Appel d'Alexandra à Milo

Il ne fallait pas s'étonner s'il gueulait de manière exponentielle. Milo n'est pas connu pour être un être très compréhensif et adorable. Il est beaucoup trop fier et orgueilleux pour accepter la situation complètement. Et pour une fois, elle est d'accord avec ça. Appuyant sur la touche appel à côté de son nom, elle attendit un peu, laissant les sonneries s'enchaîner, s'asseyant sur le fauteuil en faux daim qui trônait dans sa chambre. Il décrocha et son coeur sauta hors de sa poitrine. « Salut Milo. C’est Alexandra. » Bien sur qu’il sait que c’est Alexandra. Son numéro est sur son téléphone depuis des mois maintenant. Le stress la rend fébrile et elle n’aime pas ça. « Il faut qu’on parle. C’est important. »

En plein entrainement de boxe, Milo était dans son petit monde et ne voyait rien d'autre autour de lui. Plongé à corps perdu dans ses exercices, il s'appliquait à donner le meilleur de lui même contre ce sac de frappe. Le sport était toute sa vie et cela lui permettait de se défouler un tant soit peu. Et alors qu'il frappait à rythme régulier, la sonnerie de son portable vint le sortir de ses pensées. Il s'arrêta quelques secondes histoire de reprendre ses esprits avant de courir légèrement jusqu'à son sac, d'enlever furtivement l'un de ses gants et d'apporter le portable à son oreille. « Ouais allô ? » lança-t-il, la respiration haletante. Visiblement, c'était Alex au bout du fil, sa voix était plutôt grave et sérieuse. Elle lui demanda de parler, cela avait l'air important. « Attends deux secondes. » marmonna-t-il avant de poser le téléphone et d'enlever son deuxième gant. « Vas-y, je t'écoute. » dit-il, intrigué par ce qu'elle avait à lui dire. C'était vraiment très étrange qu'elle l'appelle.

Elle est sur les nerfs, nerveuse et fébrile avec son téléphone à la main. Elle ne sait pas comment introduire le sujet, comment lui avouer une vérité trop horrible. Elle-même n’arrive pas à y croire. Il ne manquerait plus qu’une maudite bague pour rendre la chose encore plus officielle qu’elle ne l’est déjà. Elle attend derrière le combiné qu’il ai fini et prend une grande inspiration en l’écoutant. Sa voix grave et si envoutante la rend tout chose. Comment lui dire ? « Bon, déjà, je t’avertis, ça ne va pas te plaire du tout ce que je vais t’annoncer alors je te conseille d’être dans un endroit où tu ne pourras pas te blesser. » Elle même se lève de son fauteuil et commence à faire les cents pas sur la moquette toute douce sous ses pieds. Sa chambre lui parait extrêmement petite pour le coup, elle se sent emprisonnée. « J’ai appris une nouvelle des plus … déroutantes hier. » Elle avait attendue, posant le pour le contre de la révélation à Milo. Elle n’était pas obligée de lui dire, mais elle ne pouvait pas se permettre de fantasmer sur une possible relation avec lui en n’étant pas honnête avec lui. « Je suis fiancée. Avec le prince de Belgique. Enfin, l’un des deux, Hadès. » Voilà, c’était dit. Oh god !

Milo avait un très mauvais pressentiment. Déjà qu'Alexandra l'appelle était étrange mais le fait qu'elle lui demande de parler sérieusement l'était encore plus. Que lui voulait-elle ? Le Winthrop fronça les sourcils en entendant sa voix fébrile et hésitante. Tout un tas de scénarios possibles se bousculaient dans sa tête. Un nombre incalculable d'incident lui vint à l'esprit, il s'attendait à tout sauf à ce qui allait suivre. Machinalement, il entrouvrit la bouche à son aveu. Un long silence succéda à sa révélation. Il ne comprenait pas, il ne voulait pas comprendre. Plusieurs choix s'offraient à lui, soit il s'énervait et cela voudrait dire que cette fille avait plus d'importance à ses yeux qu'il ne voudrait bien l'admettre. Ou soit il restait calme mais cette option était juste impossible. « Quoi ? » dit-il d'une voix à peine audible. Il se racla la gorge pour parler, cette fois-ci, beaucoup plus fort. « C'est une blague ? » lui demanda-t-il, pas content. Sa voix se faisait plus dure que tout à l'heure. Elle le faisait marcher, il n'y avait pas d'autre solution. « Putain j'espère pour toi que tu me fais marcher. Ça m'fait pas rire Alexandra ! » grogna-t-il. Pour qu'il l'appelle Alexandra, c'est vraiment qu'il n'était pas content. En temps normal, c'était Alex ou un petit surnom affectif.