(lisadès) de quoi ai-je peur ? de toi, enfin de moi sans toi.

Le mois de Décembre commence vraiment mal. C'est ton mois préféré de l'année et faut toujours que quelque chose vienne le gâcher. En l’occurrence là, c'est Hadès qui vient tout gâcher avec ses cachotteries et ses mensonges. T'as appris quelques jours plus tôt qu'il était fiancé à cette petite conne d'Alexandra et c'est même pas de sa bouche que tu l'as su. Clairement, t'as la haine. Tu détestes qu'on te cache des choses, tu détestes qu'on te mette devant le fait accompli et t'as clairement du mal à le digérer. Surtout que ton Roi comprends pas ta colère. Et forcément, ça te fous encore plus la haine. Même décorer le sapin de Noël de Noah, ça t'as pas calmé. Même les illuminations, ça t'as pas apaisé. T'façon faut croire qu'Hadès a décidé de te gaver jusqu'au bout, puisqu'il continue avec ses mensonges. Tu l'as vu jouer au petit couple parfait avec sa fiancée et t'as juste eu envie de les tuer. De le tuer. De l'étouffer avec ses petits mensonges. Mais t'es pas du genre à faire de scènes en public alors tu ravales ta haine, tu ravales tes mots et tu te tais. Tu les fusilles du regard et tu te casses. T'as pas envie d'assister à ça. T'as plus envie de le voir. Et encore moins envie de lui parler. Tu te casses chez toi et tu donnes pas de nouvelles jusqu'au lendemain soir. Jusqu'à ce que tu le grilles en train de te stalker sur Instagram. Il faut qu'il s'impose partout, c'est pas possible. Malgré toi, tu lui envoies un SMS et la discussion part en vrille. Vous tournez vite en rond, dialogue de sourd. Il te fout la haine à faire la gueule, monde à l'envers. Et puis tu vois son dernier post, tu te calmes dans tes propos et tu sous-entends que s'il comprends pas, tu peux toujours lui gueuler dessus pour que ça rentre. Il va pas tarder en fait, tu l'attends. T'attends qu'il débarque et peut être que là, il comprendra pourquoi t'es autant en colère, pourquoi tu le détestes. T'as peur que ça parte n'importe comment cette discussion mais tu le sais, tu vas crier. Peut être bien que lui aussi. T'es effrayée par tout ce qui se passe et tu sais pas trop où t'en es avec ses conneries. Putain, il fait chier. Vraiment. Tu souffles alors que t'entends l'interphone sonner, pas la peine de demander qui c'est, tu sais que c'est lui. Un nouveau souffle s'échappe de tes lèvres alors que tu te lèves pour aller ouvrir la porte d'en bas et débloquer celle d'en haut. Tu viens te réinstaller sur le canapé, Meiko entre tes bras et tu patientes pendant que tu l'entends monter les escaliers. Il a pas le temps de toquer, que ta voix se fait entendre : C'est ouvert. Ouais, tu te lèves même pas pour l'accueillir. Tu le laisses rentrer chez toi et direct, tu le fusilles du regard. Regard noir, t'attends qu'il prononce un mot de travers pour te mettre à crier. Et en même temps t'as peur de parler la première, parce qu'au fond, tu veux pas le perdre toi non plus.

Ce mois sera pourri, je le sais d'avance. Me voila fiancé. FI-AN-CE ... Si c'est pas la merde ça ! Et même pas avec la fille qui me rend bien, non, je suis fiancé à une autre et elle le vit tellement mal qu'entre nous, tout est complexe, tout est moche, tout est laid. Rien ne va. C'est un putain de bordel. C'est une putain de merde et on doit juste faire avec, on doit se contenter de ça alors qu'on a pas envie ... Je suis fiancé et une part de moi à envie de m'en foutre, d'être avec elle, peut importe les rumeurs et les journaux qui cracherai sur nous, mais je tiens à elle, un peu trop vous voyez ? Alors je lui imposerai jamais ça. Jamais. Elle mérite d'être une reine, pas la maitresse du roi. Elle mérite la couronne, pas les nuits où ma fiancée tournerai le dos bien qu'elle accepte les écarts puisque je suis prêt a accepter les siens. Non, Lily jolie mérite mieux qu'une histoire salie par le noir et les motels de merde. Non, Lily mérite les hôtels grand luxe, elle mérite les sourires de tous et elle mérite d'être à côté de moi quand je me balade dans la rue. Je veux sa main dans la mienne pas éloigné. Je ne veux pas que sa réputation soit ternie à cause de ma famille... Après l'accident d'Abélard, mes parents sont prêt à serrer la visse et pour le moment, aucun échappatoire n'est possible. J'ai beau crier, avoir envie de tout casser, non, rien ne se passe. Non, rien n'est possible. Je suis fiancé et elle est loin de moi. J'ai l'impression qu'elle s'éloigne à des kilomètres et ça me blesse, ça m'énerve ... Je me sens perdu, paniqué, alors je m'énerve et elle aussi et entre nous ça dérape. Entre stalke, sms de rupture de cette relation qu'on désire l'un comme l'autre, SMS pour dire à l'autre de rester, un pas en avant, 2 pas en arrière, ma fierté se range un moment, avant de ressortir violement en lui disant de ne plus me parler ... Je ne sais plus quoi faire. Je ne contrôle plus rien. Ma vie part en couille. Putain, j'étais très bien sans sentiment, en couple avec une bouteille de gin. Putain j'étais très bien à me saouler pour oublier mon existence et déprimer. Là, j'ai la rage. La RAGE. Alors je hurle sur Alceste Arrête de conduire comme un papy Al ! Accélère ! Oui je dois la voir. Je dois entendre ce qu'elle a à me dire, même si ça me tue et je dois agir en adulte deux foutue secondes Même si j'ai toujours été comme un gamin capricieux. Devant sa porte, j'ai envie de faire demi tour, de fuir, de monter dans la voiture et de dire à Al de faire 10 tours de paté de maison et avant de m'acheter une bouteille ... Mais non, je suis en bas et j'entends déjà la voir de Lily s'élevé dans les airs. Sa voix froide, énervée, elle est en rage et j'enrage encore plus : pourquoi elle comprend pas que je veux pas bordel ? Que j'ai jamais choisi ça ? Que je préfèrerai mourir que d'avoir un mariage comme ça ? Je pousse la porte et entre, elle me laisse entrer de toute façon, elle a même pas envie de m'accueillir ... Son regard noir se pose sur moi. Elle me tuerai probablement si des balles sortaient de ses jolies yeux. Et mon regard est tout aussi glacial. Elle est là, dans son canapé, avec Meiko entre les jambes. Même lui il veut pas me dire bonjour alors qu'on est copain. Elle a carrément monté Meiko contre moi. Je rêve. Elle fait des histoires pour rien et ça m'énerve qu'elle le prenne comme ça. Ouais, ça monte en moi. Salut. Je me laisse tomber dans le fauteuil en face d'elle et la fixe en silence. Non, je viens de dire bonjour, je n'en dirai pas plus. Non, c'est pas à moi, c'est elle qui voulait crier, je lui ai demandé expressément si elle voulait me crier dessus. Non ... Vous savez quoi ? j'vais parler. La forme ? La forme ? Sérieusement Hades, t'es un boulet parfois ! Quoi ? Je lui donne une occasion de me crier dessus. Tous aux abris, la dispute arrive, et ça va faire mal, ça va roxer. Ca va envoyer du lourd. Armé par nos mots, armé et prêt à répliquer, je sens que ça va déraper. Je sens qu'on va rien contrôler.

Tu détestes ce monde qui a fini par vous rattraper. Et quelques petits jours ont suffit pour que ta lucidité reprenne le dessus, pour que ta bulle éclate et que tu ne puisses rien y faire. T'as la haine de l'avoir appris de cette façon, tu te sens blessée et dans un sens, trahie. Tu voudrais jeter ces sentiments et ne plus y penser. Ou alors tu voudrais revenir à Rio, là où tout te semblait possible. Tu te sens perdue, partagée par tout ces sentiments contradictoires. Tu voudrais revenir en arrière, tu voudrais ne pas avoir laissé la porte ouverte. Mais c'est trop tard, t'es foutue. Aucun retour en arrière n'est possible ou même envisageable. T'es foutue, accro, mordue. Et il fallait que votre monde vienne y mettre son grain de sel. Putain. C'était clairement pas la bonne saison. Mais c'était trop tard. Et il te foutait la haine à pas comprendre. Te comprendre. Il t'énervait alors qu'il se mettait à faire la gueule. Manquait plus que ça. T'en as marre de ces discussions qui ne mènent à rien et tu l'invites chez toi, prête à lui gueuler dessus pour qu'il comprenne une bonne fois pour toute. Tu l'attends sur le canapé, le corps tendu. Par la colère, par la peur. Parce qu'au fond, t'as peur qu'il te laisse derrière lui. T'as peur que sa présence s'efface et tu peux pas te résoudre à ça. T'as pas envie d'attendre Morphée toute seule. T'as pas envie qu'il lâche ta main. Et ça t'énerves encore plus. C'est n'importe quoi. Tu souffles alors que tu l'entends monter les escaliers. T'essayes de te calmer en serrant contre toi le bouledogue français qui comprends pas trop ce qu'il se passe. La porte s'ouvre et tes yeux se lèvent sur la silhouette qui se dessine dans le cadre. Ton cœur manque un battement au moment où ton regard se pose sur lui et tu détournes les yeux alors qu'il referme la porte derrière lui. T'entends vaguement son salut et tu lâches pas Meiko. Tu l'entends se poser face à toi et tu laisses le silence s'installer quelques secondes entre vous. Puis enfin, tu daignes lâcher ton chien pile au moment où il décide de l'ouvrir. Tu te tends plus que ce que tu l'étais déjà et même Meiko semble le ressentir puisqu'il part se cacher dans la chambre. Même lui il a capté que c'était pas les mots que tu voulais entendre là tout de suite. La forme ? Il était sérieux deux secondes ou quoi ? La forme ? Tu lèves les yeux sur lui et le fusilles à nouveau du regard et finis par te lever, mains sur les hanches. Une lueur de colère brillant dans tes yeux. La forme ? On a déjà vu mieux comme entrée en matière que tu commences, de cette voix si froide que tu réserves d'ordinaire aux gens que tu méprises. Tu fais vraiment tout pour me foutre la haine c'est pas possible Hadès. Tu fais tout pour me pousser à bout... que tu continues, ne le lâchant pas de tes yeux. Tu sens la colère traverser tout ton corps et tu peux pas te taire, faut que ça sorte. Et tu trouves encore le moyen de faire la gueule, le comble quand même ! Je crois rêver, c'est pas possible. Il t'énerve clairement à faire la gueule, alors qu'il t'a quand même menti et cacher des trucs. D'où c'est lui qui devait faire la gueule ? La blague.

Les gens sont fous. Complètement fou. Je crois que dans ce monde, peut son ceux qui sont dôté d'assez de lucidité pour voir la mocheté de ce monde. Mais dans cette laideur, il y a elle, elle embellie tout, elle rend tout beau, mais avec elle, c'est compliqué, c'est loin d'être simple. Je voudrai que ça le soit, mais on ne peut pas. Elle m'en veut de mes cachoteries, mais si elle savait : c'est pour la protéger que j'ai fais ça. Pour lui épargner le calvaire qu'elle vit en ce moment. Je voulais qu'encore quelques heures, tout reste beau, tout reste normal, maintenant, plus rien n'est normal, maintenant, il n'y a que ces mots qui blessent qui restent ici, maintenant, il n'y a que ces silences qui résistent au temps. Mais ces silences ne sont plus réconfortant, ils me font peur ces silences là. C'est ce silence qui m'a éloigné de ma mère, les cris qui a brisé le lien avec ma soeur, ce sont les mots qui m'ont blessé si fort, couché sur du papier, dès mon plus jeune âge quand on jugeait mes actes dans les journaux. Le silence, je commençai à l'apprivoiser, mais c'est finis, je ne peux pas, je ne peux plus. Je ne peux pas l'écouter, sans me dire que je vais la perdre et je ne peux pas rester calme, parce qu'elle m'en veut de lui avoir menti, alors que je n'ai même pas menti pour moi, j'ai menti pour elle, pour la voir sourire, pour qu'elle soit heureuse. Je mentirai mille fois si ça peut lui rendre le sourire et autant le dire, si c'était à refaire : je le referai, pour elle, je pourrai séparer les océans, pour elle, je pourrai rire à en mourir. Elle est en un instant devenu mon univers. Nous partagions le même, nous partagions cette clairvoyance et ce je m'en foutisme. Et si encore quelques heures, ça avait pu l’apaiser, j'aurai refais la même chose. Mais elle ne comprend pas. Elle ne comprend rien. Elle ne voit que le mensonge, elle ne voit que la perfidie, enfaite, elle me voit comme tous les autres. Elle panique et elle préfère se dire que je ne suis qu'un pauvre type plutôt qu'un mec bien qui la protège. Elle préfère et moi, ça me tue. Alors son regard me transperce et j'ai l'impression que je suis vidé d'énergie, alors je me laisse tomber dans ce foutu fauteuil, là juste pour que je pose mon cul et que je me plaigne. Et son regard me fuie un instant et dans cette tension intense, Meiko fui. Et moi, j'ai juste mal. Et les vieux démons reprennent, pour elle comme pour moi. Les vieux démons, ces doux amis qui nous accompagnaient partout. L'un me dit de la chercher et c'est clairement ce que je fais. Je lis la fureur dans ses yeux et dieu ce qu'elle est belle quand elle est en colère. Sa voix, froide, cassante, brise mon coeur à chaque mot qu'elle prononce, m'enfonce une lame dans ce corps meurtrie par l'abandon. Mais je l'écoute, en silence, sans la lâcher des yeux, avec cet air insolent, juste pour l'énerver un peu plus : elle veut crier non ? Je lui en donne les moyens. Si ça peut la soulager de tout déverser sur moi, j'encaisserai, jusqu'à me vider de mon sang, jusqu'à perdre mes tympans. Et elle me reproche de bouder, elle me reproche de trop la pousser, alors ça sort tout seul, les mots m'échappent et sont plus froids que ce que j'aurai voulu Qui n'as pas confiance en l'autre ? Oui, elle n'a pas confiance, elle me rétrograde, elle me descend de son estime, parce que je la protège. Elle pense que je vais partir et pourtant, je suis là face à elle. Avec cette voix cassante, avec cet air qui s'en fou, mais pourtant, derrière tout ça, il faut repérer une chose, lire entre les lignes : je suis là. Je ne fuis pas. Même si j'en crève d'envie, je reste. J'assume. Je subis. Je suis là. Face à elle. J'aurai pu ne pas passer cette porte et faire genre elle n'a jamais existé, je l'ai déjà fais pour des exs, elle m'a déjà planté elle même, mais je suis là, dans ce fauteuil, face à elle. Je suis fiancé, certes, je suis un menteur, c'est vrai, je suis une des pires raclures du marché, mais je suis là. Parce qu'elle en vaut la peine, même si je finis par souffrir, elle vaut le sacrifice. Lily est inestimable pour moi, alors je suis là, la bulle a explosé, mais je suis là. Et même si la bulle semble avoir explosé, elle est pourtant là, elle nous enferme, dans ce monde, dans cette dispute. Elle nous enferme, le monde n'existe plus. Il n'y a plus que nous, notre putain de peur de l'abandon et Meiko quand il voudra passer. Il n'y a que nous. Elle peut crier. Je reste là. Je ne pars pas.

T'es trop aveuglée par la colère pour essayer de comprendre les motivations d'Hadès. Pour essayer de comprendre pourquoi il a agit comme ça. Pourquoi il a préféré se taire et ne rien te dire. Préféré te laisser y croire quelques jours de plus. Tu vois juste le mensonge et les non-dits. Tu vois que ça et tu le supportes pas. T'as du mal à le digérer. C'est ton côté control freak, t'y peux rien. T'as besoin de tout gérer et là, clairement, tu gères plus rien du tout. T'es complètement perdue face à tout ce qu'il se passe et tu fais ce que tu fais de mieux, t'attaques. Tu te mets en colère. Tu repousses. Tu dépasses les limites. Un peu comme votre dernière altercation. Tu le sais au fond de toi, que crier ça va rien résoudre. Bien au contraire. Mais tu peux pas t'en empêcher. Et clairement, lui aussi il comprends rien. Alors peut être que tu si te laisses aller à tes envies de lui hurler dessus, bah peut être qu'il ouvrira les yeux. Peut être qu'il comprendra quelque chose. Tu te rends même pas compte que votre logique n'a aucun sens. Tu t'y enfonces. Il te faut pas longtemps avant de commencer à exploser. Quelques petites minutes de silence et ces deux mots. Et te voilà maintenant debout, face à ton Roi. Tes lèvres qui bougent toutes seules et ces mots qui attaquent. Il se tait, au début. Il encaisse. Et tu vois rouge quand enfin, il daigne dire quelque chose. Sérieux, t'allais vraiment finir par croire qu'il le faisait exprès. T'éclates de rire, malgré toi. Un rire bien différent de celui qu'Hadès t'arrache d'ordinaire. Ce rire là, il pue l'ironie et la fausseté. Il voulait parler de confiance, la blague ouais. C'est toi qui demande ça ?! Il plaisante ouais. C'est pas possible. Le mec il arrive à te cacher qu'il est fiancé et c'est lui qui vient te parler de confiance. On nage en plein délire non ? Permets moi de douter de la réponse quand on voit que t'es même pas capable de me dire que tu vas te marier ! T'es fiancé Hadès et tu crois que je le saurai jamais ? Tu croyais qu'un futur mariage Windsor-de Belgique, ça allait passer inaperçu ? Tu crois que je suis conne ? Putain mais à quoi il avait pensé à ce moment là ! C'est bon, tu pensais pas que c'était possible, mais t'es encore plus en colère qu'avant qu'il ne passe cette porte et qu'il vienne mourir sur ton canapé. Avec son regard qui pue l'insolence. Tu comprends pas. Tu comprends pas comment il a pu croire que tu serai jamais au courant de ce merdier. Mais à quoi tu pensais Hadès ? Pourquoi t'as rien dis... que tu finis par souffler, d'une voix brisée. T'es toujours autant en colère mais tes émotions finissent par trahir ta voix. Qui se brise dans cette dernière phrase. Et t'as peur de sa réponse. Tu te hais pour avoir posé la question à voix haute, pour t'être laissée emporter. Tu te sens piégée dans cette situation. Tu détestes ce monde. Tu le détestes lui aussi. Tu voudrais retourner à Rio. Tu voudrais ne jamais l'avoir consolé cette nuit là. Tu voudrais te noyer dans son regard. Tu voudrais qu'il s'en aille loin d'ici. Tu voudrais taire cette voix dans ta tête, toutes ces pensées contradictoires et rester dans cette bulle. T'as peur putain. Tu connais que la fuite, tu sais pas rester. Tu voudrais rester.

Il y a de l'électricité dans l'air, ça se sent dès que j'entre dans cet appartement que je ne connais pas encore vraiment, n'ayant pas eu l'occasion de le visiter car par habitude, on quitte notre quotidien quand on est ensemble, on ne va ni chez elle ni chez moi, on va ailleurs, on va découvrir le monde ou jouer aux cons à l'hôtel. Quand on est ensemble, on va dormir à la belle étoile. On va manger un tas de connerie. On va se saouler aux bulles de champagnes et aux rêves pleins la tête qui envahissent nos esprits torturés et tordus. Mais là, je suis chez elle et c'est les regard noir qu'on se lance. Les étoiles sont bien cachée, on est dans une nuit sans étoiles. On est dans une nuit noire et j'ai ce sentiment que ça pourrait devenir définitif à la fin, mais j'en ai pas envie. Elle est entrée dans ma vie. Elle y est entrée, brusquement après avoir quitté ma vie enfaite violemment. Elle est revenue, comme une étoile filante qui un jour refait surface. Elle est revenue comme ci sa place l'attendait, comme ci je n'attendai que ça et je crois que c'est ça enfaite, je n'attendais que ça, son retour. Je ne sais même pas comment j'ai tenu sans elle si longtemps. Je n'en sais rien. Et pourtant, là, on se lance des regards noir, de haine, de rancoeur, de colère. Je lui ai menti. Ou plutôt, j'ai homis de lui dire la vérité. C'était intentionnel de ma part, pour la protéger, parce que la protéger, je ferai toujours pour maintenant, parce que pour moi, la voir sourire, ça me comble de bonheur. Et elle n'a pas apprécié, ce que je comprends, à sa place, je me serai insulté. Je me serai frappé même. Un bon coup de poing dans la gueule. J'ai abusé. Mais pour la protéger. Si c'était à refaire, je le referai. Surtout que finalement c'est rien, ce n'est qu'une promesse de mariage, je vais annuler ça. Je compte pas épouser cette fille. Jamais. Plutôt mourir que vivre un mariage arranger, faut pas déconner, on est pas au moyen âge. Et face à elle, entre ces regards tueurs, car elle m'en veut de ma cachoterie et je lui en veux de m'en vouloir pour un truc que j'ai pas choisi, je joue au con, parce que je suis stupide parfois, je cherche, je tends le baton pour me faire battre dans l'espoir qu'elle va crier puis oublier, sauf que je le sais, ça serai pas si facile... Et alors quand je lui demande qui a confiance en l'autre, elle rit, un rire nerveux qui m'arrache un nouveau regard cinglant. Et quand elle me reproche encore que j'ai caché mon potentiel mariage, je tente de dédramatiser le truc On est fiancé, pas marié, c'est grandement différent. Oui et je compte pas aller jusqu'à la case mariage. De toute façon, face à un maire ou un prêtre, je serai incapable de dire oui. Et il y a ce regard remplir de rage dans son regard, et il y a ce regard d'insolent dans le mien. Et on se regarde et elle me demande à quoi je pensai. J'en sais rien enfaite. Inconsciemment, mon regard semble se radoussir. Parce que je sens ce timbre dans sa voix, cet air brisé qui arrive à mes oreilles, cet appel à l'aide et cette peur dans son regard derrière la haine qu'elle m'adresse... Alors je baisse le regard. Putain, mon coeur saigne de la voir comme ça. C'est de ma faute. J'ai voulu la protéger et j'l'ai blessé comme un connard. Pas intentionnellement mais ça reste ma faute. J'sais pas ... ma voix se brise sans que je le veuille vraiment et mon regard fixe le sol. Je sais même pas comment je pourrai relever les yeux. Je me dégoute de lui faire mal comme ça... Putain d'abruti. Je voulais pas t'inquiéter. Annuler ça en deux deux et juste ... rester avec toi ... Ouais je l'avoue... Si je veux annuler ça, c'est surtout pour elle. Sinon, marié ou pas, j'm'en fou, avant j'aurai quand même baiser, le seul truc qui m'aurait emmerder, c'est être roi... Mais là ... Je ne veux tout simplement pas de couronne sans elle... Je veux pas tenir la main d'une autre ou partager mon lit avec une autre... Je la veux elle ... Alors mon coeur se brise d'imaginer que peut être plus rien de tout ça ne sera possible.

Aventuriers de l'inconnu, avant tu riais de l'inconnu. L'envie de rire t'as quitté. Même sourire ça te coûte un effort surhumain. Tu penses à Rio et à cette insouciance qui t'animais. L'insouciance du moment présent, l'envie de vivre ce moment particulier. De le figer dans le temps. L'envie de le vivre à ses côtés là bas et n'importe où ailleurs. Cette confiance aveugle en l'avenir, en vous. En ce qui vous reliait. L'envie de lui sourire constamment, les rires qu'il t'arrache et vos mains qui se lient. Ouais, tout ça ça te semble bien loin là tout de suite. Moins de dix jours, c'est ce qu'il aura fallu pour que la bulle éclate. Dix petits jours avant que tout ceci ne t'échappe et que ta lucidité reprenne le dessus. Dix petits jours et les problèmes sont là. Le réveil est brutal. T'en veux pas de ce réveil, toi tu veux rester dans ta bulle. Mais tu peux pas fermer les yeux. Tu digères pas la nouvelle. Tu digères pas qu'il ai pu te cacher un truc pareil. Tes doutes t'assaillent. Tes peurs te reviennent une par une en pleine figure. Et tes mécanismes de défense se reforment un à un. Tu te sers de ta colère pour extérioriser les peurs qui risquent de t'engloutir. La peur de le perdre. La peur de te perdre. Chaque émotion qui te traverse est contradictoire avec la suivante. Tu veux autant rester que partir. Tu veux croire en cette connexion autant que t'aimerai pouvoir l'ignorer. Alors tu cries, tu t'énerves. Tu préfères laisser la haine prendre le pas sur la peur. Parce que c'est plus facile que d'y faire face. C'est plus facile de rejeter la faute sur l'autre, d'avoir une autre personne à blâmer que toi même. Et Hadès joue avec tes nerfs. Il te donne de nouvelles raisons de t'énerver. Il te parle de confiance et tu vois rouge. T'éclates de rire avant de te remettre à crier à nouveau. Ton regard noir qui pourrait le tuer sur place. Et il a l'audace de te corriger dans les mots choisis pour l'agresser. Hadès en rajoute une couche et t'as juste envie de lui faire ravaler cet air insolent. Ce petit sourire qui naît sur ses lèvres juste pour te foutre la haine un peu plus. Joues pas sur les mots. C'est du pareil au même. que tu lâches, cinglante. Non mais sérieux, il fait tout pour te pousser à bout. Et toi tu marches. Tu continues. Tu sens tes mains trembler et tu finis par craquer. Tu finis par laisser toute les autres émotions prendre le dessus. Tu finis par souffler des mots que tu voulais pas dire à voix haute. Tu voulais juste crier et finalement, ta voix te trahit. Elle se brise et ton regard n'est plus aussi noir que quelques secondes plus tôt. On peut y lire clairement la peur, le doute, l'incompréhension. Hadès baisse les yeux à tes mots et tu te mords la lèvre inférieure alors qu'il te réponds qu'il sait pas. Tu le détailles de ton regard perdu pendant les quelques secondes où il se tait. Tu sens ton estomac se tordre devant le spectacle qu'Hadès t'offre. Tu supportes pas de le voir comme ça mais t'as tellement la haine en même temps que tu fera rien pour qu'il se sente mieux. Pas maintenant. Et il reprends. Il te sort ses raisons et tu serres les dents. Parce que tu supportes pas qu'on choisisse à ta place. Qu'on te mette devant le fait accompli. T'avais pas le droit d'omettre un détail aussi important... T'avais pas le droit de décider pour moi... Non il avait pas le droit de te faire un truc pareil. Et même si inconsciemment il avait pensé bien faire, ça n'arrangeait rien du tout. Tu finis par souffler et venir t'asseoir à ses côtés alors qu'il continue de fixer le sol. T'as envie de prendre sa main. T'as envie de balayer tout ça d'un sourire et faire comme si ça t'affectait pas tant que ça. Tu voudrais oublier ses mensonges. Tu voudrais que rien de tout ça ne soit jamais arrivé. Tu voudrais que la bulle reste intacte. Que vos rires résonnent encore. Toujours plus fort. Mais t'es paralysée par la peur. Par les doutes. Et ça te cloue sur place. Quelques jours que vous êtes revenus et t'as peur que ça se termine aussi vite que ce lien s'est installé entre vous. Avant tu riais du temps qui passe, et puis le temps est passé.

Avant on riait. Avant j'aurai eu envie de lui jouer un air de piano tant j'étais la tête dans les nuages, je lui aurai joué du Einaudi ou du mozart. Et je lui aurai dis des blagues et je l'aurai emmené à la conquête du monde. Parce que ce monde semblait être à nous. Mais maintenant, tout s'ébranle. Elle sait. Je suis fiancé. De force. Elle le sait. Et je m'énerve. Je m'énerve parce que je ne veux pas la perdre. Je m'énerve parce que je n'ai pas envie qu'elle parte. Ces moyens d'autodéfenses reprennent le dessus. On cache nos peurs derrières la colère et les sourires insolents. On cache nos faiblesses derrières des regards noirs. Mais en vérité, ce n'est pas une question de confiance, ce n'est pas une question d'insolence ou de je m'en foutisme. Non. Si je réagis de manière aussi ridicule, c'est parce que la peur m'annime. C'est parce que j'ai juste cette trouille qu'elle me dise très bien restons en là. Elle m'a sorti du noir, elle m'a sorti du labirinth dans lequel j'étais perdu, elle m'a sorti des enfers qui étaient un peu trop mon quotidien, elle m'a sorti de l'alcool et de la culpabilité, elle a fait que je me sentai vraiment vivant et j'ai juste pas encore qu'elle claque la porte et qu'elle disparaisse aussi vite qu'elle est venue. Et en même temps, je réagis comme ci je voulais la pousser à partir, comme pour la tester. Comme pour qu'elle parte afin d'avoir une putain de bonne raison de me détruire un peu plus. Elle sait. Elle partira forcément alors autant moi prendre la décision de la faire partir non ? Puisqu'ils partent tous finalement. Toujours. Alors je réagis comme un connard et mon regard rempli d'insolence la pousse à s'énerver un peu plus. Encore plus quand je la corrige sur ses thermes. Pas vraiment. Je compte pas aller jusqu'à la case mariage. Oui, plutôt mourir qu'épouser cette fille. Alexandra est sympa, tout ça, mais faut pas déconner. Je ponctue mes paroles d'un haussement d'épaule. Soutenant son regard. Mais bien vite, je vais le décrocher, incapable de continuer de lire encore et encore la peur et la peine que je lui fais que je vois dans ses yeux. Je me hais de lui faire ça. Mon coeur se vide de son sang, il rate un batement à l'entente de ses mots et je suis juste capable de fixer le sol. En tentant d'expliquer ce qui m'était passé par la tête. Ses paroles prouvent qu'elle n'est pas d'accord avec mes agissements et moi, je fixe le vide. Comme un gamin qui sait qu'il a déconné et qui attend que la tempête passe. Non, je ne fais pas le malin. Car cette souffrance qu'elle a ressenti à cause de moi me fait mal. Elle me crève le coeur. Je voulais être un gars bien. Je voulais la mérité et j'ai juste merdé. Elle s'installe auprès de moi. Immobile. Si près mais si loin. J'ai l'impression qu'on est sur deux continents opposés. Qu'on est trop loin l'un de l'autre. Je me sens seul. Perdu. Bien loin d'elle et de ce nous que nous formons. Si c'était à refaire, je le referai.. Parce que tu mérites de sourire et pas d'être mal pour un truc qui compte même pas... je sais que ça n'arrangera rien à mon cas, j'en suis conscient et pourtant, je lui dis ces mots avec toute ma franchise. Je lui dis ces mots que je pense tant. La protéger, je le ferai toujours. Parce que ce monde est trop cruelle pour elle. Parce que son sourire vaut de l'or. Parce que je ferai tout pour qu'elle rit encore une fois. Parce que je ne ferai rien pour la rendre triste ou mal. Parce que son sourire vaut tout l'or du monde. Je vous assure. Vous la verriez sourire, vous comprendriez...

T'as peur et tu veux le cacher. Ta peur se transforme en colère. Tu cries rapidement. Il t'en faut peu pour te lancer. Juste deux mots. Qu'il a balancé, un sourire insolent collé sur les lèvres. Comme s'il te narguait. Comme s'il essayait de tester tes limites. Vos limites. Ta voix ne tremble pas alors que tu daignes enfin ouvrir la bouche. T'es froide et cassante. C'est plus fort que toi. Tu retrouves ton masque et tu te sers de tes mots, de ta haine. Tu te sers de son mensonge et de ses omissions pour t'énerver. Et il en rajoute. Comme s'il le faisait exprès. Hadès en fait des tonnes. Tout comme toi. Toi tu cries, lui il joue au con. Chacun son truc pour cacher la même chose, la peur de se perdre. La peur de voir cette bulle éclater une bonne fois pour toutes. La peur d'aller trop loin. La peur de réussir à repousser l'autre. Putain. Quelle situation de merde. Qu'on se le dise, c'est clairement pour ce genre de situation que t'as passé ta vie à fuir ce genre de relation. Mais avec Hadès, t'as pas réfléchis. T'as arrêté de te poser des questions. T'as enfermé tes doutes et tes peurs dans une boite. Tu t'es laissée aller et maintenant, ça. Ces putains de fiançailles et les cachotteries du prince qui venait tout remettre en question dans ta petite tête. Les doutes et la peur t'assaillent à chaque secondes, chaque minutes. Tu voudrais fermer les yeux. Oublier. Partir. Claquer la porte et ne jamais revenir. Et paradoxalement, tu voudrais juste rester. Tu voudrais avoir la force de rester. Tu voudrais ne pas avoir peur de rester. Mais il t'aide pas du tout. Putain. T'es complètement perdue et ta voix fini par se briser. Trahissant les émotions qui te traverse. Tu lui en veux. Il avait pas le droit de te faire ça et clairement, tu vas avoir du mal à le digérer. Raison valable ou pas, tu lui en voulais de n'avoir rien dis, de te l'avoir caché. Comme si tu n'allais jamais le savoir. Il avait été égoïste et naïf... Ouais, tu lui en voulais pour ça. Et tu soupires alors qu'il te donne la raison. Te protéger. C'est valable, certes mais tu sais très bien te protéger. Et ton Roi devrait le savoir. Non, surtout, il n'avait pas le droit de te cacher un truc pareil et en plus, te dire que c'est pour ton bien. Il n'avait pas le droit de choisir à ta place. Et affirmer qu'il le referait sans hésiter. Non. Non moi je pensais qu'il y avait aucun secret entre nous mais faut croire que j'me suis trompée. Et bien sûr que ça compte ! C'est une promesse royale enfin. Arrêtes de le prendre à la légère comme ça merde ! Et voilà, tu t'énerves à nouveau. Tu quittes bien vite le canapé pour lui faire face. Le belge continue de fixer le sol et tu serres les dents, avant de cracher. Si t'asumes autant ce que t'as fais, pourquoi tu me regardes pas ? Pourquoi tu préfères plutôt fixé mon plancher ? Putain, il t'a a nouveau énervé. C'est fou. Avec lui, c'était toujours un ascenseur émotionnel pareil. Toujours plus. Toujours dans les extrêmes. Un coup tu criais, un coup tu murmurais. T'étais bien loin de la Lisa-Rose froide, inaccessible et distante. Hadès avait ce don de te pousser dans le meilleur comme dans le pire de toi même et franchement, ça aussi, ça faisait peur.