S.O.S. j'ai besoin d'aide + Jude

C'était le jour de mon emménagement à la Quincy House. J'étais nerveux, très nerveux car je risquais d'avoir un colocataire. Avoir un colocataire ça voulait dire être sans arrêt avec quelqu'un, quelqu'un que je ne connaissais pas en plus. J'avais un gros sac dans les mains et un sac à dos, regardant autour de moi. Complètement paumé. J'étais déjà rentré dans le bâtiment mais je n'avais aucune idée d'où se trouvait les chambres des garçons, car je supposais qu'elles étaient séparés de celles de filles, et encore je n'en étais même pas sûr. J'étais donc dans le Hall à regarder autour de moi. Je devais être une boule de stress, et je n'avais aucun doute à l'idée que chaque personne qui passait à côté de moi pouvait sentir ma nervosité. Surtout que si je ne trouvais pas ma chambre, j'allais devoir demander à quelqu'un et moi faire le premier pas vers un inconnu c'est aussi naturel qu'un pingouin en costard et haut-de-forme qui marche en centre vile, j'vous le dis. J'observais les lieux, cherchais des pancartes, peut-être que c'était affiché? En tout cas si ça l'étais, je ne le voyais pas. Aussi, j'avoue que de temps en temps je regardais les personnes et tendais l'oreille pour voir si je n'apercevais pas la belle inconnue australienne qui vivait à la Quincy House aussi ou si je n'entendais pas sa voix. Malheureusement, pas de signe ni de la belle inconnue ni de personne que je connaissais. J'étais planté là, dans le hall à attendre que ça se passe. En y réfléchissant, vu de l'extérieur, je devais vraiment avoir l'air d'un touriste.

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Stressants. C'est le mot qui décrirait le mieux les semaines qui se sont écoulées et celles qui vont arriver aussi. Le stress des examens, le fait que Leandra soit bientôt au terme de cette grossesse qui la rend très irritable et qui fait qu'on se dispute un peu trop souvent. Le stress de Noël aussi, je veux qu'il soit parfait pour Aaron et ma petite amie qui vit très très mal sa grossesse. Le stress d'accueillir un nouveau bébé à la maison aussi. Bref, ça fait beaucoup de stress pour une petite période donc forcément, j'ai besoin de me détendre et j'ai commencé à prendre des petites leçons de guitare avec une étudiante de la fac. Pour ne pas déranger Leandra, je viens m'entrainer dans ma chambre à la Quincy House. C'est donc ma guitare dans le dos que je quitte ma chambre après une leçon avec Regean. Je lui dis au revoir et je descends pour trouver un gars dans le hall, totalement immobile. Je fronce les sourcils, "On t'a jeté un sort pour faire partie du décor ou tu emménages ici ?" Aux vues de ses affaires, il doit être en train d'emménager. "Tu... attends quelqu'un ou tu as besoin d'aide ?" Non parce que c'est quand même un peu flippant de voir un gars immobile comme ça dans le hall de la Quincy House.

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Avant toute chose, je tiens à préciser que je suis quelqu'un de complètement normal. Je vous le promets. C'est juste que voilà, j'ai quelques petits problèmes lorsqu'il s'agit d'être actif dans la vie réelle. Surtout quand on parle de vie sociale. C'est pour ça que j'ai une psy d'ailleurs, parce que bon c'est pas de ma faute et je compte bien régler ce problème, ou du moins en faire quelque chose qui me pourrit moi la vie. Vous vous imaginez, vous avoir 23 ans et être incapable de prendre rendez-vous chez un médecin ou passer une commande au McDo sans bégayer? Avoir à lutter contre un stress atroce dès qu'un étranger vient vous parler? Même si cet étranger semble normal et ultra sympa? C'es exactement ce qui m'est arrivé à ce moment là, dans le hall de la Quincy House. J'étais complètement perdu et raide comme un piquet, à regarder à gauche et à droite sans avoir la moindre idée d'où aller. On t'a jeté un sort pour faire partie du décor ou tu emménages ici ? Je tournai la tête et vis alors un gars qui semblait plus vieux que moi. Il avait pas dit ça méchamment alors je m'efforçais de sourire un peu, mais on devait lire sur mon visage toute la nervosité qui formait une boule dans mon ventre. Tu... attends quelqu'un ou tu as besoin d'aide ? Je mit ma main derrière ma nuque et me raclai alors la gorge. Cool, il voulait m'aider. Maintenant il fallait que je puisse aligner quelques mots. "Ben je... en fait je cherche les... les.. les chambres pour les gars. J'suis hum nouveau et euh.. j'emménage ici, du coup..." J'espérais pas avoir l'air d'un gars complètement timbré. Parce que e le répète, je suis normal.

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Je dois avouer que oui, je suis d'humeur assez taquine aujourd'hui. Pourtant, avec le stress et tout ça, je suis assez irritable et irrité ces derniers jours mais je pense que ces cours de guitare me font réellement beaucoup de bien. Du coup, quand je vois le jeune homme en plein milieu du hall qui ne bouge pas d'un poils comme une statue de cire du Musée Grévin, je me dis qu'il a peut-être besoin d'un coup de main. Même si son sourire ultra frustré me fait légèrement flipper, faut être honnête. Et quand je lui demande s'il a besoin d'aide, il a l'air complètement confus et paumé. On dirait un gars que je pourrais trouver dans le service de psy de l'hosto de Boston où je bosse. "Ben je... en fait je cherche les... les.. les chambres pour les gars. J'suis hum nouveau et euh.. j'emménage ici, du coup..." Je ris un peu et je croise les bras en le regardant, « Tu as déjà rencontré les présidents de la maison ? Tu sais où tu dois emménager ? » Parce qu'on ne rentre pas dans une chambre comme ça en mode yolo quoi. Je regarde ses sacs et je concentre à nouveau mon attention sur lui. « Tu peux emménager dans ma chambre si tu veux, j'y suis assez rarement parce que j'ai un appart, comme ça t'auras un coloc fantôme. »  Enfin, que si t'as pas déjà une chambre Il a l'air assez stressé comme ça, j'veux pas lui imposer un truc ou le foutre dans la merde s'il a déjà une chambre d'attribuée. Mais bon, il a pas l'air à l'aise avec les gens alors il sera bien dans ma chambre, j'y serai rarement donc pas besoin qu'il se stresse à l'idée d'avoir un coloc permanent.

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La situation était pour moi assez stressante. J'avais pas l'habitude de parler aux gens et pourtant ce n'était pas la motivation qui me manquait. Depuis quelques mois, j'avais pris comme résolution de vraiment m'intégrer socialement mais faut dire que j'avais pas fais grand chose pour. Sous les conseils de ma psy que je commençais à voir depuis un certain temps, j'avais ainsi demandé à intégrer une confrérie et, par extension, la Quincy House. J'avais demandé cette confrérie là pour plusieurs raisons. La première étant que là-bas, je savais déjà que j'allais être entouré de personnes gentilles et qui n'allaient pas se foutre de ma gueule tout le temps, comme je l'avais vécu de la maternelle à a terminale. La deuxième étant que je savais que j'allais m'y sentir bien: faire bouger les choses, aider les gens, participer à des actions dans le but de faire prendre conscience de certaines choses aux gens... Ca allait être difficile au début, mais j'allais bien finir par m'habituer. La troisième raison était, j'avoue, que je savais que la mystérieuse inconnue que j'observais depuis longtemps mais que je ne pouvais me résoudre à approcher était elle même à la Quincy. Donc, en intégrant cette confrérie, j'avais plus de chances de l'approcher et plus d'occasions d'enfin l'aborder.
Enfin bref, tout ça pour dire que cette décision me mettait mal à l'aise et que, planté là depuis quelques minutes je commençais à attirer le regard des gens. Un mec s'était approché de moi pour me demander un peu ce que je faisais là. « Tu as déjà rencontré les présidents de la maison ? Tu sais où tu dois emménager ? » me demanda t--il avant de me proposer: « Tu peux emménager dans ma chambre si tu veux, j'y suis assez rarement parce que j'ai un appart, comme ça t'auras un coloc fantôme. ». J'hochai la tête et sourit un peu en répondant à sa question. "Euh, ouais. La présidente m'a montré hier où j'allais m'installer mais j'avoue que... je suis un peu paumé là. Mais merci! C'est gentil de proposer... " C'est vrai, tout le monde ne se proposerait pas comme ça, on voyait bien que j'étais à la Quincy House, confrérie remplie de personnes qui ont le coeur sur la main. Je déverrouillai mon téléphone pour regarder dans mes notes le numéro de ma chambre que la présidente m'avait donné. Je l'avais noté pour être sûr de ne pas l'oublier. J'suis pas particulièrement tête en l'air mais voilà, on ne sait jamais. "C'est la chambre 13. Mais je ne trouve plus le couloir des dortoirs en fait..

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Je n'ai jamais eu de problème de timidité ou de trucs dans le genre. Depuis que je suis gamin, je suis un garçon assez extraverti et sociable : je n'ai pas peur d'aller vers les gens et devoir parler en publique ou à des nouvelles personnes ne sont pas des sources de stress pour moi. Du coup, j'ai un peu du mal à comprendre comment quelqu'un comme le gars face à moi peut être aussi mal à l'aise mais je sais que ça existe. Je bosse à l'hôpital et j'en ai vu, des personnes avec des caractères différents donc j'peux vous dire que j'ai vu des mecs encore plus timides que celui-là, qui n'arrivent pas à aligner deux mots les un derrière les autres. Mais malgré ça, je me souviens ce que c'est que d'arriver dans un endroit complètement nouveau et ne pas se sentir à l'aise totalement au début et c'est pour ça que je décide de ne pas l'ignorer et d'essayer de l'aider. La clef pour s'intégrer quelque part, c'est d''aller vers les autres mais aussi que les autres aille vers nous. "Euh, ouais. La présidente m'a montré hier où j'allais m'installer mais j'avoue que... je suis un peu paumé là. Mais merci! C'est gentil de proposer... " J'hoche la tête sans rien ajouter de plus. S'il a déjà rencontré une des filles, c'est bien il suffit qu'il me dise où il crèche et je l'y emmènerai. Il sort son téléphone et je le regarde faire en silence, "C'est la chambre 13. Mais je ne trouve plus le couloir des dortoirs en fait.. Je me penche pour prendre un de ses sacs (parce que je le vois mal tout porter, surtout qu'il a l'air d'avoir la force d'une crevette) et je le regarde, « Okay je vais t'y emmener, c'est pas très loin ! »  Je passe par un couloir, regardant parfois derrière moi pour être sûr qu'il me suit bien et je monte des escaliers pour arriver au premier étage. Je m'avance un peu et on tombe devant la chambre treize. « Et voilà ta chambre ! » J'entre et je pose le sac que j'ai porté sur son lit. « Tu veux que je te fasse visiter toute la maison ? »  Non parce que ça serait con que je le retrouve dans une heure à nouveau dans le couloir, complètement paumé parce qu'il ne sait pas comment aller au salon, à la cuisine ou même s'il a oublié le chemin pour sortir. On sait jamais hein.

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