« Elementary my dear. »

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La nuit me recouvrait de son manteau bleu. Traînant depuis une bonne heure dans les rues de la ville, encore bondées malgré l'heure, mes réflexions ne mènent à rien. J'ai beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, j'avais besoin de le voir. D'en discuter avec un ami en lequel je plaçais une confiance aveugle. Niels et moi nous connaissions depuis fort longtemps. J'avais été un ami de sa femme, le sien, et il m'avait même offert l'honneur d'être le parrain de sa petite princesse. Niels savait tout de moi, autant que moi de lui. Nous avions vécu des tragédies et jamais notre amitié n'avait faibli, bien au contraire. Chacun savait qu'il pouvait compter sur l'autre à tout moment du jour ou de la nuit, qu'il ne le décevrait pas. Et même si par moments son comportement avait tendance à me laisser béat d'exaspération, jamais je n'étais parvenu sérieusement à l'envoyer sur les roses. Parce que Niels avait son tempérament, et que malgré sa tendance irrépressible à me jouer des tours, je l'aimais autant que mon propre frère de sang. C'est ainsi que ce soir, je me dirigeais vers sa résidence, le cœur lourd de milles pensées confuses, avec l'espoir qu'il puisse y remettre un peu d'ordre. J'aurai en plus le plaisir de revoir ma filleule à qui je ne manquais jamais d'apporter des cadeaux tous plus onéreux et immenses les uns que les autres. Quand on aime, la taille n'a aucune importance. Sonnant par deux fois, j'attends patiemment sous le perron que la porte s'ouvre, contemplant autour de moi les passants qui regagnaient leurs appartements, des couples pour la plupart ou des mères heureuses des cadeaux de Noël qu'elles portaient maladroitement sous le bras lorsqu'ils étaient trop conséquences pour être tenus en main. A propos de cadeaux, j'avais d'ailleurs moi-même emporté avec moi une bouteille de vin d'un grand cru pour Niels, ainsi qu'une poupée en porcelaine et un collier orné de pierres d'émeraude pour Sélène. En espérant que cela lui plaira...

©Pando

@Niels Larsen

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❝Elementary my dear❞
Lawrence & Niels

Avoir une enfant de dix ans, c'est super, mais s'en occuper relève parfois du parcours du combattant. Ma fille était dans une période de rébellion contre l'autorité parentale, je lui demandais gentiment de faire quelque chose, elle refusait, je finissais donc par ne pas lui laisser le choix et c'est en boudant qu'elle obéissait. Sélène était vraiment une gamine adorable, je l'aimais de toute mon âme, mais je en voulais pas en faire une gamine pourri gâtée, alors je lui posais certaines limites, cela ne lui plaisait pas toujours bien sûr, mais je me devais d'être ferme, c'était pour son bien. Cela dit, n'allez pas croire que je la frappais pour la faire obéir, penser cela de moi serait une aberration, jamais je ne pourrais lever la main sur mon enfant, pas plus que la voix non plus d'ailleurs. Avec elle, je n'ai pas besoin de crier, je parle calmement et bien souvent, la déception qu'elle lit dans mon regard suffit à la faire se calmer. Je sais qu'elle est dans une période que traversent tous les gamins, mais je sais également qu'elle est et restera toujours ma princesse. Cela fait dix ans que nous apprenons l'un de l'autre, dix ans que nous sommes en tête-à-tête et j'avoue que, parfois, la présence d'une femme ou d'une autre figure parentale me manque, mais...je ne sais pas si Sélène est prête pour cela.

Pour le moment, j'étais en train de lire un livre dans le canapé de la salle. Ma fille était enfermée dans sa chambre, avec du Justin Bieber qui passait à plein volume, je lui ai fait baisser une première fois, mais je lui ai dit que si les voisins venaient se plaindre, elle s'arrangerait avec eux. Bon sang, j'espère que ses goût musicaux changeront. La sonnerie de la porte retentit. Je fermais mon livre et, presque aussitôt, ma fille sorti de sa chambre après avoir baissé le volume de sa chaîne. Elle me lança un regard paniqué.

- Papa, papa...s'il te plaît, tu ne veux pas ouvrir...j'avais baissé hein...s'il te plaît..je ne mettrais plus fort.

Je la regardais un instant, puis, esquissant un sourire, j'acquiesçais.

- Bien, j'accepte pour cette fois, mais tu restes à côté de moi, je n'ai pas envie que tout le quartier pense que j'adore Justin Bieber.

Cela eut au moins le goût de tirer un sourire amusé à ma fille. Ainsi, Sélène près de moi, j'ouvrais la porte pour constater qu'il ne s'agissait pas d'un voisin, mais de Lawrence, mon meilleur ami et accessoirement parrain de ma fille. D'ailleurs, je n'avais pas le temps de dire quoi que ce soit, que Lawrence se retrouva avec un koala-fille accroché à ses jambes.

- Parraiiiiin je suis trop contente de te voir.

Je soupirais de manière mélodramatique et regardais mon ami, un air relativement amusé sur le visage.

- Non, mais tu as vu l'accueil auquel tu as droit ? Moi ça fait longtemps que je n'ai pas été accueilli comme ça. Je vais finir par être jaloux si ça continue.

Je m'écartais de la porte pour le laisser entrer.

- Viens, entre...enfin, si tu arrives à marcher malgré le koala que tu as à tes jambes.

Ledit koala grogna un peu dans ma direction, mais ne se détacha pas pour autant. J'avais remarqué que Lawrence avait une bouteille de vin dans les mains. Je le regardais et secouais doucement la tête en souriant, sacré Lawrence, on ne le changera pas, il ne peut pas arriver les mains vides, ce n'est pas possible pour lui, cela ne se conçoit même pas.

- Tu veux que je t'aide peut-être ?

(Invité)

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Lorsque la porte s'ouvre, ma joie de le revoir est évidente. Du moins pour lui qui me connaissais mieux que personne, puisqu'à défaut d'afficher un sourire découvrant toutes mes dents, une mine amusée et une lueur malicieuse éclairent mes traits. Il faudra qu'un jour nous discutions de ses goûts musicaux si particuliers. Passe encore qu'il apprécie qu'un bébé hurle dans un micro mais ...le volume...c'était nécessaire ? Jusqu'alors cachée derrière son père pour une raison qui m'échappe, je ne bougeais pas d'un millimètre lorsqu'une flèche s'attaqua à mes jambes, tandis que cette fois, un sourire clairement visible apparaissait sur mon visage. « Bonsoir ma puce. Moi aussi je suis content de te voir. » lui indiquais-je en caressant tendrement ses cheveux de ma main libre. « Niels... » le saluais-je à son tour. « Que veux-tu, elle a tendance à préférer les roux en grandissant » le taquinais-je en me déplaçant...un peu maladroitement vu le koala accroché à ma cuisse, que je prenais d'ailleurs soin de ne pas faire mal par des mouvements trop brusques. « Hum, oui si ça ne te dérange pas trop. » Ironie, quand tu nous tiens. Lui tendant la bouteille de vin, une fois à l'intérieur de son appartement, je referme d'un geste de la main la porte derrière moi, avant de reporter mon attention sur sa fille. Dix ans et pourtant elle me semble toujours aussi fragile, gracile, une petite fleur qui jamais ne grandirait. « J'ai un cadeau pour toi Sélène. » L'occasion de lâcher enfin ma jambe pour se consacrer à quelque chose qui lui plairait vraiment et pour lequel j'avais fait pratiquement tous les magasins de la ville pour être certain de dénicher qualité, solidité et unicité. « Tu me donnes un gros câlin et un bisou en échange, et cette boîte est à toi. » l'embêtais-je en retirant de dessous mon bras la boîte crême d'un ruban rose que contenait sa poupée en porcelaine. Quant au bijou en émeraude, il était encore bien planqué dans la poche intérieure de ma veste. Je le lui donnerais plus tard, histoire que Niels ne vienne pas me reprocher de trop gâter ma filleule.

©Pando

@Niels Larsen

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