ALEKSEI SERGEI D. IOJOV ► theo james.

Habillé d'un somptueux costard noir, une chemise blanche avec des magnifiques boutons de manchette, une cravate. Une coiffure que tu avais soigneusement réalisée, tu te trouvais au milieu d'un grand nombre de personnes. Portant un masque noir, cachant la moitié de ton visage. Tu dansais en compagnie d'une charmante jeune femme.

La valse, cette fameuse danse que ton père t'avait ordonnée d'apprendre. Tu avais participé à des cours de danse quand tu étais petit, tu savais donc parfaitement danser : Valse, tango, et bien d'autres. À chaque pas, tu repensais un peu à ta vie, à ce que tu avais vécu. Une vie que beaucoup voudraient avoir, tu as toujours eu tout ce que tu désirais. Du moins, tu vivais une vie parfaite, tu avais des amis, des parents toujours présents, de l'argent et des jouets à ne plus savoir en quoi faire. Malheureusement, tu ne pouvais pas avoir une vie parfaite jusqu'au bout, un accident de voiture et ta vie se sont mise à basculer. Tu as retrouvé ta mère dans un lit d’hôpital, branchée un peu partout. Elle avait le visage déformé et des énormes plaies un peu partout sur son visage. Personne ne t'a jamais rien dit, mais tout le monde le savait, elle ne se remettrait jamais de ces blessures, bien trop importantes. Tu n'as pas voulu quitter sa chambre, tu dormais à ses côtés, espérant un jour qu'elle ouvre les yeux et qu'elle te prenne dans ces bras. Tu as attendu, tu as prié pendant des semaines, sans relâche... La fatigue s'installait dans ton corps et sur ton visage, l'envie de manger n'était toujours pas revenu et tu devenais de plus en plus faible. Les larmes coulaient régulièrement le long de tes joues et tu ne pouvais rien faire pour y remédier. Alors que tu dormais un long bruit strident retentissait dans la chambre. Ils t'avaient obligés de sortir de la chambre pour retrouver ton père. Après quelques minutes, le médecin était venu nous expliquer ce qui s'était passé, mais également vous apprendre qu'elle n'avait pas survécu à ses nombreux traumatismes. C'était le coup de massue qui venait t'achever, qui brisait ton rêve de la retrouver un jour. Une grande tristesse, et pourtant tu avais dû faire avec. La joie de vivre avait disparu et ton sourire n'était plus présent, devenant un petit garçon fermé, froid et distant. Un seul événement et tu avais totalement changé, tu t'en foutais de tout cet argent, tu désirais seulement revoir ta mère, seulement pour lui dire adieu. C'est pourquoi à l'âge de tes quinze ans, six ans après son départ, tu t'étais rendu chez une voyante. Une chose que ton père t'avait formellement interdit de faire, pourtant tu avais ce besoin. Tu n'avais pas obtenu grand-chose et pourtant tu avais lâché un bon paquet d'argent dans ces conneries. Tu as finalement réussi à faire le deuil, reprenant ta vie où tu l'avais laissé. Rattrapant les années de retard, sortant avec tes amis, délaissant parfois le côté famille. Tu avais été remis sur le droit chemin, plus d'une fois. Tu ne ressemblais plus au petit garçon que ton père voulait que tu sois. Il te mettait toujours dans des cases, alors qu'au final tu désirais faire ce que tu voulais. Tu apprenais l'anglais mais également l'italien et le français et tu comptais bien partir un jour de la Russie. Une nouvelle qui n'avait pas plu à ton père, pour ne pas changer.

Tu dansais toujours avec cette jeune femme, la faisant basculer en arrière, sa jambe revenant derrière toi, ses cheveux touchant pratiquement le sol.

Ça ne pouvait que te permettre de te souvenir de ce merveilleux bal de fin de promo, après avoir décroché ton diplôme. Une longue soirée où tu avais rencontré cette jeune femme, tu ne l'avais jamais rencontré dans ton école et pourtant, elle se trouvait dans une section pratiquement similaire à la tienne. Après de nombreux verres et quelques danses, tu avais passé toute ta nuit avec cette charmante jeune femme, se prénommant 'Aliyagha'. C'est ainsi que ta virginité s'envola à tout jamais, de même pour elle. Elle était ta première fois, lors d'une soirée magique, et d'ailleurs, c'était la première fois que tu la voyais comme la dernière. En effet, ton orientation sexuelle ne plaisait pas forcément à tout le monde. Tu étais bisexuel et cela pouvait bloquer certaines personnes, dont elle la première fois. Les hommes, les femmes, tu ne pouvais pas choisir. Et plus d'une fois tu l'avais fait avec un homme, une rumeur qui s'était vite propagée un peu partout et surtout sur les réseaux sociaux et bien évidemment sur le portable de ton père. Il n'avait pas bien mis longtemps avant de te donner rendez-vous dans un restaurant gastronomique. Un chantage, pourtant tu ne pouvais pas faire autre chose que de te plier à ces ordres. Il te menaçait de tout faire pour que ton dossier ne soit pas accepté à Harvard si tu ne décidais pas de devenir un simple hétérosexuel. Il te surveillait constamment, il savait où tu te trouvais, chez qui et avec qui. Une chose qui ne serait certainement jamais arrivé si ta mère était encore là. Elle aurait accepté ta sexualité, elle ne t'aurait jamais demandé de changer quoi que ce soit, elle t'aimait comme tu étais et aurait assumé. Mais la vie en avait décidé autrement, tu devais ressembler à ton père, et être aussi brillant que lui. Tu n'avais pas le droit de faire un seul faux pas, sinon tu savais ce qui allait t'attendre. Tu avais été accepté à Harvard, cette magnifique université que tu avais toujours rêvé d'intégrer. Tu avais un dossier plus que parfait et tu allais participer à l'échange étudiant, un énorme système en grand développement. Tu partais en compagnie de ton père pour dégoter un magnifique appartement mais également des meubles, et des fournitures. Il était reparti à Moscou, mais ne comptait pas te laisser sans surveillance, un ami à lui aller s'installer à Cambridge et ainsi il allait balancer à ton père chaque connerie que tu allais faire.

Les années se sont déroulées sans trop de difficultés, tu rendais parfois visite à ton père à Moscou, retrouvant par la même occasion des amis. Il était rare que tu t'y rendes, alors une fois de retour, tu faisais la fête pendant plusieurs jours. Niveau étude, tu bossais énormément, mettant parfois de coté tes amis et même les nombreuses soirées. Tu voulais réussir, sans devoir refaire des années supplémentaires, car avec le temps tu commençais à reprendre le chemin de ton père. Sauf sur un seul point : les femmes. Tu n'arrivais pas à te caser et te poser plus d'une semaine, préférant être volage et profiter de ta jeunesse. Blessant un bon nombre de femmes, tu t'en foutais, tu étais ce genre de mec. Utilisant les jeunes demoiselles comme de simple objet juste pour ton bonheur. Malheureusement pour toi, à force de t'occuper un peu trop de ces jeunes femmes, tu devais redoubler ton année et en plus de ça, tu devais trouver une femme, sinon ton père n'hésiterait pas à te marier de force avec une femme qui plairait à ton père. Alors en plus de te concentrer sur tes études, tu devais trouver quelqu'un au plus vite, sinon tu allais finir de marier avec une femme que tu ne désirais pas. Comme quoi ta vie n'était pas simple et ne le serait certainement jamais.

Ta danse se termina subitement, laissant la jeune femme en plan et quittant ce bal. Ce n'était pas toi, ce n'était pas ton style de soirée, tu allais retrouver tes amis pour fêter cette fin d'année comme il se le devait.