tous les clubs possibles, délaissant ma vie sociale -bien qu'elle ne soit pas immense non plus hein- afin de plancher sur mes études. j'ai multiplié les jobs dès l'âge où je pouvais commencer à travailler. disons que la partie job, c'était plus pour aider mes parents à payer les factures et pour me payer ce que je voulais sans avoir à le leur demander tout le temps plutôt que pour mon dossier d'entrée à harvard, soyons honnête. mais cela m'a tout de même beaucoup aidé. je pensais que les entretiens que l'on passe pour obtenir un emploi étaient compliqués, prises de tête, jusqu'à ce que j'ai à passer ceux pour mon entrée à Harvard. j'étais stressée en permanence, je n'en dormais pas de la nuit. je révisais dès que j'en avais l'occasion, c'est-à-dire, tout le temps. ma mère n'aimait pas cela. elle comprenait parfaitement mon but, le pourquoi du comment, mais elle n'aimait pas cela. en même temps, qui aime voir son enfant devenir dingue, malade, qu'elle qu'en soit la raison ? mais elle finit par me comprendre, pleurer avec moi, me prendre dans ses bras en apprenant que j'étais boursière et que j'allais devenir une belle, toute fraîche et toute parfaite étudiante d'Harvard...