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En ce mardi soir, Paloma se trouvait confortablement installée à la bibliothèque d'Harvard, potassant sans relâche une montagne de bouquins, lorsque la bibliothécaire vient lui signaler que l'heure de la fermeture approchait et qu'il fallait qu'elle s'en aille. Effectivement, il commençait à se faire tard et dehors, la nuit était déjà tombée. Paloma rangea rapidement ses affaires dans son sac et remit les livres sur leurs étagères puis, sortit. A l'extérieur, l'air était glacé et Paloma hâta le pas. Une fois chez elle, elle serait bien au chaud et pourrait s'accorder un peu de repos bien mérité. Afin de rejoindre sa chambre universitaire plus rapidement, l'étudiante décida de traverser le parking, qui était à cette heure-ci désert. Il y avait quelques voitures garées par-ci par-là mais pas âme qui vive. Paloma se surprit à se rappeler certaines scènes de films d'horreur se passant sur un parking désert comme celui-ci et secoua la tête pour chasser ces horribles pensées. Il ne manquait plus qu'elle se mette à flipper pour rien ! Et puis quelle heure était-il, déjà ? Paloma ouvrit son sac et fouilla vigoureusement à l'intérieur afin d'en sortir son téléphone portable. Ne le trouvant pas parmi tout le fatras, mais ne voulant pas s'arrêter dans le froid glacial, elle continua à chercher, tout en avançant. L'étudiante aperçu l'objet convoité au fond du sac et, d'un geste triomphant, le brandit en s'exclamant : « Ah ah, je l'ai ! ». Un joyeux tintement retentit immédiatement après. Paloma regarda autour d'elle puis, par terre, et poussa un soupir de soulagement. Juste à ses pieds se trouvaient ses clés, en équilibre sur l'un des barreaux d'une plaque d'égout.
Paloma se pencha et, avec précaution, tandis la main vers le trousseau de clés. Cependant, le destin avait décidé de tout compliquer et les clés disparurent dans l'obscurité. « Oh non mais je rêve ! », hurla la jeune femme d'un ton désespéré. Elle regarda autour d'elle mais bien sûr, personne ne se trouvait aux alentours, comme par hasard. Paloma ne pouvait que compter sur elle-même. Ainsi, elle jeta son sac par terre à côté d'elle, remonta ses manches et passa une main à travers la grille. Paloma s'interdit de penser à ce qui pouvait bien rôder dans les égouts et entreprit de récupérer ses clés. Seulement, ce n'était pas chose facile. Elle n'arrivait même pas à atteindre le fond et, quand bien même elle y arriverait, il serait très difficile de refaire passer le trousseau à travers la grille. La vie était vraiment merdique parfois ! Franchement, Paloma avait-elle besoin de se retrouver par terre, en pleine nuit, à tenter de récupérer ses clés bêtement tombées dans les égouts ?
A quatre pattes sur le parking de l'université, Paloma maudissait sa maladresse depuis environ trente minutes. Elle repassa un bras dans la bouche d'égout mais malheureusement, il n'était toujours pas assez long pour toucher le fond. C'était sa énième tentative et elle échoua, comme toutes les autres. D'un air las, la jeune femme s'assit en tailleur sur le macadam et regarda d'un œil noir l'éclat métallique qui luisait à travers les barreaux. Soudain, Paloma se redressa et observa attentivement la grille. Il y avait de petites visses aux quatre coins. L'étudiante empoigna son sac et chercha frénétiquement quelque chose pouvant l'aider, tout en prenant garde de ne rien faire tomber d'autre. Ses clés, c'était déjà bien suffisant ! Elle sortit un stylo et le regarda d'un œil morne. Oui bon, ça ferait l'affaire. Le problème, c'était qu'il faisait de plus en plus sombre sur le parking et les lampadaires n'éclairaient pas des masses l'endroit où elle se trouvait. Ainsi, Paloma prit son portable et le coinça sous son menton. Dans cette position ridicule mais utile, elle entreprit de dévisser les quatre visses avec son stylo. Inutile de préciser qu'en plus d'avoir l'air complètement débile, elle n'arrivait absolument à rien et les visses ne bougeaient pas d'un poil ...
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