Les amis sont de l'or dans ce monde en perdition (zola)

Le jour était arrivé. Enfin. J'étais presque excité d'être là, à l'attendre sur un banc au milieu de l'université près du Memorial Hall. Je ne cessais de regarder à droite ou bien à gauche, n'en pouvant plus, priant pour que les minutes défilent à toute vitesse. Aujourd'hui j'allais de nouveau revoir Zola, jeune femme rencontré il y a quelques années en France, quand je n'étais pas plus haut que trois pommes. A l'époque, le peu de temps qu'elle et sa famille était resté dans notre région avait été une renaissance pour le gamin que j'étais. Une compagnie bien utile et agréable. Malheureusement, restant seulement pour la durée des vacances, la jolie petite fille au teint basané m'avait rapidement quitté, laissant rapidement un vide au fond de moi. Heureusement, ce qui nous avait sauvé était la merveilleuse invention qu'était internet. Nous permettant de garder tout de même contact, et pendant toutes ses années, notre amitié s'était agrandis. Tout comme nous d'ailleurs. Pas une seule semaine se passait sans avoir des nouvelles l'un de l'autre. Et cette année était un grand cap pour nous deux, on allait enfin se voir, ou du moins de nouveau se voir et c'était, pour moi, une grande nouvelle. J'allais enfin pouvoir la découvrir sous un nouvel angle, comme sentir son parfum, découvrir ses tics mais aussi redécouvrir son visage, cette fois-ci de jeune femme. Le ciel particulièrement ensoleillé cet après-midi, malgré le froid glaciale qui régnait sur Cambridge, me chauffait les quelques centimètres de peau visible. En hiver, particulièrement je ne supportais pas le froid, ce pourquoi j'étais plutôt bien couvert. C'est alors qu'une jolie brune pointait le bout de son nez en cherchant visiblement quelqu'un à son tour. C'est elle. Ce sont les même traits mais surtout exactement les même yeux. Magnifique. Me levant, j'arrivais vers elle, en lui prenant tout d'abord sa main. Zola ?

@"Zola A. Guerlain"

J'éprouvais rarement une excitation aussi intense en ce qui concernait les gens, mise à part pour ma famille. Je les voyais rarement depuis un an et malgré les appels vidéo et/ou photos, je n'avais pas grand contact avec eux. Bizarrement j'en soufrais, bien plus que je ne le pensais et avait juste hâte de les revoir prochainement. Malgré tout, j'avais la chance d'être bien entouré à Harvard et encore plus quand mes yeux rencontrèrent ceux de Zola. Je savais que c'était elle. Un peu tremblant, je me sentais légèrement timide tout d'abord en ne sachant pas comment me comporter avec elle. Entre l'ordinateur et le réel, il n'y a qu'un pas, mais quand on passe une dizaine d'année et que la forme physique de votre ami se révèle être un écran rectangulaire, il est clair que c'est un choc. Doucement je serrai sa main, en attendant qu'elle me reconnaisse, même si cela devait durer plusieurs heures, j'avais envie qu'elle puisse tout de même deviner qui j'étais. « On se connait ? » Je souriais, ne pouvant contenir mon amusement. « Plutôt oui. » répliquais-je en scrutant moi aussi son visage, ses yeux charbonneux, ses cheveux couleur ébène, son nez fin et délicat, ses dents d'une blancheurs éblouissantes ainsi que ses lèvres charnues. Je ressentais déjà sa sympathie et encore plus quand elle découvrit qui j'étais réellement. « Ambroise c’est toi ? » Ne pouvant me retenir, je l'a prenais dans mes bras en bon français que je suis. Bien souvent mes manières familières ne plaisait guère aux gens que je côtoyais, mais j'étais ainsi. « BINGO! » répondis-je en l'a serrant d'autant plus. La lâchant enfin, afin qu'elle puisse respirer, j'ajoutais « Tu vas bien ? Tu aimes Cambridge ? Il fait vraiment beau aujourd'hui tu ne trouves pas ? T'habites vers où ? T'es en quel cours déjà ? » en l'interrogeant d'une multitude de question sans pouvoir m'arrêter. Je voulais absolument tout savoir, c'était plus fort que moi. J'avais envie de prendre soin d'elle et qu'elle se sente bien, comme une reine.