La Dunster, Il n'y a que ça de vrai. (Riley)

S'il y a une chose que je n'aimais pas trop, c'est bien ce que j'allais faire aujourd'hui, me mettre derrière un petit stand au bon milieu du campus, pour y vendre quelques crêpes. En effet, c'était une idée de mon bizuteur, Jimmy, il fallait se faire un peu d'argent pour les fêtes de fin d'année de la Dunster et j'avais accepté avec plaisir. J'avais demandé à une nouvelle venue qui avait aussi comme bizuteur, Jimmy, de me rejoindre, ça nous permettrait de faire connaissance davantage tout en s'impliquant dans la confrérie. C'est avec un sourire aux lèvres que je commençais à installer une petite table dépliante et deux chaises dans l'herbe, un petit appareil à crêpes, une spatule, quelques assiettes en carton et surtout toute la pâte que je m'étais amusé à préparer la veille. J'espérais que quelques clients allaient vite se manifester pour ne pas laisser tout ça en plan. Je branchais alors mon appareil à une rallonge, tout en attendant l'arrivée de Riley.

Je regardais mon portable pour y voir l'heure. Zut, faillait que je me dépêche. L'appel irrésistible d'un chocolat chaud blanc avait terminé par un détour dans un café du coin. Sauf que, je n'avais pas calculé qu'il y aurait une ligne sans fin à la caisse. Comme-ci tout Boston s'était donné rendez-vous ici. Heureusement, les employés se sont mis en mode illico-presto et en moins de cinq minutes, j'étais déjà sortie. Un peu plus préparée, prête à affronter cette matinée qui s'annonçait barbante. Disons que je ne m'attendais pas à consacrer une journée à vendre des crêpes pour la confrérie. Je m'étais porté volontaire un peu à contrecoeur, pour leur prouver que j'avais bonne foi, mais ça n'allait certainement pas être une partie de plaisir. Arrivé au petit stand qu'avait installé Niels, je le saluais gentiment avant de poser mes fesses sur la chaise libre. « Je t'avertis déjà, je suis une catastrophe en cuisine, alors je m'abstiendrais à m'occuper d'encaisser, si bien sûre tu préfères voir partir en flamme le stand » lui souriais-je sarcastiquement. J'étais loin de mentir, même faire des toasts se révèle un miracle si elles ne crament pas.

C'est avec un léger sourire affiché sur mon visage que j'apercevais la jeune Riley me rejoindre au stand. Elle n'avait pas un franc sourire et ne semblait finalement pas si heureuse de venir se joindre à moi pour une petite partie de la journée. J'avais eu l'astuce de pas vraiment faire beaucoup de pâtes, ça serait plus facile à écouler. Même si les résultats et l'argent encaissés ne seront pas exceptionnel, ça allait faire un peu de bien dans les caisses. Je la regardais alors se mettre assis et sa réaction me fit bêtement sourire. Une si jolie fille, ne sachant pas faire une crêpe ? J'y crois pas. Mais bon, puisque c'est ce que tu veux, je te laisse simplement la caisse. Je me mettais alors assis sur ma chaise, la laissant s'occuper de la caisse malgré tout, il fallait bien que quelqu'un s'en occupe. C'était pas facile de passer un moment comme ça derrière une table avec une personne que l'on connait très peu. Je t'avoue que je suis loin d'être ravi d'être bloqué ici, mais si je fais ça, c'est pour notre confrérie, pas pour le plaisir. J'ai pas fait beaucoup de pâtes, ça nous évitera à rester là trop longtemps. Un simple clin d'oeil et mon attention se dirigeait vers les gens qui passaient devant nous, sans vraiment de réussite dans nos ventes pour le moment.

Je sourcillais au compliment jeté de sa part à mon adresse. « Merci, c'est gentil à toi » lui répondis-je sans dire autre chose de plus. L'envie de mettre mes écouteurs me démangeais, je ne connaissais pas particulièrement Niels, et comme je suis allergique à toutes interactions sociales avec les inconnus, je ne fis rien pour engager une conversation, ce qui n'arrêta pas mon voisin de continuer sur sa lancé. Il me fit un clin d'oeil auquel je réponds par un autre haussement du sourcil. « Vivement qu'on vend au plus vite. J'ai d'autres choses de prévue » mentis-je à moitié. Je n'avais rien à faire en vérité, rien qu'un bon moment entre moi et mon oreiller, c'est tout ce que je demandais. « Tu t'investis toujours autant pour la confrérie » , ma curiosité l'avait remporté sur mon insociabilité.

La conversation ne battait pas vraiment son plein. Il faut dire que l'on se connaissait quasiment pas du tout et ça n'aidait pas vraiment à faire la conversation. Surtout quand on voyait l'humeur de la jeune Dunster qui ne semblait, mais vraiment, pas ravi d'être là. Si t'as d'autres choses de prévu, tu peux t'en aller, je me demande pourquoi vouloir rejoindre la Dunster, si ce n'est pas pour s'y impliquer un minimum. Et tac, ça c'était envoyé dans les dents. Qu'est-ce que je pouvais détester les gens râler comme ça. Elle semblait alors changer et en profitait même pour me poser une question. De cette façon non, mais dés qu'il y a une activité. Oui, j'y participe. C'était vraiment important de faire vivre sa confrérie et d'y créer des liens, c'est la première chose que j'avais faite en arrivant à la Dunster.

J'eu un lège remord par rapport à ma non-participation. J'ai bien dis lège, si je n'aime pas, je n'aime pas, je ne vais pas commencer à faire mon hypocrite. Je prendrais en note que la prochaine fois, je mets en sourdine ma présence au cas qu'ils demandent des volontaires. « Parce que je veux me mettre dans un environnement sain qui m'encourage à m'investir dans ce que j'entreprends et de le faire avec sérieux. Je trouve que cette maison abrite des gens qu'il ne prend pas à la légère leurs études et qui fait nous fait comprendre que nous tenons notre avenir entre nos mains. » lui répondis-je du même tact. « Je vois » sans faire plus un commentaire de plus. Même-ci c'était de mauvaise foi, il faillait aussi que je donne du mien. Je laisse poussez un soupir avant de me lever et retirer l'élastique qui tenait mes cheveux une queue de cheval. Il est temps de faire venir des clients. Je repère un groupe de garçon non loin et me met à sifflé dans leur direction. Attirant leur attention en un claquement de doigt, je me mis à l'oeuvre. « Un petit creux les mecs ? Allé venez j'ai des délicieux crêpé pour vous. » la voix mielleuse, je leur fis mon plus beau sourire. Rien qu'à voir leur tête, je savais que mon petit tour de passe-passe avait fonctionné.

C'est sûr qu'il y avait mieux au niveau "rencontre" et surtout une chose que la jeune pouvait également apprécier, c'était tout de même loin d'être le cas avec ce stand de crêpes. C'est avec un sourire aux lèvres que je la voyais réagir et surtout me dire ce qu'elle pensait aussi de cette confrérie qu'était la Dunster. On est bien à la Dunster, je te l'assure. C'est alors que je me tournais vers la jeune fille pour la voir mettre ces cheveux en plus et se mit à siffloter pour attirer le regard et voir alors des garçons venir à elle, elle était quasiment entrain de les draguer, je ne rêvais pas. Je restais alors bouche-bée face à elle. Les garçons finissaient par prendre quelques crêpes et réglait le fameux montant à la demoiselle que je regardais perplexe et du coin de l'oeil. C'est quand ils s'éloignaient tous que je la fixais. Oh, je suis ravi de connaître cette face de ta personne... c'est plutôt séduisant. Un petit sourire aux lèvres s'affichait sur mon visage, alors que je regardais du coin de l'oeil notre stand, c'était déjà quelques gains de fait avec un simple petit groupe de mecs.

Si c'était si facile de faire venir des clients, je ne me gênerais pas de continuer afin d'avoir un bon petit pactole pour la maison et puis ma tâche sera accomplie. Un petit sourire par là, un petit clin d'oeil par-ci et le tour est joué. Ils se palment devant le stand, j'engage un peu la conversation, histoire de les convaincre d'en prendre plus. Quand finalement ils s'éloignent, je reprends place sur mon siège, fière de mon coup. Je pouvais bien sentir le regard de Niels sur moi, je n'avais pas besoin de voir pour savoir que je l'avais impressionné. « Je te remercie. Un peu d'audace, et une belle gueule, rien de plus compliqué. Essaie donc avec elles » pointais-je un groupe de filles qui marchait non loin de là. « Succès garantie. Vas-y et montre-moi ce que tu sais faire. » le défiais-je amicalement.

Décidément Riley était plus douée que ce qu'elle pensait l'être. A moins qu'elle savait très bien de quoi elle était capable, mais que ces débuts à ce stand ne l'enchantait pas vraiment. Sauf qu'une fois dans son univers, elle semblait vraiment bien parti puisqu'elle venait de faire partir quelques crêpes à un groupe de mec à qui elle venait de faire un peu de séduction. C'est vrai que niveau belle gueule, t'es gâtée. Elle venait alors me montrer du bout du doigt un groupe de jeunes filles qui étaient un peu plus loin, elle me disait que c'était à mon tour de ramener un peu de monde. C'est avec le sourire aux lèvres que je partais rejoindre ce fameux groupe en quittant ma place pour me positionner devant elles. Salut mes jolies, alors une petite crêpe, un petit en-cas ça vous dis pas ? Je sais qu'elles sont aussi délicieuses que vous. Un rire parti du groupe de jeunes filles qui continuaient finalement leur chemin. Outch, c'était fait et ce gros râteau, ça me m'était un peu mal à l'aise. Je finis par rejoindre la table sans vraiment mon sourire habituel pour reprendre place sur ma chaise. C'était sûrement le cas du gros lourd qui sait pas draguer ni accrocher les filles qui venaient de faire ces preuves, au vue de la réaction des filles, c'était totalement ça.

« T’es pas mal dans ton genre. Je suis sûre que t’a déjà fait des ravages. », il était carrément mignon je l’avoue, mais j’aimais un trop les mauvais garçons pour me pencher sur les types comme lui. Ils leur manquaient ce je-ne-sais-quoi, ou plutôt, c’est moi qui manque une case…Je dirais plutôt que c’est moi. « Fait nous ramener des clients, à ce rythme-là à deux, on aura un bon montant dans moins de deux heures. » l’incitais-je à suivre mon exemple. Il ne se fit pas attendre et rejoint le petit groupe d’étudiantes. Moi qui m’attendais à ce qu’il les mette facilement dans la poche, je me suis lourdement trompée. Je pouvais tout entendre de là où je suis assise, et je peux dire que son discours n’est pas fameux. J’ai faillis éclater de rire à la fin. C’était contre moi, même mon ex, qui avait le double de mon âge puis-je souligner, parlais mieux aux femmes que lui. Le voyant revenir, je ne retiens pas mon rire et me moque de lui. « Aussi délicieuse que vous. Je sais que t’affectionne ton grand-père, mais à l’avenir, évite de lui demander des conseils de drague, parce que là mon vieux, tu fais plus que chelou. » ayant finalement repris ma respiration après avoir tant ri.