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« Merci pour ce soir… je vous retrouve la semaine prochaine et surtout gardez l’espoir » leur annonça le responsable, un homme d’une quarantaine d’années qui avait tout le respect et l’admiration de Bonaventure. Cet homme revenait de loin et menait une vie où la lutte était constante et pourtant, il trouvait encore le temps d’aider les autres, de les guider sur le droit chemin. Bonaventure attrapa sa canne ainsi que son éternel chapeau. Il sortait rarement sans ce accessoire de mode, lui donnant un petit côté marginal qu’il affectionnait tant. Sa veste à nouveau sur les épaules, il salua quelques personnes, des habitués de son groupe de parole. Cela faisait un an et demi qu’il assistait à ces discussions afin de garder le cap, de ne pas craquer et replonger plus durement dans l’enfer des médicaments et de la drogue. Il aimait se dire qu’il avait réussi le plus gros mais ce serait se mentir : prendre la décision de se soigner avait été facile… se soigner beaucoup plus. Pourtant, aujourd’hui, il était clean comme l’attestait sa petite médaille mais l’envie de se réfugier dans ce paradis artificiel continuait de le poursuivre. Heureusement, aujourd’hui, la vie lui souriait un peu plus : Mira était entrée dans sa vie et il espérait continuer encore très longtemps à mériter son amour. Sur cette pensée, le jeune homme quitta le centre qu’il fréquentait. Il avait fait exprès de le prendre le plus loin possible de l’hôpital : il n’avait pas l’intention de mettre ses collègues au courant de son ancienne addiction. Sa main plongea dans sa poche et en sortit son paquet de cigarette. Finalement, il avait remplacé un vice par un autre mais la cigarette était encore moins nocive. Un rapide coup d’œil à son téléphone portable l’informa que sa mère avait essayé de le joindre. Elle s’inquiétait toujours malgré l’année écoulée. Il tenta de la rappeler mais tomba sur sa boite vocale. « Salut maman, juste pour te dire que tout va bien. Je sors du groupe… ça s’est bien passé… J’ai un peu parlé ce soir alors je me dis que je suis sur le bon chemin. Je t’embrasse » laissa-t-il comme message. Il rangea son téléphone et s’apprêtait à rejoindre sa voiture quand il tomba nez à nez avec une vieille connaissance. Son ex petite amie. « Bonsoir Leanne… ça.. hum ça faisait longtemps » lâcha-t-il maladroitement.
@Leanne Cohen©TOWNTROTTER.
(Invité)
13 décembre 2016. Etre addict à quelque chose, je peux dire avec certitude que je connais cette sensation. Je ne me suis certes pas droguée, je ne suis pas tombée dans les méandres de l'alcool. Mais le travail lorsqu'on y passe toutes ses nuits à ne plus en dormir, peut rapidement devenir une véritable addiction. Tout ceci était quand j'étais en médecine mais je me rends compte à quel point cette addiction peut revenir plus vite qu'on ne le pense. Parce qu'étant en droit, la charge de travail est presque équivalente à celle des étudiants en médecine et étant du genre ambitieuse, je me donne toujours à fond pour réussir. Sans doute un peu trop au final. Voilà pourquoi une amie qui est tout autant addict au travail que moi m'a parlé récemment d'un groupe qui se trouve en centre ville, non loin des drogués anonymes. Au départ, j'étais réticente à aller à ce groupe car je me considère pas tellement comme un bourreau de travail mais j'ai décidé d'y aller plus par curiosité. Une heure était donc passée, la séance de groupe était passée à toute allure, tellement je me suis sentie concernée par le sujet au final. En sortant, je vins jeter un rapide coup d'oeil à mon téléphone, pas d'appel de ma mère, c'est que tout va bien pour Millie. Je décide alors de commencer à marcher direction le campus, profitant de cette douce mais froide fin de journée pour rentrer tranquillement au campus. Mais au détour d'une rue, mon regard vint tomber nez à nez sur Bonaventure, mon ex petit ami. Il semblait aller mieux que la dernière fois puisqu'il marchait à l'aide d'une canne. Il vint alors me saluer et je décide de venir lui répondre. "Bonsoir Bonaventure. Oui cela faisait longtemps, tu m'as l'air d'aller mieux que la dernière fois, je suis contente", lui fis je, tout en lui adressant un léger sourire avant de reprendre un peu timidement. "Et sinon quoi de neuf depuis la dernière fois ?", lui demandais je, tout en sachant que la dernière fois était le jour où il a rompu avec moi, autant dire pas un jour des plus joyeux. Mais après tout, les ruptures font partie de la vie, du moment qu'ils ne nous empoisonnent pas, n'est ce pas ? je vins alors attendre sa réponse, tout en me tortillant discrètement les doigts à cause d'un léger stress qui vint apparaitre.