you can be my s, i can be your b. (anastasia)

Les lèvres pincées, les talons de ses bottines claquent contre le sol de l’allée commerciale. Attirant les regards sur son passage éclair. Elle était en retard. Elle avait l’impression d’être le lapin blanc d’Alice. Quand bien même elle se mettait des alarmes à chaque fois, il lui était impossible d’arriver ne serait-ce en avance. C’était génétiquement impossible pour elle. Même si pour le coup, elle n’avait pas eu besoin d’alarmes mais un appel en urgence d’une de ses amies. Lola, même avec sa dizaine d’alarmes le matin, ou les rappels incessant dans la journée pour ses rendez-vous, c’était soit à l’heure de justesse et le bon dieu était de son côté, soit elle était en retard et pas que de cinq petites minutes, non, elle tapait dans les demi-heures, trois quarts d’heures. Et dieu seul sait qu’elle s’en ai mangé, des réflexions pour ça. Si bien que lorsqu’elle était encore internat, c’était le surveillant qui venait la réveiller une heure avant tout le monde. Mais en arrivant ici, les choses s’étaient calmées. Elle réussissait, tant bien que mal à gérer son temps. Fourrant ses mains dans les poches de sa veste, elle avance d’un pas rapide, le regard inquisiteur, elle cherchait son rendez-vous. En même temps, si elle ne l’avait pas prévenue il y a à peine une demi-heure alors qu’elle se trouvait à l’autre bout de la ville, elle n’attendrait pas aussi longtemps l’arrivée de l’anglaise. Soufflant, son souffle chaud devient alors une volupté de buée. Son regard se pose sur la silhouette d’une blonde et Lola ne se fit pas prier pour annoncer sa venue. « .Ana ! » lâche-t-elle dans un ton enjoué, espérant qu’elle n’ait pas le droit à une crise à cause de son retard. Ana était bien l’une des personnes pour qui l’anglaise pouvait se déplacer comme ça, abandonnant ce qu’elle faisait, rien que pour ses beaux yeux. La seule aussi à avoir eu le droit à ses moments de colères. « .qu’est-ce qu’il se passe pour que tu me demande de venir en catastrophe ? » demande-t-elle, arrivée à sa hauteur. Les joues et le nez de Lola étaient rouges dû à la fraîcheur du temps et à la course qu’elle venait d’effectuer.

« Ana ! » J'ouvrais le rideau de la cabine pour me montrer alors qu'une petite boule d'énergie venait de débouler dans le magasin de luxe. J'avais appelé Lola pour lui ordonner -très clairement, elle ne pouvait pas trop faire autrement que de venir à mon secours- de venir au plus vite dans le magasin dans lequel je me trouvais. Je n'avais pas expliqué le pourquoi ni le comment, il fallait juste qu'elle vienne, c'était de la plus haute importance. Qu'est-ce que je faisais ? J'essayais des robes. Oui, j’asseyais de trouver la tenue parfaite pour le nouvel an, mais encore fallait-il que je puisse avoir un avis extérieur pour m'aider à me décider. Celle que je portais au moment où l'Eliot arrivait à mes côtés était une vraie robe de princesse à bustier, paillettes et jupon en tulle. La totale. « Qu’est-ce qu’il se passe pour que tu me demandes de venir en catastrophe ? ». Je m'observais dans le miroir avant de regarder à nouveau les quatre autres robes qui étaient pendues dans la cabine. C'était beaucoup trop d'hésitation, trop de questions pour une simple tenue alors la présence de Lola était justifiée. « Tu trouves ça too much ? » lui demandais-je en tournant doucement sur moi-même pour lui montrer la robe bustier que je portais. Oui oui ma belle, tu es ici pour m'aider à trouver une robe et rien d'autre ne compte.