(melchior) need a break of my life

Cigarette aux lèvres, mauvaise habitude que t'as reprise ces derniers jours. Dernière ligne droite avant les examens, c'est pas que tu stresses un peu. Mais si. Tu laisses s'échapper l'épaisse fumée d'entre tes lèvres et la regardes s'envoler devant tes yeux. Hypnotisée par les volutes blanches. Faut vraiment que t'arrêtes de fumer, que tu te dis. Tu répètes pourtant l'opération jusqu'à ce qu'elle se termine. Jusqu'à ce qu'il ne te reste plus que le filtre entre tes lèvres. Tu observes quelques secondes le filtre qui te reste entre les doigts avant de l'écraser. Allez, c'est la dernière. C'est ce que tu dis à chaque fois. Pas que tu sois une grosse fumeuse, bien au contraire. Sauf que dès que tu stresses, dès que quelque chose ne va pas. Dès que tu perds le contrôle, tu te retrouves avec une clope entre les lèvres. Et autant dire qu'en ce moment, c'est le gros bordel. Pas sûr que t'arrives à arrêter pour de bon d'ici la fin de l'année. Tant pis. Tu soupires avant faire glisser ton regard sur les alentours, essayant de trouver Melchior dans ces visages qui traversent le Yard. Mais il n'est toujours pas là. La vérité c'est que t'es arrivée un peu en avance, pressée de te sortir la tête de tout tes bouquins de droit et d'économie. Pressée de faire une pause. Pressée de le revoir. Alors tu prends sur toi et t'attends gentiment qu'il daigne arriver au point de rendez vous. Tu soupires, encore, parce qu'il faut croire que c'est aussi une autre manie de ces derniers jours. Tu soupires à tout va depuis quelque jours. Et t'as aussi tendance à te perdre dans tes pensées. Ce que tu fais, juste quelques secondes. Juste le temps que l'image d'Hadès s'impose à ton esprit. Image que tu t'empresses de balayer d'un petit mouvement de tête. Tu veux pas penser à lui. Non. Surtout pas quand tu t'apprêtes à revoir Melchior. Mais tu peux pas t'en empêcher. Il faut qu'il s'impose partout le belge. Surtout dans ta petite tête. Ce qu'il est pénible. Et voilà que tu souffles encore, essayant de le faire sortir de tes pensées. Tu finis par relever les yeux et croiser la silhouette de Melchior dans la foule. Un petit sourire naît sur tes lèvres alors que tu le regardes s'approcher de toi. Difficilement. Tu le détailles du regard quelques secondes avant de t'apercevoir qu'il n'a plus ses béquilles. Oh. Tu parcours le peu de distance qu'il reste entre vous et te plante devant ses yeux, toujours le sourire aux lèvres. J'ai failli pas te reconnaître sans les béquilles et Sparrow que tu plaisantes. Avant de te taire parce que tu sais pas vraiment comment te comporter. C'est la première fois que vous voyez en tête-à-tête et la vérité, c'est que t'es plus trop habituée à ce genre de rencard. Enfin même si ça n'en était pas vraiment un. Bref. Tu finis par prendre une respiration, histoire de te reprendre et d'essayer d'agir naturellement. Comment tu vas ? que tu finis par lui demander, essayant de débuter une conversation de la plus banale des manières qui soit. Faut bien un début non ?

Franchement, il avait laissé avec un grand plaisir sa béquille chez lui, assez satisfait de voir enfin ses mois de rééducation qui finissaient par payer. Encore heureux que le temps avait été clément avec lui, ou bien était-ce la chance, mais le verglas n'était pas au rendez-vous. Il ne manquerait plus qu'il se casse autre chose ! Il arriva sur le Yard et n'eut pas trop de mal à repérer Lisa assise un peu plus loin. Celle-ci se leva d'ailleurs lorsqu'elle l’aperçut alors qu'il s'avançait, très probablement, comme un handicapé. Comme quelqu'un qui venait d'abandonner ses béquilles quoi. Il arqua un sourcil, amusé par sa remarque. Il s'immobilisa un instant, baissant le regard pour se détailler de la tête aux pieds, passant aux critères le moindre détails. C'est vrai que Lisa ne l'avait vu qu'avec le combo Sparrow/béquille et c'était bien la première fois qu'il venait sans l'un, ni l'autre. « Et tu me trouves comment ? Je suis mieux sans j'espère, je voudrais avoir à ramener Sparrow et les béquilles partout avec moi ! » Il fit mine de prendre la pose une demie seconde avant de reprendre un air sérieux bien assez rapidement pour esperer que personne ne l'ait vu. Il s'appuya sur une chaise, souriant à l'Eliot. « Je vais très bien merci. Et toi ? J'ai cru comprendre que tu étais au bout de ta vie ? » Bah oui, elle lui avait parlé de ses révisions, elle semblait avoir le nez collé dedans pendant bien trop de temps. Mais examens à l'approche, il n'y avait pas le choix. Lui non plus n'y échappait pas, mais encore, il avait plutôt l'impression d'avoir mieux gérer cette année.

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