I can't explain... ft. Xavucine

Please, forgive me

Xaver & Capucine

Les fêtes de fin d'années approchaient doucement et Capucine avait la sensation de ne pas s'en sortir. Pour commencer, elle savait qu'elle ne pourrait pas passer Noël à Londres avec sa famille à cause de foutus examens qu'elle allait passer juste avant le 24 Décembre. Elle n'aurait pas le temps de prendre le dernier vol pour Londres et était condamnée à passer Noël, seule, à Boston. Loin de sa famille, ça n'allait pas être un super Noël. Elle savait qu'elle se contenterait de le passer sur sa console en se gavant de chips et de lait de coco frais, rien d'autre. Même boire une bière seule ne lui disait rien. Elle s'était bien gardée de râler auprès de Sofia pour éviter qu'elle ne passe pour une pauvre malheureuse, il y avait toujours pire qu'elle. Assise à sa table pour réviser un peu au calme, un thé non loin de ses feuilles de cours, Capucine regardait par la fenêtre, les yeux rivés sur les pavés couvert de neige. Sa mère lui avait dit que Londres n'avait pas encore eu la chance d'être recouvert de son manteau blanc mais que ça n'allait pas tarder. Capucine voyait les décorations qui ornaient les rues londoniennes, esquissant un léger sourire nostalgique. Soupirant doucement et se tourna vers ses feuilles et attrapa son thé. Forcément, il était froid. Depuis combien de temps elle rêvassait ? Bon, peu importe, on pouvait bien lui réchauffer. Capucine se leva et se dirigea vers le comptoir. « Excusez moi, mon thé est froid c'est possible de me le réchauffer, s'il vous plait ? » La jeune femme tendit son thé et patienta. Lorsqu'on le lui rendit, la tasse était fumante. Capucine se retourna pour regagner sa place et percuta quelqu'un, envoyant son thé brulant autant sur la personne que sur elle. Poussant un cri de surprise, elle se recula, frottant vivement son pull. « Oh mon dieu !!!! Je suis tellement désolée, je ne vous avais pas vu !!! » Elle ne s'occupait pas encore de voir qui elle avait arrosé et attrapa des serviettes pour lui tendre, qu'il s'essuie.

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CODES © LITTLE WOLF.

Please, forgive me

Xaver & Capucine

En cette période de Noël, tu étais bien heureux d’être en dernière année et de ne plus avoir d’examens à passer. Cela voulait donc dire que tu n’avais pas à te soucier des examens, des révisions, mais de ton mémoire, qui te prenait tout ton temps. Tu étais content de pouvoir passer du temps avec ta famille cette année, rentrant pour Noël en Allemagne. Tu allais prendre Keyla avec, pour qu’elle puisse enfin voir ton chez toi, là où tu avais grandi. Cependant, avant que tu puisses partir dans ton pays natal, tu avais encore certaines choses à faire. Tu décidais de vagabonder le long des rues de Cambridge à la recherche de cadeau de Noël pour ta famille. Bien que tu étais du genre traditionnel, tu devais trouver des cadeaux pour tes nièces et neveux, et ceux-ci devenaient de plus en plus grand et un peu plus nombreux d’année en année. Bon, cette année heureusement l n’y avait pas eu de nouvelles naissances, mais tout le monde était un an plus grand. Tu n’avais plus vu les enfants de Marie et Helene depuis Noël de l’année dernière, outre que par les conversations vidéo Skype. Tu essayais de trouver quelque chose, mais ce fut en vain que tu décidas d’aller te rendre dans un petit café que tu appréciais. La Luna Caffe, un endroit où tu te rendais régulièrement. Tu entrais. Il y avait pas mal de monde, normale en un dimanche après-midi hivernal. Tu te frayais doucement un chemin au milieu de la foule pour te rendre jusqu’au comptoir, avant de te faire renverser un thé bouillant sur le t-shirt. Génial quoi. « Et merde! » Dis-tu alors que tu relevais le regard pour voir que tu te trouvais face à Capucine. L’ex de Jorah à qui tu n’avais plus vraiment parlé après les attentats.

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Please, forgive me

Xaver & Capucine

Son geste était suspendu dans le vide, la serviette dans la main. Ça faisait combien de temps qu'elle ne l'avait pas vu ? Là, juste sous son nez, se tenait Xaver, un garçon qu'elle avait délibérément évincé de sa vie après la mort de Jorah. La jeune fille l'observait, choquée et mal à l'aise. Elle ne savait pas réellement quoi lui ou comment engager la conversation. Ça faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient pas croisé, longtemps qu'elle n'avait pas entendu sa voix. Des tonnes de souvenirs refirent surface, comme si les cinq dernières années de la vie de Capucine défilaient devant ses yeux. Elle avait envie de lui jeter les serviettes au visage et de partir. Mais elle savait qu'il était tant qu'elle arrête de fuir son passé et qu'elle fasse face à ses démons. La jeune femme pinça légèrement les lèvres avait de sourire, un peu maladroite. « Hey... Ça fait longtemps... » C'était une approche délicate mais Capucine ne voyait pas trop quoi dire ou faire d'autre. Xaver avait fait tous les efforts du monde pour tenter de lui apporter son soutien après la perte de Jorah mais Capucine l'avait délibérément repoussé sans jamais se soucier que ça pouvait lui faire de la peine. Elle avait été égoïste et méchante avec lui alors qu'il ne l'avait pas mérité. Il n'avait rien demandé lui après tout, ce n'était pas sa faute. La jeune femme soupira doucement avant de remuer un peu, mal à l'aise. Xaver était là, devant elle, il était peut être temps de tourner la page et de reprendre contact. Au moins, Capucine allait essayer. Elle pointa sa table du doigt. « Hum... Tu... Tu veux prendre un café... Avec moi ? » Elle était prête à le lui offrir juste pour renouer avec lui. Du moins, essayer de renouer avec lui.

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Xaver & Capucine

Revoir Capucine ici était quelque chose à laquelle tu ne t’étais pas attendu. Tu venais ici quasiment tous les jours, mais tu ne la voyais pas. Ou alors, est-ce que tu ne la voyais pas car depuis qu’elle t’avait viré de sa vie, elle n’était qu’une personne comme un autre qui passe dans ta vie sans jamais la marquer. Aujourd’hui était la première fois depuis des années que tu te retrouvais nez à nez avec la jeune femme. Elle était l’ex de Jorah, ton meilleur ami mort lors de l’attentat. Tu lui avais fais une promesse de prendre soin d’elle, mais tu lui avais failli. Capucine avait mis un grand mur entre toi et elle. Tous tes essais à le briser avaient été en vain, et puis à partir d’un moment, tu avais simplement abandonné, ne pouvant pas continuer ainsi. Il avait donc fallu que la jeune femme te renverse son thé bouillonnant sur le torse pour qu’elle te parle à nouveau. « Ouais ça fait longtemps. » Normal, vu comment elle avait décidé de t’évincer de sa vie! Tu avais envie d’être méchant envers elle, de lui faire comprendre qu’elle avait pas été seule dans sa peine, dans son deuil, et que cela t’avait blessé qu’elle te rejette de la sorte. Toute fois, tu optais de ne rien dire, et de simplement prendre les serviettes qu’elle avait dans la main pour essuyer un peu ta veste. Heureusement que tu ne l’avais pas encore retiré, ou tu te serais pris le thé en plein sur la chemise, risquant une certaine brûlure sur ton magnifique torse. Tu devrais partir, mais tu restais planté comme un con devant la jeune fille alors qu’elle brisa le silence. « Euhm ouais, bien sûre. » Cela risquait d’être une conversation remplie de silence gênant, mais cela était un pas vers l’avant tout de même.
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Xaver & Capucine

C'était glacial comme retrouvailles mais Capucine ne s'attendait pas à ce qu'il lui saute au cou et soit fou de joie. C'était elle qui l'avait laissé tomber après tout. Pinçant légèrement les lèvres, honteuse, Capucine ne savait pas bien quoi dire ou faire. Le pardon n'était pas toujours à la portée de tous mais, tout de même. Elle n'avait commis aucun crime. Enfin, elle avait probablement déconné et elle s'en voulait. Le problème était que Xaver continuait de faire ressurgir des souvenirs douloureux. Après l'avoir invité à prendre un café, Capucine s'empressa donc de recommander un thé et un café pour Xaver, venant les poser sur la table. Elle débarrassa rapidement son bazar. « Désolée, je suis en pleines révisions... » Doucement, la demoiselle reprit sa place et entoura sa tasse de thé de ses mains, nerveuse. Il lui avait manqué et elle se rendait compte qu'elle avait été bête. Xaver aurait pu être un bon soutien pour elle. Et puis, lui aussi il avait perdu quelqu'un dans cette histoire. Remuant légèrement, un peu nerveuse, Capucine se demandait ce qu'elle devait dire pour engager la conversation. Clairement, Xaver finirait par fuir si elle ne faisait pas quelque chose rapidement. « Alors... Qu'est ce que tu faisais dans le coin... ? » C'était déjà un bon début. Il était une époque où elle lui aurait sauté au cou pour lui embrasser la joue et le harceler de question. Il était une époque où Capucine n'avait pas toujours cet air triste collé sur le visage. Elle était loin cette belle époque et les mauvaises choses avaient balayer tous les bon souvenirs. Capucine adressa un léger sourire à Xaver. « Je trouve que tu as bonne mine... » Et il était toujours aussi sexy.

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Please, forgive me

Xaver & Capucine

Tu étais froid envers elle, envers Capucine. Etait-ce vraiment nécessaire te demandais-tu? Au fond, est-ce que son deuil n’était pas compréhensive. Après la soit-disante mort de Candice, tu avais toi aussi refusé pas mal d’aide. Perdre un être qui nous est cher est toujours un processus long et douloureux, duquel nous devions nous en remettre. Toute fois, la manière dont Capucine t’avait rayé de sa vie après la mort de Jorah t’avait fait mal. Tu avais eu l’impression de n’être qu’une personne lambda, quelqu’un que l’on pouvait jeter quand on en avait plus besoin. Tu avais toi aussi perdu quelqu’un d’important dans ta vie ce jour-là, un souvenir douloureux qui te hantait chaque jours encore. On ne s’attendait jamais à perdre quelqu’un si vite, si jeune. Ta vie avait été retourné ce jour-là, celui de la bombe par un homme mentalement instable qui avait cherché à faire de notre vie un veritable enfer les années à suivre. Si aujourd’hui, tu avais repris ta vie en main, c’était grace à tes proches t’ayant aidé à remonter la pente. Pour ces raisons, tu avais eu du mal à comprendre le comportement de ton ancienne amie qui se trouvait devant toi. Tu ne l’avais pas vu depuis des années, et c’était une sensation bizarre de l’avoir là en face de toi. Tu l’observais, avec ses affaires. Les revisions, un certains concept que tu n’avais plus vraiment étant en dernière année. « T’excuses pas, je comprends ! » Lui répondis-tu avec un petit sourire. Quelle sensation étrange de prendre un café avec elle après si longtemps à ne pas avoir échangé un seul mot. « Je suis venue acheter des cadeaux pour ma famille, mais j’ai rien trouvé. C’est mon café favori donc je suis venue pour passer un peu de temps. » Pourquoi tu lui disais cela? Tu n’avais pas justifier de venir ici au fond. Tu venais pour toi, et pas pour autre chose. Tu t’assis en face d’elle, attenant que vos boissons n’arrivent. Tu ne savais même pas quoi lui dire, et ce silence omniprésent pressait entre vous. « Et toi? Tu deviens quoi depuis le temps? »

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Xaver & Capucine

Capucine tripotait nerveusement sa tasse, se demandant si c'était raisonnable de parler avec un garçon qui avait été son ami durant longtemps. Mais surtout, elle s'en voulait beaucoup de sa réaction. Il lui en voulait, ça se voyait et Capucine ne pouvait pas vraiment lui en tenir rigueur, elle avait agit comme une connasse égoïste. La demoiselle ne savait ni comment revenir vers ses anciens amis ni comment leur prouver qu'elle était désolée. C'était compliqué mais c'était un grand pas en avant pour elle d'assumer le fait qu'elle s'était renfermée stupidement. Elle n'était pas la seule au monde à avoir vécu un tel drame mais elle le vivait particulièrement mal. L'étudiante faisait de son mieux pour être agréable et ne pas voir la froideur que dégageait Xaver. Même si elle savait pourquoi il agissait comme ça avec elle, la demoiselle ne pouvait s'empêcher d'en avoir le cœur brisé. Capucine avait débarrassé la table pour faire de la place. Une pause dans ses révisions, ça ne pouvait que lui faire du bien désormais. Souriant légèrement, la brune hocha son visage puis rit légèrement. « Ah, les cadeaux... Tout un drame d'en trouver des originaux chaque année hein... » C'était vrai que même pour elle c'était la galère. Surtout que cette année, c'était n'importe quoi entre ses études et son retour à Londres. Elle avait hâte de rentrer d'ailleurs. Tapotant sa tasse, Capucine baissa les yeux à la question de Xaver, déglutissant nerveusement. « Hum... J'ai passé le cap de la médecine. Je travaille à la morgue de l'hôpital maintenant et je continue mes études pour devenir médecin légiste... J'espère réussir haut la main. Et puis hum... Rentrer définitivement à Londres pour travailler dans l'hôpital de mes parents... » La jeune femme releva les yeux brièvement vers Xaver, l'observant puis elle les baissa à nouveau, fixant sa tasse. Maintenant, les politesses ne servaient plus à rien. Capucine devait prendre ses responsabilités en main et assumer son comportement. Soupirant doucement la jeune femme pinça les lèvres, n'osant même pas regarder Xaver dans les yeux. Mais elle savait qu'elle le devait, pour que ce soit réellement sincère. Elle releva son regard vers le jeune homme et le fixa, les yeux brillants de larmes. « Hum... Xaver je... Je suis désolée pour mon comportement après la mort de Jorah... » Déglutissant nerveusement, Capucine se faisait violence pour ne pas pleurer. Pleurer ne servait strictement à rien dans ce genre de situation. La demoiselle pinça les lèvres et inspira profondément. « Je comprendrais que tu m'en veuilles et que tu ne veuilles plus qu'on ne se parle. Je ne te demande pas de me pardonner si tu n'en as pas envie... Je comprendrais que tu ne le fasses pas mais je voulais que tu saches que... Je ne savais pas quoi faire d'autre à ce moment là... Et que je ne suis pas revenue avant parce que j'ai aucun courage et que je suis trop immature pour assumer mon comportement de merde... » Capucine attrapa sa tasse d'une main tremblante et la porta à ses lèvres pour en boire une gorgée, histoire de se détendre un peu.

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Xaver & Capucine

Revoir Capucine après si longtemps était quelque chose d’étrange. Tu ne t’y étais absolument pas attendu. Quand on avait mis une fin à une amitié de la sorte, c’était difficile de se dire que cette personne existait encore. Bien sûre que tu savais que Capucine était encore en vie. Ce n’était pas comme si Capucine avait disparu de la surface de la terre, que tu n’aurais plus jamais l’occasion de la revoir. La jeune femme avait décidé de mettre un mur entre toi et elle. Depuis ce jour où vous aviez tous perdu quelque chose, un fossé s’était malencontreusement creusé entre vous deux, alors que tu avais essayé d’être là pour Capucine. Enfin, tu n’allais pas non plus complètement la virer de ta vie, maintenant qu’elle s’était trouvée en face de toi. Tu gardais tout de même une certaine froideur, comme une certaine protection, un mur que tu hissais petit à petit entre elle et toi. « En effet, et puis la famille grandit, alors trouver un cadeau pour chaque petits neveux et nièces, ce n’est pas toujours facile. » Tu ne voulais pas non plus dire à Maria et Helene d’arrêter d’avoir des enfants, mais c’était pas toujours facile de trouver des cadeaux. Tu irais les acheter en Allemagne, car pour le moment, tu ne trouvais rien qui te plaisait à offrir. La conversation avec ton ancienne amie était froide, mais classique à la fois. Tu restais poli, prenant de ses nouvelles, ce qu’elle faisait maintenant. Toute fois, la jeune femme décidait d’ouvrir d’anciennes blessures. Certes, elle s’excusait, et tu lui en étais en quelques sortes reconnaissants. Toute fois, tu avais décidé de mettre le passé derrière toi, et continuer de remuer le couteau ne te faisait pas spécialement plaisir. « Capucine. Tu as fait ce que tu as fait, et voilà un point c’est tout. Le plus important, c’est que tu ailles de l’avant et que tu t’en sors avec ta vie. » La serveuse arriva avec vos boissons, et tu remuais doucement la cuillère dans ta tasse, histoire de faire passer le temps. Un petit silence s’était installé. Il fallait que tu le brises. « Je ne peux pas te pardonner. Pas maintenant du moins. Tu as perdu Jorah, l’homme que tu aimais plus que tout. Moi, j’ai perdu mon meilleur ami. Certes, peut-être que ce n’est pas comparable pour toi, cela n’empêche pas que tu m’as profondément blessé de m’avoir repoussé. Et que moi, je suis trop fier pour faire semblant comme si les quatre dernières années ne s’étaient jamais écoulés. » Lui avouais-tu d’un ton neutre, sans méchanceté ni rien, simplement un aveu plein d’honnêteté.

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Xaver & Capucine

Capucine se demandait souvent comment les gens auraient réagis à sa place. Elle avait l'étrange sensation de n'avoir fait que de mauvais choix. Comme si, s'être enfermée dans cette bulle impénétrable, avait été son propre choix. Inconsciemment probablement qu'il l'avait été mais après elle ne l'avait pas réellement voulu. Elle n'avait juste pas réussi à faire autrement et aujourd'hui elle en payait les conséquences. Les relations humaines devenaient de plus en plus compliquées pour Capucine. Du moins, avec certaines personnes. Elle ne pouvait pas accepter non plus le fait que Xaver lui tourne définitivement le dos même si c'était déjà le cas. Elle faisait pénitence mais elle se prenait quand même des gifles. La conversation tournait en quelque chose de dérangeant, de malsain qui la mettait mal à l'aise. Elle arrivait à le comprendre mais elle lui en voulait d'être aussi buté. Il s'imaginait réellement qu'elle s'en sortait après avoir passé quatre années à se tourmenter pour un fantôme ? Soupirant doucement, Capucine baissa les yeux, caressant pensivement la tasse entre ses mains. Elle avait envie de réellement dire les choses mais elle n'était pas en position de le faire. Pourtant, ce n'était pas son style de taire ses pensées. Capucine pinçant mollement les lèvres, ravalant fierté et larmes. « Tu as essayé de te mettre à ma place ? Ça te ferait quoi, là tout de suite, à l'apogée de ton bonheur, de perdre ta petite amie ? Celle qui t'a demandé en mariage il y a peu de temps, si peu de temps que tu n'as pas encore annoncé la nouvelle à tous tes amis parce que ton bonheur te rend aveugle et que tu préfères fixer un point invisible avec sourire con sur le visage en broyant du rose. Ça te ferait quoi de t'entendre dire que ta vie ne pourra plus jamais être morose la veille de tout perdre ? » L'étudiante lâcha sa tasse et soupira doucement, croisant les bras contre sa poitrine. Elle darda sur Xaver un regard rempli de reproches cette fois. « Tous ceux qui m'ont aidé sont restés malgré mes portes fermées. Toi, t'es passé à autre chose, félicitations ! Jorah n'était peut être pas ton meilleur ami finalement. Tessy m'a supporté ! Paris aussi. Toi, t'as baissé les bras. » Un rire nerveux franchi les lèvres de la brune. « Et c'est moi la fautive ? Dire que j'essaie de faire pénitence et tu me craches dessus comme si j'avais tué ta famille ! Mais je comprends, t'as tourné la page, pas moi... » Capucine se leva, attrapa ses affaires. Elle posa sa main sur l'épaule de Xaver. « Ce ne sont pas mes portes qui sont fermées désormais... Veille à ne pas regretter ce moment.. » Puis, elle s'éloigna. Elle pouvait comprendre qu'il ne voulait pas lui pardonner mais elle estimait avoir assez souffert de cette histoire. Désormais, elle ferait peau neuve et même si ça veut dire qu'elle doit évincer certains fragments de son passé.

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Xaver & Capucine

Si tu étais froid et distant dans tes paroles, tu n’avais simplement plus rien à dire à Capucine. Votre amitié s’était depuis longtemps éteinte, et tu n’avais en rien à te justifier auprès d’elle. Certes, tu aurais pu accepter ses excuses, c’est sûr que c’était une possibilité que tu aurais dû envisager avant d’écarter tes lèvres pour laisser échapper ses paroles blessantes. La jeune femme s’ouvrit alors à toi, révélant des choses que même toi avait totalement oublié, et dans ses paroles, tu ne pus que te reconnaître, plusieurs mois plus tard quand la police t’annonce la mort de ta femme, porteuse de ton enfant. Le trou que Capucine avait ressenti après la mort de Jorah, tu le connaissais aussi. Mais elle, elle t’avait déjà repoussé à ce moment-là, te laissant seul dans ta propre misère, dans ton propre deuil qu’aucun de tes prétendus amis n’avait su t’aider à surmonter. Tu la vois enfoncer son poignard de mots dans ton corps, te reprochant de ne pas être rester, d’avoir baisser les bras. T’as jamais été du genre à persister quand on te faisait comprendre qu’on ne te voulait plus dans sa vie. Capucine se levait alors, rassemblant ses affaires. Tu la vis partir au loin. Laissant échapper un soupire, tu déposais un billet pour payer vos boissons avant d’aller courir après ton ancienne amie. « Tu penses que je ne sais pas ce que cela fait que de perdre la personne qu’on aime plus que tout? Celle qu’on a épousé quelques mois plus tôt? J’ai perdu ma femme il y a quelques années. Je sais très bien ce que tu as vécu quand Jorah est mort. Je t’interdis de me dire qu’il n’était pas mon meilleur ami. Tu m’as refermé la porte au nez quand la seule chose que je voulais était de t’aider. Tu m’excuseras donc qu’après bientôt quatre ans, la mienne de porte ne s’ouvre pas si facilement. » Lui gueulais-tu en sa direction, histoire qu’elle entende bien ce que tu avais à dire.

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