til it happens to you, you don't know how it feels (nolhan)

J'avais passé toute la soirée à attendre que Monsieur soit enfin prêt. "Quand on est mécano, on finit tard" et bla-bla-bla. Tolérante -avec lui surtout- j'en avais donc profité pour me préparer avant de sortir en compagnie de Nolhan. J'avais moi aussi une tonne de boulot en ce moment, avec les partiels en approche et les dizaines de plans d'architecture que je devais rendre, je ne m'en sortais plus. Pour notamment me vider l'esprit et passer une soirée sans devoir me torturer les méninges, j'avais appelé Nolhan, mon ami de longue date maintenant. J'avais réellement besoin de décompresser, loin de cet appart dans lequel je passais le plus clair de mon temps depuis trois semaines. Pour l'occasion, j'avais décidé d'attacher mes cheveux dans une tresse en épi. Cela faisait quelques jours que je n'avais pas pris le temps de me coiffer, ne côtoyant pas grand monde ces temps-ci. J'avais même sorti la tenue de rigueur : une magnifique robe, arrivant au dessus des genoux, d'une couleur bordeaux, habillée mais pas trop. Ouais, je voulais me faire belle -un peu pour lui je l'avoue- mais surtout pour moi. Je ne prenais même plus le temps de me pomponner, moi qui suis pourtant toujours apprêtée, c'est fou. Enfin prête, je m'installais dans mon canapé, terminant le thé que je m'étais préparée un quart d'heure avant. L'heure tournait, et toujours pas de traces de Nolhan.. décidément, j'aurais dû me rendre au bar au lieu de l'attendre, mais ce dernier avait insisté pour venir me récupérer.

Nolhan avait fini depuis quelques temps déjà. De retour à son appartement, il avait pris sa douche, avait enfilé de nouveaux habits - ouais le cambouis c'était pas top pour sortir - et avait mangé un bout. Dire qu'il s'était dépéché pour arriver à l'heure à son rendez-vous serait mentir. Voilà un défaut que Nolhan n'arrivait pas à corriger: son manque de ponctualité. Il trouvait toujours plein de choses à faire au moment de partir, et au final, lorsqu'il disait une heure à quelqu'un, il fallait toujours compter une demi-heure voir une heure de plus. Et malheureusement pour Elena, elle en faisait les frais. Le châtain, en voyant l'heure tourner, se dit tout de même qu'il était temps de partir. Il prit alors ses clefs, verrouilla son appartement et prit sa voiture jusqu'au quartier de la belle blonde. Une fois garé, il se rendit jusqu'au logement de son amie de longue date qu'il connaissait très bien. Ils avaient l'habitude de se voir et de se rendre chacun chez l'autre. S'attendant à une remarque sur son retard, l'homme frappa à la porte et attendit qu'on vienne lui ouvrir. Une fois face à la blonde, Nolhan esquissa un sourire en haussant les épaules. « Superman a dû aider deux ou trois victimes sur le chemin... tu comprendras son retard. » dit-il en parlant de lui à la troisième personne, bien conscient que son excuse était bidon. Il avait donc choisi l'humour. Elena était très belle avec sa robe bordeaux et sa coiffure. Nolhan n'était certainement pas indifférent à sa tenue, si à son corps tout court. « Tout ça pour moi? Je suis gâté ! » continua-t-il sur le ton de l'humour, bien qu'il le pensait réellement.

Je suis toujours très ponctuelle, et je déteste les personnes qui ne le sont pas. Pourtant, j'en connais un paquet qui se permettent d'arriver en retard à peu près tout le temps. Au final, j'ai l'habitude avec Nolhan, donc je lui pardonne à chaque fois au bout du compte. Je venais à peine de déposer ma tasse vide dans l'évier que la sonnerie de mon appartement retentissait. Je roulais des yeux, partant ouvrir la porte à mon ami. Je lui adressais un petit sourire amusé quand celui-ci essayait tant bien que mal de se défendre, avec toujours plus de vantardise. « Ah oui ? J'espère que tu les as vraiment sauvées et pas mises encore plus dans le pétrin. » Il se permettait de sortir une excuse absolument nulle donc je me permettais à mon tour de le taquiner un peu, un air suffisant affiché sur mon visage. Nolhan avait à priori observé les efforts que j'avais fourni pour ne pas ressembler à un boudin. Je souriais de plus belle à son compliment caché, papillonnant des sourcils telle une mannequin sortie d'un magazine. « Sois pas trop prétentieux quand même hein. Je suis sûre que je vais tous les faire fondre là-bas, ça sera à toi de jouer pour me garder près de toi. » Je lui adressais un petit clin d'œil avant d'attraper mon manteau blanc. Je fermais la porte derrière nous pour enfin nous diriger vers la voiture de Nolhan. J'avais même un chauffeur, si c'est pas beau ça. « J'avais pensé au Paint Bar si ça te convient ? » On ne sait jamais, peut être qu'il préfère aller ailleurs.