last christmas I gave you my heart ♦ AMBROISE

Cette année, comme l’année dernière d’ailleurs, Saskia avait décidé de ne pas retrouver ses parents pour les fêtes de Noël. Elle n’avait aucune envie de passer 15 jours avec sa mère qui allait passer son temps à lui faire la morale, se mêler de sa vie et son père qui ferait le maximum pour éviter les repas et la maison en inventant des alibis-boulots bidons. C’est donc à Cambridge et seule que Sass avait décidé de passer les fêtes de fin d’année. Elle avait entendu dire que certains membres de la Dunster House était dans la même situation qu’elle et qu’un repas de Noël avait été organisé mais Sass était en quelque sorte légèrement traumatisée des repas de Noël… Celui de l’année dernière lui avait laissé un goût amer.

Quoiqu’il en soit la plupart des étudiants étaient rentrés chez eux ce qui laissait l’université assez vide pour pouvoir y flâner tranquillement. Sass avait décidé d’en profiter pour réviser les partiels de janvier dans la grande bibliothèque avant de s’octroyer une petite heure de libre dans la salle de musique. Comme beaucoup de jeunes gens de l’élite mondiale, Sass avait appris le piano ainsi que le violon depuis sa plus tendre enfance. Le violon avait été un apprentissage fastidieux et c’est avec la pratique du piano qu’elle prenait le plus de plaisir. La preuve Sass ressentit un frisson d’excitation lorsque ses doigts se posèrent sur les touches. Elle rentra alors dans cette sorte de transe empreinte de concentration et de passion propres aux musiciens et aux artistes. Ses doigts pianoter doucement puis plus rapidement, au rythme de la mélodie de Chopin qu'elle affectionnait tant. Quand elle jouait le monde autour d'elle devenait flou et elle ne faisait qu'un avec l'essence même du monde. Le piano avait ce pouvoir d'éxutoir sur elle et avait souvent été la réponse à ses maux. Il apaisait, faisait voyager et provoquer toutes les émotions qu'un humain était capable de ressentir. Le piano était à ses yeux le plus bel instrument du monde. Le seul outil d'évasion qu'avait été mis à sa portée depuis sa plus tendre enfance... Tant et si bien qu’elle ne prêta même pas attention à la personne qui avait surgi dans la pièce…