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feat. AJA NAOMI KING
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Zola Adelina Guerlain
NomGuerlainPrénom(s)Zola AdelinaÂge 23 ansDate de naissance 5 novembre 1993Lieu de naissance Strasbourg, FranceStatut amoureux Seule. Orientation sexuelle Non intéressée, peut-être même asexuelleClasse socialePlutôt bonne.Études majeures AstrophysiqueÉtudes mineures Mathématiques appliquées Job Nop.Choix de groupe #1 Dunster HouseChoix de groupe #2 écrire ici (facultatif)
DUNSTER
Je suis une bosseuse. Je peux paraître très distraite avec mes moments d'absence, mais quand je m'implique dans quelque chose je ne le fais pas à moitié. J'aime un travail fini et parfaitement peaufiné. Je ne suis pas non plus constamment le nez enfoui dans mes bouquins, car je sais également gérer mon temps. De plus, malgré ma pathologie, j'ai des facilités d'apprentissage. Une sorte de mémoire photographique avec les lettres et les chiffres qui sont un atout. Me cultiver et apprendre est une façon de m'enrichir ou alors de combler cet espèce de vide en moi. En tout cas, je ne vois pas où je pourrai être, car j'ai l'intention d'accomplir mon rêve, travailler dans le monde de la NASA.
STUDENT
Je ne me vois pas autre part que Dunster. Peut être Eliot, mais je ne veux pas intégrer une confrérie qui se base uniquement sur notre compte bancaire. Surtout que je ne désire guère reposer ma carrière sur l'argent de ma famille, mais plutôt sur ma réussite. Surtout que faire partie des Dunster serait une bonne marque sur mon CV. Alors que les autres... Je préfère donc être rien du tout. .
Je suis une bosseuse. Je peux paraître très distraite avec mes moments d'absence, mais quand je m'implique dans quelque chose je ne le fais pas à moitié. J'aime un travail fini et parfaitement peaufiné. Je ne suis pas non plus constamment le nez enfoui dans mes bouquins, car je sais également gérer mon temps. De plus, malgré ma pathologie, j'ai des facilités d'apprentissage. Une sorte de mémoire photographique avec les lettres et les chiffres qui sont un atout. Me cultiver et apprendre est une façon de m'enrichir ou alors de combler cet espèce de vide en moi. En tout cas, je ne vois pas où je pourrai être, car j'ai l'intention d'accomplir mon rêve, travailler dans le monde de la NASA.
STUDENT
Je ne me vois pas autre part que Dunster. Peut être Eliot, mais je ne veux pas intégrer une confrérie qui se base uniquement sur notre compte bancaire. Surtout que je ne désire guère reposer ma carrière sur l'argent de ma famille, mais plutôt sur ma réussite. Surtout que faire partie des Dunster serait une bonne marque sur mon CV. Alors que les autres... Je préfère donc être rien du tout. .
APRÈS LA BOMBE.. Lors de cet événement terrible, je n'étais pas Harvard. A la place, j'avais intégré Oxford en Angleterre. Nous en avions entendu parler, sans plus. Certains professeurs désiraient même en profiter pour s'améliorer dans le classement mondial des universités . Écœurant. En tout cas, cette catastrophe mortelle s'ajoute à la liste des actes cruels de se monde. Et ça n'a pas empêché mon père de m'envoyer là-bas.
PS : t'as plus d'infos à cet endroit !
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APRÈS LES AGRESSIONS ET LA PRISE D'OTAGES.
Cette fois-ci j'étais déjà à Harvard. Sauf qu'à ce moment là, j'étais allée rendre visite à l'une de mes cousines vivant à Boston qui ne cessaient depuis le début de la voir un peu plus. Ce fut donc devant la télévision que j'appris ce qu'avait fait un groupe d'étudiants. Je comprenais de moins en moins la logique humaine. Mais en même temps il y avait un message de détresse. Beaucoup de questionnements, mais aussi, énormément de morts et de blesser qui nous ont tous touchés.
PS : t'as plus d'infos à cet endroit !
Cette fois-ci j'étais déjà à Harvard. Sauf qu'à ce moment là, j'étais allée rendre visite à l'une de mes cousines vivant à Boston qui ne cessaient depuis le début de la voir un peu plus. Ce fut donc devant la télévision que j'appris ce qu'avait fait un groupe d'étudiants. Je comprenais de moins en moins la logique humaine. Mais en même temps il y avait un message de détresse. Beaucoup de questionnements, mais aussi, énormément de morts et de blesser qui nous ont tous touchés.
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UN PEU DE MOI
Atteinte de Prosopagnosie depuis ma naissance (Mais qu'est-ce ce que c'est ? Un trouble de la reconnaissance des visages) et je ne veux pas le considérer comme un handicap, donc j'évite d'en parler. • Possède un cahier répertoriant les photos de mes proches ou de mes professeurs avec leurs noms, comme un trombinoscope. Ça m'aide un peu et je l'emmène partout avec moi. • Passe mon temps à prendre des notes sur ce qui me paraît nouveau ou intéressant, même la plus petite chose. Ou aussi à faire diverses équations de probabilité sur un évènement qui risque d'arrivé. • Je parle toujours en regardant dans les yeux, même si ça peut être dérangeant pour l'autre, ou alors en fixant le reste de son visage. • Porte toujours quelque chose sur la tête lorsque je sors de chez moi : chapeaux, bonnets. • J'ai un poisson rouge nommé Apollon 13. Au moins quelqu'un qui a moins de mémoire que moi. • Fume de temps en temps du cannabis quand je sens que l'inspiration me manque. Mais la cigarette me répugne. • Je ne prends quasiment jamais de petit déjeuner, un smoothie à la fraise me suffit. • Une lève-tard, qui est bien souvent en retard. Les grasse mat' le dimanche sont sacrées. • Assez pudique et très peu tactile, même avec mes proches. • Je n'ai pas vraiment ma langue dans ma poche : je dis ce que je pense, que ce soit bon ou mauvais. Sauf que mon but n'est pas de blesser, mais d'être honnête, car je pense qu'il vaut mieux dire la vérité dans tous les cas. • J'ai du répondant, généralement ferme et glacial. • Peux très bien garder mon sang froid dans toutes les circonstances, mais lorsque l'on me pousse à bout, mais vraiment, j'explose. • J'ai l'impression d'être une coquille vide, j'ai donc besoin de voir les émotions à travers les autres en les observant, d'apprendre aussi avec mes bouquins, mes cours.• Ne suis pas intéressée par l'amour et ne comprends pas vraiment ce que c'est. Je préfère me consacrer à mes études en astrophysique et ma future carrière dans la NASA. • Ma première fois fut un test peu concluant. • Je regarde quasiment toujours le ciel, particulièrement la nuit.
Atteinte de Prosopagnosie depuis ma naissance (Mais qu'est-ce ce que c'est ? Un trouble de la reconnaissance des visages) et je ne veux pas le considérer comme un handicap, donc j'évite d'en parler. • Possède un cahier répertoriant les photos de mes proches ou de mes professeurs avec leurs noms, comme un trombinoscope. Ça m'aide un peu et je l'emmène partout avec moi. • Passe mon temps à prendre des notes sur ce qui me paraît nouveau ou intéressant, même la plus petite chose. Ou aussi à faire diverses équations de probabilité sur un évènement qui risque d'arrivé. • Je parle toujours en regardant dans les yeux, même si ça peut être dérangeant pour l'autre, ou alors en fixant le reste de son visage. • Porte toujours quelque chose sur la tête lorsque je sors de chez moi : chapeaux, bonnets. • J'ai un poisson rouge nommé Apollon 13. Au moins quelqu'un qui a moins de mémoire que moi. • Fume de temps en temps du cannabis quand je sens que l'inspiration me manque. Mais la cigarette me répugne. • Je ne prends quasiment jamais de petit déjeuner, un smoothie à la fraise me suffit. • Une lève-tard, qui est bien souvent en retard. Les grasse mat' le dimanche sont sacrées. • Assez pudique et très peu tactile, même avec mes proches. • Je n'ai pas vraiment ma langue dans ma poche : je dis ce que je pense, que ce soit bon ou mauvais. Sauf que mon but n'est pas de blesser, mais d'être honnête, car je pense qu'il vaut mieux dire la vérité dans tous les cas. • J'ai du répondant, généralement ferme et glacial. • Peux très bien garder mon sang froid dans toutes les circonstances, mais lorsque l'on me pousse à bout, mais vraiment, j'explose. • J'ai l'impression d'être une coquille vide, j'ai donc besoin de voir les émotions à travers les autres en les observant, d'apprendre aussi avec mes bouquins, mes cours.• Ne suis pas intéressée par l'amour et ne comprends pas vraiment ce que c'est. Je préfère me consacrer à mes études en astrophysique et ma future carrière dans la NASA. • Ma première fois fut un test peu concluant. • Je regarde quasiment toujours le ciel, particulièrement la nuit.
Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Dundee ou Luya et j'ai 19 balais !. Je suis French et j'ai connu le forum grâce à top-site. ILH est canon alors j'ai décidé de m'inscrire . J'utilise Aja Naomi King comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par tumblr & me. Je fais environ un nombre varié de mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.
Mot de la fin ? ▲ Cookies et chocolat pour vous tous !
Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
adhérer un flood d'intégration (?)
je veux être parrainé si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)
Je recense mon avatar ▲
si personnage inventé:
Mot de la fin ? ▲ Cookies et chocolat pour vous tous !
Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
adhérer un flood d'intégration (?)
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si personnage inventé:
- Code:
[size=10][url=lienversvotreprofil]►[/url] ► <span class="pris">AJA NAOMI KING</span> ♦ “ Zola A. Guerlain ”[/size]
- Code:
[size=10][url=lienversvotreprofil]►[/url] [url=URL DU SCÉNARIO ICI]►[/url] <span class="pris">AVATAR</span> ♦ “ Pseudo ”[/size]
Qui es-tu ?
Dans le miroir, j'observai cette personne qui se tenait debout face à moi. Je la détaillais du regard, retraçais les traits de son visage puis de son corps. Il y avait un goût familier, de déjà-vu. Elle aussi me dévisageait. Je le remarquais à ses yeux qui ne cessaient de me scruter. Elle aussi devait se demander qui j'étais. Mais finalement, qui étais-je ?
Le teint chocolat et une taille moyenne. Les yeux charbon et la bouche pulpeuse. Tout ceci était à moi et tous les jours, je le redécouvrais. Je caressais du bout des doigts ma figure, fixant mon reflet. Oui c'était bien moi. Alors, pourquoi chaque matin, j'avais l'impression d'être face à une inconnue ?
••
Je descendais les escaliers, remarquant qu'il y avait du mouvement dans la cuisine. L'odeur des crêpes me chatouillaient le nez. J'aimais cette sensation, surtout de si bon matin. Je vis une femme de dos bouger sans s'arrêter une seule fois de cuisiner. Avec l'arôme de fleur d'oranger qui flottait dans l'air et le tablier magenta qu'elle portait, je devinais qu'il s'agissait de ma mère. M'entendant entrer dans la pièce et prendre place derrière la table, elle se retourna pour me saluer de bon cœur le sourire aux lèvres. Oui, c'était bien ma mère, avec ses cheveux courts frisés et sa manière de chantonner lorsqu'elle faisait des crêpes. Elle déposa devant moi une assiette où elle avait laissé parler son âme d'artiste. Le visage en crêpe d'un bonhomme était dessiné avec le sucre et le caramel. Cela me fit doucement sourire.
Quelqu'un d'autre entra dans la pièce. Sauf qu'il se déplaçait tellement vite, entre le comptoir de la cuisine et la table que j'ai un peu plus du mal à mettre un nom sur son visage. Mais d'après, sa grande carrure et sa manière de m'éviter, j'en devinais qu'il devait être mon père. Je n'ai jamais su pourquoi, il se comportait toujours ainsi à mon égard, où lorsque j'étais dans la pièce. Pourtant, avec les autres, je remarquais qu'il était plus accueillant et parfois même blagueur. J'entendis ma mère lui informa que j'avais encore un rendez-vous médical. Il ne répondit pas, se contentant de demander ou étaient les autres. Les autres, c'était probablement mon frère et ma sœur. Mais comme aujourd'hui nous étions en vacances, ils étaient encore au lit. Pour une fois, nous avions notre temps de repos ensemble, par rapport à nos Universités différentes. D'habitude, moi aussi j'étais une lève-tard, sauf les matins crêpes. Comme quand nous étions petits.
Justement, plusieurs pas précipités se firent entendre. Je reconnaissais la voix enrouée par le sommeil de Ylian et l'habitude de Jade d'embrasser sur la même joue gauche tout le monde en guise de bonjour. Lorsque je les observai je n'avais aucun doute que nous étions de la même fratrie. Je retrouvais quelques airs de famille en tous. Mon paternel s'intéressa bien plus à la semaine de mon frère, qu'à ma présence. Je lui ai déjà fait remarquer qu'il était bien plus à l'aise avec Ylian ou Jade qu'avec moi. Mais il nie mes propos. Je me sentais comme spectatrice de toutes ces interactions. Ma mère, mon père, ma soeur, mon frère. Et moi, non participante, puisque je passais mon temps à mémoriser les moindres détails qui les différenciaient les uns des autres, mais aussi du monde entier. C'était toujours ainsi, le matin.
••
Je ne comprenais pas l'intérêt d'aller voir un psychologue. Mon état semblait opérationnel d'après les médecins et je n'avais pas de problème en particulier. Si ? Peut-être que j'avais sans doutes quelques soucis à reconnaître les autres à cause d'une lésion cérébrale que j'ai depuis ma naissance, mais de là à voir un spécialiste. Surtout que je ne voyais pas ce qu'il pouvait m'apporter. Je lui avais déjà dit et de ce fait, il m'avait répondu qu'il était là pour m'aider avec les autres et mon avenir dans le milieu social. Comme si j'étais asociale. D'un côté, j'avais une préférence pour la solitude, même si ma mère n'arrêtait pas de dire à quel point je pouvais être généreuse à ma manière. Mais de l'autre, je ne pensais pas avoir de problèmes à interagir avec les autres. Certes, j'avais très peu d'amis à cause de mon comportement qui pouvait paraître froid et hautain, mais je savais que j'étais capable de donner, énormément.
J'aimais parler de tout et de rien. J'aimais apprendre, les critiques me dérangeaient pas et puis elles pouvaient être instructives. J'aimais voir les différentes émotions chez les autres justement. Observer sur chaque visage les tics, les tocs, les manies. Et retranscrire cela dans mes notes. J'aimais côtoyer les autres, mais de loin. S'attacher aux autres, revenait à davantage de difficultés. Le psychologue voulait souvent que je parle de mes rêves, de mes projets. A l'école, j'étais une bonne élève. J'étais assidue dans ce que j'entreprenais et pourquoi je le faisais. Je voulais être astronaute au départ, toucher les étoiles et décrocher la lune. Souvent j'étais victime d'exclusion ou de mauvaises réflexions, mais je n'y accordais pas d'attention, car chaque jour, il s'agissait d'inconnus pour moi. Alors, peut-être qu'au fond je suis torturée, que je ne suis pas vraiment normale et que je ne me rends pas compte que j'ai un problème social.
Une fois j'ai fait une crise à l'université. Ce fut brutal. J'avais brisé un miroir avec mes poings puis lancé une pierre sur une vitre. J'en avais marre. Marre et fatiguée de ces "qui est-ce ?" à longueur de temps. Marre et fatiguée d'être seule, en même temps je faisais partie de ces 2,5% de population ayant cette pathologie. Marre et fatiguée de vivre en sachant qu'il y avait toujours quelque chose qui clochait. J'ai donc été hospitalisée, enfermée pendant deux mois. Les médicaments et les thérapies, ça vous ralenti. Avec cette impression où ma vie semblait durée des siècles, j'ai eu le temps de lister toutes les choses que je voulais faire à ma sortie. Dont une principale : celle de ne plus être malade. Sauf que mon entourage insistait pour continuer les visites médicales régulières. Pour mon bien. Je n'aime pas cette raison. Cette façon d'agir sur mon existence pour justifier ma sécurité et ma santé. Finalement, je pense que la seule personne apte à juger mon état, c'était bien moi.
••
Avant tout, il faut que je vous raconte brièvement l'histoire de famille. Guerlain. Je n'ai pas les airs purement parisiens, ma mère étant du Soudan, ni le sens artistique conforme à la marque. Mon grand-père le créateur et ses fils, dont mon père, sont dans l'entreprise depuis le début et comptent perpétuer l'héritage familiale. Sauf que j'ai tout sauf le "nez". Le parfum ne me dérange pas, mais je ne compte pas en avoir la vocation. Moi, je suis plus mathématiques et physiques. Je suis plus rationnelle. Rêveuse, mais de l'espace et des choses qui restent à découvrir. Les gens peuvent nous trahirent, avoir d'autres visages, pas les chiffres. Je me réfugie dans les calculs, les projets de constructions de nouveaux vaisseaux, les probabilités. Et ma mère qui semble être fière de mon parcours, tente de convaincre mon père. Je crois qu'il essaie donc de m'écarter volontairement du cercle familiale. A cause de mes envies et de ma différence.
J'ai donc d'abord passé mes années lycée en Allemagne, avant d'entrée à Oxford en Angleterre, tandis que le reste de famille était en France, soit à Paris soit à Strasbourg. Cependant, malgré sa distance, mon père suivait à sa façon ma scolarité en m'aidant fnancièrement. Sauf que mes moments de crises entachaient son image. Je ne pouvais maîtriser ces angoisses. Elles étaient impulsives, non préméditées. J'ai l'impression de vivre un rêve où tout le monde se ressemble, même moi. Selon les médecins, il s'agirait d'un effet indirect de ma maladie, m'empêchant d'agir clairement. Je détestais cela. Pas le fait de passer pour une folle, mais le fait de ne plus avoir le contrôle. Et mon père semblait refuser l'idée que je puisse être ainsi. Alors, il joua de ses relations et de son argent pour être intégrée autre part. Harvard, était dans ses choix. J'avais les compétences, les moyens et puis, j'étais à l'autre bout de la terre.
La personne dans le miroir, c'était moi.
Le teint chocolat et une taille moyenne. Les yeux charbon et la bouche pulpeuse. Tout ceci était à moi et tous les jours, je le redécouvrais. Je caressais du bout des doigts ma figure, fixant mon reflet. Oui c'était bien moi. Alors, pourquoi chaque matin, j'avais l'impression d'être face à une inconnue ?
Peut-être parce que j'étais malade.
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Je descendais les escaliers, remarquant qu'il y avait du mouvement dans la cuisine. L'odeur des crêpes me chatouillaient le nez. J'aimais cette sensation, surtout de si bon matin. Je vis une femme de dos bouger sans s'arrêter une seule fois de cuisiner. Avec l'arôme de fleur d'oranger qui flottait dans l'air et le tablier magenta qu'elle portait, je devinais qu'il s'agissait de ma mère. M'entendant entrer dans la pièce et prendre place derrière la table, elle se retourna pour me saluer de bon cœur le sourire aux lèvres. Oui, c'était bien ma mère, avec ses cheveux courts frisés et sa manière de chantonner lorsqu'elle faisait des crêpes. Elle déposa devant moi une assiette où elle avait laissé parler son âme d'artiste. Le visage en crêpe d'un bonhomme était dessiné avec le sucre et le caramel. Cela me fit doucement sourire.
Quelqu'un d'autre entra dans la pièce. Sauf qu'il se déplaçait tellement vite, entre le comptoir de la cuisine et la table que j'ai un peu plus du mal à mettre un nom sur son visage. Mais d'après, sa grande carrure et sa manière de m'éviter, j'en devinais qu'il devait être mon père. Je n'ai jamais su pourquoi, il se comportait toujours ainsi à mon égard, où lorsque j'étais dans la pièce. Pourtant, avec les autres, je remarquais qu'il était plus accueillant et parfois même blagueur. J'entendis ma mère lui informa que j'avais encore un rendez-vous médical. Il ne répondit pas, se contentant de demander ou étaient les autres. Les autres, c'était probablement mon frère et ma sœur. Mais comme aujourd'hui nous étions en vacances, ils étaient encore au lit. Pour une fois, nous avions notre temps de repos ensemble, par rapport à nos Universités différentes. D'habitude, moi aussi j'étais une lève-tard, sauf les matins crêpes. Comme quand nous étions petits.
Justement, plusieurs pas précipités se firent entendre. Je reconnaissais la voix enrouée par le sommeil de Ylian et l'habitude de Jade d'embrasser sur la même joue gauche tout le monde en guise de bonjour. Lorsque je les observai je n'avais aucun doute que nous étions de la même fratrie. Je retrouvais quelques airs de famille en tous. Mon paternel s'intéressa bien plus à la semaine de mon frère, qu'à ma présence. Je lui ai déjà fait remarquer qu'il était bien plus à l'aise avec Ylian ou Jade qu'avec moi. Mais il nie mes propos. Je me sentais comme spectatrice de toutes ces interactions. Ma mère, mon père, ma soeur, mon frère. Et moi, non participante, puisque je passais mon temps à mémoriser les moindres détails qui les différenciaient les uns des autres, mais aussi du monde entier. C'était toujours ainsi, le matin.
Chaque jour, il n'y avait pas que moi que je redécouvrais. Il y avait également, tout mon entourage.
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Je ne comprenais pas l'intérêt d'aller voir un psychologue. Mon état semblait opérationnel d'après les médecins et je n'avais pas de problème en particulier. Si ? Peut-être que j'avais sans doutes quelques soucis à reconnaître les autres à cause d'une lésion cérébrale que j'ai depuis ma naissance, mais de là à voir un spécialiste. Surtout que je ne voyais pas ce qu'il pouvait m'apporter. Je lui avais déjà dit et de ce fait, il m'avait répondu qu'il était là pour m'aider avec les autres et mon avenir dans le milieu social. Comme si j'étais asociale. D'un côté, j'avais une préférence pour la solitude, même si ma mère n'arrêtait pas de dire à quel point je pouvais être généreuse à ma manière. Mais de l'autre, je ne pensais pas avoir de problèmes à interagir avec les autres. Certes, j'avais très peu d'amis à cause de mon comportement qui pouvait paraître froid et hautain, mais je savais que j'étais capable de donner, énormément.
J'aimais parler de tout et de rien. J'aimais apprendre, les critiques me dérangeaient pas et puis elles pouvaient être instructives. J'aimais voir les différentes émotions chez les autres justement. Observer sur chaque visage les tics, les tocs, les manies. Et retranscrire cela dans mes notes. J'aimais côtoyer les autres, mais de loin. S'attacher aux autres, revenait à davantage de difficultés. Le psychologue voulait souvent que je parle de mes rêves, de mes projets. A l'école, j'étais une bonne élève. J'étais assidue dans ce que j'entreprenais et pourquoi je le faisais. Je voulais être astronaute au départ, toucher les étoiles et décrocher la lune. Souvent j'étais victime d'exclusion ou de mauvaises réflexions, mais je n'y accordais pas d'attention, car chaque jour, il s'agissait d'inconnus pour moi. Alors, peut-être qu'au fond je suis torturée, que je ne suis pas vraiment normale et que je ne me rends pas compte que j'ai un problème social.
Une fois j'ai fait une crise à l'université. Ce fut brutal. J'avais brisé un miroir avec mes poings puis lancé une pierre sur une vitre. J'en avais marre. Marre et fatiguée de ces "qui est-ce ?" à longueur de temps. Marre et fatiguée d'être seule, en même temps je faisais partie de ces 2,5% de population ayant cette pathologie. Marre et fatiguée de vivre en sachant qu'il y avait toujours quelque chose qui clochait. J'ai donc été hospitalisée, enfermée pendant deux mois. Les médicaments et les thérapies, ça vous ralenti. Avec cette impression où ma vie semblait durée des siècles, j'ai eu le temps de lister toutes les choses que je voulais faire à ma sortie. Dont une principale : celle de ne plus être malade. Sauf que mon entourage insistait pour continuer les visites médicales régulières. Pour mon bien. Je n'aime pas cette raison. Cette façon d'agir sur mon existence pour justifier ma sécurité et ma santé. Finalement, je pense que la seule personne apte à juger mon état, c'était bien moi.
Même si j'avais l'impression de me lever tous les jours dans un monde remplis d'inconnus.
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Sauf qu'à ma sortie, j'appris que j'étais renvoyée d'Oxford.
Avant tout, il faut que je vous raconte brièvement l'histoire de famille. Guerlain. Je n'ai pas les airs purement parisiens, ma mère étant du Soudan, ni le sens artistique conforme à la marque. Mon grand-père le créateur et ses fils, dont mon père, sont dans l'entreprise depuis le début et comptent perpétuer l'héritage familiale. Sauf que j'ai tout sauf le "nez". Le parfum ne me dérange pas, mais je ne compte pas en avoir la vocation. Moi, je suis plus mathématiques et physiques. Je suis plus rationnelle. Rêveuse, mais de l'espace et des choses qui restent à découvrir. Les gens peuvent nous trahirent, avoir d'autres visages, pas les chiffres. Je me réfugie dans les calculs, les projets de constructions de nouveaux vaisseaux, les probabilités. Et ma mère qui semble être fière de mon parcours, tente de convaincre mon père. Je crois qu'il essaie donc de m'écarter volontairement du cercle familiale. A cause de mes envies et de ma différence.
J'ai donc d'abord passé mes années lycée en Allemagne, avant d'entrée à Oxford en Angleterre, tandis que le reste de famille était en France, soit à Paris soit à Strasbourg. Cependant, malgré sa distance, mon père suivait à sa façon ma scolarité en m'aidant fnancièrement. Sauf que mes moments de crises entachaient son image. Je ne pouvais maîtriser ces angoisses. Elles étaient impulsives, non préméditées. J'ai l'impression de vivre un rêve où tout le monde se ressemble, même moi. Selon les médecins, il s'agirait d'un effet indirect de ma maladie, m'empêchant d'agir clairement. Je détestais cela. Pas le fait de passer pour une folle, mais le fait de ne plus avoir le contrôle. Et mon père semblait refuser l'idée que je puisse être ainsi. Alors, il joua de ses relations et de son argent pour être intégrée autre part. Harvard, était dans ses choix. J'avais les compétences, les moyens et puis, j'étais à l'autre bout de la terre.
Depuis les nouvelles de ma famille se font rares. Je n'avais aucun désir de vengeance ou de revanche, c'était comme ça et j'allais avancer. Seule.
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