Coffee, Milk & Sugar ☲ Dani

Coffee, Milk & Sugar

Dani & Koray

En revenant sur le sol américain, j'ai fait le même rituel que les autres américains, lorsqu'ils reviennent à la maison après une longue absence ; J'ai mangé un Donut chez Dunkin Donut, mangé un Mcdo, j'ai même eu l'occasion de fêter Thanksgiving comme il se devait. Mais il y a quelque chose de particulier à Cambridge, une atmosphère que je n'ai pas su retrouvé autre part, que ce soit sur mon campus en Angleterre ou à Istanbul. Un mélange entre un climat touristique et une ambiance studieuse qui s'étend à toute la ville. Avec la grande Harvard à côté, il a toujours été difficile de trouver un endroit sans étudiant dans le centre ville, et c'est précisément ce que je suis venu retrouver.
Et pourtant, le campus, le centre ville, m'évoquent tous deux de bons comme de mauvais souvenirs. Peut-être même plus de mauvais que de bons je me dis, en quittant mon Loft. L'attentat, les agressions, des histoires de cœur foireuses.. Mon dernier séjour à Cambridge avait été... mouvementé, on aurait pu dire ça, mais j'étais tombé amoureux de cette ville et l'avait quittée le cœur lourd. Je m'étais mis en tête de profiter de cette belle matinée de Décembre et suis sorti histoire de me réconcilier avec Cambridge. Je décide de prendre un café au Luna caffe À l'ancienne... C'est avec un sourire nostalgique que je retrouve le décor festif du café et que je commande un café au lait et observe la salle histoire de m'asseoir.
C'est à ce moment que je l'aperçois. Mes premiers réflexes sont de reculer d'un pas et d'inspirer un grand coup. Ça devait arriver. Quand je quittais la ville, Dani n'avait pas l'intention d'abandonner ses études, et j'aurais dû me préparer à la revoir. Elle est pourtant là, et n'a pas l'air de m'avoir remarqué, ou alors elle ne le laisse pas paraître. Elle est toujours aussi jolie, et d'un coup, je me dis que tout ça est ridicule, je ne peux pas revenir et jouer au chat et à la souris avec ce que j'ai laissé. J'inspire et expire un grand coup et avance vers elle. « Salut Dani. » je tente, un léger sourire aux lèvres.

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Comme les plus vieux, j'ai mes petites habitudes depuis que je me suis installé à Cambridge il y a sept ans. Je n'ai jamais quitté cette ville excepté pour retourner à Tokyo chez mes parents, passer les fêtes en famille et surtout oublier quelques temps mes études en vagabondant avec ma mère dans les merveilleuses rues de mon enfance. Souvent, je pense à eux et bien trop souvent j'aimerais qu'ils soient là eux aussi, mais c'est impossible. Je ne le dis pas souvent, mais me concentrer sur ma vie, sur mon futur et ma réussite c'est ce qui me permets d'avancer sans regarder derrière mon épaule. Heureusement, mes deux petites soeurs ont fait le même choix en choisissant l'université de notre grand-père et de notre père avant nous. Perpétuer la ligné Reynolds et les traditions familiale, il n'y a rien de plus important à mes yeux. Assise à une table au fond du Luna Caffe, je commandais un deuxième élixir avec une douceur confectionné par leur soin. Cet endroit est toujours bondé, mais c'est mon endroit. Je passe le plus clair de mon temps caché ici quand j'ai besoin de prendre l'air et quitter l'appartement quelques heures. Un bouquin ouvert sur la table et mes yeux qui se glissaient sur chaque mot pour comprendre le sens et m'imprégner de cette histoire. Non, non, ce n'est pas un livre de droit, mais un roman à l'eau de rose. Mon côté sentimental va finir par me tué, mais à défaut d'avoir une relation digne d'un conte de fée, je me contente de la fiction. Plongé dans ce livre, une voix que je reconnaîtrais entre mille sonnait à mes oreilles. Sans lever les yeux, mon sang se figea et mon coeur manquait un battement. Levant les yeux, le visage de Koray en face de moi avec ce sourire qu'il aurait pu gardé pour lui. Durant une fraction de seconde, j'espérais que ce ne soit qu'une voix parmi tant d'autre, mais quand mon regard croisa le sien, la dégringolade. « Salut » dis-je avant de prendre mon élixir que la serveuse m'apportait avant de reposer mon regard sur lui en ne le voyant pas bouger « T'as besoin de quelque chose peut-être ? » le revoir c'est douloureux, mais la rancoeur envers lui est bien plus grande que ce mal qu'il a pu me faire.

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Dani & Koray

Aïe. Le ton froid de son « Salut » et de sa question ne manque pas sa cible. Je ne m'attendais bien évidemment pas à ce que Dani hurle de jooie et me saute dans les bras, mais son accueil glacial réussit quand même à me heurter.
Qu'à cela ne tienne, il faut qu'on discute. « Tu permets ? » Sans même attendre sa réponse, je m'installe en face d'elle. Je sais qu'elle n'est pas venue au Luna caffe pour taper la discute avec un type qu'elle n'a sûrement pas envie de revoir, si j'en crois le livre qu'elle lit... Mais il faut qu'on crève l'abcès. Je suis persuadé qu'elle en a autant besoin que moi. « Tu fréquentes toujours ce Café, à ce que je vois. Je me souviens que tu venais souvent ici quand tu avais besoin de te détendre... » Ce serait un euphémisme de dire que l'atmosphère entre elle et moi est aussi glaciale que l'air, dehors. « On peut parler ? » Elle n'a clairement pas envie de parler de tout et de rien avec moi, mais il faut que je trouve un moyen de briser la glace. J'imagine bien que c'est pas facile pour elle de voir resurgir un ex qui l'a quitté du jour au lendemain, sans jamais plus donner de nouvelles pendant trois ans par la suite... Mais je ne peux pas me blâmer entièrement de l'avoir quittée. Si je pouvais retourner dans le passé, les choses se seraient déroulées autrement, j'en suis certain, mais notre relation ne marchait plus, et je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je bois une gorgée de mon café au lait, encore brûlant. prends mon courage à deux mains et tente de m'expliquer, en me passant la main dans les cheveux, nerveusement. « Écoute, je suis désolé d'être parti comme je l'ai fait. J'aurais dû prendre le temps de te parler et je n'aurais pas dû rompre de cette manière. »

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Koray était de retour et ça ne m'enchantait pas vraiment. Trois ans, trois longues années s'étaient écoulés depuis son départ du jour au lendemain en me laissant un simple texto comme rupture. Je lui en voulait d'avoir pris la fuite comme un voleur, comme un lâche et de ne pas avoir eu la bonté de venir me voir en face et me dire ce qu'il voulait vraiment. « Fait comme chez toi » dis-je sans fermer mon bouquin pour autant. Lui dire de partir ? C'est peine perdu car il ne le fera pas. Malgré tout, je le connais un minimum pour savoir qu'il ne va pas me laisser tranquille sans avoir parlé. Ais-je le choix ? Faut croire que non. « On ne change pas les habitudes même si maintenant ce n'est plus un moment de détente. » lançais-je sans réfléchir et surtout en pensant sincèrement chaque mot qui sortait de ma bouche. « Tu veux parler ? Toi ? Maintenant ? De toute façon, j'ai pas trop le choix car t'as pas l'air d'avoir envie de quitter cette foutu chaise et de t'en aller. » de la colère, de la rancœur et un pincement au cœur pour combler le tout. Mes relations sont vouée à l'échec et je l'ai compris. Mon karma ne voulait pas m'aider ou même le destin, mais c'est fait non ? J'ai appris à vivre avec même s'il me décevait au plus au point. J'ai été sincère et même si c'était dur pour moi de le voir peu investi, d'être la "remplaçante" je n'ai rien dit et je voulais essayer. Faut croire que la relation était à sens unique. « Je ne veux pas de tes excuses. T'es qu'un lâche et faut croire que tu l'as toujours été. Tu veux qu'on discute ? Très bien. Tu t'es servi de moi pour oublier ton ex, pour tourner la page mais t'as jamais réussi. J'étais juste cette fille avec qui tu dis être en couple pour faire bonne impression, mais dans tout ça qu'est-ce que je gagne ? Un dégonflé qui prend la fuite et qui n'a même pas les couilles pour me dire en face que c'est terminé. » disais-je sur ce ton glacial une fois de plus. Je ne mâchais pas mes mots et l'envie n'y était pas. « J'ai essayé, vraiment. Mais quand tu essayes et que tu vois que l'autre ne voit rien, s'en fiche, ça passe mal. T'avais peur de quoi ? Que je t'arrache les yeux ? Que tu te tue dans ton sommeil peut-être ? Tu m'as prise pour ta roue de secours, pour une conne par la même occasion. J'me suis senti tellement bête quand j'ai vu ton message et félicitation, t'as réussi à me faire mal. J'espère que t'es content de toi. » le pauvre, il voulait parler et je ne lui laisse même pas une seconde. C'est lui qui a demandé non ? D'un geste de la main, je fais signe à la serveuse pour qu'elle m'apporte l'addition de mes nombreuses boissons afin de pouvoir quitter ce lieu qui est loin d'être plaisant.

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Coffee, Milk & Sugar

Dani & Koray

En l'écoutant m'insulter, j'ai presque envie de lâcher l'affaire C'est peine perdue, elle ne veut rien entendre j'encaisse ses reproches sans broncher. Les autres clients commencent à nous regarder du coin de l’œil mais je n'en ai pas grand chose à faire. D'un côté je comprends totalement qu'elle soit en colère. C'est plus que normal, et elle a raison ; je me suis barré comme un lâche, parce que je n'avais pas envie de l'affronter, de devoir lui faire face après notre rupture. Je ne m'en sentais pas le courage. Et voilà qu'elle me fait les mêmes reproches qu'avant mon départ. « Je veux bien croire que tu m'en veuilles parce que je suis parti du jour au lendemain, mais je ne me suis pas servi de toi, d'accord? » Elle demande l'addition et je me passe à nouveau la main dans les cheveux. Il est hors de question que je la laisse partir sans m'être expliqué. « Je n'ai jamais voulu te faire du mal, Dani. Tu peux me reprocher ce que tu veux,je n'ai jamais pensé qu'à toi, quand on était ensemble. Bien évidemment je ne pouvais pas oublier mon ex du jour au lendemain, mais c'est notre relation qui m'a permis de m'en libérer, de passer à autre chose. Et au lieu de penser à nous,toi, tu restais obsédée par elle, tu passais ton temps à te comparer à elle. Au final si on y réfléchit un peu, si je n'ai pas pu arrêter de penser à elle, c'est pas de ma faute, mais de la tienne. » Elle en met du temps, la serveuse, et j'aurai bien besoin d'une cigarette. Plus ça va, plus je vide mon sac, vomissant tout ce que je n'ai pas pu dire à Dani quand on était ensemble. « C'était pas une copine que j'avais, c'était une seconde maman,e t une relation, ça se fait à deux,tu ne peux pas en vouloir qu'à moi d'avoir tout fait foirer. » Un court silence s'installe, et je me dis que j'aurais sûrement partir après m'être excusé.

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Je vidais mon sac sans prendre de gant envers lui et en me fichant totalement des autres personnes dans ce café qui nous regardait pour écouter ou alors en me prenant pour une folle de lui parler de la sorte. Trois ans qu'il m'a planté comme une merde du jour au lendemain sans prendre la peine de venir me dire ça en face. J'étais mal à cette époque, mais ça il ne pourrait jamais le savoir car il n'était plus là. C'est tellement plus facile de dire les choses par message quand on est à l'autre bout de la planète plutôt que de les dire en face. Ça y est, le voilà qui me sort que c'est de ma faute. C'est sûr, je suis la seule fautive, tout est de ma faute et lui c'est un ange qui n'a rien a se reprocher car il était irréprochable. « Tu ne pensais qu'à moi ? T'avais une drôle de façon de le montrer. C'était à peine si on était "ensemble", on ressemblait pas à un couple Koray et t'étais loin de me montrer de l'affection. Comment tu veux ne pas te comparer à une fille comme elle ? Elle a eu toute l'affection qu'une femme peut rêver. T'es passé d'une fille comme elle à une fille comme moi, l'opposé totale alors excuse-moi de me trouver pas à la hauteur de cette nana qui a eu beaucoup de chose venant de toi. » il ne pourra pas me dire le contraire. Je l'aimais bien et j'ai essayé, mais avec son ex presque parfaite comme rivaliser pour la lui faire oublier sans compter que l'amour et les mecs c'est loin de faire un bon mélange quand je fais partie de la recette. « Et c'est maintenant que tu me dis ça ? Merci d'avoir essayé de sauver notre couple. T'as préféré la fuite, quel courage. » dis-je en applaudissant doucement dans mes mains avant de voir la serveuse arriver pour régler mes cafés. Je lui donne l'argent en lui disant de garder la monnaie comme pourboire. « Je m'en suis voulu et j'ai aussi mes torts je n'ai jamais dit le contraire. » je sais très bien que je ne suis pas toute blanche dans cette histoire, je suis compliqué, je complique toujours tout et la preuve il a préféré la fuite plutôt que de régler les choses en discutant. « On a parlé, tu dois être content maintenant. » ni une, ni deux, je prends mon sac après avoir rangé mes livres et le sort du café en le laissant planté là. Autant mettre fin à cette discussion plutôt que de m'acharner encore et encore. Rien ne changera se qui s'est passé entre nous.

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