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Vendredi soir. « [...] Je suis extrêmement fière. » Tu esquisses un sourire et regardes tes collègues avec stupéfaction, comme si à nouveau, l’humain te prouvait que tu avais tort de le dénigrer. Qu’au travers de cette masse de gens, certains ont encore le coeur bon, prêts à y mettre l’attention nécessaire. « Sans même avoir comptabilisé, je peux vous affirmer que ce soir, nous avons battu un record. » Tu regardes à ta droite, positionnée debout auprès de Kaleb. « Toi et moi, toujours la même team d’enfer. » Petit sourire en coin, tu délègues ton attention à la présidente de votre groupe de bénévoles. Un tintamarre d’applaudissements chaleureux s’inaugure et tu regardes l’heure du coin de l’oeil ; 21h53. C’est pas que tu es épuisée, c’est juste que vous êtes là depuis 15h00 et qu’à force de soulever des sacs de denrées non périssables, ton dos est dans sa propre galère. Congé du Nirvana ce soir, perfect timing. Disons aussi que vous êtes sur le projet de récolter ces denrées depuis quelques temps déjà, à faire de la pub, solliciter et tout et tout. « On se dit à la semaine prochaine, mardi 19h au local habituel. » Ah, la rencontre mensuelle. Déjà? Alors qu’elle vous libère, tu détournes à nouveau le regard vers Kaleb, avec l’idée de l’inviter à boire un verre en tête. « Tu viens fêter le record avec moi? » Que tu lui demandes sagement alors que la présidente te regarde. Elle se retourne et tu renchéris rapidement. « J’suis sûr qu’elle le sait. » T’es parano l’instant de deux secondes, et tu lui expliques parce que là, il doit pas vraiment te suivre. « Elle m’observe toujours. J’suis sûr qu’elle sait que je travaille au Nirvana. » Tu te mets de dos, parce que tu la vois encore là à t’observer, et tu te rapproches de Kal’ afin de marmonner tes intentions. « L’endroit où j’veux qu’on aille justement, avant que j’lui prouve que j’suis danseuse et que j’lui offre ce qu’elle a toujours désiré. » Ouais, elle te regarde tellement que tu es là à te demander si elle à pas un oeil sur toi. « Mais disons qu’il y a plus intéressant là-bas. » Vous n’êtes jamais allés ensemble à ton bar de danseuses, mais à force de lui dire des trucs sur toi, t’as plus tant de secrets. Sauf… ouais, ton infertilité. Vous serez les deux à vous brûler l’iris à la beauté divine des femmes, parce que ouais, toi aussi tu les trouves canon. Et puis vous êtes juste à deux rues de la destination proposée, même si vous êtes pas dans vos plus beaux habits, osef, tu travailles là. Et ta cousine est propriétaire, donc tu devrais être ok.
(Invité)
C’est tellement réjouissant de se dire que l’on fait quelque chose de sa vie qui a du sens. Mon cœur tambourine et un sourire sincère de joie se retrouve sur mon visage, je ne laisse pas paraître plus ma joie sur mon visage, écoutant et respirant la bonne humeur collective. Ce soir nous avons bien bossé, l’association n’est plus une association comme une autre, elle vit, au lieu de survivre. Depuis la rentrée nous avons tous fait pas mal d’efforts pour être le plus présent, pour solliciter des dons et lentement mais sûrement les voix se sont fait. Aujourd’hui je peux compter sur l’aide d’une bénévole comme moi, Esra. Une sulfureuse brune au physique qui désarçonne et à un caractère encore plus malicieux et mystérieux que moi. Une alliée de taille ici quand on se sent seul comme étudiant à donner de son temps et parfois de ses moyens ici. Une envie de se racheter ou bien de faire le bien. Chacun y trouve son compte, moi je sais que je le fais pour moi et pour ne pas sombrer dans mon propre mensonge : la peur de détruire la personne que je suis. Alors je vis à fond sans m’arrêter, sans perdre pied, en avançant encore et toujours. L’euphorie retombe peu à peu alors que le rendez-vous est programmé pour le mardi d’après, le week-end est libre pour tous et en profiter réellement cette fois, c’est la première fois que je ne vais pas aller les aider un week-end depuis la rentrée, j’avais souri au commentaire d’Esra sur notre collaboration, ce sourire n’en est pas parti et il s’agrandit lorsqu’elle me propose d’elle-même de venir l’accompagner « Bien sûr qu’on est une team d’enfer, t’as vu nos gueules ? Sans nous vanter, on a quoi de charmer n’importe quel personne pour le profit de l’assoc’ ! J’avoue c’est mal, mais bon, ce n’est pas notre faute si les gens nous matent plus qu’ils nous écoutent ? –Je m’approche d’elle, elle me parle de la gérante de l’association et j’en souris, elle est vraiment folle et elle me plaît bien comme ça, mais chut – Plus intéressant, hein ? Je ne sais pas si c’est le genre d’endroits qu’un homme respectable comme moi irait là-bas, mais après tout, on y va là-bas ensemble, alors je n’ai rien à craindre de me faire violé par des nanas en folie, tu me protégeras corps et âmes, n’est-ce pas Esra ? » Dis-je avec une malice dans le regard, je n’insiste pas plus et échappe à la vigilance de notre bien aimée gérante, ma main glisse de mon bras à sa main, l’attrapant au passage et la tirant près de moi, une proximité dangereuse mais dont nous connaissons tous les deux les limites. Je nous sors et la regarde, sa veste en main, tel un gentleman j’y ai pensé. J’enfile la mienne, un gilet léger qui me suffira, mon portefeuille est dans ma poche, tout est prêt. J’espère seulement que tout se passera bien, car au fond, la seule chose qui peut me rendre fou est bien la présence d’armes dans ce genre de lieu. Je finis par lâcher sa main lorsque je lui ai tendu sa veste et j’attends à présent qu’elle me mène dans cet endroit si mystérieux « J’espère que cette endroit est aussi intriguant que toi ma chère. Sinon moi aussi je demande à avoir une fameuse danse en compensation.. . » Dis-je avec un air de défi dans la voix, elle le sait, j’aime la taquiner pour savoir le vrai du faux de personne, comme elle. Mais ça, c’est une autre histoire, le jeu de dupe n’en est qu’à son commencement entre elle et moi. Douce douce brune, tu ne m’auras pas comme ça.. même sans tout tes vêtements, je résisterais à toi.