Bram & Rhiannon
♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢ La stupidité incarnée. Impertinente. Ignorante. Ça ne marchera pas. Tu en es persuadée. Le pessimisme s’immisce en toi, à mesure que vous vous rapprochiez de la porte. Tu veux faire demi-tour. Partir. Loin d’ici. Loin de cette maison. T’aurais jamais dû proposer ça à Bram. Ni le lui imposer. Qu’est-ce qui t’as pris de penser que tu t’en sortirais indemne cette fois-ci ? Terriblement naïve Rhia. Les battements de ton cœur s’intensifient. Tu peux les entendre. Tu ne te sens pas prête. T’aimerais revenir en arrière. Et effacer tout ce que tu avais pu avouer à ta mère. Tu te sens coupable. Parce que tu as l’impression d’avoir forcé ton ami d’enfance à répondre à tes désirs. Comme d’habitude. Tes yeux viennent trouver les siens. A la recherche de la moindre trace d’amour. De l’affection. Du réconfort. Tu cherches seulement à être rassurée. Du soutien. Parce que là tout de suite, t’as l’impression que tu vas t’écrouler dans les secondes qui suivent. « Ca va aller, Rhia » t’avait-il dit en maintenant une pression sur ta main. Tu n’en étais pas aussi si sûre. Tu lui adresses un sourire qui se veut rassurant. Mais tu ne fais que te mentir à toi-même, Rhia. Cette situation, t’aurais dû la régler par tes propres moyens. Et ce depuis longtemps. Tu as laissé trainer les choses. Regarde dans quelle situation tu te retrouves maintenant. Tu ne peux que t’en prendre qu’à toi-même. Tu t’en rends compte maintenant. Mentalement, tu te promets de remercier ton ami comme il se doit. Parce qu’il le mérite bordel.
« Pêche, ce sera pêche » il rajoute, utilisant le même débit de parole que le tien. Plongée dans un cauchemar. Tu vas bientôt te réveiller. Et te rendre compte que tout ceci n’était que pure invention. Une invention, un rêve crée de toute pièce par ton cerveau. T’aimerais y croire. Tu tends le doigt. Le laissant en l’air quelques secondes. Parce que tu sais que tu vas le regretter. Mais tu n’as plus le choix désormais. Tu ne peux plus revenir en arrière. Au fond de toi, tu sais que Bram ne te décevra pas. Impossible. Depuis que tu le connais, il ne t’a jamais trahi. Pas une seule fois. Le petit ami idéal. Tu n’aurais pu espérer meilleur copain. Le meilleur choix possible. Tu n’en doutes pas une seule seconde. En fait, il te serait impossible de douter de lui. Lui qui t’avait toujours été fidèle. Lui qui avait toujours été à tes côtés. Bordel. Tu étais terriblement chanceuse de l’avoir. Tu jettes un dernier regard dans sa direction, serrant sa main. Une dernière inspiration et tu finis par appuyer. Les minutes les plus longues de toute ta vie. N’ouvre pas. Ne viens pas. N’ouvre surtout pas, s’il te plait tu implores mentalement. T’es presque convaincue qu’elle n’est pas là. Peut-être qu’elle a oublié. Prévu autre chose. T’espères vraiment cette version. Tes espoirs retombent aussi rapidement qu’ils sont apparus au moment même où tu aperçois la porte s’entrouvrir. Et merde. Tu ne peux plus reculer maintenant.
« Vous voilà enfin. Entrez, entrez » annonce ta chère et tendre génitrice à votre attention. Vous vous exécutez. Tu te stoppes à l’instant même où tu franchis le palier. Envahie par des instants nostalgiques. Envahie par les souvenirs du passé. Ceux où Arizona était encore là. Ressaisis-toi Rhia. Le moment le plus attendu. Et le plus redouté. Tout se joue maintenant.
« Mam, je te présente Gansey, te rappelant qu’il préférait qu’on l’appelle de cette manière. Et Gansey, voici ma mère.
Cat Danvers » tu balances, légèrement acerbe. Montrant le ton que tu allais adopter tout au long de la soirée. Tu resterais sur la réserve. Tu les laisses se présenter. Restant en retrait. Ta mère t’observe. Tu connais ce regard. Ses yeux passent des tiens à ceux de Gansey. Te donnant l’impression d’être jugée. Elle n’y croyait pas. Tu serres les poings. Tu esquisses un sourire avant de tourner vers ton petit ami. Tu encadres son visage entre tes mains et vient déposer délicatement tes lèvres sur les siennes. Assez longtemps pour que ta mère soit suffisamment convaincue. Puis tu y mets fin.
« Tu viens mon cœur, je vais te faire visiter. C’est prêt dans combien de temps » tu ajoutes, question directement adressée à ta génitrice.
« Dans dix minutes mais j’aimerais d’abord lui… » « Tu feras ça pendant le repas, laisse le respirer » tu la coupes sèchement. Tu prends la main de Bram et tu l’entraines directement dans ta chambre. Claquement la porte. Poussant un long soupir.
« Je suis désolée… C’était vraiment une mauvaise idée…. Elle n’y a pas cru… J’en suis sûre » tu lâches, t’asseyant sur ton lit. Complètement démoralisée.