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Effrontée, je me défis de l’emprise de ses doigts sur mon menton, essayant de faire abstraction de mon pouls qui s’accélérait, de mes joues qui s’empourpraient, tentant de sauver vainement les apparences en répliquant à l’interrogative que peut être, vierge je ne l’étais pas. Et il ria. Pire affront qu’il pouvait me faire, je crois. Parce que vexée, je répliquai de plus belle : « Bah quoi ? Ca te paraitrait complètement improbable qu’un mec ait pu vouloir faire –des folies de mon corps- comme tu le dis si bien ? » J’étais si laide que ça alors ? Si insignifiante ? Si transparente ? Au point qu’il n’arrive même pas à imaginer l’éventualité que quelqu’un ait pu un jour me désirer. Voilà comment j’interprétais son rire en m’énervant un peu. Jusqu’à ce que ça dégénère encore plus… Que dans mon envie de le provoquer, il me fit prendre conscience que je m’étais mépris sur son rire un peu plus tôt. Ses paroles, ce sujet sulfureux, de sa sexualité, de la mienne, pourquoi je m’étais lancée là dedans ? Et comment je m’étais retrouvée là ? Mon envie de flammes, mon besoin de passion, mon désir d’être sur le devant de la scène, au cœur des attentions, au cœur de SON attention. Et une fois dans cette pièce adjacente, porte refermée derrière nous, ses mains emprisonnèrent mon visage, ses lèvres capturèrent les miennes et le feu que je souhaitais tant déferla au creux de ma poitrine. Passé la surprise, le quasi imperceptible recul, me voilà répondant avec urgence à la pression de sa bouche contre la mienne, mes doigts courant même dans son dos, s’appuyant sur sa nuque comme pour l’empêcher de filer, d’arrêter, d’éteindre ce feu qu’il avait allumé. Dans ma tête, il y avait cette petite voix qui m’hurlait que c’était mal, que ce n’était pas ainsi qu’une princesse se comportait, qu’il fallait que je le repousse, que je le stoppe, que je m’éloigne. Et pourtant, quand le baiser prit fin, je restais là, devant lui, front contre front, mordant mes lèvres comme pour prolonger un peu le goût délicieux d’interdit de ce baiser que l’on venait d’échanger. « Je n’ai peut être pas envie de le montrer –au monde-… » Parce que ça me retomberait dessus, un jour ou l’autre. « Promets moi que tu n’en parleras pas… » Personne incluant Cece. « Ne dis rien Amare. » lui demandai-je, mon regard brûlant planté dans le sien. « Ne dis rien à personne et embrasse moi. » répétai-je, ajoutant cette deuxième injonction, réclamant encore ses lèvres contre les miennes.(Invité)