to me drink responsibly means don't spill it (Gaga)

Ce début de vacances était synonyme de soirée. Des joints, des verres et des copains… Et me voilà, tout à fait joyeux, bien ambiancé, dans les rues de Boston, prêt à poursuivre ainsi all night long. Mon téléphone me rappela néanmoins à l’ordre. Un message d’Agathe. Intéressant. Elle était au travail. C’était déjà moins intéressant. Sauf qu’elle travaillait dans un bar. Ha mais ça c’était très intéressant. Mon amie cherchait quelqu’un pour lui tenir compagnie. –Je suis ton homme, j’arrive- pianotai-je en prenant la direction du People’s Republik. J’entrai dans l’établissement, parcourus l’endroit des yeux pour repérer la mather derrière le comptoir. Avec Agathe, on s’était rencontrés à la MH, et on avait aussitôt sympathisé. Une soirée dans un bar, avec elle derrière le comptoir, ça ne pouvait être que prometteur. Je m’avançai jusqu’à elle, grand sourire aux lèvres et la saluai : « Hey ! Comment va la plus jolie barmaid du campus ? » Charmeur. « Promis, je ne te flatte pas juste pour avoir des conso gratos. » Petite tête d’ange, innocent. Oui bon, j’avoue, des verres gratuits, je ne dirais pas non. « D’ailleurs, t’as le droit de trinquer avec moi ou pas ? » Je ne voulais surtout pas qu’elle s’attire les foudres de ses boss à cause de moi dans tous les cas.

Ce début des vacances commençait bien dit dont. J'étais coincée derrière ce putain de bar en train de servir des boissons alcoolisées aux clients. De plus, je remplaçais une collègue qui était malade et moi, j'me tapais la charmante Samantha. Je soupirais d'ennuies, agacée. J'détestais bosser avec elle, je détestais cette fille et Solédad ne travaillait pas ce soir. J'aurais bien voulu que toutes les deux nous lui fassions la peau. Je parcourais ma liste de contact et en voyant Denys dans mon répertoire, je souriais. Ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu et autant dire que j'me faisais chier, en ce moment. Je lui envoyais un sms, l'invitant ainsi à me rejoindre au bar pour me tenir compagnie. Il répondait immédiatement, m'informant qu'il arrivait. Je glissais mon téléphone dans mon décolleté, puis je servais de la vodka à un mec. Quelques minutes plus tard, mon ami débarquait devant le comptoir, affichant un grand sourire aux lèvres. Je lui rendais son sourire avant de soupirer en jetant un regard à cette pute de Samantha qui me dévisageait. « Elle va parfaitement bien, depuis que le plus beau gosse d'Harvard a débarqué ici. Si tu ne serais pas venu, j'étais prête à lui refaire le portrait. » Disais-je en lui faisant un clin d'oeil. Il poursuivait en m'affirmant qu'il ne disait pas ça dans l'espoir que j'lui offre des conso gratos. Je prenais deux verres de shooter sous le bar et je le posais sur le comptoir, avant d'attraper la bouteille de vodka que je versais dans les deux verres. « Mon cul Zacharias, j'connais ce numéro. » Répliquais-je sur un ton faussement choqué. Je poussais légèrement le verre vers lui, en prenant le mien dans ma main. « Je trinque avec tous les clients moi, tu sais à quel point je kiffe l'alcool. » Je buvais d'un cul sec, sentant ma gorge s'enflammer au contact de la vodka. Je redéposais le verre brutalement sur le comptoir. « Et toi, ça va? »  

 Allez lançons nous mutuellement des fleurs, ça faisait toujours du bien, surtout en ces temps très durs, surtout que j’avais zéro news de Gabrielle… C’était surement en partie pour ça que j’avais commencé une tournée des bars de bonne heure et que j’étais déjà bien en forme en arrivant devant le comptoir derrière lequel la belle Agathe était occupée à travailler. Mon amie désigna sa collègue en me confiant qu’elle en serait venue aux mains si je n’avais pas débarqué. Mon regard se reporta un instant vers l’autre serveuse avec qui l’ambiance semblait électrique et je soufflai à la demoiselle : « Je suis là maintenant, pas besoin de te salir les mains. » Et puis, je ne voulais pas qu’elle risque de perdre son job la miss Agathe. Surtout si son job me permettait d’avoir des conso gratos. Parce que oui, j’étais venu pour voir ses beaux yeux à elle, mais si je pouvais en même temps me désaltérer gratuitement, ça m’arrangeait grandement. D’ailleurs, elle se marra en avouant qu’elle connaissait le numéro. « Bon ok, j’avoue que j’ai un peu soif et pas trop d’argent. Et j’avoue que boire sans payer ça ne me dérangerait pas. » Grand sourire en attrapant le verre qu’elle fit glisser devant moi alors qu’elle s’approchait pour trinquer, répondant au passage à ma question : elle avait le droit de boire, et elle mettait un point d’honneur à trinquer avec tous ses clients. « Moi je veux un traitement de faveur aussi, j’suis pas un client comme les autres. » réclamai-je alors avant de l’imiter et de m’enfiler mon verre cul sec. « Ca va… Mais ça irait mieux si… la barmaid faisait le show sur le bar… » Mon regard se fit défiant attendant de voir si la demoiselle était capable ou non de se lancer dans un tel spectacle…

J'étais clairement en train de me faire chier ce soir, sans parler de la présence de ma collègue dans cette même pièce et qui respirait le même air que moi putain. Je l'aimais pas, elle m'aimait pas et c'tait pas plus mal à vrai dire. Puis, Denys avait débarqué aussitôt après avoir répondu à mon sms. Enfin un visage familier. J'remarquais sur son visage que Denys était déjà dans un état bien plus avancé que moi. Ses yeux étaient un peu rouges, il était encore plus joyeux que d'habitude. J'faisais la moue alors que j'reportais mon attention sur lui. « J'espère pour toi que t'as des joints! » Disais-je avant de secouer la tête de gauche à droite. Denys me connaissait un peu trop bien, il savait que j'pouvais être violente si j'étais énervée. La voix de la sagesse quoi, mon ami me disait qu'il était là et que j'avais pas besoin de me salir les mains pour elle. « Donc, une fois que tu seras parti j'pourrais lui sauter à la gorge? » Demandais-je alors que je tournais le dos pour ne pas regarder ma collègue. Notre conversation se poursuivait alors que j'lui disais connaître le numéro à propos des consommations gratuites. J'étais moi-même la première à le faire lorsque j'aguichais les mecs dans les autres bars. « Peut-être que j'suis bourrée et j'ai oubliée de te faire payer? » Soufflais-je, en le regardant enfiler son verre cul sec. Je souriais lorsqu'il me disait qu'il n'était pas un client comme les autres. Il voulait un traitement de faveur? Pas d'problème. Je quittais l'arrière du comptoir et je faisais le tour pour finalement arriver à sa hauteur. Je venais m'asseoir sur ses cuisses, mon dos contre sa poitrine.  « Traitement de faveur tu disais? » Je remplissais de nouveau mon verre de vodka. Je tournais mon visage vers lui, voyant qu'il me défiait du regard. Il voulait me voir sur le bar en train de faire un show? Je prenais mon verre dans ma main et je portais ce dernier à mes lèvres. « J'ai quoi en échange?.. » Demandais-je, le défiant du regard à mon tour. Défis contre un deal, c'tait tout à fait moi ça. Sans attendre, je penchais ma tête vers l'arrière, enfilant mon verre cul sec. 

  « J’ai tout ce qu’il faut pour te dé-stresser… » répliquai-je à sa remarque. Des joints pour apaiser sa colère, mon humour à deux balles pour la faire rire, ma compagnie pour lui changer les idées. Elle pouvait compter sur moi et d’ailleurs, quand elle commença à sous entendre que, dès que je serai parti, elle irait régler ses comptes avec sa grognasse de collègues, je rigolai : « Je vais être obligé de passer toute la nuit avec toi, voilà… Tout ça pour t’empêcher la taule, un procès pour meurtre et tout… J’suis trop généreux comme garçon. » Prêt à donner de ma personne et à sacrifier une de mes soirées. En vrai, je ne regrettais pas d’avoir lâché mes potes pour rejoindre miss Agathe, parce que elle me glissait déjà un verre gratos. Grand sourire aux lèvres, je le dégustais en réclamant d’autres privilèges, profitant de mon statut de client particuliers et elle contourna alors le bar, venant de mon côté pour s’asseoir sur moi. Mes mains se posèrent instinctivement sur sa taille. « Pas mal… Même si dans l’autre sens j’aurais eu une meilleure vue… » Le dos de la demoiselle, c’était sympa, mais j’aurais préféré me retrouver face à son décolleté. Et puis, toujours plus demandeur, je la défiais de me faire un petit show à la coyote girl. Son visage se tourna vers moi, son regard accrochant le mien. Agathe n’offrait rien sans contrepartie, forcément. Un challenge pour un challenge, ça ne lui suffisait pas, il lui fallait davantage d’enjeu. « Je t’aiderais à tout ranger à la fermeture du bar… » Une paire de main supplémentaires qui lui garantirait de pouvoir terminer sa nuit de boulot plus tôt ? Ca ne se refusait pas… « Deal ? » Allez, monte sur le comptoir Agathe… J’avais envie qu’elle m’en mette plein la vue.