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J'suis vaseuse. Oh putain que j'ai mal au crâne. Je ne sais pas si je suis dans un mauvais rêve ou si c'est la réalité. Je m'étire, lève mes bras et les laisse retomber sur la housse de couette. L'odeur de cette dernière flotte devant mes narines et je n'arrive pas à la reconnaître. J'ai du froncer les sourcils. Mes paupières sont affreusement lourdes, elles arrivent à s'ouvrir difficilement, ne m'offrant pas la vue de ma chambre. Et là, c'est la panique. J'ai atterri où ? De stress sûrement, j'ouvre les yeux d'un seul coup et me recule dans le lit, m'assois et remonte mes genoux sur ma poitrine. J'suis en sous-vêtements, avec un t-shirt de mec. Noah ? J'prie pour être chez lui, j'sais pas, dans sa coloc, dans sa garçonnière. Faut que j'me calme. Ma main remonte mes cheveux d'un mouvement las. Se rappeler, voici la solution. Mais ma soirée de hier est un trou noir. J'ai bu avec ma collègue de boulot, ça c'est sûr, mais après, tout a disparu. Je secoue la tête, il faut relativiser allez ! J'attrape mon portable pour regarder l'heure. 10h30. Je sors du lit, pose mes pieds nus sur le sol. J'me permets d'ouvrir la penderie et attrape un sweat parce que j'me les gèle un peu et que ma petite robe, balancée sûrement au sol de fatigue, ne va pas beaucoup me couvrir. Je pique aussi un caleçon à mon hôte, qui me sert de short. J'ai la bouche sèche, mais pas du tout l'envie de boire de l'eau. Mon ventre me rappelle ma consommation d'alcool de la veille en se tordant, rien ne va pouvoir parcourir mon œsophage dans l'immédiat. J'ai besoin d'un paracétamol, ça par contre, c'est obligatoire. Sur la pointe des pieds et le plus silencieusement possible, j'ouvre la porte de la chambre. Je découvre un salon, une jolie petite cuisine ouverte. Cet appart me change du mien, s'il est bien plus petit, il est aussi bien plus chaleureux. Et alors que je cherche la porte d'une salle de bain du regard, je remarque le canapé et son occupant, encore en train de dormir. Je déglutis. Le gars m'a laissé son lit, ça fait trop gentleman pour être vrai ça. Une pointe de pied plus tard, en direction de la porte d'une pièce inconnu, je sens un truc humide sur mon mollet gauche. Je tourne la tête et observe mon deuxième hôte. Oh putain, il est plutôt grand ce chien là, et moi, même s'il ne grogne pas là, ben il m'angoisse grave. Il avance quand je recule. Et je finis par buter contre le canapé où se trouve le jeune homme. Une main sur son épaule, je le secoue un peu. Réveille toi putain. J'ai tout oublié là, le mal de ventre, le mal de tête, la vase autour de mon corps. Je chuchote pour parler au chien. « Allez, sois mignon hein... J'suis pas rentrée par effraction.» Enfin j'crois pas.
@John R. Moody
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