Non, non je ne suis pas du tout en train de t'éviter , non du tout [Soliman]

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

Le Summer Camp était fini, et je pouvais le dire, Enfin ! Entre les histoires avec mes frères, Solweig , l'accident , le coquart que je me tapais depuis quelque jours... J'étais bien contente. Les cours n'avaient pas encore recommencés, mais j'étais bien à la bibliothèque. Et ce n'était pas vraiment pour étudier, à vrai dire que je faisais plutôt semblant. Depuis un an, j'y allais assidument pour voir un certain Soliman. D’ailleurs, j'avais pu savoir son nom, par rapport aux rumeurs. J'avais bien remarqué que c'était le genre de gars populaire, que tout le monde connait, que tout le monde aime ou pas mais qui ne passe en aucun cas dans la case ''indifférence''. En parlant d'indifférence, eh bien je ne l'étais pas en ce qui concernait le jeune homme, même si j’essayais de me persuader que non et que les rumeurs que j'entendais sur lui étaient une bonne preuve qu'il ne fallait pas que je m'attarde sur son cas.

Je relève la tête, et qui vois-je ? Soliman. Instinctivement, je recule ma chaise, pour me relever et partir … Après tout il était sûr que l'étudiant avait remarqué, que je l’évitais ou étrangement que j’évitais d’aller à la bibliothèque à l’heure où il s’y trouvait. Je me lève, en espérant qu’il ne me remarquera pas. Mais c’était tout simplement impossible, vu qu’il n’y avait presque personne… Quelle idée de se pointer à la bibliothèque avant la reprise des cours. J’avance vers la sortie, je croise son regard, il bloque le passage. Je dis faussement agacée « Tu pourrais t’écarter ? »

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

Depuis la fin du Summer Camp j’avais été un homme définitivement occupé, entre Charlie mon ex petite amie datant de six ans qui revenait en force après avoir perdu notre haine commune sur la route, Maxwell qui, après six mois revenait à Harvard ainsi que Viktor et Doll avec qui je venais de subir ce que j’appelais la meilleure soirée de l’année en profitant de mon premier plan à trois je ne savais clairement plus où donner de la tête et cette semaine était plus calme pour mon plus grand plaisir. Certes les cours avaient déjà repris mais ça n’était qu’un bref détail, mes journées restaient très calmes, ma sixième année risquait d’être la dernière après-tout puisque je m’étais rendu compte que j’avais mon master et qu’il n’y avait plus besoin d’aller plus loin pour devenir psychologue pour enfants comme je le désirais. Plus que quelques diplômes indépendants de l’université à remporter haut la main et j’en aurais définitivement terminé avec mes études. Bref, comme souvent depuis plus d’un an j’étais de retour à la bibliothèque, j’aimais cet endroit parce qu’il était calme et que je pouvais y passer du temps dans la plus grande des discrétions. Bon, d’accord, peut-être que j’y revenais souvent parce qu’il y avait cette fille qui m’intriguait, Rose, vingt ans d’après ce que j’avais pu savoir en menant ma petite enquête, être populaire me permettait en effet de tout savoir sur les personnes qui m’entouraient.

Depuis les dernières semaines de cours de l’année précédente il y avait quelque chose de différent, cette dernière était beaucoup plus distante et faisait en sorte de m’éviter ce qui, soyons francs n’était pas vraiment à mon goût, la retrouver aujourd’hui à la bibliothèque était l’occasion parfaite pour lui rentrer dans le lard. L’interceptant dans sa tentative de fuite je l’empêchais d’atteindre la sortie de notre rangée de bouquins. « Tu pourrais t’écarter ? » Je faisais mine de réfléchir. « Hm… Non ! » Je lui adressais un petit sourire tout en enchainant. « Moi c’est Soliman et toi c’est Rose d’après ce que j’ai cru comprendre ! »

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

J'avais entendu plus au moins des rumeurs à propos de Soliman. Je savais pertinemment qu’il était populaire, et qui dit personne populaire dit rumeurs… Si je croyais à ce que j’entendais sur le jeune homme ? A Moitié ou je devrais plutôt dire pas du tout pour être précise. J’essayais de l’éviter en me disant que toute manière nous étions trop différents. J’avais bien dit ‘’ essayer’’ car à cet instant précis, c’était complètement raté vu que nous étions tous les deux dans la bibliothèque. J’entrepris, une évasion, pas des plus discrètes. Je le regarde et faut avouer que ce que je fais à cet instant même, n’est pas très compréhensible, enfin surtout pour lui. M’avançant pour sortir, l’étudiant m’en empêchait. Il n’est pas sérieux là ? Malgré qu’après tout je ne le connaissais pas, étant donné que ne nous sommes jamais adressé la parole. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais eu le pressentiment qu’il allait faire cela. Je soupire en lui disant « Tu pourrais t’écarter ? » Quelques secondes s’écoulèrent et qu’est-ce que j’entends ? « Hm… Non ! » Aha, ça commence bien. Il arbore un sourire en rajoutant « Moi c’est Soliman et toi c’est Rose d’après ce que j’ai cru comprendre ! » Bon le calcul était simple, je ne lui avais jamais parlé, il s’était donc bien renseigné. J’esquisse un sourire, car même si je m’oblige à être agacée, le fait que Soliman sache mon nom par je ne sais qui, me faisait quelque chose. « Euh … oui c’est ça. Je peux passer maintenant ? » Oui j’étais quand même décidé à m’enfuir. Et là je voyais bien qu’il était aussi décidé à rester planter là.

Je le regarde et j’ai bien l’impression qu’il ne me laissera pas partir. Ah oui d’ailleurs pourquoi ? « Et je pourrai savoir pourquoi tu me bloques au juste ? » C’était peut-être pas une bonne idée cette question, surtout qu’il pouvait aussi s’en poser. Comme pourquoi soudainement je n’allais plus à la bibliothèque, ou simplement pourquoi je l’évitais ? J’avais la réponse, mais je préférai grandement qu’il soit dans l’ignorance, à par s’il s’en doutait déjà.

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

Je n’étais pas un garçon qui avait l’habitude de prendre à cœur toutes les rumeurs qui circulaient sur moi, heureusement d’ailleurs sinon je n’aurais jamais le temps de faire autre chose puisque j’apprenais par mes amis tous les jours de nouveaux trucs. Une fois j’avais fait l’amour à une vache faute d’avoir du succès auprès des filles, une autre fois je m’étais marié à New-York pendant le week-end avec une péripatéticienne top budget… Oh et le meilleur pour la fin, j’avais même entendu dire que j’avais participé à une tournante avec des travelos pendant une virée au Brésil, fallait-il déjà que je sois parti au Brésil et j’en étais loin. Passons, tout ça pour dire que j’étais un peu dans le même cas qu’une star internationalement connue, à Harvard j’en entendais des vertes et des pas mures à mon sujet et honnêtement je n’en avais rien à faire, si les gens s’amusaient en crachant sur ma gueule qu’ils continuent, au moins on ne m’oubliait pas. La seule chose qui pouvait être dérangeante c’était au niveau de mes amis mais eux, s’ils étaient vraiment des amis connaissaient parfaitement ma vie et pouvaient avoir confiance en moi. Je pouvais ainsi faire un tri considérable dans mes relations grâce à toutes les langues de pute de l’université. La seule personne qui m’intriguait c’était Rose, je savais très bien qu’elle me connaissait et c’est peut-être à cause de ça qu’elle était si distante depuis quelques semaines, elle ne venait même plus à la bibliothèque. Je saisissais l’occasion de la voir s’enfuir pour bloquer le passage, je voyais bien qu’elle était gênée. Parfait ! « Euh … oui c’est ça. Je peux passer maintenant ? » Je souriais amusé ne bougeant pas d’un poil. « Euh… Non ! » Je n’étais pas très bavard mais mon sourire en disait long sur mes intentions de la retenir ici un petit moment.

« Et je pourrai savoir pourquoi tu me bloques au juste ? » Je souriais une nouvelle fois restant entre la porte, si quelqu’un d’autre voulait venir ou sortir de la pièce il ne pourrait pas, elle aurait pu faire en sorte de partir en même temps. « Peut-être que je te dirais tout si tu me dis pourquoi tu m’évites ? Dis-moi… Qu’est-ce que j’ai fait cette fois ? Je suis le petit fils du créateur du McDonalds ? J’ai couché soixante fois en une seule journée ? Racontes-moi tout ! » Je n’étais pas stupide et je mettais les pieds dans le plat comme à mon habitude.

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

Les Rumeurs ... Boite à Pandore du "grand n'importe quoi " et malgré qu'Harvard abritait les grosses têtes des quatre coins du monde, elle ne faisait pas exceptions aux ragots. Heureusement, je n'avais pas ce problème, j'étais assez discrète et réservée alors l'hyper popularité de ne me collait pas à la peau, pas comme certain... Et plus précisément je pensais au cas de Soliman. Le gros problème avec les rumeurs est que même si vous êtes en pleine hibernation , que vous êtes le plus gros geek du monde , eh bien elles arrivent souvent à vos oreilles. Alors même si j'essayais de ne pas trop m’intéressée à ce qu'il se disait, j'étais quand même au courant. D'ailleurs sur Monsieur qui me bloque la porte donc je ne peux pas m'enfuir y'en avait pas mal, plus bizarres les unes que les autres. Et même si je savais pertinemment , enfin j'espère ... que tout ceci était faux , ça m'agaçait. Pourquoi ? Parce que même si je connaissais pas vraiment Soliman, je l'appréciais, enfin à cet instant ça crevait pas vraiment les yeux , vu que je voulais prendre le poudre d'escampette.

Après avoir confirmer que ses recherches sur mon nom étaient bonnes, je lui demande une deuxième fois , si je peux passer. Le jeune homme sourit. Et je connais ce sourire, j'en ai pas fini avec lui. Et son « Euh… Non ! » confirme ce que je pensais. Je lui demande, alors pourquoi me bloque t-il ? « Peut-être que je te dirais tout si tu me dis pourquoi tu m’évites ? Dis-moi… Qu’est-ce que j’ai fait cette fois ? Je suis le petit fils du créateur du McDonalds ? J’ai couché soixante fois en une seule journée ? Racontes-moi tout ! » Bon, au moins il avait crevé l'abcès, de toute manière je pense pas que j'aurais pu tourner autour du pot pendant très longtemps. " Tu crois vraiment que je crois à ces conneries ? Et Imaginons que ce soit vrai , tu fais ce que tu veux." Bien , Rose répondre par une question par une autre , super. Je rajoute " On n'est juste trop différents" C'est la pire justification que je pouvais donner.

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

J’étais un peu comme tout le monde, soyons francs un instant, j’en connaissais plein qui disaient qu’ils n’avaient pas envie d’en savoir plus sur les autres, que les rumeurs étaient toujours fausses de toute manière et les trucs dans le genre. Non, nous avions tous une pointe de curiosité qui donnait envie d’en savoir plus sur une personne même si on la connaissait seulement de vue. C’était le genre humain et personne ne pouvait être blâmé pour sa curiosité du moment que ça ne devenait pas malsain, après on appelait ça des psychopathes. Lorsqu’il y avait une rumeur j’étais le premier au courant, être populaire avait ses avantages et après je menais généralement mon enquête pour en savoir plus, je savais rapidement si ce que l’on me racontait était vrai et ces derniers temps les potins étaient vraiment véridiques, pas tous bien sûr mais il y en avait un plus grand nombre qu’à une certaine époque. Je n’étais pas de ceux-là, constamment visé par d’horribles rumeurs je n’y prêtais plus vraiment attention, au début je m’en défendais mais je m’étais vite rendu compte qu’il n’y avait aucun intérêt puisque l’on m’écoutait toujours d’une oreille.

« Tu crois vraiment que je crois à ces conneries ? Et Imaginons que ce soit vrai , tu fais ce que tu veux. » Je souriais une nouvelle fois ne perdant pas mon temps pour lui répondre, lui témoignant mon avis sur la question qu’elle me posait plus ou moins volontairement. « Oui, je pense que tu y crois et c’est pour ça que tu prends la fuite, j’ai des arguments en béton n’essaye pas de me faire croire que c’est faux, on gagnera du temps comme ça. » Je lui adressais un petit clin d’œil amical prêt à entendre ce qu’elle mourait d’envie de me dire à présent. « On n'est juste trop différents. » Je souriais, je ne prenais pas mal la chose, habitude quand tu nous tiens. Retirant ma main du passage je lui demandais d’un ton assuré. « Oui… Je suis vraisemblablement trop populaire mais passons… Si tu veux partir tu peux, sinon ma table est à quelques mètres, libre à toi de suivre les rumeurs ou d’aller au-dessus. »

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

Je pense qu'a cet instant , je pouvais me remettre en question. Je prétendais ne pas écouter les rumeurs, faire comme si ce n'était que des mots racontés par des gens qui n'ont que ça à faire , et là je faisait un peu comme ces gens qui jugeait sans savoir . Et pourtant je n'aimais pas ça , mais faut l'avouer c'est bien ce que j'étais en train de faire. Et vu le sourire de Soliman , c'est évident qu'il avait tout compris. D'ailleurs , il ne tourne pas longtemps autour du pot. Directement on n'en vient au sujet du qu'est ce que j'avais entendu pour vouloir partir à sa moindre présence . Et qu'est-ce que j'avais répondu ? Une réponse pas tout à faite convaincante ... j'aurais peut-être dû la garder en y repensant. Il esquisse un sourire en me disant « Oui, je pense que tu y crois et c’est pour ça que tu prends la fuite, j’ai des arguments en béton n’essaye pas de me faire croire que c’est faux, on gagnera du temps comme ça. » Mince et moi qui voulait continuer à jouer ma tête de mule. Comment ça il a des arguments en bétons ? Intérieurement j'avais envie de lui dire que c'était faux , que j'y croyais pas , ou un tout petit peu alors ... Conclusion, c'était vraiment pas clair. Le jeune homme me fait un clin d’oeil , j'en déduis qu'il ne m'en veux pas. Même si, je réagissait un peu comme un gosse de 8 ans.

Alors je lui réponds un truc bateau, mais pas complètement faux. On n'est différents , il le sait , je le sais aussi. Il sourit de nouveau. « Oui… Je suis vraisemblablement trop populaire mais passons… Si tu veux partir tu peux, sinon ma table est à quelques mètres, libre à toi de suivre les rumeurs ou d’aller au-dessus. » Il retire sa main, me laissant le champs libre. Et je me dis que je peux pas partir comme ça , car de un , ça confirmerait bien l'idée que j'y crois à ces ragots et je de deux j'ai pas tant envie que cela de partir. Je ne réponds rien , j'avance vers sa table et m'installe. " Tu sais ... j'y croyais pas vraiment , enfin pas trop, c'est juste que tu m'intimidais un peu... " Un peu beaucoup ouais.

Soliman. A Marlson & Rose Evannah.M Morrighan

Je n’étais pas habitué à faire dans ce que j’appelais la paperasse de la parole. Inutile de brasser du vent pendant dix ans lorsqu’il n’y avait qu’une ou deux choses à dire. Pas attiré par les langues de bois je parlais aussi vite que je pensais et parfois je regrettais justement d’avoir été plus loin que je ne l’aurais cru dans mes mots. Mon impulsivité serait un jour la cause de ma perte et j’en avais totalement conscience, je m’en fichais même pour être honnête, être faux-cul ne m’intéressait pas et tout le monde sur le campus le savait. J’aimais cette manière d’être, au moins j’avais la satisfaction d’avoir la confiance de mes amis, ils savaient qu’il n’y avait rien à aller apprendre ailleurs, si je voulais leur dire merde je le faisais que ce soit un motif pour ne plus être leur ami ou non. Du coup je m’étais encore moins retenu avec Rose, nous ne nous connaissions pas vraiment après tout, j’en avais appris énormément sur elle via mes diverses sources du coin mais jamais nous n’avions échangé plus qu’un petit sourire bien placé, un ou deux regards à chaque fois que nous nous croisions à la bibliothèque.

Après lui avoir fait comprendre qu’elle n’avait pas à faire genre qu’elle ne croyait pas aux rumeurs à mon sujet parce qu’elle était cramée, oui, nous n’avions pas tous fait mensonge LV1, ce n’était d’ailleurs pas non plus mon cas, j’étais incapable de mentir sauf lorsque c’était pour venir en aide à un ami parce qu’en amitié j’étais prêt à mourir pour ne pas faire du mal. Je retirais mon bras du mur lui offrant la possibilité de partir ou de me rejoindre à ma table éloignée de l’entrée. Je la quittais et souriais au moment où je reconnaissais son parfum. « Tu sais ... j'y croyais pas vraiment , enfin pas trop, c'est juste que tu m'intimidais un peu... » Je souriais amusé lui avançant sa chaise pour qu’elle puisse s’asseoir comme l’aurait fait tout bon gentleman qui se respectait. « Je vois, il parait que je suis intimidant mais rassures-toi. J’ai bien déjeuné ce matin. » Je souriais une nouvelle fois. « Moi c’est Soliman même si tu le sais déjà. » Des présentations officielles quoi.