My pain is painted of my heart ❥ LOU

My pain is painted of my heart.
Lou

Tu marches doucement à travers le campus d'Harvard, tu laisses tes pas te guider. Tu as l’air d’une folle, d’un fantôme. Ton teint est blafard, tu es en tenue plus que confortable pour ne pas dire atroce et c’est les mains dans les poches que tu déambules. Tu avais décidé d’aller faire un peu de sport pour te vider les idées, courir ça fait toujours du bien non ? Le campus se faisait désert à cause des fêtes de fin d’année et tu pensais que tu allais être tranquille, mais tu n’étais pas au bout de tes surprises. Totalement ailleurs, tuée par les paroles d’Enzo qui te revenaient en tête, tu t’es arrêtée dans un bar et tu as préféré noyer tes soucis dans l’alcool, toi qui auparavant n’y touchais. Mais à quoi bon vouloir être parfaite, combattre certains démons pour qu’au final des gens se fout de toi ? Car c’est ce qui s’est passé une nouvelle fois, malgré les mises en garde Bonaventure, tu avais foncé tête la première dans cette histoire et voilà que ton cœur se fendait désormais en deux. Maxence était parti avec un bout de ton cœur et Enzo vient de pulvériser l’autre. Les bras ballants, tu ne marches pas droit, tu chantes, tu siffles, tu fais tout pour te faire passer pour une ahurie. Tu ne regardes pas où tu mets les pieds et tu trébuches, tu tombes à quatre pattes sur le bitume. Et là s’en est trop, tu te mets à pleurer, à chaque larme, il faut que ça sorte, il faut que cette souffrance s’arrête.

Le mensonge, c'est toujours un truc que j'ai eu en horreur. J'préférais la vérité moche que le beau mensonge. J'trouvais qu'il était inutile d'inventer des choses toutes aussi fausse les unes que les autres. Et pourtant, je m'enfonçais un peu plus dedans chaque jour. C'était pas ce que je voulais mais j'étais incapable d'affronter le regard de Lewis et de tout lui raconter. Parce que ça remontait à Toronto tout ça et que pour lui parler d'Enzo, je devrais aussi lui raconter le passage de Killian. Et non, je ne le rendrais pas complice de tout ça et puis jamais il n'accepterait une relation avec mon professeur de criminologie. Comment le pourrait-il ? Alors je trouvais toujours plus d'excuses, sortait des prétextes bidons à chaque fois sentant qu'il se montrait de plus en plus réticent face à la bancalité de mes mots. Ouais, je me foutais dans un pétrin pas possible sans trouver la moindre issue de secours. Le bordel quoi. Alors j'avais profité qu'il soit absent pour sortir prendre l'air marchant dans les rues sombres et perdant toute notion du temps. Des minutes, des heures, je savais pas vraiment depuis combien de temps j'errais dans les rues mais je le faisais. Peut être pour oublier un peu tout, pour me remettre les idées en place. J'en avais besoin en fait. J'avais besoin de faire le tri dans tout ça. Et puis je la voyais cette blonde sur le bitume. Celle que j'avais apperçu une fois avec Enzo. Celle qui avait précipité ma relation avec lui. J'étais partagée entre l'envie de fuir le plus loin possible et ma conscience qui m'hurlait de ne pas la laisser comme ça. Alors doucement je finissais par avancer vers elle restant tout de même à une distance convenable avant de prendre la parole. Ca va aller ? que je finissais par demander. Question bête puisqu'elle pleurait./div>

My pain is painted of my heart.
Lou

Tu viens de tomber comme une vulgaire poupée de chiffon. Tu dois sentir l’alcool à plein nez et ta tête se met à tourner. Tu es fatiguée, si fatiguée… Quelqu’un s’approche alors de toi et te demande si ça va. « Je ne crois pas… » Les larmes coulent sur tes joues et tu ne sais même plus ce que tu dois faire. Tu as peur que tes genoux et tes mains soient écorchés mais sur le moment tu ne penses pas à la douleur qui ne surgira quand ton corps se refroidira. Tu souffles un moment pour reprendre tes esprits, tu as envie de rire nerveusement, quelqu’un est en train de te regarder alors que tu es dans un état affreux. Tu fermes les yeux, essuies tes larmes d’un revers de main puis tu te retournes vers elle. « Désolée je suis… toi. » Tes yeux s’écarquillent en une fraction de seconde et tu te sens encore plus fébrile. Tes lèvres se mettant à trembler et ta bouche reste en suspens, tu n’arrives plus à prononcer quoi que ce soit. C’est un coup du destin, tu en es sûre, il y a bel et bien quelqu’un qui souhaite te faire souffrir chaque jour davantage. « Tu es… avec lui. » Tu te souviens de sa chevelure blonde, tu te souviens de son sourire, de ses mains sur Enzo alors que quelques jours avant, à peine, il avait les mains sur toi. Tu te relèves tant bien que mal et tu la regardes attentivement, tu as besoin de comprendre ce qu’elle a de plus que toi.

J'crois que tout le monde faisait l'erreur à chaque fois. Croiser quelqu'un qui pleurait et lui demander si ça allait alors que de toute évidence, c'était bien loin d'être le cas. J'sais pas pourquoi on avait tous ce réflexe sachant que c'était probablement le plus idiot de tous mais on le faisait. Plongeant ma main dans mon sac, j'sortais un paquet de mouchoir que je lui tendais puisqu'elle en aurait bien besoin sans trop savoir comment me positionner face à tout ça. J'avais aucune idée de la raison de sa peine mais j'savais qui elle était et rien que pour ça, ça ne me posait pas au statut de la fille qui devrait être là. Quoi qu'elle avait probablement aucune idée de qui je pouvais être. D'un naturel discret, j'osais espérer qu'Enzo n'ait pas vraiment parlé de moi. Ouais, ce serait préférable en fait. J'voulais vraiment pas qu'on commence à s'poser des questions sur mon compte. Et quand elle se décidait finalement à porter ses yeux sur moi, sa réaction prouvait qu'elle savait très bien qui je pouvais être. Le malaise. J'croisais les bras sur ma poitrine, détournait le regard et commençait à me mordiller la lèvre avec peut être un peu trop de conviction. Moi que je répétais sans trop savoir ce que je pouvais dire de toute façon. De toute évidence, elle me connaissait et ça prouvait que j'étais dans une sale position. Gé-nial. Ma vie est parfaite. Je.. Ouais. J'souffle de dépit reculant d'un pas. J'sais pas quoi te dire, j'peux pas te mentir et j'ai clairement pas envie d'être ici. Je suis désolée ? J'sais même pas pourquoi je m'excuse dans le fond mais c'est le seul truc qui sort de ma bouche à ce moment précis.

My pain is painted of my heart.
Lou

Tu ne sais plus quoi faire, ton cœur saigne. Ce n’est pas entièrement à cause de ta rupture avec Enzo. Certes il t’a laissé sans explications, du jour au lendemain mais tu crois connaître la raison de sa rupture. La seconde partie de la raison est là, devant toi, une jolie blonde avec un air sympathique que tu as pourtant envie de détester. Ton cœur est piétiné mais tu t’en remettras, ce n’est pas la première fois, tu aurais dû te douter qu’un homme pareil ne reste pas avec toi. Non si tu es dans cet état c’est qu'à cause d'Enzo, tu t’es rendu complice d’une chose qui te ronge de l’intérieur, qui te consume tout en te faisant culpabiliser. Tu aurais pu te sentir mieux après ce drame, après l’acte horrible qu’il a commis mais au lieu de ça, tu as juste envie de te cacher, de ne plus être de ce monde. Tu attrapes les mouchoirs et tu tentes de feindre un sourire qui ne doit pas ressembler à grand-chose. Tu sors un mouchoir du paquet et tu essuies le reste des larmes qui coulent sur tes joues. Tu renifles, tu souffles, tu tentes de reprendre tes esprits. Il faut que tu aies une conversation sérieuse avec cette fille dont tu ignores le nom. Tu te redresses et même si tu as encore envie de pleurer, tu ravales tes sanglots. « Tu ne comprends pas… Il ne faut pas que tu restes avec lui, il va te détruire, toi et tout ce qu’il y a autour de toi. Ce n’est pas un homme bon. » Tu as envie de lui dire de s’enfuir, de partir avant que les griffes d'Enzo ne se referment sur elles mais la jeune femme va sûrement te prendre pour une folle jalouse.

En fait, j'crois juste que c'est parce que je fonctionne comme ça. J'aime pas faire du mal aux gens, je déteste ça. Les voir pleurer, ça m'fend le coeur et quand c'est en partie à cause de moi c'est probablement pire. Alors savoir qu'elle est dans cet état parce qu'Enzo est revenue vers moi, ça me fait culpabiliser. J'veux dire que sur le moment, j'ai clairement pas pensé aux conséquences. A aucun moment je ne me suis dis que je pourrais blesser quelqu'un à travers ça. Et ouais, pour la peine, je me sens mal. Elle est dans un état lamentable, elle ne cesse de pleurer et j'me dis que si j'avais pas été égoïste, si je m'étais tenu à l'écart de mon professeur comme j'avais décidé de faire dans un premier temps, elle n'en serait pas là. Mais les tords étaient partagés, pas vrai ? J'avais pas menacé Enzo pour qu'il revienne, il avait choisit de lui même de la laisser tomber elle pour être avec moi alors, est ce que j'étais vraiment la seule à blâmer dans tout ça ? Et d'un coup, elle se redresse cessant de sangloter. Son regard s'fait plus sérieux plus.. Solennel. J'sais pas à quoi m'attendre et au final, j'attends que les mots sortent de sa bouche. Sauf que.. J'suis sceptique ? Parce que ouais, j'vois pas trop où elle veut en venir dans tout ça. Comment ça ? J'sais pas, donne moi des explications. Tu ne peux pas me dire que c'est pas quelqu'un de bien sans donner des arguments derrière en fait. C'est pas possible dans ce sens là. Puis c'est plutôt grave ce qu'elle dit, parce qu'elle fait carrément passer Enzo pour quelqu'un de nocif et j'ai du mal à saisir là. Il t'a fais quelque chose ? Et peut être qu'au fond, ses larmes n'étaient pas la peine de la rupture mais tout autre chose. Ouais, j'avais besoin qu'elle m'éclaire là.